MartĂn de Bertendona
Don MartĂn de Bertendona (Bilbao, 1530 - 1604) est un officier important de la marine espagnole sous Philippe II et Philippe III. Il participe Ă l'Invincible Armada mais est peut-ĂŞtre surtout cĂ©lèbre pour son rĂ´le dans la capture de l'emblĂ©matique galion anglais Revenge en 1591.
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Martin Ximenez de Bertendona (d) |
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Origines et début de carrière
Don MartĂn de Bertendona est issu d'une grande famille de marins de Bilbao. Ils ont un chantier naval et une flotte marchande, mais ils jouent Ă©galement un rĂ´le prestigieux dans la marine royale espagnole. Un de leurs navires a servi de navire amiral royal en 1522 et 1554.
Le grand-père de Bertendona Ă©tait le capitaine du navire qui transporta l'empereur Charles Quint de Flandres en Espagne (via l'Angleterre) en 1522. Son père, MartĂn Ximenez de Bertendona, fournit trois navires lorsque Philippe II quitta l'Espagne pour Ă©pouser Marie Tudor. Le roi s'embarqua pour le voyage de La Corogne pour Southampton (1554)[1].
Il nait Ă Bilbao Ă une date inconnue. Le jeune MartĂn de Bertendona grandit dans les guerres navales dès son enfance et connait sa première campagne en 1546.
Une requête présentée par ses héritiers à la Couronne en 1626 affirme que Martin de Bertendona est Chevalier de l'ordre de Santiago, et a servi Sa Majesté en tant que capitaine d'infanterie, commandant d'escadre de navires puis capitaine général dans la marine royale pendant plus de cinquante huit ans. Commencent son service militaire et naval quand il était encore très jeune, cela place sa naissance vers 1530 environ, puisqu'il décède en 1604, il est peu probable que son service militaire ait commencé avant l'âge de quinze ou seize ans. La première date ferme qui le concerne est l'année 1569, lorsqu'il sert avec quatre navires appartenant à sa famille dans l'escadre qui conduit Anne d'Autriche, quatrième épouse de Philippe II, d'Italie en Espagne[1].
En 1583, Don MartĂn monte en grade pour commander la flotte qui garde la cĂ´te atlantique, pendant que le commandant en chef assure la sĂ©curitĂ© des Açores. En 1587, il joue un rĂ´le important dans la planification, l'organisation et la direction de l'Invincible Armada. Durant la campagne elle-mĂŞme, il commande l'escadron du Levant, une force composĂ©e d'immenses navires de charge mĂ©diterranĂ©ens transportant des troupes et du matĂ©riel pour la campagne projetĂ©e en Angleterre; son navire amiral, La Regazona, est le plus gros navire de la campagne, mais il est armĂ© de manière lĂ©gère et est mieux adaptĂ© pour une action d'embarquement Ă courte portĂ©e.
Bien que Don MartĂn prĂ©dit correctement les principaux dĂ©fis de la campagne - absence d’un mouillage sĂ©curisĂ© en eau profonde et la capacitĂ© des galions anglais Ă refuser une bataille rapprochĂ©e - il pense que les Espagnols auraient gagnĂ© s'ils avaient appuyĂ© l'attaque Ă Gravelines.
Bertendona rentre en Espagne avec son navire amiral. La Ragazzona est l’un des 87 bateaux rentrés dans les eaux espagnoles, et l’un de ceux qui l’ont fait dans de pires conditions. Selon les chroniques, il échoue dans la crique de Cariño de l'estuaire de Ferrol (alors qu'il se rend au port de Muros (La Corogne)) en raison de la détérioration de son gouvernail, de la perte de son ancre et du mauvais état de sa voilure, qui ont contribué à rendre l'énorme navire ingouvernable en pleine tempête[2].
En 1589, Bertendona participe à la défense réussie de La Corogne contre la tentative d'invasion de Sir Francis Drake .
