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Michael Keogh

Michael Keogh est un soldat irlandais qui a servi a combattu du cĂ´tĂ© britannique et du cĂ´tĂ© allemand durant la Première Guerre mondiale. Il est connu comme « l’homme qui a sauvĂ© Hitler »[1] - [2] - [3].

Michael Keogh
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  73 ans)
Connolly Hospital (en)
Activité
Autres informations
Grade militaire
Conflit

Jeunesse

Michael Patrick Keogh naît en 1891. Il est le fils de Laurence Keogh, policier de la police royale irlandaise à Tullow, dans le comté de Carlow. Certains de ses ancêtres ont participé à la rébellion de 1798 dans le comté de Wexford. Son grand-père, Mathew Keogh, a dirigé la résistance de 1887 contre les expulsions de Coolgreany, également dans le comté de Wexford. Son grand-oncle, Myles Keogh, était le commandant en second du colonel Custer, décédé avec ce dernier lors de la bataille de Little Bighorn[4]. Michael Keogh vit à Tullow où, à l’âge de 14 ans, il obtient une bourse du conseil de comté pour rejoindre l’école du séminaire du monastère Saint-Patrick de Mountrath, dans le comté de Laois. Il adhère à la branche O’Growney de la Ligue gaélique de Tullow de 1903 à 1906 et participe à des compétitions de chant et de danse[5].

Keogh émigre à New York en 1907 où il vit avec sa tante, Mary Keogh. Il rejoint la Garde nationale des États-Unis. Il rejoint le Clan na Gael à New York au sein duquel il se noue d’amitié avec Roger Casement[4]. Keogh prétend avoir obtenu en 1909 un diplôme d’ingénieur de l’Université Columbia, mais il n’existe aucune trace le prouvant[5]. Keogh passe 10 mois à se battre lors de la Bandit War (en) durant la guerre contre la guérilla mexicaine à la frontière texane en 1910. Blessé par balle à l’abdomen, il doit quitter l’armée. Il travaille sur le chantier du canal de Panama, possiblement comme ingénieur, jusqu’en 1913, année de son retour en Irlande. Il y rejoint le Royal Irish Regiment (1664-1922) (en) ; il a affirmé par la suite l’avoir fait pour enrôler des soldats irlandais dans l’armée républicaine. Keogh est reconnu coupable de sédition en 1914 à la suite d’un incident au camp de Curragh impliquant des officiers britanniques refusant de se battre contre les syndicalistes d’Ulster. Il purge 28 jours de prison[4].

Première Guerre mondiale

Keogh est déployé avec le Régiment royal irlandais en France lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Pour récompenser son action lors de la retraite de Mons, il reçoit la 1914 Star. Il est capturé par les Allemands et envoyé en tant que prisonnier de guerre au camp de Sennelager, en Westphalie. Keogh reprend contact à ce moment-là avec Casement, venu en Allemagne pour constituer une brigade irlandaise avec les prisonniers de guerre irlandais dans le but de libérer l’Irlande. Keogh dirige la campagne de recrutement. L’objectif des 1 500 prisonniers recrutés n’est pas atteint : au début de 1915, le désormais sergent major Keogh n’a recruté que 56 hommes pour la brigade[4] - [5]. Sur proposition de Casement, ces hommes sont transférés dans le camp de Zossen, plus confortable, au sud de Berlin, bien qu’en raison de l’insuccès de la campagne de recrutement pour la brigade, les Irlandais ne bénéficient pas d’un traitement de faveur. La brigade prend fin avec l’arrestation et l’exécution de Casement en 1916[6].

En 1916, Keogh dirige un groupe d’Irlandais pour installer un dĂ©pĂ´t d’essence Ă  Dirschau en Prusse-Occidentale[5]. Ce groupe est probablement issu de la brigade irlandaise. Keogh rejoint l’armĂ©e allemande impĂ©riale en 1918 et reçoit la Croix d’honneur pour son action lors de l’offensive du Printemps de l’armĂ©e allemande sur le front occidental. Il est placĂ© Ă  la tĂŞte de la compagnie de mitrailleuses de la 16e division d’infanterie bavaroise Ă  Ligny. Ă€ ce moment, Keogh affirme avoir rencontrĂ© brièvement le caporal Adolf Hitler. Keogh a affirmĂ© l’avoir rencontrĂ© alors qu’Hitler reposait sur une civière après une blessure Ă  l’aine. Adolf Hitler aurait affirmĂ©, toujours selon ce qu’a rapportĂ© Keogh, que cette blessure l’aurait « rendu inapte Ă  devenir père »[4].

Keogh contracte la grippe espagnole vers la fin de la guerre. Après sa guĂ©rison, il rejoint un Corps franc opĂ©rant Ă  Munich. Ă€ peu près Ă  la mĂŞme Ă©poque, Keogh rencontre et Ă©pouse Annamarie Von Seuffert. Il fait partie des 30 000 combattants des corps francs qui brisent la rĂ©volution marxiste d’inspiration bolchevique Ă  Munich en . Il reçoit une Dague d’honneur Siegfried, avec une dĂ©dicace personnelle de l’officier en second Ernst Röhm[4]. Au cours de son service dans l’armĂ©e allemande, Keogh reçoit Ă©galement un insigne des blessĂ©s allemand[5] - [7].

