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Max Ophüls

Maximillian Oppenheimer, dit Max Ophüls (ou Max Ophuls[2]), est un cinéaste français d'origine allemande, né le à Sarrebruck et mort le à Hambourg. Il est le père du cinéaste Marcel Ophüls.

Max Ophüls
Nom de naissance Maximillian Oppenheimer
Naissance
Sarrebruck (Empire allemand)
Nationalité Drapeau de l'Allemagne Allemand
Drapeau de la France Français[1]
Décès
Hambourg (Allemagne de l'Ouest)
Profession Réalisateur et scénariste
Films notables Lettre d'une inconnue
La Ronde
Le Plaisir
Madame de...
Lola Montès

Carrière

Son étoile au boulevard des stars.

Il débute au théâtre comme acteur stagiaire en 1919 sous le pseudonyme de Max Ophüls, afin de ne pas embarrasser son père au cas où il échouerait, avant de se consacrer à la production en 1924. Deux ans plus tard, il devient directeur de création du Burgtheater à Vienne. Il y rencontre l'actrice Hilde Wall[3] (1894-1980), qu'il épouse la même année. Leur fils Marcel, futur réalisateur de documentaires (notamment Le Chagrin et la Pitié), naît le à Francfort-sur-le-Main.

Après avoir monté près de deux cents pièces, il se tourne en 1929 vers le cinéma, en devenant chef-dialoguiste sous la direction d'Anatole Litvak à la Universum Film AG (UFA), à Berlin. Il dirige son premier film en 1931, le court-métrage Dann schon lieber Lebertran. Le meilleur de ses films allemands est sans doute Liebelei (1932) ; on y trouve un certain nombre de thèmes qui ont fait sa célébrité : pureté des femmes (qui ne va pas sans une certaine frivolité, et parfois une grande naïveté), cruauté, violence des hommes et d'une façon générale, de la société qui, sous des dehors brillants, scintillants, se révèle être une machine à broyer les plus faibles, etc.

Plaque funéraire de Max Ophüls au cimetière du Père-Lachaise (division 87, columbarium, case n°6219).

Anticipant la menace que fait courir la montée du nazisme, Max Ophüls, qui est de confession juive, se réfugie en France en 1933 après l'incendie du Reichstag. Il y réalise entre autres Werther, adaptation du roman homonyme de Goethe avec Pierre Richard-Willm, et deux films avec Edwige Feuillère, Sans lendemain et De Mayerling à Sarajevo. Devenu citoyen français en 1938, il gagne les États-Unis après la défaite de 1940, en passant par la Suisse et l'Italie. Réfugié à Hollywood, il n'y trouvera toutefois pas de travail, et il doit attendre 1948 pour réaliser, avec l'aide du réalisateur et producteur Preston Sturges, qui admire son travail depuis longtemps, l'un des films les plus remarquables de cette période : Lettre d'une inconnue, librement adapté de la nouvelle de Stefan Zweig.

Il revint en Europe en 1950, pour tourner une série de chefs-d'œuvre : La Ronde (1950), Le Plaisir (1952), Madame de... (1953), avec son actrice fétiche, Danielle Darrieux, ainsi que Lola Montès (1955). Ce dernier film ne rencontra pas le succès, et fit l'objet d'un nouveau montage de la part des producteurs, malgré l'opposition d'Ophuls et celle des « jeunes turcs » de la naissante Nouvelle Vague, avant de connaître finalement une résurrection en 2008.

Il meurt à Hambourg sept ans plus tard, d'une cardiopathie rhumatismale. Il est incinéré au crématorium du cimetière du Père-Lachaise, où il est inhumé (case 6219 du columbarium) à Paris[4].

Dans toutes ses œuvres, on retrouve les mouvements sans heurts de la caméra qui le caractérisent, l'utilisation complexe des grues et des dollys, et les travellings, qui ont influencé Stanley Kubrick ou, en France, Jacques Demy (dont le premier film, Lola, est dédié à celui qu'il considérait comme son maître).

Filmographie

En tant que réalisateur

En tant que scénariste

Note : Max Ophuls est également scénariste ou coscénariste de la plupart de ses films ; cf. ci-dessus.

Théâtre

Distinctions

Récompenses

Nominations

Hommages

  • Le prix Max-Ophüls a récompensé un réalisateur dans le cadre du festival de Cannes, dans les années 1960-1970.
  • Le festival Max Ophüls de Sarrebruck (Filmfestival Max Ophüls Preis) présente chaque année depuis 1980 les œuvres de jeunes cinéastes germanophones, en provenance principalement d'Allemagne, d'Autriche et de Suisse. Un prix Max-Ophüls est attribué au réalisateur d'un film de fiction ou d'un documentaire d'une durée d'environ 60 minutes.

Notes et références

  1. Par naturalisation. Journal Officiel du 5 juin 1938.
  2. Il supprima le tréma (Umlaut) à son arrivée en France. Les génériques de ses films américains Lettre d'une inconnue et de Les Désemparés le citent sous le nom de « Max Opuls » [sic].
  3. (en) Hilde Wall sur l’Internet Movie Database.
  4. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 609-610.
  5. Littéralement « On préfère l'huile de foie de morue ».
  6. Littéralement « Les Joyeux Héritiers ».

Voir aussi

Bibliographie

  • Georges Annenkov, Max Ophuls, avant-propos de Max Ophuls, Paris, Le Terrain vague, 1962
  • Claude Beylie, Max Ophuls, Paris, Seghers, 1963 ; réédition Lherminier, 1984 (ISBN 2862440272)
  • William Karl Guérin, Max Ophuls, Paris, Cahiers du cinéma, 1988 (ISBN 9782866420635)
  • Susan M. White, The Cinema of Max Ophüls: Magisterial Vision and the Figure of Woman, New York: Columbia University Press, 1995 (ISBN 0231101139)
  • Noël Herpe (dir.), 1895 : Max Ophuls, vol. 34-35, Paris, AFRHC, (ISBN 2-913758-05-3, lire en ligne)
  • Max Ophuls, Souvenirs, traduit de l'allemand par Max Roth, préface et notes de Marcel Ophuls, Paris, Cahiers du cinéma - Cinémathèque française, 2002 (ISBN 2866423267)
  • Dominique Delouche, Max et Danielle. Les années Darrieux de Max Ophuls, La Tour verte, Grandvilliers, 2011, 142 p. (ISBN 2917819081).

Documentaires

  • Marcel Ophüls, Max par Marcel, Les Films du jeudi, 2009 - inclus dans le coffret Max Ophüls de distribué par Gaumont
  • Marcel Ophüls, Un voyageur, avec Vincent Jaglin, Arte,

Articles connexes

Liens externes

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