Capture du Revenge
Les sources anglaises prĂ©sentent le dernier combat du Revenge comme une action d'arrière-garde hĂ©roĂŻque menĂ©e par un seul navire anglais contre cinquante galions espagnols, mais les rapports espagnols racontent une histoire diffĂ©rente, dĂ©crivant la bataille comme une action navire contre navire entre Don MartĂn et Sir Richard Grenville.
Ils montrent une flotte anglaise en fuite, rattrapĂ©e par les deux navires de l'escadron de Bilbao de Don MartĂn; le plus grand San Felipe atteint la Revenge en premier, mais ne rĂ©ussit pas Ă s'en approcher et est chassĂ© par des tirs anglais; puis le navire-amiral de Don MartĂn, le petit San BernabĂ©, rattrape son retard: il ralentit le navire anglais en coupant son beauprĂ© Ă travers sa voile avant, puis lutte cĂ´te Ă cĂ´te.
Don MartĂn s'installe alors dans un long et sinistre duel, utilisant l'artillerie et le tir de mousquet, et gardant ses hommes Ă l'abri; il ne tente pas de prendre d'assaut les ponts du navire anglais, tactique qui s'avère dĂ©sastreuse pour trois autres Espagnols qui la tentent Ă la tombĂ©e de la nuit.
Le lendemain matin, le San Bernabé a poussé à la capitulation la fierté de la marine anglaise.
Carrière ultérieure
En 1592, Bertendona dirige un escadron Ă travers le golfe de Gascogne pour soutenir la Ligue catholique, avec le San BernabĂ© rĂ©parĂ© comme vaisseau amiral. En 1596-1597, Don MartĂn participe en tant que commandant subordonnĂ© Ă de nouveaux prĂ©paratifs pour envahir l'Angleterre, mais ceux-ci sont entravĂ©s par des retards et des tempĂŞtes.
Début de 1598, il assume le commandement général et mène avec succès la flotte espagnole sur la Manche - mais la destination est désormais les Pays-Bas espagnols et la priorité la guerre avec la Hollande. Bertendona plaide sans succès pour une campagne contre l'Angleterre et, après la Paix de Vervins, retourne en Espagne.
Ses supĂ©rieurs annulent d'autres expĂ©ditions en 1601 et 1602, mais depuis 1588, Don MartĂn Ă©galement commande les forces navales de sa province natale, Biscaye, et concentre son Ă©nergie sur la construction d'une nouvelle flotte, notamment les frĂ©gates de Dunkerque.
Don MartĂn de Bertendona vĂ©cut assez longtemps pour voir l’Angleterre poursuivie en vue de la paix en 1604; presque immĂ©diatement après, il baissa son drapeau et mourut.
Notes et références
- Charles Ralph Boxer. The papers of Martin de Bertendona, a basque admiral of spain's golden age, 1586-1604. Lire en ligne
- El galeón de la Armada Invencible que durmió 400 años sur elconfidencial.com
Bibliographie
- C.R. Boxer, "The Papers of MartĂn de Bertendona, a Basque admiral of Spain's Golden Age, 1584-1623", Indiana University Bookman 10 (1969), p. 3–23
- D. Goodman, Spanish Naval Power, 1589-1665: Reconstruction and Defeat (Cambridge 2003)
- C. Lloyd, "Further English Voyages to Spanish America, 1583-1594" (book review), Mariner's Mirror 38-40 (1952), p. 160
- M. Gracia Rivas, "La campaña de Bretaña (1590-1598): una amenaza para Inglaterra", in IX jornadas de historia marĂtina despuĂ©s de la Gran Armada, la historia desconocida, 1588-16--: ciclo de conferencias, abril 1993 (Cuadernos monográficos del Instituto de Historia y Cultura Naval 20, Madrid 1993), p. 41–56
Liens externes
- John Barratt, Sir Richard Grenville and the last Fight of the Revenge, 1591, sur mlitaryhistoryonline.com, consulté le .