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Marie-Albert Janvier

Le pÚre Marie-Albert Janvier, né le 19 décembre 1860 à Saint-Méen-le-Grand (Ille-et-Vilaine)[1] et mort le 28 avril 1939 à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), aussi connu sous le nom de R. P. Janvier (pour Révérend PÚre), est un prédicateur catholique français qui fut aumÎnier des milieux artistiques et littéraires à Paris au début du XXe siÚcle.

Marie-Albert Janvier
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  78 ans)
Levallois-Perret
Nom de naissance
Émile Marie MĂ©en Janvier
Nationalité
Activités
Autres informations
Ordre religieux

Biographie

Marie-Albert Janvier est ordonnĂ© prĂȘtre le 27 juillet 1884 Ă  Innsbruck en Autriche[2]. Il est dĂ©crit comme un « antimoderniste trĂšs attachĂ© Ă  Pie X »[3].

Il est prieur à Flavigny de 1895 à 1901 puis il s'occupe de plusieurs aumÎneries nationales et participe à de nombreuses institutions de l'Eglise de France depuis le couvent Saint-Honoré de Paris de 1922 à 1925[4].

Il participa briĂšvement Ă  l'Action libĂ©rale populaire animĂ©e par Jacques Piou puis s'en dĂ©tourne car c'est un monarchiste non-ralliĂ©[5]. En 1906, il est pressenti parmi une quarantaine de figures de l'Action libĂ©rale comme candidat Ă  la dĂ©putation dans l'Ille-et-Vilaine mais le projet n'aboutit pas. Le PĂšre Janvier est Ă©galement un proche de l'Action française du fait de son rĂŽle de confesseur auprĂšs de LĂ©on Daudet aprĂšs son retour au catholicisme[6]. Il correspond aussi avec Charles Maurras, directeur de L'Action française. Bien que jamais membre ni mĂȘme confĂ©rencier Ă  l'Action française, le PĂšre Janvier met ses talents de prĂ©dicateur et de conseiller thĂ©ologique des prĂ©lats français au service de la cause royaliste et de la dĂ©fense d'un catholicisme traditionnel[7].

Il fut par ailleurs aumĂŽnier de nombreux groupes dont l'Union des Catholiques des beaux-arts et la Corporation des publicistes chrĂ©tiens, qui inclut le Syndicat des journalistes français. Dans les annĂ©es 1910-1915, il incita le Syndicat des journalistes français et le Syndicat des Écrivains français, prĂ©sidĂ© par Paul Bourget Ă  se rapprocher[8]. RenĂ© Bazin fut Ă©lu prĂ©sident du syndicat des journalistes le [8]. Le PĂšre Janvier fonde en 1918, avec son ami RenĂ© Bazin, prĂ©sident du nouvel ensemble, et LĂ©once de Grandmaison le Bureau catholique de presse et son bimensuel les Nouvelles Religieuses. Le journal compta parmi ses rĂ©dacteurs, un Ă©tudiant nommĂ© Hubert Beuve-MĂ©ry, futur fondateur et directeur du quotidien Le Monde.

De 1903 Ă  1924, il prĂȘche durant vingt-deux carĂȘmes Ă  Notre-Dame de Paris, la morale catholique selon le plan de Saint Thomas d'Aquin. Il eut une influence importante sur les milieux intellectuels en restaurant la « FraternitĂ© du Tiers-Ordre des Hommes ». Au sein du tiers-ordre dominicain, il frĂ©quenta Henri Massis, directeur de la Revue universelle, François Veuillot, publiciste chrĂ©tien et animateur de L'Univers, le peintre George DesvalliĂšres, Jean Le Cour-Grandmaison, Maurice Denis, Henri GhĂ©on, Robert et Georges Vallery-Radot[9].

PÚre Janvier et René Bazin le 21 novembre 1923.

Le 10 mars 1925, l'assemblĂ©e des cardinaux et archevĂȘques de France adopta un appel Ă  la mobilisation des groupements d'obĂ©dience catholique contre les lois et dĂ©crets anticlĂ©ricaux du Cartel des gauches. Le PĂšre Janvier, en tant qu'adjoint de Monseigneur Chollet, avait prĂ©parĂ© cette dĂ©claration avec un souci particulier.

Il assure ensuite la fonction d'aumÎnier général de la Fédération nationale catholique.

En mars 1926, il donne sa signature avec onze cardinaux, dix-huit Ă©vĂȘques, l'abbĂ© de Solesmes, l'Ă©crivain Henry Bordeaux Ă  un comitĂ© de patronage de la revue Rome, « rejeton romain de l'Action Française » dirigĂ© par Robert Havard de La Montagne.

La condamnation de l'Action française en 1926 est un vrai cas de conscience pour lui mais il n'entre pas en dissidence avec la papautĂ©. Toutefois sa rĂ©putation d'ami avec LĂ©on Daudet le poursuit dans les sphĂšres ecclĂ©siastiques et intellectuelles[10]. AprĂšs la condamnation, le PĂšre Janvier poursuit malgrĂ© tout son Ɠuvre contre les lois « contraires Ă  la religion, Ă  la justice et aux intĂ©rĂȘts de la France »[11].

En 1935, il est l'auteur de La Passion édité en 1935 chez Flammarion.

Notes et références

  1. « Acte de naissance no 57 (vue 16/18) de Émile Marie MĂ©en Janvier du registre des naissances de l'annĂ©e 1860 de Saint-MĂ©en-le-Grand » AccĂšs libre (consultĂ© le )
  2. No Author, « JANVIER Marie-Albert », Dictionnaire biographique des frĂšres prĂȘcheurs. Dominicains des provinces françaises (XIXe-XXe siĂšcles),‎ (ISSN 2431-8736, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. Laudouze 1989, p. 346.
  4. Laudouze 1989.
  5. Laudouze 1989, p. 344.
  6. Laudouze 1989, p. 343.
  7. Laudouze 1989, p. 347.
  8. "RenĂ© Bazin, Ă  lire ou Ă  relire", prĂ©sentation de Elisabeth Masson Ă  l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du 12 octobre 2008
  9. "Les dominicains de Saint-HonorĂ© par Michel Gasnier O.P. Éditions du Cerf", Chapitre XV Restauration : Fondation du couvent du Saint-Sacrement (1874)
  10. Laudouze 1989, p. 353.
  11. Laudouze 1989, p. 350.

Bibliographie

  • AndrĂ© Laudouze, « Un thĂ©ologien d'Action Française, le PĂšre Janvier », Revue d'histoire de l'Église de France, vol. 75, no 75,‎ , p. 343-357 (lire en ligne)
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