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Menuiserie extérieure

La menuiserie extĂ©rieure est une menuiserie conçue pour habiller les baies, c’est-Ă -dire les portes et fenĂȘtres. Elles sont gĂ©nĂ©ralement rĂ©alisĂ©es en bois, aluminium, PVC ou acier. Des solutions mixtes sont parfois envisagĂ©es. Les menuiseries extĂ©rieures sont fabriquĂ©es Ă  partir de profilĂ©s prĂ©fabriquĂ©s qui sont assemblĂ©s par le menuisier pour s'adapter aux dimensions de la baies. Le menuisier pose ensuite les menuiseries.

Farnsworth House Plano aux États-Unis de Ludwig Mies van der Rohe, un exemple de menuiseries extĂ©rieures trĂšs prĂ©sentes.

La fonction des menuiseries extĂ©rieures est d’assurer l'Ă©tanchĂ©itĂ© Ă  l'eau et Ă  l'air, de fournir un niveau de sĂ©curitĂ© et d'isolation (phonique et thermique) du bĂątiment. La pose des menuiseries extĂ©rieures fait partie de l'une des derniĂšres Ă©tapes du clos et couvert.

DĂ©finition

Les menuiseries extĂ©rieures sont conçues pour habiller les baies d'une construction : fenĂȘtres, porte-fenĂȘtre et portes. Elles sont assemblĂ©es et posĂ©es par un menuisier[1] spĂ©cialisĂ© dans la pose de menuiseries extĂ©rieures. Les fenĂȘtres de toit font partie de la couverture et sont donc posĂ©es par un couvreur. Leur principale qualitĂ© est de constituer une bonne isolation contre le froid et le bruit[2].

Les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments constituant une fenĂȘtre font l'objet d'une terminologie extrĂȘmement variĂ©e, qui permet de dĂ©crire l'ensemble de la menuiserie, selon sa fonction (Ă©clairage et aĂ©ration pour les fenĂȘtres, passage pour les portes), son type de pose (emplacement en façade, en toiture, mise en Ɠuvre dans la baie), les matĂ©riaux la composant et les composantes d'une menuiserie (bĂąti ou dormant, chĂąssis ou ouvrant, quincaillerie et fermeture de baie)[3]. Cette terminologie connaĂźt des variantes rĂ©gionales, par exemple le mot « volet » dĂ©signe un chĂąssis au QuĂ©bec et un panneau de fermeture en France[3]. De mĂȘme, l'usage du mot varie dans le temps, un « volet » ne dĂ©signant Ă  l'origine qu'un panneau de fermeture intĂ©rieure tandis qu'il est Ă  prĂ©sent utilisĂ© pour dĂ©signer les contrevents (par exemple, un volet roulant)[4].

ÉlĂ©ments de constitution

Exemple de menuiserie extĂ©rieure dans une fenĂȘtre Ă  meneau.

Une menuiserie extérieure est a minima constituée :

  • d'un dormant, qui est fixĂ© dans le gros Ɠuvre ;
  • d'un ouvrant ;
  • d'un vitrage pour les fenĂȘtres qui peut ĂȘtre du simple, du double ou du triple vitrage ;
  • de quincaillerie, qui servent Ă  consolider la menuiserie, Ă  l'ouvrir (gonds, paumelles, charniĂšre selon les cas) et Ă  la condamner (gĂąche, bĂ©quille, crĂ©mone, etc.).

Histoire des menuiseries extérieures

Portes et volets comme premiers systĂšmes de fermeture

Moulage d'une porte extérieure à Pompéi.

A la prĂ©histoire, des « ouvertures Â» et « fermetures Â» Ă©quipent les habitats prĂ©historiques pour que les hommes se protĂšgent des intempĂ©ries et des prĂ©dateurs[5]. Les reprĂ©sentations de l'AntiquitĂ© permettent d'observer des portes et des fenĂȘtres. Sur les vases grecs et italiotes, des fenĂȘtres et portes sont reprĂ©sentĂ©es[6]. Les fenĂȘtres sont quadrangulaires, avec parfois la prĂ©sence de volets constituĂ©s de planches clouĂ©es sur des traverses[6]. Des gonds Ă  aiguilles sont citĂ©s par ParmĂ©nide[6]. Les portes sont Ă©galement fermĂ©es par un ou plusieurs battants[6].

