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Michel Biot

Michel Biot est un peintre abstrait français, né le à Lyon et mort le à Issy-les-Moulineaux.

Michel Biot
Michel Biot en 2006.
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nationalité
Activités
Vue de la sépulture.

Biographie

Étude de vagues

Michel Biot naît, onzième de treize enfants, dans une famille où se conjuguent les goûts pour l'art et la philosophie, la recherche médicale et les sciences humaines. Sa mère pratique le violon, sa tante le piano. Dès l’âge de huit ans[1] il dessine les éléments minuscules de la nature, élytres d’insectes, feuillages, humus, ailes de moustique ou de papillons, découvrant les détails infinis grâce à un microscope, et accroche ses gouaches et ses aquarelles dans le salon familial[2].

Jusque-lĂ  « baignĂ© par [ses] parents par la peinture de Maurice Denis et Puvis de Chavannes Â» il visite en 1950 Ă  Paris une exposition sur les Cubisme au musĂ©e d'art moderne et Ă©prouve un choc important[1].

En 1952, il entre à l’École des beaux-arts de Lyon mais se ressent en opposition avec un enseignement qu'il juge académique et s'intéresse plutôt à la poésie d'Éluard et d'Aragon, la philosophie de Bachelard, les peintures de Bazaine ou Tal Coat. Il suit alors les cours du soir de René Deroudille à l'atelier du Minotaure et ceux d’Henri Maldiney à la faculté des Lettres[1].

Dans les jardins de l'Alcazar

En 1964, il part au Sahara pour un voyage qui devait durer deux annĂ©es grâce Ă  un travail d'animateur. Il y dĂ©couvre d'abord la mer qu'il n'avait jamais vue, puis Alger, la Kabylie, puis « les nuits dans le dĂ©sert, les marches dans les vents de sable, les levers de soleil dans le froid glacial Â»[3].

Michel Biot effectue ensuite son service militaire en Afrique du Nord. La connaissance d'amis kabyles et arabes qui s'engagèrent pour l'indĂ©pendance de leur pays l'« empĂŞchèrent de rĂ©pondre aux directives de la politique française de l'Ă©poque Â» et, se souvient-il, les autoritĂ©s l'« orientèrent comme instructeur au Maroc, Ă  Ouarzazate Â»[3].

En 1959, il s’installe à Paris et travaille dans l’atelier de Robert Lapoujade, théoricien de l’« art engagé », puis séjourne plusieurs mois à la Fondation Daniel Guérin à la Ciotat. À Paris, il rencontre chez le philosophe Jean Wahl, beaucoup d’intellectuels et d’artistes dont Charles Lapicque, Avidgor Arika, Claude Ballif, Michel Butor, Gabriel Marcel, Marcel Brion, Jean d'Ormesson, Vladimir Jankélévitch, Bernard Dorival[3].

Sa première exposition personnelle est organisée en 1964 à la galerie L’œil écoute à Lyon où il présente surtout des œuvres sur papier et des peintures inspirées de ses souvenirs d'Algérie et du Maroc[3]. En 1969 il expose à la galerie Pierre Domec et reçoit en 1970 le Prix Fénéon[4].

De 1975 Ă  1977 il vit en Espagne, oĂą il peindra plus de deux cents toiles[5]. « De nouveau, dans mes yeux, comme au temps de l'AlgĂ©rie, le feu des forces telluriques. De nouveau dans mes tableaux, le minĂ©ral, le dur, le sec, le striĂ©, le gĂ©ologique, la confrontation de la terre et du ciel. », Ă©crit-il Ă  propos de son sĂ©jour en Castille[6].

Tombe de Michel Biot au cimetière Pierre-Grenier (division 6) à Boulogne-Billancourt.

De retour en France il s’installe dans un atelier Ă  Boulogne-Billancourt oĂą il vit et peint toujours. Un voyage en bord de Manche lui fait ensuite peindre les sĂ©ries des « mers Ă©tales Â», des « vagues lentes Â» et des « silences bleus Â»[5]. Toujours fortement inspirĂ© par les Ă©lĂ©ments de la nature, il cherche Ă  en exprimer sur ses toiles les forces intĂ©rieures et la vie recluse.

Une rencontre importante dans sa vie de peintre fut, en 1970, celle de Pierre Granville qui a découvert sa peinture grâce à Marcel Brion. Une grande amitié forte faite d’émotions partagées lie les deux hommes. Pierre Granville acquiert plusieurs œuvres pour sa donation au musée des beaux-arts de Dijon[7].

