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Michel Menu

Michel Menu, né le à Secondigny (Deux-SÚvres), et mort le à Versailles (Yvelines), est un résistant, ingénieur et auteur français.

Michel Menu
Michel Menu en avril 1991
au cours d’un goum sur le causse MĂ©jean
(photogr. Thomas Goisque).
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
SĂ©pulture
CimetiĂšre de Secondigny (d)
Nom de naissance
André René Michel Menu
Nationalité
française
Formation
Activités
Autres informations
Membre de
Scouts de France
Association nationale des scouts français anciens combattants (d)
Arme
Grade militaire
Conflit
Distinctions

Figure majeure du scoutisme catholique en France, il est le fondateur des Raiders scouts et des Goums.

Biographie

Jeunesse et formation

Dans sa jeunesse, Michel Menu est proche du jĂ©suite Paul DoncƓur, personnalitĂ© catholique des dĂ©buts du scoutisme catholique en France. Il est trĂšs marquĂ© par les exigences spirituelles du scoutisme et ce qu’elles peuvent apporter pour la reconstruction de la France[1].

Michel Menu est docteur en psychologie et en sciences politiques[2]. Il possĂšde Ă©galement une licence de lettres[3].

En 1942, il Ă©pouse Madeleine Bressollette. Ils ont cinq enfants et quinze petits-enfants[4].

RĂ©sistance

En 1940, Michel Menu est mobilisĂ© en tant qu'aspirant et participe Ă  la campagne de Belgique puis est fait prisonnier lors de la bataille de Dunkerque. AprĂšs trois tentatives d’évasion, il parvient Ă  s’évader et rejoint la France dĂšs le . En lien avec les services de la France libre, il devient chef de service « Ă©vasion » ainsi que d’une imprimerie clandestine de faux papiers[5]d'un rĂ©seau de la RĂ©sistance intĂ©rieure. Puis, rĂ©engagĂ© aprĂšs, le dĂ©barquement des AlliĂ©es en Normandie, au sein d'un unitĂ© de l'armĂ©e française, il se bat jusqu'en Alsace, en [3].

Les Raiders Scouts

Michel Menu, Ă  droite, en avril 1983.

En 1947, Michel Menu, nommĂ© commissaire national de la branche « Éclaireurs » des Scouts de France[6], s’attache Ă  rĂ©nover la pĂ©dagogie de cette branche du scoutisme destinĂ©e aux garçons de 12 Ă  17 ans qui est alors « en crise »[7]. Il souhaite lui faire retrouver « l’esprit du scoutisme » tel que le concevait son fondateur, Robert Baden-Powell.

En il crĂ©e les Raiders scouts[8], en s’inspirant des Eagle Scouts amĂ©ricains[6], qui selon lui, devaient contribuer, par leur dynamisme, leurs compĂ©tences et leur exemple, Ă  Ă©lever le niveau spirituel et technique des troupes scoutes.

Il lance également les « patrouilles libres », qui se rendent dans des banlieues et villages isolés, auprÚs des pauvres[3]. En 1956, il organise le Rallye raider de la banne d'Ordanche.

Les premiùres troupes à se lancer dans l’aventure sont : 27e Paris, 1re Saint-Cloud, 54e Paris, 83e Paris, 7e Neuilly, 29e Paris, et les premiùres investitures ont lieu à Paris le . 220 troupes Scouts de France auront atteint le niveau requis en 1953[9].

« Le Raider est pour une chevalerie de tous les temps de Bayard à Guillaumet, de Saint Louis à de Foucauld, de Roland à Wingate. »

— Michel Menu, Raiders Scouts.

Il rédige un appel aux futurs chefs scouts :

« Si tu veux ĂȘtre chef un jour,
Pense à ceux qui te seront confiés,
Si tu ralentis, ils s’arrĂȘtent.
Si tu faiblis, ils flanchent.
Si tu t’assieds, ils se couchent.
Si tu critiques, ils démolissent.
Mais

Si tu marches devant, ils te dépasseront.
Si tu donnes la main, ils donneront leur peau.
Et si tu pries, alors, ils seront des saints. »

— Michel Menu, Être chef, .

À la suite d’un dĂ©saccord sur les orientations du mouvement, Michel Menu quitte les Scouts de France en 1956[6]. Exerçant le mĂ©tier d’ingĂ©nieur, il travaille en Afrique du Nord et au Moyen Orient[3].

Dans sa réunion du , sur proposition de François Lebouteux le conseil d'administration des Scouts et guides de France a nommé Michel Menu membre d'honneur de l'association, souhaitant à la fois lui témoigner la gratitude et marquer sa volonté de retisser les fils rompus.

Les Goums

En 1969, Michel Menu organise un premier raid dans le Vercors avec quelques Routiers-scouts. L’annĂ©e suivante, il crĂ©e les Goums. AccompagnĂ©s par un prĂȘtre, les marcheurs parcourent seuls les Grands Causses pendant huit jours, en observant un quasi jeĂ»ne. Ils se regroupent le soir au bivouac et dorment Ă  la belle Ă©toile[5]. Depuis d’autres Goums sont organisĂ©s plusieurs fois par an en IsraĂ«l, aux Philippines, ou encore en Argentine. La tenue des « Goums » est une djellaba que Michel Menu et ses compagnons portent au cours de ces raids[5].

