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Massacre de Kraljevo

Le massacre de Kraljevo est une tuerie de masse contre environ 2 000 habitants de la ville de Kraljevo, en Serbie centrale, perpĂ©trĂ© par la Wehrmacht entre le 15 et le pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce massacre tient lieu de reprĂ©sailles après une opĂ©ration des Partisans et des Tchetniks contre une garnison allemande pendant le siège de Kraljevo (en), qui cause 10 morts et 14 blessĂ©s dans les rangs de l'occupant. Le nombre d'otages fusillĂ©s correspond aux proportions de 100 personnes pour 1 soldat allemand tuĂ© et 50 otages pour 1 soldat allemand blessĂ©, calcul imaginĂ© par Adolf Hitler dans le dessein de rĂ©primer la rĂ©sistance contre les nazis en Europe de l'Est.

Massacre de Kraljevo
Image illustrative de l’article Massacre de Kraljevo
Rafle dans la ville

Date du 15 au
Lieu Kraljevo en Serbie sous occupation nazie
Victimes habitants de Kraljevo, principalement des Serbes
Type Tuerie de masse par fusillade
Morts environ 2 000
Auteurs Wehrmacht
Motif Représailles
Guerre Seconde Guerre mondiale
CoordonnĂ©es 43° 43′ 25″ nord, 20° 41′ 15″ est

Dans un premier temps, la Wehrmacht procède Ă  la rafle et l'exĂ©cution de 300 civils serbes, que les documents contemporains dĂ©crivent comme des « communistes, nationalistes, dĂ©mocrates et juifs ». Au cours des jours suivants, tous les hommes de 14 Ă  60 ans sont arrĂŞtĂ©s et dĂ©tenus dans un centre de dĂ©tention improvisĂ© sur le site d'une usine locale de matĂ©riel roulant ferroviaire. Quand les victimes y arrivent, leurs papiers sont vĂ©rifiĂ©s et leurs noms inscrits dans un registre. Quand le camp devient plein, la Wehrmacht ordonne Ă  des groupes de 100 prisonniers de marcher vers des charniers dĂ©jĂ  creusĂ©s, puis elle les fusille Ă  la mitrailleuse lourde. Les auteurs du massacre vĂ©rifient les corps pour s'assurer que leurs signes vitaux ont disparu ; les victimes qui ont survĂ©cu aux rafales initiales sont abattues d'une balle dans la tĂŞte. Une fois qu'un groupe est liquidĂ©, les soldats retournent Ă  l'usine et prennent le groupe suivant, Ă  nouveau composĂ© de 100 victimes. L'opĂ©ration se rĂ©pète jusqu'Ă  ce que tous les hommes raflĂ©s soient assassinĂ©s. Les reprĂ©sailles durent plusieurs jours. Après l'assassinat des otages dans l'usine, la Wehrmacht se dĂ©ploie dans les villages des alentours, oĂą elle brĂ»le les maisons et tue indistinctement les habitants. D'après les archives de la 717e division d'infanterie, 1 736 hommes et 19 femmes « communistes » sont exĂ©cutĂ©s dans la ville et ses environs, malgrĂ© les tentatives des collaborationnistes locaux de rĂ©duire ce châtiment. Vingt membres de la 717e division d'infanterie reçoivent ensuite la Croix de fer en rĂ©compense de leur rĂ´le dans les tueries.

Le massacre de Kraljevo, ainsi que celui commis presque simultanément dans la ville voisine de Kragujevac, convainquent le commandement allemand que l'assassinat en masse d'otages serbes est non seulement inefficace mais aussi contre-productif, car les tueries conduisent les habitants locaux à se rallier aux insurgés et cause la mort d'employés d'usine qui participent à l'effort de guerre allemand. Après la guerre, pendant le procès de Nuremberg et les procès secondaires de Nuremberg (en), plusieurs membres du haut commandement nazi sont traduits en justice et condamnés à cause de leur implication dans ces fusillades massives.

