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Marie Bourette

Marie Louise Aurélie[2] Bourette, née à Champigny-sur-Marne le [3] - [4], est une empoisonneuse pathologique[5] condamnée aux travaux forcés à perpétuité pour le meurtre de Jules Godart, un jeune ténor belge empoisonné par erreur à la place de Monsieur Doudieux en à l'encontre duquel elle nourrissait une haine tenace.

Marie Bourette
Illustration de Marie Bourette in le Sioux County Herald du [1]
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Marie Louise Aurélie Bourette
Nationalité
Française
- Marie Bourette debout devant les Assises de la Seine.

Éléments biographiques

Marie Bourette est une « petite vendeuse de jupons[6] Â» qui travaillait aux magasins du Louvre Ă  Paris. Ayant perdu tous les membres de sa famille, elle bĂ©nĂ©ficie d'une rente qui cumulĂ©e Ă  son salaire avoisine les 7 000 francs, ce qui en fait un beau parti. Fin [2], elle rencontre un nĂ©gociant en meubles, Monsieur Doudieux, dont elle s'Ă©prend. Ce dernier cherchant Ă  cette Ă©poque davantage l'aventure qu'une relation stable n'hĂ©sitait toutefois pas Ă  parler mariage pour s'assurer les faveurs de la dame. Après quelques mois, il mit cependant un terme Ă  leur relation. Dix-huit mois plus tard, Monsieur Doudieux ayant rencontrĂ© la femme qui lui convient convole en justes noces. Le couple s'installe au VĂ©sinet. Lors de leurs fiançailles, le couple avait reçu des lettres anonymes. Par la suite, Madame Doudieux reçut des lettres d'insultes tandis que Marie Bourette, ayant perdu son emploi Ă  la suite d'une affaire de vol, sollicitait et obtenait une entrevue avec Monsieur Doudieux. Monsieur Doudieux lui expliqua que leur relation n'avait pas Ă©tĂ© telle qu'il se sente redevable de lui venir en aide. Elle en nourrira un profond ressentiment au point de faire envoyer des chocolats empoisonnĂ©s Ă  l'arsenic et un colis contenant diffĂ©rentes choses dont deux cachets d'antipyrine qui seront Ă  l'origine de l'empoisonnement fortuit, des mois plus tard, de leur ami, le tĂ©nor Jules Godart. Étoile montante, le chanteur rĂ©pĂ©tait Ă  l'OpĂ©ra de Paris et venait de signer un contrat avec le Metropolitan Opera de New York. Le couple Godart, invitĂ© chez des amis communs au VĂ©sinet, se rendirent Ă  ces agapes en compagnie du couple Doudieux. Après le repas, Jules Godart qui souffrait d'une horrible migraine manifesta tous les symptĂ´mes d'une indigestion. Les Doudieux offrirent d'hĂ©berger le couple pour leur Ă©pargner un retour en train sur Paris. Durant la nuit, l'Ă©tat de son mari empirant, Madame Godart dĂ©cide de rĂ©veiller la maisonnĂ©e. Madame Doudieux lui remet alors deux antipyrines. Au petit matin, le tĂ©nor est secouĂ© de spasmes qui font penser Ă  une crise d'Ă©pilepsie. Un mĂ©decin est appelĂ©, il confime l'indigestion et administre une purgation. Durant l'après-midi, son Ă©tat ayant continuĂ© Ă  se dĂ©tĂ©riorer, il meurt dans d'atroces souffrances. Le mĂ©decin conclut Ă  une crise d'urĂ©mie[6].

Jules Godart est enterré en Belgique. Les Doudieux n'eurent de peine à faire le lien avec Marie Bourette dont le dossier sera mis à l'instruction, elle est arrêtée en . À cette époque, et depuis , elle est employée à la publicité du Bal Tabarin à Pigalle[2].

MĂ©dias d'Ă©poque

  • Jules Godart dans le rĂ´le de Lohengrin en 1909.
    Jules Godart dans le rĂ´le de Lohengrin en 1909.
  • Godart meurt dans d'affreuses souffrances - Faits divers illustrĂ©s - 6 janvier 1910 - En mĂ©daillon, Marie Bourette.
    Godart meurt dans d'affreuses souffrances - Faits divers illustrés - - En médaillon, Marie Bourette.
  • Arrestation de Marie Bourette.
    Arrestation de Marie Bourette[7].
  • 13 juillet 1910, une photographie du procès Ă  la Une du Petit Parisien : Me Henri-Robert, Marie Bourette, Mme Godart (dans le mĂ©daillon).
    , une photographie du procès à la Une du Petit Parisien : Me Henri-Robert, Marie Bourette, Mme Godart (dans le médaillon).

Le procès

Le procès, très mĂ©diatisĂ© en raison des nombreux experts qui y interviendront, se dĂ©roule en 1910. Le corps de Jules Godart est exhumĂ© en Belgique et les analyses rĂ©vèlent la prĂ©sence d'arsenic. L'enquĂŞte dĂ©montre que le poison provenait des deux cachets d'antipyrine provenant eux-mĂŞmes d'un colis dĂ©couvert par madame Doudieux dans le jardin des Doudieux Ă  proximitĂ© de leur porte d'entrĂ©e[8]. Le verdict de la Cour d'assise de la Seine est rendu le . Elle est condamnĂ©e, après un premier pourvoi en cassation, aux travaux forcĂ©s Ă  perpĂ©tuitĂ© et Ă  100 000 francs de dommages et intĂ©rĂŞts Ă  verser Ă  la veuve du tĂ©nor[9]. Elle est Ă©crouĂ©e Ă  la prison Saint-Lazare et occupe la cellule 36[2]. Peu de temps après son incarcĂ©ration, elle fut transfĂ©rĂ©e dans un asile psychiatrique[10].

Notes et références

  1. Sioux County Herald, 31 août 1910, p. 3, The tragedy of an unloved woman
  2. Le Matin, 31 décembre 1909, 26e année, no 9439, (ISSN 1256-0359)
  3. Archives du Val-de-Marne en ligne, Acte de naissance n°39, vues n°161 et 162
  4. Le Petit Parisien du 30/12/1909, consultable sur Gallica, page1
  5. L'Hygiène mentale, volume 5, Société de psychiatrie de Paris, 1910
  6. Le figaro, Les empoisonneuses, consulté le 30 août 2014
  7. Le Petit Journal du dimanche 9 janvier 1910
  8. G. Masson, Archives d'anthropologie criminelle, de médecine légale et de psychologie normale et pathologique, volume 28, 1913 p. 239 et sq.
  9. Recueil de la Gazette des tribunaux : journal de jurisprudence et des débats judiciaires, partie 2, 1910, p. 145
  10. histoire-vesinet.org consulté le 30 août 2014

Annexes

Bibliographie

  • Alexandre Lacassagne, Consultation mĂ©dico-lĂ©gale sur l'Ă©tat mental de Marie Bourette, par le professeur Lacassagne, impr. de A. Rey, 1910, 24 p.
  • Gabriel Reuillard, Les Femmes fatales. La Belle Lison. Casque d'or. Mme Steinheil. Mme Arnaud. Mme Bessarabo. Marie Bourette. Madeleine Delvigne. Jeanne Weiler. La Merelli. Jeanne Dallemagne. Mme Mestorino, etc., Impr. E. Ramlot et Cie, 1931, 253 p.
  • Georges Masson, Archives d'anthropologie criminelle, de mĂ©decine lĂ©gale et de psychologie normale et pathologique, volume 28, 1913 p. 239 et sq.
  • Georges Claretie, le Figaro, 13 juillet 1910, Chronique judiciaire.

Liens externes

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