Si le mot « Goum » est connu pour dĂ©signer, durant la colonisation, « un contingent de combattants recrutĂ©s par la population indigĂšne »[10], tels les goumiers marocains, le choix de cette appellation par Michel Menu tient plus Ă  l'Ă©tymologie du mot lui-mĂȘme. Le terme Goum en arabe signifierait « tribu nomade »[11], petit groupe autonome, « indĂ©pendant ». Certains Ă©tymologistes y voient Ă©galement une parentĂ© avec le Talitha kum (« Jeune fille, lĂšve-toi ! » Mc 5, 41) des Évangiles, avec la notion de « se lever », « se mettre en marche ». Ce mot exprime l’idĂ©e de rĂ©surrection et de libertĂ©[12].

Selon Michel Menu, les « Goums » répondent à « quatre besoins vitaux » qui sont « la dépense physique, le silence, le développement spirituel et le lien social »[13].

RĂ©putĂ© pour ĂȘtre « un chef doux, charismatique et exigeant », il effectue son dernier « Goum » de 150 km Ă  l’ñge de 87 ans et continue de se lever chaque matin pour marcher et entretenir sa santĂ© jusqu’à l’ñge de 94 ans[5].

Mort

Michel Menu meurt le à Versailles[14], à l’ñge de 99 ans[6].

Il est enterré au cimetiÚre de Secondigny dans les Deux-SÚvres avec son épouse[15].

Distinctions

ƒuvres

  • Larguez tout !, Presses d’Île de France,
  • Art et Technique du Scoutmestre, Delachaux et NiestlĂ©,
  • Raiders-scouts, Presses d’Île de France,
  • Patrouilles libres, Presses d’Île de France,
  • Le C.P. et son gang, Presses d’Île de France,
  • Scoutisme et engagement, Nouvelles Ă©ditions latines,
  • Nos fils de 18 ans, Casterman,
  • avec Pierre Delsuc, Pierre de Montjamont et Henry Dhavernas, Bases fondamentales du scoutisme,
  • En marchant avec le PĂšre Jean Rimaud, Loriou,
  • En marchant au pas des Goums dans le dĂ©sert, Éditions SĂ©diac,
  • Crise de Dieu ou crise de l'homme : question posĂ©e aux jeunes, Beauchesne,
  • Les Mythes de la jeunesse, Delachaux et NiestlĂ©,
  • Aventure vraie avec les Raiders-Scouts, Delachaux et NiestlĂ©,
  • Dans le dĂ©sert, au pas des Goums, Fayard,
  • Un Scoutisme de plein vent : conversations Ă  bĂątons rompus sur certains aspects de la mĂ©thode scoute, CLD,
  • Devenir scout, une aventure ! : comment devenir un scout dans une Europe en marche, Scouteuropresse,
  • RepĂšres : rappel des buts, mĂ©thodes et moyens dĂ©veloppĂ©s dans nos raids Goums, CLD,
  • Les Goums ? : une expĂ©rience de libertĂ© !, CLD,
  • PercĂ©e scolaire des 12-17 ans : les parents jouent un rĂŽle dĂ©cisif, CLD,

Notes et références

  1. « DécÚs du fondateur des Goums, marches spirituelles dans le désert », sur Radio Vatican, (consulté le ).
  2. « Entretien avec Michel Menu, fondateur des « Goums » », sur église.catholique.fr, (consulté le ).
  3. Thomas Goisque, « Disparition - Michel Menu, fondateur des Goums », Le Figaro,‎ samedi 7 / dimanche 8 mars 2015, p. 14.
  4. Sylvain Dorient, « Michel Menu, « le Vieux Goumier », a rejoint le PĂšre », Famille ChrĂ©tienne, no 1639,‎ (lire en ligne).
  5. « Michel Menu, mort d’un grand scout », sur aleteia, (consultĂ© le ).
  6. ClĂ©mence Houdaille, « Michel Menu, grande figure du scoutisme français, est dĂ©cĂ©dĂ© », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. Jean-Yves Riou, Scoutisme en crise, 1945-1957, CLD, coll. « Scoutisme vivant », (ISBN 978-2854431322), p. 59-71.
  8. « Raiders Go ! », Scout,‎ .
  9. Raiders Scouts, Presse d’Ile de France, , 4e Ă©d., p. 17-18.
  10. « GOUM : Définition de GOUM », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
  11. « قوم goum (arabe) - Le mot du jour - Forum Babel », sur projetbabel.org (consultĂ© le )
  12. « Le « Goum » ou l'aventure spirituelle au dĂ©sert », sur Église catholique en France, (consultĂ© le )
  13. « DécÚs du fondateur des Goums, marches spirituelles dans le désert », sur www.archivioradiovaticana.va, (consulté le )
  14. État civil sur le fichier des personnes dĂ©cĂ©dĂ©es en France depuis 1970
  15. « Deux-SÚvres - ANSFAC », sur ansfac.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Antoine de Ravel d'Esclapon (dir.), « Goums : 50 ans de marche au dĂ©sert », L'Homme nouveau, Paris, L'Homme Nouveau, no 40 hors-sĂ©rie,‎ (ISBN 9791097507213).

Liens externes

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