Contexte

Territoire de la Serbie occupée pendant la Seconde Guerre mondiale.

Après l'Anschluss de 1938 entre l'Allemagne et l'Autriche, le royaume de Yougoslavie partage sa frontière Nord-Ouest avec le Troisième Reich et subit une pression de plus en plus intense à mesure que ses voisins adoptent des régimes alignés sur les puissances de l'Axe. En avril 1939, l'Italie ouvre une nouvelle frontière avec la Yougoslavie car elle envahit et occupe l'Albanie[1]. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, le gouvernement yougoslave se déclare neutre[2]. Entre septembre et novembre 1940, la Hongrie et la Roumanie signent le pacte tripartite, devenant alliées de l'Axe, et l'Italie envahit la Grèce. De cet instant, la Yougoslavie est pratiquement cernée par les puissances de l'Axe et leurs satellites ; par conséquent sa position neutre envers la guerre se fragilise[1]. Fin février 1941, la Bulgarie à son tour se joint au pacte. Le lendemain, les troupes allemandes entrent en Bulgarie via la Roumanie et la Yougoslavie est encerclée[3]. Afin de sécuriser son flanc Sud avant l'attaque imminente contre l'Union soviétique, Adolf Hitler commence à imposer une pression intense sur la Yougoslavie pour qu'elle se range aux côtés de l'Axe. Le , après quelques retards, le gouvernement yougoslave signe le pacte avec quelques réserves. Deux jours plus tard, un groupe d'officiers de l'Armée de l'air royale de Yougoslavie (en), des nationalistes serbes favorables à l'Occident, déposent le régent du pays, Paul de Yougoslavie, dans un coup d'État sans effusion de sang ; ils le remplacent par son neveu Pierre, alors adolescent, et instaurent un régime de « gouvernement d'unité nationale » sous la direction du général Dušan Simović[4]. Hitler, furieux de ce coup d'État, ordonne immédiatement l'invasion du pays : elle commence le [5].

La Yougoslavie est Ă©crasĂ©e par les forces conjuguĂ©es des puissances de l'Axe et elle capitule en moins de deux semaines. Le gouvernement et la famille royale partent en exil, le pays est occupĂ© et dĂ©mantelĂ© par les États voisins. Le territoire de la Serbie occupĂ©e est rĂ©duit aux frontières du Royaume de Serbie (avant les guerres balkaniques) ; il est placĂ© sous tutelle directe du Troisième Reich Ă  cause de l'importance stratĂ©gique de son rĂ©seau ferroviaire, de ses voies fluviales et de ses ressources de valeur, notamment les mĂ©taux non-ferreux[6]. Le territoire occupĂ© reprĂ©sente environ 51 000 km2 et une population de 3,8 millions de personnes. Hitler envisage un temps d'Ă©radiquer l'existence mĂŞme d'un État serbe mais il abandonne rapidement cette idĂ©e et les Allemands commencent Ă  chercher un Serbe susceptible de se prĂŞter Ă  un rĂ©gime fantoche Ă  Belgrade[7]. Le choix se porte d'abord sur Milan Aćimović, fervent anti-communiste qui a occupĂ© la fonction de ministre des Affaires intĂ©rieures (en) en Yougoslavie pendant l'hiver 1939-1940[8].

