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Marie-Ève Malouines

Marie-Ève Malouines est une journaliste et essayiste française, née le à Multan (Pakistan).

Marie-Ève Malouines
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Biographie
Naissance

Multan
Nationalité
Formation
Activités

Spécialiste de politique intérieure française depuis 1988 à Radio France, elle est présidente de la chaßne de télévision LCP - Assemblée nationale entre 2015 et 2018.

Biographie

Famille et origines

Marie-Ève MichĂšle[1] Malouines est nĂ©e le Ă  Multan (Pakistan)[2]. Dans une interview donnĂ©e au quotidien Ouest-France en , elle indique que son patronyme n'a pas de lien avec la ville de Saint-Malo, mais des origines antillaises de sa famille dont l'ancĂȘtre Ă©tait une esclave nommĂ©e Malvina[3].

Radio France

Marie-Ève Malouines se spécialise dans le secteur de la politique intérieure française au bureau de Radio France. Elle débute à Marseille, à l'occasion des législatives de 1988 particuliÚrement suivies du fait des candidatures de Bernard Tapie et de Jean-Marie Le Pen dans la cité phocéenne. Elle rejoint ensuite la rédaction de France Inter en 1989, aux informations générales, avant d'intégrer le service politique en 1990. AprÚs la présidentielle de 1995, elle est nommée au service politique de France Info, qu'elle dirige depuis 2004, tout en y assurant un éditorial tous les soirs depuis 2009 (dans le grand journal de 18h depuis ).

En , elle lance sur France Info, à 9 h 10, le premier « zapping » radio des déclarations politiques des invités des médias audio-visuels.

La ChaĂźne parlementaire

À partir de , elle est co-animatrice de l'Ă©mission Questions d’info sur La ChaĂźne parlementaire AssemblĂ©e nationale (LCP-AN), interview en 45 minutes d'une personnalitĂ© politique sur l'actualitĂ© de la semaine, prĂ©sentĂ©e par FrĂ©dĂ©ric Haziza de LCP-AssemblĂ©e nationale, avec Françoise Fressoz du Monde et FrĂ©dĂ©ric Dumoulin de l'AFP.

En 2015, elle est candidate Ă  la prĂ©sidence de cette chaĂźne[4] oĂč elle prĂ©sente « un projet qui ouvre davantage la chaĂźne parlementaire aux jeunes en les faisant participer au dĂ©bat dĂ©mocratique »[5]. InquiĂšte de "la fragilitĂ© actuelle de l'Ă©vidence dĂ©mocratique" elle estime que LCP doit ĂȘtre "complĂ©mentaire" des chaĂźnes d'information continue. Selon elle, LCP doit ĂȘtre la chaine du dĂ©bat politique "qui prend le temps de la confrontation et du dĂ©veloppement des points de vue". Buzz clash et petites phrases sont priĂ©s de rester Ă  l'entrĂ©e. Les audiences de la chaine souffrant d'un dĂ©ficit de notoriĂ©tĂ©, Marie-Ève Malouines veut "clarifier et simplifier la grille" et dĂ©velopper la prĂ©sence de lcp sur Internet et les rĂ©seaux sociaux[6].

Le , le bureau de l'Assemblée nationale la « désigne en qualité de Président-directeur général de La Chaßne Parlementaire - Assemblée nationale (LCP-AN) à partir du » et pour une durée de trois ans[7] - [8]. Elle est choisie par l'Assemblée nationale pour remplacer Gérard Leclerc, qui occupait ce poste depuis 2009 et qui s'était porté candidat à sa succession[8]. Claude Bartolone, le président de l'Assemblée nationale, qui avait soutenu la candidature de Marie-Ève Malouines, note dans son communiqué que « cette nomination place ainsi pour la premiÚre fois, une femme à la présidence de La Chaßne »[9] - [10].