Utilisation du verre Ă  vitre au Ier siĂšcle

Les premiers exemples archĂ©ologiquement datĂ©s de verre Ă  vitre (vitrum) datent du Ier siĂšcle av. J.-C. dans l'Ă©poque augustĂ©enne de l'empire romain[7]. Toutefois, l'utilisation du verre dans une menuiserie ne semble s'ĂȘtre rĂ©pandue qu'Ă  partir du Ier siĂšcle d'abord dans l'empire gallo-romain, avec un usage comme Ă©lĂ©ment usuel de confort Ă  la fin du ce siĂšcle[8]. Les verres Ă  vitre sont rĂ©pandus dans tout l'Empire Ă  l'Ă©poque flavienne dans les thermes, les sanctuaires et l'habitat des notables[8]. La banalisation du verre Ă  vitre modifie l'architecture romaine, avec la multiplication des fenĂȘtres[8].

Les profilés PVC

La menuiserie PVC connaĂźt ses balbutiements dans les annĂ©es 1970[9]. Les chocs pĂ©troliers modifient la façon de construire et poussent vers une meilleure isolation des bĂątiments[9]. L'implantation de la menuiserie PVC en Europe commence dĂšs les chocs pĂ©troliers, avec l'Allemagne comme pays prĂ©curseur[10]. Dans les annĂ©es 1990, le PVC est un matĂ©riau largement rĂ©pandu en Espagne, France et au Royaume-Uni et pas implantĂ© en SuĂšde, NorvĂšge, Italie, GrĂšce, Portugal et Russie[10]. Aux États-Unis, le PVC devient plus utilisĂ© que le bois en rĂ©novation dĂšs 1995[10].

Pathologies des menuiseries extérieures

La base de donnĂ©es SYCODÉS, gĂ©rĂ©e par l'Agence qualitĂ© construction (AQC), rĂ©pertorie les sinistres traitĂ©s dans le cadre d'expertises Dommages-Ouvrage en France[Note 1]. En 2019, les dĂ©sordres affectant les portes et les portes-fenĂȘtres font partie du flop 5 de la pathologie en France, en termes d'effectif et de coĂ»t de rĂ©paration[11].

Part des dĂ©sordres affectant les fenĂȘtres et portes-fenĂȘtres en France en 2020[11]
DestinationRépartition en % de l'effectifRépartition en % du coût total
Maison individuelle5 %3 %
Logements collectifs8%5 %
Locaux d'activités11 %7 %

Une Ă©tude de pathologie rĂ©alisĂ©es en 2017 montre que l'origine des dĂ©sordres est dans 24 % des cas liĂ©e Ă  l'interface entre la fenĂȘtre et son support, et notamment au dĂ©faut de calfeutrement entre le gros Ɠuvre ou l'ossature bois et la fenĂȘtre[12]. Parmi les autres origines, figurent les dĂ©fauts de quincaillerie (chariot de menuiseries coulissantes, quincaillerie des oscillo-battants) dans 16 % des cas, les dĂ©fauts de fabrication des menuiseries (dĂ©faut d'assemblage entre les traverses et les montants par exemple) dans 14 % des cas et des dĂ©fauts de garde-Ă -l'eau des seuils dans 12 % des cas[12].

Marché

Le nombre de fenĂȘtres vendues est de 7,9 millions d'unitĂ©s en 2000[13]. Entre 2002 et 2017, le nombre de fenĂȘtres vendues oscille entre dix et douze millions d'exemplaires par an en France[14]. Le prix moyen des fenĂȘtres est en augmentation sur cette pĂ©riode, avec un prix moyen de 302 € HT en 2002 et de 480 € HT en 2017[14]. Le taux d'importation des fenĂȘtres par rapport au marchĂ© total a augmentĂ© de 4 % en 2006 Ă  11 % en 2017[14]. Le prix de la pose est plus fluctuant, mais est Ă©galement en augmentation[14].

En termes de part de marchĂ©, les fenĂȘtres les plus vendues sont en PVC (57 % des fenĂȘtres en France en 2017)[14]. La part de marchĂ© de l'aluminium est en augmentation (passage de 18 Ă  29 %). Celle du bois est en diminution : passage de 17% Ă  11 % entre 2004 et 2017[14] quand elle atteignait 28 % en 1999[15]. Les fenĂȘtres mixtes, en lĂ©gĂšre augmentation, reprĂ©sentent 3 % des fenĂȘtres vendues en France[14]. Les fenĂȘtres Ă  frappe reprĂ©sentent plus d'une fenĂȘtre sur deux tandis que l'oscillo-battant et le coulissant atteignent respectivement 28 % et 14 % du marchĂ©[14].

