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Marius Guyot

Marius Guyot (né à Mornay le et mort à Gray le ) est un militaire français, Compagnon de la Libération par décret du 17 novembre 1945. Mécanicien-mitrailleur de l'Armée de l'air, il décide en 1940 de se rallier aux Forces françaises libres et participe avec elles aux combats en Afrique du nord puis en Europe. Après la guerre, il sert quelques années encore dans l'Armée de l'air avant de passer dans l'aviation civile, s'engageant pour la société Nord-Aviation qui devient plus tard l'Aérospatiale.

Biographie

Jeunesse et engagement

Marius Guyot naît le à Mornay (Côte-d'Or) dans une famille de cultivateurs[1]. À l'âge de 17 ans, il décide de s'engager dans l'Armée et part à Rochefort où il suit les cours de l'école des apprentis-mécaniciens de l'Armée de l'air[2]. À sa sortie d'école en 1937, il est affecté à la 54e escadre sur la base aérienne du Bourget[3]. Promu sergent, il sert à Djibouti en 1939.

Seconde Guerre mondiale

Toujours en poste en Afrique au début de la Seconde Guerre mondiale, Marius Guyot refuse l'armistice du 22 juin 1940 et, le suivant, il embarque à bord d'un Potez 29 en compagnie notamment du lieutenant Edmond Magendie[3]. Après avoir atterri à Aden au Yémen, il passe en Égypte où il s'engage dans les Forces aériennes françaises libres à Héliopolis[2]. Envoyé au Tchad, il arrive à Fort-Lamy en novembre. Au début de l'année 1941, il participe à la bataille de Koufra où il appuie l'avancée de la colonne Leclerc en tant que mécanicien-mitrailleur à bord d'un Westland Lysander[3]. Dans les mois qui suivent la bataille, il effectue de nombreuses missions de reconnaissance au-dessus du Tchad. Promu sergent-chef, il se spécialise sur Martin Maryland puis est affecté, en , au groupe de bombardement Bretagne avec lequel il participe à la guerre du désert dans le ciel de Libye[1]. Il se distingue particulièrement lorsque, son appareil devant atterrir en catastrophe dans le Tibesti, il parvient à le réparer avec des moyens rudimentaires, permettant le redécollage et le retour à la base[1]. Il s'illustre à nouveau en quand son sens de l'observation permet, lors d'une mission de reconnaissance, de rapporter un grand nombre de photographies très précises donnant de précieux renseignements sur les positions et les mouvements ennemis[3]. Passé sur Martin B-26 Marauder, Marius Guyot participe ensuite à des raids sur l'Afrique du nord puis en Europe, bombardant des voies de communication dans le nord de l'Italie et des batteries côtières sur les rivages français dans le cadre du débarquement de Provence puis en faisant partie du soutien aérien lors de l'attaque de la ligne gothique en [2]. De à , il vole au-dessus de l'Allemagne et participe aux bombardements de la Ligne Siegfried, de ponts sur le Rhin et de dépôts de munitions en Rhénanie-Palatinat[3]. Terminant la guerre au grade de sous-lieutenant, il totalise 2 300 heures de vol et 77 missions de combat[1].

Après-guerre

Promu lieutenant en 1947, Marius Guyot, toujours affecté au groupe Bretagne, sert comme chef de piste à Thiès au Sénégal[3]. En 1950, avec le grade de capitaine, il est muté au Groupe de transport 2/61 dont il dirige les services techniques qui sont détachés sur la base du Bourget alors que le groupe opère en Indochine[2]. En 1954, il passe commandant et part pour la base aérienne 160 Dakar-Ouakam où il est adjoint technique puis est à nouveau chef des services techniques, cette fois sur la base aérienne 149 Maison Blanche à Alger de 1957 à 1960[3]. À cette occasion, il effectue plus d'une vingtaine d'heures de vol au-dessus de zones d'insécurité au cours de la guerre d'Algérie[1]. De 1960 à 1962, il est adjoint au général commandant l'école technique de l'Armée de l'air[1]. À l'issue de cette expérience, il quitte l'armée active mais reste cependant officier de réserve, parvenant jusqu'au grade de lieutenant-colonel.

Restant dans le domaine de l'aéronautique, Marius Guyot entre à Nord-Aviation où il exerce dans un premier temps comme ingénieur de piste à Bourges[1]. Mais, fort de son expérience dans l'aviation militaire, il est rapidement détaché à l'équipe des essais en vol avec laquelle il participe, de 1962 à 1967, aux essais du C-160 Transall[4], d'abord sur la base aérienne 125 Istres-Le Tubé puis au centre d'expérimentation militaire sur la Base aérienne 118 Mont-de-Marsan[3]. Les tests du Transall terminés, il retrouve sa fonction d'ingénieur de piste à l'usine de Bourges[2]. Il reste dans l'entreprise lorsque celle-ci fusionne pour devenir l'Aérospatiale. En 1973, il est nommé chef d'unité de fabrication, fonction qu'il exerce jusqu'à sa retraite en 1977[1].

Marius Guyot meurt le à Gray et est inhumé dans son village natal[5].

Décorations

Hommages

Références

  1. « Biographie - Ordre National de la Libération »
  2. Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2)
  3. Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2)
  4. « Marius Guyot », sur http://www.cieldegloire.fr/ (consulté le )
  5. « DÉCÈS. Marius Guyot, compagnon de la Libération, est mort. », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

  • Henry Lafont, Aviateurs de la liberté : mémorial des Forces aériennes françaises libres, Vincennes, SHAA, , 320 p. (ISBN 2-904521-46-1).
  • Vital Ferry, Croix de Lorraine et Croix du Sud 1940-1942 : aviateurs belges et de la France libre en Afrique, Paris, Éditions du Gerfaut, , 286 p. (ISBN 2-914622-92-9, lire en ligne).
  • Mémorial des Compagnons, 1940-1945 : Compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Paris, Imprimerie nationale, .
  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2).
  • « Les Forces aériennes françaises libres, juin 1940 : naissance des FAFL au Moyen-Orient », Icare, no 128, .
  • Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », Aéro Journal, no 33, .
  • Dominique Breffort, « Les Forces aériennes françaises libres et la reconstitution de l'armée de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS n°3, .

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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