Massacre d'octobre 2020 à Kumba

Depuis fin 2017, l'armée camerounaise et des groupes séparatistes s'affrontent dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, des exactions ont lieu où les belligérants s'accusent mutuellement de crimes de guerre[2].

Fin 2017, les séparatistes déclarent un boycott scolaire, attaquent et brûlent les écoles qui refusent de fermer leurs portes. Entre février 2017 et mai 2018, au moins 42 écoles sont visées[3]. Certains séparatistes considèrent les écoles comme des cibles légitimes car la langue française y est enseignée comme une matière obligatoire[4].

Le complexe scolaire privé « Mother Francisca International Bilingual Academy », situé en plein Kumba[5], n’a lancé ses activités qu’en début d’année scolaire 2020/2021[6].

Le 24 octobre 2020, vers midi[7], les assaillants habillés en civils, armés de machettes et d'armes de guerre arrivent sur trois motos devant la Mother Francisca International Bilingual Academy et font irruption dans une salle de classe où ils ouvrent le feu sur des élèves, tuant des élèves âgés de 12 à 14 ans et blessant grièvement d'autres avant de s'enfuir[8] - [9] - [10].

Un bilan de six élèves assassinés, cinq filles et un garçon, tous âgés entre neuf et douze ans[11] ; (4 ou 8 morts selon d'autres sources)[12] - [13] - [14] - [15] - [16] et treize blessés, soit dix filles et trois garçons, dont sept cas avérés préoccupants est annoncé[17] - [18].

Dans une tentative de fuite, certains élèves sont blessés en sautant du second étage du bâtiment[6]. Des blessés sont conduits vers l'hôpital de district de la ville[19].

Personne n'a revendiqué la responsabilité de l'attaque[20]. Les autorités locales ont accusé les séparatistes[21], tandis que le gouvernement camerounais et les mouvements séparatistes se sont mutuellement accusés. Le gouvernement camerounais a déclaré qu'une dizaine de combattants séparatistes avaient perpétré le massacre[22]. Le Conseil de gouvernement de l'Ambazonie a rapidement affirmé posséder des preuves de la responsabilité de l'armée camerounaise dans ce massacre, tandis que le gouvernement intérimaire de l'Ambazonie a établi un parallèle avec le massacre de Ngarbuh[23]. Le ministre camerounais de la Communication, René Sadi, a fermement nié l'implication de l'armée camerounaise[24].

Manifestation à Kumba contre les attaques d'écoles.

L'attaque a été condamnée par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, et la Directrice générale de l'UNICEF, Henrietta H. Fore. Matthias Z. Naab, le coordinateur humanitaire au Cameroun, s'est déclaré « choqué et indigné par le meurtre d'écoliers innocents qui allaient à l'école pour s'instruire ». L'Organisation mondiale de la santé a offert des fournitures médicales aux hôpitaux de la région[25] - [26].

Le 28 octobre 2020, le président camerounais Paul Biya a déclaré que le 31 octobre serait une journée de deuil national, avec les drapeaux en berne toute la journée[27].

Le 29 octobre 2020, le Cameroun a déclaré que l'armée avait identifié et tué le commandant séparatiste responsable du massacre, un homme connu sous le nom de « Wonke »[28]. Un mois plus tard, un assaillant présumé connu sous le nom de « commandant Zabra » a été arrêté par la police[29].

• (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Kumba school massacre » (voir la liste des auteurs).