Deux mouvements de rĂ©sistance Ă©mergent après l'invasion : les Partisans multi-ethniques d'inspiration communiste et les Tchetniks, nationalistes serbes royalistes ; cependant, en 1941 dans le territoire occupĂ©, mĂŞme les Partisans se composent presque entièrement de Serbes. Les Partisans sont dirigĂ©s par Josip Broz Tito et les Tchetniks par DraĹľa Mihailović. Ces deux mouvements poursuivent des objectifs diamĂ©tralement opposĂ©s. Les Partisans souhaitent instaurer un État communiste sous la houlette de Tito alors que les Tchetniks veulent rĂ©tablir le pays dans sa situation d'avant-guerre, oĂą la monarchie — et, par extension, l'hĂ©gĂ©monie serbe sur la politique — soit restaurĂ©e[9]. La rĂ©sistance communiste commence ses opĂ©rations dĂ©but juillet, peu après l'invasion de l'Union soviĂ©tique, et elle vise autant les Allemands que les autoritĂ©s du rĂ©gime fantoche[8]. Fin aoĂ»t 1941, les Partisans et les Tchetniks mènent des opĂ©rations conjointes contre l'occupant[9]. Les Partisans, très organisĂ©s, ont Ă  leur tĂŞte de nombreux commandants expĂ©rimentĂ©s qui ont combattu pendant la guerre civile espagnole. Ă€ la fin de l'Ă©tĂ©, en Serbie, les Partisans comptent 8 000 combattants rĂ©partis dans 21 dĂ©tachements[10]. De nombreux Tchetniks sont des vĂ©tĂ©rans des guerres balkaniques ou de la Première Guerre mondiale, ou d'anciens membres de l'ArmĂ©e royale yougoslave[11]. Ils revendiquent environ 20 000 combattants sur le territoire de la Serbie occupĂ©e au moment du massacre[12].

Prélude au massacre

Le Generalfeldmarschall Wilhelm Keitel diffuse l'ordre de Hitler sur le nombre d'otages à exécuter.

Le 29 août, les nazis remplacent Aćimović par le général Milan Nedić, lui aussi anti-communiste fervent, qui forme un nouveau gouvernement fantoche[13]. Nedić se montrant incapable d'écraser les Partisans et les Tchetniks, le commandant militaire de Serbie demande des renforts allemands depuis d'autres régions d'Europe[14]. À la mi-septembre, le haut-commandement nazi envoie en Serbie le 125e régiment d'infanterie depuis la Grèce et la 342e division d'infanterie depuis la France afin de soutenir la répression contre le soulèvement serbe. Le 16 septembre, Hitler adresse la directive numéro 312 au Generalfeldmarschall Wilhelm List, qui commande la Wehrmacht en Europe du Sud-Est, en lui enjoignant d'éliminer toute résistance dans cette partie du continent. Le même jour, le commandant suprême des forces armées (Oberkommando der Wehrmacht, OKW) communique l'ordre de Hitler sur la répression des « mouvements de résistance communiste armés dans les zones occupées », signé par le Generalfeldmarschall Wilhelm Keitel[15]. Le décret précise que toute attaque contre les Allemands sur le front de l'Est doit être « considérée comme d'origine communiste » et que 100 otages seront fusillés pour chaque soldat allemand tué, 50 pour chaque blessé[16] - [17]. Ce décret est censé s'appliquer à l'ensemble de l'Europe de l'Est, même si une politique identique est déjà mise en œuvre en Serbie dès le afin de décourager les opérations de guérilla. Les attaques contre les Allemands se font plus fréquentes pendant le printemps et l'été et la Serbie redevient un théâtre d'opérations. Les troupes allemandes se déploient dans les campagnes, incendiant les villages, prenant des otages et ouvrant des camps de concentration. La première exécution massive d'otages commence en juillet[17]. La présence militaire renforcée des Allemands en Serbie provoque une nouvelle vague d'exécutions massives et de crimes de guerre. Les commandants ayant le plus de responsabilités dans ces massacres sont principalement d'origine autrichienne et ont servi dans l'armée austro-hongroise pendant la Première Guerre mondiale[18]. La plupart sont fortement anti-Serbes, un préjugé que l'historien Stevan K. Pavlowitch (en) inscrit dans le racisme plus général des nazis contre les slaves[19].