La SociĂ©tĂ© de journalistes (SDJ) de LCP et le personnel de la chaĂźne ont fait part de leur inquiĂ©tude au sujet de la prĂ©sence de seulement deux candidats pour la prĂ©sidence de la chaĂźne[11] — contre cinq Ă  dix lors des Ă©ditions prĂ©cĂ©dentes[12]. Marc Baudriller, journaliste de Challenges, estime que cette nomination « prend des allures de nomination soviĂ©tique » et explique que « personne n’a souhaitĂ© subir l’humiliation d’un Ă©chec dans une dĂ©signation jouĂ©e d’avance. Claude Bartolone rĂ©pĂšte en effet en privĂ© depuis des semaines qu’il entend nommer une femme Ă  la tĂȘte de La ChaĂźne parlementaire ». Marc Baudriller prĂ©cise que, d'aprĂšs GĂ©rard Leclerc, Marie-Ève Malouines a Ă©galement reçu le soutien influent du journaliste FrĂ©dĂ©ric Haziza[12]. Laurent Mauduit, journaliste Ă  Mediapart, considĂšre lui aussi que Claude Bartolone a « fait en sorte que Marie-Ève Malouines soit certaine de remporter la compĂ©tition, avant mĂȘme que celle-ci ne s’engage »[11]. Marie-Ève Malouines et l'entourage de Claude Bartolone contestent ces allĂ©gations[11].

À la prĂ©sidence de LCP, elle dĂ©veloppe la chaine sur les rĂ©seaux sociaux, augmente le volume des dĂ©bats parlementaires retransmis en direct, renforce la tranche matinale orientĂ©e vers le travail des dĂ©putĂ©s, et dĂ©veloppe une ambitieuse programmation de documentaires systĂ©matiquement suivis de dĂ©bats. En , le passage Ă  la HD permet des changements de dĂ©cors et de plateaux bienvenus[13]

Le , dans le contexte des rĂ©vĂ©lations de l'affaire Harvey Weinstein, le journaliste FrĂ©dĂ©ric Haziza est accusĂ© de harcĂšlement sexuel par la journaliste Astrid de Villaines[14] - [15] pour un fait remontant Ă  2014. FrĂ©dĂ©ric Haziza avait contestĂ© la version de sa consƓur mais il avait Ă©copĂ© d’un avertissement[16]. Deux jours plus tard, le prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale François de Rugy annonce que Marie-Ève Malouines sera convoquĂ©e afin qu'elle « dĂ©taille les mesures prises pour que toute la lumiĂšre soit faite sur la situation au sein de la chaĂźne »[17]. Le mĂȘme jour, FrĂ©dĂ©ric Haziza est suspendu d'antenne de La ChaĂźne parlementaire[18] - [19]. Il est rĂ©intĂ©grĂ© le [20], une enquĂȘte interne ne faisant apparaitre aucun geste inappropriĂ© de sa part depuis ainsi que l'explique Marie-Ève Malouines au micro d'Europe I[21]. En rĂ©action, les journalistes de LCP-AN votent Ă  l’unanimitĂ© moins un vote blanc, sur 26 votants, une motion de dĂ©fiance contre Marie-Ève Malouines[20].

En , aprĂšs 9 mois d’enquĂȘte prĂ©liminaire, FrĂ©dĂ©ric Haziza Ă©cope d’un rappel Ă  la loi[16].

Marie-Eve Malouines avait annoncĂ© en qu'elle souhaitait voir son mandat renouvelĂ©, pour boucler les dossiers en cours et consolider la modernisation de la chaine. Elle met en avant son "exigence dĂ©mocratique" et sa vision rigoureuse de son mĂ©tier. Ce que son ancien patron Laurent Guimier confirme en remarquant qu'elle "a toujours protĂ©gĂ© ses troupes". Elle regrette "le dĂ©veloppement de ce journalisme qui se met en scĂšne et qui pense que les questions du journaliste sont plus importantes que les rĂ©ponses de l'invitĂ©"[22]. Lors de son audition devant les dĂ©putĂ©s, Marie-Ève Malouines propose la fusion des deux chaĂźnes parlementaires LCP-AssemblĂ©e nationale et Public SĂ©nat[23] qu'elle juge inĂ©luctable face Ă  la concurrence des chaines d'information continue qui se consacrent beaucoup Ă  la politique. Elle dĂ©fend son bilan marquĂ© par une progression de l'audience[24] et le fait qu’elle a obtenu et rĂ©ussi le transfert des questions au gouvernement en exclusivitĂ© sur l’antenne de LCP[25].

