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Michel Magne

Michel Magne, né le à Lisieux (Calvados) et mort le à Cergy (Val-d'Oise), est un compositeur, musicien français et interprète.

Biographie

1980 - Michel Magne (gauche) en compagnie de Claude Nougaro (centre) et Bruno de Monès (droite).

Compositeur de musiques de films français incontournable dans les années 1960 et 1970. De formation classique, mais d'un esprit musical très ouvert, il passe de la musique concrète à la variété (il accompagne avec son orchestre notamment Henri Salvador), puis à la musique de film avec 73 bandes sonores originales. On lui doit notamment Un singe en hiver, la série des Angélique, Les Tontons flingueurs, Les Barbouzes, Fantômas, Mélodie en sous-sol, Galia, Le Monocle rit jaune, et les musiques des premiers films de Jean Yanne (Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, Moi y'en a vouloir des sous, Les Chinois à Paris)... et aussi jadis le générique de l'émission Cinq colonnes à la une.

Les cendres de Michel Magne reposent au columbarium du Père-Lachaise à Paris.

En 1960, il Ă©pouse la danseuse Monique Vence[1].

En 1962, il achète le château d'Hérouville dans le Val-d'Oise[2]. En 1969, un incendie criminel dans l'aile nord détruit la totalité des bandes originales de ses œuvres, dont il ne possède aucune copie. Cet événement est terrible pour le compositeur. Il décide malgré tout de recréer les œuvres disparues.

Il lui faut pour cela un outil de travail. La même année, après de longs travaux d'aménagements, il installe donc un studio d'enregistrement professionnel dans les vastes combles de l'aile sud de sa demeure. Il invente ainsi le concept de studio résidentiel, très imité depuis, notamment dans les pays anglo-saxons (The Manor par exemple)[2]. Considérant l'investissement croissant auquel le mène son perfectionnisme, il décide d'en faire une structure commerciale. Après des débuts modestes, à la suite de T. Rex, de nombreux groupes et artistes viennent enregistrer chez lui, comme Pink Floyd (Obscured by Clouds), Grateful Dead, les Bee Gees, Jean-Christian Michel avec Kenny Clarke ; Michel Polnareff, David Bowie, Claude Nougaro, Jacques Higelin, Saint-Preux, Salvatore Adamo, Nicoletta, Elton John, Alan Stivell[3], Dan Ar Braz, Ange (Le Cimetière des Arlequins), Il était une fois, etc., et font du Studio d'enregistrement Michel Magne[4] à Hérouville le lieu d'enregistrement à la mode pour les plus grands groupes de l'époque.

Après juin 1970, il acquiert une maison située 56 rue Rajon à Auvers-sur-Oise (maison au Sphinx).

Magne n'est pas un gestionnaire. Sa générosité, l'accueil fastueux qu'il réserve aux artistes venant chez lui le conduisent finalement à la faillite en 1972. Il est contraint de céder le château et de s'exiler dans le sud de la France. Ruminant cet échec, il ne se remet pas du sentiment d'avoir été injustement spolié d'une part essentielle de sa vie. Il se suicide avec des barbituriques le , dans une chambre du Novotel de Cergy-Pontoise quelques jours après l'audience du tribunal de commerce qui allait définitivement mettre un terme à sa carrière, après la perte de son procès[5]. Ses cendres sont déposées dans la case no 1289 du columbarium du cimetière du Père-Lachaise.

En 2009, le réalisateur Jean-Yves Guilleux réalise le film documentaire Michel Magne, Le fantaisiste pop[6].

Musiques de films

Ĺ’uvres pour concert

  • Concerto pour piano et orchestre
  • Secousse sismique no 2773 ter
  • MĂ©lodie populaire d'un autre monde
  • Symphonie humaine
  • MĂ©dius fidius
  • Cap Canaveral symphony pour piano, percussion et orchestre
  • Échelles mobiles
  • Mozart en Afrique
  • L'Interdit
  • Chansons pour pleurer Ă  deux
  • Banquet foutral du subconscient lactique
  • Visions pour un enfer plus clĂ©ment
  • Berceuses pour faire pleurer les gosses de riches
  • Larmes de gens heureux
  • Berceuse pour grincement de violoncelle et orchestre Ă  cordes

Discographie

Bibliographie

  • Michel Magne, L'Amour de vivre, Éditions Alain Lefeuvre, 1980 ; son autobiographie.
  • Daniel BastiĂ©, Michel Magne, un destin foudroyĂ©, Éditions Grand Angle, 2014.
  • Yann Le Quellec (scĂ©nario), Les amants d'HĂ©rouville (une histoire vraie), Éditions Delcourt, ; roman graphique biographique (dessins de Romain Ronzeau)
  • Daniel BastiĂ©, Michel Magne : De la musique d'avant-garde au cinĂ©ma, Editions MĂ©nadès, 2022

Notes et références

  1. , Ernould
  2. La folle histoire d'Hérouville, château pour rock stars, Télérama.
  3. L. Bourdelas, Alan Stivell, Éditions Le Télégramme, 2012.
  4. Nom du studio tel qu'il figure en en-tête des fiches pour l'ingénieur du son lors de l'enregistrement de l'album d'Elton John Goodbye Yellow Brick Road en mai 1973.
  5. Les mythiques studios d’Hérouville vont enfin revivre.
  6. Michel Magne, le Fantaisiste Pop (extrait)

Liens externes

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