Le 19 septembre, le General der Gebirgstruppe Franz Böhme est nommé général plénipotentiaire en Serbie, avec pour mission de mater la révolte : il arrive avec le personnel du 18e corps d'armée. Il reçoit aussi des unités supplémentaires en soutien aux trois divisions d'occupation déjà présentes sur le territoire[20]. Ces divisions sont la 704e division d'infanterie, la 714e division d'infanterie (en) et la 717e division d'infanterie[21]. Böhme voue aux Serbes une haine profonde et il encourage ses troupes, principalement d'origine autrichienne, à exercer contre eux leur « vengeance ». Ses principaux griefs sont l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand et les défaites militaires austro-hongroises infligées par l'Armée royale serbe (en) ; pour Böhme, cet affront ne peut être lavé qu'avec des fusillades en représailles contre les civils serbes[22]. Il écrit : « En Serbie, il est nécessaire, compte tenu de la mentalité balkanique et du vaste déploiement de mouvements insurgés... d'appliquer les ordres de l'OKW avec la plus grande sévérité »[23].

Assassinats

La ville de Kraljevo est situĂ©e Ă  environ 150 kilomètres au Sud de Belgrade[24]. Au moment du massacre, elle jouxte une voie de communication d'importance vitale et elle abrite le siège du commandement divisionnaire allemand[25]. Ă€ la mi-octobre 1941[note 1], les Partisans et les Tchetniks y assiègent la garnison allemande (en), qui compte 2 200 hommes[27]. Pendant l'attaque, dix soldats allemands sont tuĂ©s, 14 blessĂ©s[24]. Le commandant de la garnison dĂ©clare : « non seulement 100 Serbes seront fusillĂ©s pour chaque allemand tombĂ©, mais de surcroĂ®t leurs familles et leurs biens seront dĂ©truits »[28]. Puis il donne l'ordre de procĂ©der Ă  l'arrestation et Ă  l'exĂ©cution sommaire de 300 civils serbes[27]. Ses consignes sont appliquĂ©es sans retard[29]. Selon les documents militaires allemands de l'Ă©poque, les civils tuĂ©s sont des « communistes, nationalistes, dĂ©mocrates et juifs »[30].

De nouveaux ordres suivent pour réclamer davantage d'exécutions. D'après les témoins oculaires, au cours des jours suivants la Wehrmacht entre dans chaque domicile, l'un après l'autre, pour y arrêter tous les hommes de 14 à 60 ans. Ils sont rassemblés dans un centre de détention improvisé sur le site d'une usine locale de matériel roulant ferroviaire[27] - [note 2]. Quand les victimes y arrivent, leurs papiers sont vérifiés et leurs noms inscrits dans un registre. Quand le camp devient plein, la Wehrmacht ordonne à des groupes de 100 prisonniers de marcher vers des charniers déjà creusés, puis elle les fusille à la mitrailleuse lourde. Les auteurs du massacre vérifient les corps pour s'assurer que leurs signes vitaux ont disparu ; les victimes qui ont survécu aux rafales initiales sont abattues d'une balle dans la tête[27]. Une fois qu'un groupe est liquidé, les soldats retournent à l'usine et prennent le groupe suivant, à nouveau composé de 100 victimes. L'opération se répète jusqu'à ce que tous les hommes raflés soient assassinés[32].

Les reprĂ©sailles durent plusieurs jours. Après l'assassinat des otages dans l'usine, la Wehrmacht se dĂ©ploie dans les villages des alentours, oĂą elle incendie les maisons et tue indistinctement les habitants[32]. D'après les archives de la 717e division d'infanterie, au 17 ou au 20 octobre[24] - [26], 1 736 hommes et 19 femmes « communistes » ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s dans la ville et ses environs[33] - [34] - [35], malgrĂ© les tentatives des collaborationnistes locaux d'adoucir le châtiment[24]. La plupart des fusillĂ©s sont des Serbes, bien que 80 Roms figurent aussi parmi les victimes[36], ainsi que plusieurs juifs[37] - [38] et des dizaines de rĂ©fugiĂ©s slovènes[38]. Au nombre des morts figure l'effectif entier (des Serbes) d'une usine d'aviation qui produit des armes pour les Allemands[39] - [40]. Les employĂ©s de l'usine sont arrĂŞtĂ©s Ă  cause d'un soupçon de sabotage[38]. L'opĂ©ration de reprĂ©sailles cause aussi la mort non dĂ©sirĂ©e de 40 membres du Corps de volontaires serbes, mouvement collaborationniste[41]. Le Generalmajor Paul Hoffman, qui commande la 717e division d'infanterie, a personnellement dirigĂ© les reprĂ©sailles et il a complimentĂ© ses hommes pour leur « respect enthousiaste des consignes »[42]. Un autre officier a vantĂ© la « grande bravoure au combat » de ses hommes[43]. Vingt membres de la 717e division d'infanterie reçoivent ensuite la Croix de fer, 2e classe, pour leur participation au massacre[32].