Impact environnemental

Les menuiseries extĂ©rieures sont des Ă©lĂ©ments d'ouvrage composite, comprenant ou Ă©tant composĂ©es de nombreux matĂ©riaux diffĂ©rents : PVC, bois, acier, aluminium et vitrage[16]. Environ 8,4 millions de fenĂȘtres sont dĂ©posĂ©es chaque annĂ©e en France[16]. Le recyclage se fait par broyage de l'ensemble de la menuiserie pour utiliser le matĂ©riau obtenu comme remblai routier ou ĂȘtre enfoui[16].

Dans une visĂ©e d'Ă©conomie circulaire, chaque matĂ©riau peut ĂȘtre sĂ©parĂ© pour ĂȘtre recyclĂ©, toutefois, selon la filiĂšre (bois, PVC, aluminium, vitrage), les avancĂ©es sont trĂšs variables[16]. Le bois composant les chĂąssis ou le bĂąti d'une menuiserie peuvent ĂȘtre recyclĂ©s en parquet, mobilier ou en panneaux de particules. Toutefois, cela est rarement rĂ©alisĂ©, la plupart des bois Ă©tant soient enfouis, soit valorisĂ©s Ă©nergĂ©tiquement[16]. Le PVC est recyclable en revĂȘtements de sols, canalisations, isolants polystyrĂšne ou profilĂ©s de menuiseries. La qualitĂ© du PVC recyclĂ© est plus difficile Ă  garantir, notamment en termes de coloris ou de concentration en plomb[16].

Notes et références

Notes

  1. Il s'agit d'expertises menĂ©es sur des dĂ©sordres Ă  caractĂšre dĂ©cennal et dont le coĂ»t de rĂ©paration se situe entre 762 et 250 000 â‚Ź.

Références

  1. menuiserie n.f., Dicobat (lire en ligne)
  2. Lamy Expertises, « définition menuiserie extérieures », sur https://www.lamy-expertise.fr, Lamy expertises (consulté le )
  3. CĂ©cile Bruneau, Marina de Almeida, Margreet de Rooij, Marie-HĂ©lĂšne Lattaro, Mayra Parra, Justine Ravonihasindaza et HĂ©lĂšne Saulnier, « Je construis ma maison. Étude lexico-terminologique de la construction », Meta, vol. 42, no 4,‎ , p. 685–724 (DOI 10.7202/002151ar, lire en ligne)
  4. volet n.m., Dicobat (lire en ligne)
  5. Pascal Dibie, Ethnologie de la porte : Des passages et des seuils, Éditions MĂ©tailiĂ©, , 422 p. (ISBN 2864248417)
  6. Monique Halm-Tisserant, « Exo - entos - de l'ambiguĂŻtĂ© des portes et des fenĂȘtres dans la peinture de vases grecque », Revue des Études Anciennes, t. 97, nos 3-4,‎ , p. 473-503 (lire en ligne)
  7. S. Lagabrielle et M. Philippe, Verre et fenĂȘtre de l'AntiquitĂ© au xviiie siĂšcle, Actes du premier colloque international de l'association Verre & Histoire, Paris, Association Verre & Histoire, (lire en ligne)
  8. DaniĂšle Foy et Souen D. Fontaine, « DiversitĂ© et Ă©volution du vitrage de l’AntiquitĂ© et du haut Moyen Âge : un Ă©tat de la question », Gallia, no 65,‎ , p. 405-459 (lire en ligne, consultĂ© le )
  9. Claire Garcia et Jean-Louis Martinez, « Cas 2. MPO FenĂȘtres », dans 10 Cas de Marketing, (lire en ligne)
  10. (en) Geoffrey Pritchard, Novel and Traditional Fillers for Plastics: Technology and Market Developments : a Rapra Industry Analysis Report, iSmithers Rapra Publishing, , 128 p. (ISBN 9781859571835, lire en ligne), p. 95
  11. Rapport de l’Observatoire de la QualitĂ© de la Construction - Édition 2020, Agence qualitĂ© construction, (lire en ligne)
  12. FenĂȘtres : points de vigilance, Agence qualitĂ© construction, (lire en ligne)
  13. « Menuiserie et fermeture - Conjoncture : Menuiserie : croissance attendue de 15% sur cinq ans », Le Moniteur,‎ (lire en ligne)
  14. « Étude du marchĂ© de la fenĂȘtre en France en 2017 », sur https://www.ufme.fr, Union des fabricants de menuiseries, (consultĂ© le )
  15. « MENUISERIES Le renouveau de la fenĂȘtre bois », Le Moniteur,‎ (lire en ligne)
  16. François Ploye, « Économie circulaire : recycler de maniĂšre durable », QualitĂ© Construction, no 179,‎

Annexes

Articles connexes

Liens externes


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