De nouveaux thèmes s'imposeront par la suite à Michel Biot, nébuleuses, voies lactées et lunes fascinantes, herbes folles ou feux. Certains d'entre eux seront révélés par ses voyages, en Bretagne les vagues, les écumes, les schistes, les algues et les lichens, en Suisse les lumières sur le lac Léman, en Espagne et au Maroc les érosions et les orages, au Mexique et aux Baléares, ou en Jordanie les paysages sous la lune[7].

Michel Biot a présenté, à partir de 1964, plus de 90 expositions personnelles tant en France qu'à l'étranger.

Il meurt le à Issy-les-Moulineaux[8] à l'âge de 83 ans, et est inhumé au cimetière Pierre-Grenier (division 6) à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

Commentaires sur son Ĺ“uvre

Buissons errants triptyque

Les éléments naturels sont prépondérants dans sa peinture : Michel Biot se plaît à jouer avec la texture pour souligner le mouvement. Son attitude face au paysage consiste en une immersion quasi psychique : se laissant emporter par ses impressions lors de voyages, il les retranscrit sur ses toiles.

« Michel Biot n’est ni un peintre abstrait ni un peintre concret, il est au-delà de ces abstractions. Il cherche un point originaire, où le rythme de la matière s’inscrit dans l’œil et la main du peintre et donne à voir, selon le mot célèbre d’Éluard. »

— Jean Wahl

RĂ©compenses

Ĺ’uvres dans collections publiques

FenĂŞtre ouverte sur le Mexique

Illustrations

  • Pierre Granville, Histoires vraies ou lĂ©gendaires, Éditions SIC
  • D.H. Lawrence, L’homme qui connut la mort, Éditions Alternatives, Paris, 2001
  • Anne Tiddis, La maison des brumes, Éditions Alternatives, Paris, 2003

Notes et références

  1. Michel Biot Peintre des éléments, préface de Lydia Harambourg, textes d'Anne Tiddis et Jean Berra, Paris, Éditions Alternatives, 2006, p. 101.
  2. Michel Biot Peintre des éléments, préface de Lydia Harambourg, textes d'Anne Tiddis et Jean Berra, Paris, Éditions Alternatives, 2006, p. 3.
  3. Michel Biot Peintre des éléments, préface de Lydia Harambourg, textes d'Anne Tiddis et Jean Berra, Paris, Éditions Alternatives, 2006, p. 103.
  4. Michel Biot Peintre des éléments, préface de Lydia Harambourg, textes d'Anne Tiddis et Jean Berra, Paris, Éditions Alternatives, 2006, p. 4.
  5. Michel Biot Peintre des éléments, préface de Lydia Harambourg, textes d'Anne Tiddis et Jean Berra, Paris, Éditions Alternatives, 2006, p. 106.
  6. Connaître Michel Biot, Paris, 1993
  7. Michel Biot Peintre des éléments, préface de Lydia Harambourg, textes d'Anne Tiddis et Jean Berra, Paris, Éditions Alternatives, 2006, p. 107.
  8. Avis de décès
  9. Notice no 01370035101, base Joconde, ministère français de la Culture.
  10. Notice no 01370000266, base Joconde, ministère français de la Culture.
  11. Notice no 01370000260, base Joconde, ministère français de la Culture.
  12. Notice no 01370000269, base Joconde, ministère français de la Culture.
  13. Notice no 01370000285, base Joconde, ministère français de la Culture.
  14. Notice no 01370000288, base Joconde, ministère français de la Culture.
  15. Notice no 01370000277, base Joconde, ministère français de la Culture.
  16. Notice no 01370000292, base Joconde, ministère français de la Culture.
  17. Notice no 01370000280, base Joconde, ministère français de la Culture.
  18. Notice no 01370000274, base Joconde, ministère français de la Culture.

Annexes

Bibliographie

  • Pierre Granville, « Les trois règnes et la genèse du spirituel Â», Univers des arts, 1985.
  • Jacques Thuillier, Pierre Granville et Serge Lemoine, MusĂ©e des Beaux-Arts de Dijon : Troisième Donation Granville, Dijon, 1986.
  • Pierre Brisset, ÉlĂ©ments, 1989.
  • ConnaĂ®tre la peinture de Michel Biot, collection dirigĂ©e par Jacques Dopagne, Paris, 1993.
  • Pierre-Mac Levergeois, L’Art de Michel Biot, peintre des Ă©lĂ©ments.
  • Michel Biot Peintre des Ă©lĂ©ments, prĂ©face de Lydia Harambourg, textes d'Anne Tiddis et Jean Berra, Paris, Éditions Alternatives, 2006.
  • Lydia Harambourg, Michel Biot, les chants de l'univers, La Gazette de l'HĂ´tel Drouot, , p. 205.

Liens externes

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