Conséquences

Monument en mémoire du massacre de Kraljevo.

Le massacre de Kraljevo, ainsi que le massacre pratiquement identique et simultané dans la ville voisine de Kragujevac, suscitent l'indignation du gouvernement fantoche serbe qui y répond avec des requêtes, des interventions et la menace de démissionner. Chez les commandants allemands en Serbie, ces massacres inspirent des réticences concernant l'efficacité des représailles massives car des milliers de Serbes y ont réagi en rejoignant les rangs des groupes de guérillas contre l'occupant. L'assassinat des employés de l'usine aéronautique de Kraljevo convainc l'OKW que les fusillades arbitraires contre des Serbes entraînent des conséquences politiques graves et qu'elles sont, en outre, contre-productives[40]. La proportion de 100 exécutions pour chaque soldat allemand tué et 50 pour chaque blessé est ramenée à la moitié en février 1943 et finalement abandonnée en automne. Par la suite, chaque exécution doit recevoir l'approbation de Hermann Neubacher[44].

Les massacres attisent les tensions entre les Partisans et les Tchetniks[24]. Draža Mihailović en retire aussi la conviction qu'une résistance active est vouée à l'échec tant que les Allemands disposeront d'un avantage militaire écrasant dans les Balkans ; il est aussi convaincu que tuer des soldats allemands ne conduit qu'à la mort inutile de dizaines de milliers de Serbes. Par conséquent, il décide d'interrompre les opérations de guérilla chez les Tchetniks et d'attendre le parachutage des Alliés dans les Balkans[15] - [45] - [46].

Ă€ la fin de la guerre, Wilhelm List et Franz Böhme sont capturĂ©s. Le , ils sont accusĂ©s de crimes de guerre et de crimes contre l'humanitĂ© dans le cadre du procès des Otages pendant les procès secondaires de Nuremberg (en)[47]. L'un des crimes visĂ©s dans l'acte d'accusation est le massacre de 2 300 otages Ă  Kragujevac[48]. Böhme se suicide avant sa comparution[47]. List est dĂ©clarĂ© coupable du massacre et d'un autre forfait[49]. Il est condamnĂ© Ă  l'emprisonnement Ă  perpĂ©tuitĂ© en 1948[50] mais, Ă  cause de sa santĂ© dĂ©faillante, il est libĂ©rĂ© en 1953. Il vit toutefois jusqu'en juin 1971[51]. Wilhelm Keitel est dĂ©clarĂ© coupable de crimes de guerre et de crimes contre l'humanitĂ© pendant les procès de Nuremberg et il est pendu[52]. Paul Hoffman, que la population locale a surnommĂ© le « boucher de Kraljevo et Kragujevac », est promu en novembre 1941 Ă  la tĂŞte de la 352e division d'infanterie[53]. Ă€ la fin de la guerre, il commande un camp de prisonniers de guerre après avoir Ă©tĂ© Ă©cartĂ© car il a refusĂ© d'exĂ©cuter des dĂ©serteurs en Ukraine[42]. La 717e division d'infanterie est ensuite rĂ©organisĂ©e et devient la 117 division de chasseurs ; ses unitĂ©s participent au massacre de centaines de civils grecs Ă  Kalavryta en dĂ©cembre 1943[39].