Dans les semaines qui suivent cette bataille, Keogh devient l’officier en service dans une caserne de la Turken Strasse. Il est en poste quand, selon ce qu’il a rapportĂ©, la nouvelle lui parvint qu’une Ă©meute a Ă©clatĂ© dans le gymnase de la caserne après une allocution de deux orateurs de droite. 200 soldats avaient attaquĂ© Hitler et son camarade et d'autres soldats qui les soutenaient[8]. Keogh stoppe l’émeute avec l’aide d’un sergent et de six soldats. Keogh a Ă©voquĂ© ce passage dans ses mĂ©moires : « Le type Ă  moustache a rapidement donnĂ© son nom : Adolf Hitler. C’était le lance-caporal de Ligny. Je ne l’aurais pas reconnu. Il avait Ă©tĂ© hospitalisĂ© pendant cinq mois Ă  Pasewalk, en PomĂ©ranie. Il Ă©tait maigre et Ă©maciĂ© Ă  cause de ses blessures »[4] - [7].

Le service de Keogh dans l’armée allemande prend fin en . Il rentre alors en Irlande. Il participe à la contrebande de fusils Mauser depuis Hambourg jusqu’en Irlande et rencontre Michael Collins, Arthur Griffith et Erskine Childers. Il participe aux entraînements des Républicains. Il se trouve dans un groupe attaqué par des militaires des Black and Tans au mont Leinster. Après la signature de la trêve qui met fin à la guerre civile irlandaise, Keogh retourne en Allemagne pour chercher sa femme et ses enfants et les ramener en Irlande, avant de devenir ingénieur dans l’ armée de l’État libre[4] - [5].

Les dernières années

La famille Keogh revient vivre Ă  Berlin de 1930 Ă  1936. Keogh est alors employĂ© comme ingĂ©nieur dans le mĂ©tro. Il assiste Ă  l’un des rassemblements de Nuremberg en et dĂ©clare qu’Hitler « n’a dĂ©sormais plus besoin d’une salle de garde pour sa sĂ©curitĂ© ». Il travailla comme interprète durant les Jeux olympiques de Berlin en 1936, parlant couramment l’allemand et l’anglais[5]. Au moment de l’accession au pouvoir du parti national-socialiste, Keogh craint pour lui et sa famille, car il connaissant de nombreuses victimes de la Nuit des Longs Couteaux. Ils reviennent alors en Irlande[1].

À son retour, il travaille à la centrale thermique de Poolbeg à Dublin et dans une usine de betterave à sucre de Carlow. Il meurt à l’hôpital Connolly de Blanchardstown en [2] - [5].

MĂ©moires

L’histoire de Keogh a Ă©tĂ© mise au jour après la redĂ©couverte de ses mĂ©moires, sur lesquelles il travaillait au moment de sa mort. Il avait apportĂ© le manuscrit avec lui Ă  l’hĂ´pital et le gardait sous son oreiller. Son fils dĂ©clare avoir trouvĂ© son père dans un Ă©tat de dĂ©tresse deux jours avant sa mort. Il affirmait que ses papiers avaient disparu. Une infirmière prĂ©cisa que le seul autre visiteur avait Ă©tĂ© un « prĂŞtre » et Keogh supposait que c’était cet homme qui avait volĂ© son manuscrit.

Ses mémoires ont été redécouvertes par le petit-fils de Keogh en 2005 après avoir trouvé une référence dans les fonds du département d’histoire de l’University College de Dublin. Les papiers se trouvaient joints à ceux donnés à l’organisme par un ancien chef d’état-major de l’armée républicaine irlandaise, Moss Twomey. Personne ne sait comment les papiers sont parvenus à Twomey. Certains écrits de Keogh, couvrant les périodes de 1920 à 1964, sont manquants[4] - [7] - [8].

Des historiens se montrent critiques Ă  l’égard des mĂ©moires de Keogh, notamment sur son rĂ´le dans la brigade irlandaise, et mettent en doute certaines de ses affirmations. Le directeur du Bureau d’histoire militaire, dans sa prĂ©face Ă  la dĂ©claration de Keogh, prĂ©cise ainsi : « ses prĂ©tentions quant Ă  sa propre importance, qu’il met en avant Ă  chaque occasion, sont considĂ©rĂ©es par ceux qui ont pris officiellement contact avec lui comme Ă©tant grossièrement exagĂ©rĂ©es et absolument pas fiables. Se prĂ©sentant lui-mĂŞme au dĂ©but comme un sous-officier de la brigade, ses dernières lettres Ă  la presse indiquent qu’il se prĂ©tendaient alors capitaine et aide de camp de Roger Casement »[5].

Références

  1. « Tullow man saved Hitler », Carlow People,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) « Radio doc charts extraordinary life of Irishman who saved Hitler », The Journal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « L'homme qui sauva la vie d'Hitler en 1919 », sur LExpress.fr, (consulté le )
  4. Bunbury, « The Irishman Who Saved Hitler », Turtle Bunbury: Writer and Historian (consulté le )
  5. « Michael Patrick Keogh, Private 10687 in Royal Irish Regiment », Irish Brigade (consulté le )
  6. (en) « The Irish man who saved Hitler », sur Independent.ie (consulté le )
  7. « Documentary on One: Did Michael Keogh Save Hitler? », RTE Press Centre (consulté le )
  8. « Could WWII have been avoided? Memoirs uncover the Irishman who saved Hitler's life », sur Mail Online, (consulté le )

Liens externes

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