Les deux massacres de Kragujevac et de Kraljevo deviennent les symboles de la brutalitĂ© de l'occupation allemande dans la mĂ©moire collective des Yougoslaves[28]. Le massacre de Kragujevac est plus connu que celui de Kraljevo, mĂŞme si tous deux sont perpĂ©trĂ©s Ă  peu près au mĂŞme moment et causent le mĂŞme nombre de morts. Cette diffĂ©rence tient peut-ĂŞtre au fait que des Ă©coliers figurent parmi les victimes de Kragujevac[34]. Après la guerre, le consensus veut que 7 000 civils aient pĂ©ri Ă  Kragujevac et 6 000 Ă  Kraljevo[54]. Depuis, les historiens modernes serbes et allemands ont revu le nombre de victimes et pensent qu'il y en eut 2 000[44] - [54]. On estime Ă  environ 5 000 le nombre total de personnes assassinĂ©es pendant les deux massacres[44] - [55].

Notes et références

  1. Holocaust historian Christopher Browning writes that the incident occurred on 15–16 October,[26] while journalist Misha Glenny gives the date as 17 October.[27]
  2. The Germans had dismantled the factory in August 1941 and expropriated its machinery and materials, shipping them off to the Reich for use in German factories.[31]
  1. Roberts 1973, p. 6–7.
  2. Pavlowitch 2007, p. 8.
  3. Roberts 1973, p. 12.
  4. Pavlowitch 2007, p. 10–13.
  5. Roberts 1973, p. 15.
  6. Pavlowitch 2007, p. 49.
  7. Ramet et Lazić 2011, p. 19–20.
  8. Tomasevich 2001, p. 177–178.
  9. Pavlowitch 2007, p. 59–60.
  10. Shepherd 2016, p. 198.
  11. Tomasevich 1975, p. 118–123.
  12. Lampe 2000, p. 217.
  13. Ramet et Lazić 2011, p. 22.
  14. Milazzo 1975, p. 28.
  15. Tomasevich 1975, p. 146.
  16. Tomasevich 1975, p. 140.
  17. Pavlowitch 2007, p. 61.
  18. Lampe 2000, p. 215.
  19. Pavlowitch 2007, p. 60–61.
  20. Tomasevich 1975, p. 97–98.
  21. Tomasevich 1975, p. 96.
  22. Shepherd 2016, p. 199.
  23. Nuremberg Military Tribunals 1950, p. 977.
  24. Pavlowitch 2007, p. 62.
  25. Tomasevich 2001, p. 198.
  26. Browning 2007, p. 343.
  27. Glenny 2001, p. 490.
  28. Benz 2006, p. 206.
  29. Shepherd 2012, p. 306, note 109.
  30. Manoschek 2000, p. 176.
  31. Tomasevich 2001, p. 624–625.
  32. Glenny 2001, p. 491.
  33. Tomasevich 1975, p. 146, note 92.
  34. Mojzes 2011, p. 86.
  35. Levene 2013, p. 84.
  36. Mojzes 2011, p. 100.
  37. Tomasevich 2001, p. 587.
  38. Prusin 2017, p. 97.
  39. Mazower 2004, p. 154.
  40. Browning 2007, p. 344.
  41. Manoschek 1995, p. 165.
  42. Shepherd 2012, p. 140.
  43. Lebel 2007, p. 317.
  44. Tomasevich 2001, p. 69.
  45. Milazzo 1975, p. 31.
  46. Pavlowitch 2007, p. 63.
  47. Nuremberg Military Tribunals 1950, p. 759.
  48. Nuremberg Military Tribunals 1950, p. 767.
  49. Nuremberg Military Tribunals 1950, p. 1274.
  50. Nuremberg Military Tribunals 1950, p. 1318.
  51. Wistrich 2013, p. 159.
  52. Wistrich 2013, p. 137.
  53. Browning 1985, p. 100, note 86.
  54. Vujačić 2015, p. 230, note 283.
  55. Cooke et Shepherd 2013, p. 219.

Annexes

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