François de Rugy, le prĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale, lui prĂ©fĂšre un documentariste proche d'Emmanuel Macron auquel il a consacrĂ© plusieurs documentaires jugĂ©s trĂšs Ă©logieux[26] : Bertrand Delais devient prĂ©sident de LCP pour trois ans en .

Communication politique

En octobre 2020, elle ouvre son cabinet de conseil en communication politique meVem[27].

AprÚs avoir été chargée de la communication d'Annie Genevard, elle devient directrice de la communication des Républicains en [28].

Ouvrages

Marie-Ève Malouines a écrit cinq livres politiques consacrés à Jacques Chirac, François Hollande, Lionel Jospin, SégolÚne Royal et Nicolas Sarkozy :

  • Deux hommes pour un fauteuil, Chroniques de la cohabitation 1997-2001, 2001[O 1] ;
  • La Madone et le culbuto ou l'inlassable ambition de SĂ©golĂšne Royal et François Hollande, 2006[O 2] ;
  • SĂ©golĂšne Royal, l'insoumise, 2007[O 3] ;
  • François Hollande ou la force du gentil, 2010[O 4] ;
  • Nicolas Sarkozy : le pouvoir et la peur, 2012[O 5];
  • Paris de femmes, portraits croisĂ©s de Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet, Fayard, 2014 [29];
  • “Seul en son Palais, pour quoi nos prĂ©sidents s’enferment Ă  l’ÉlysĂ©[30]”, Stock 2016

Elle est Ă©galement scĂ©nariste d'une BD consacrĂ©e Ă  François Hollande au palais de l'ÉlysĂ©e :

Distinction

Le 31 décembre 2008, Marie-Ève Malouines est nommée au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur au titre de « vice-présidente de l'Association des journalistes parlementaires ; 20 ans d'activités professionnelles et associatives »[1].

Elle fait alors part de son « grand Ă©tonnement » de trouver son nom parmi les nommĂ©es : « Cette liste Ă©tant publique, je tiens Ă  prĂ©ciser que je n'ai jamais rĂ©clamĂ© une telle distinction, ni mĂȘme Ă©tĂ© sollicitĂ©e en vue d'une telle dĂ©marche. Je ne vois vraiment rien, dans mon parcours, qui puisse justifier une telle distinction, c'est pourquoi je me vois dans l'obligation de refuser cette prestigieuse dĂ©coration. »[31]. La journaliste du Monde Françoise Fressoz est dans la mĂȘme situation. L'entourage du ministre prĂ©cise qu'elles ont Ă©tĂ© « recommandĂ©es au titre de leur appartenance Ă  l'association de la presse parlementaire. [
] La liste regroupe des personnalitĂ©s diverses et parfaitement indĂ©pendantes, notamment plusieurs anciens parlementaires de gauche »[32].

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Marie-Ève Malouines, Deux hommes pour un fauteuil, Chroniques de la cohabitation 1997-2001, Fayard, , 350 p. (ISBN 978-2-213-61053-5)
  2. Marie-Ève Malouines et Carl Meeus, La Madone et le culbuto ou l'inlassable ambition de SégolÚne Royal et François Hollande, Fayard, coll. « LITT.GENE. », , 360 p. (ISBN 978-2-213-62354-2)
  3. Marie-Ève Malouines et Carl Meeus, SégolÚne Royal, l'insoumise, Paris, Fayard, coll. « LITT. GENE. », , 345 p. (ISBN 978-2-213-63111-0)
  4. Marie-Ève Malouines, François Hollande ou la force du gentil, Paris, JC LattÚs, coll. « Essais - Documents », , 240 p. (ISBN 978-2-7096-3956-9)
  5. Marie-Ève Malouines, Nicolas Sarkozy : le pouvoir et la peur, Paris, stock, coll. « Essais et documents », , 240 p. (ISBN 978-2-234-06483-6)
  6. Faro (dessinateur) et Marie-Ève Malouines (scĂ©nariste), Moi, PrĂ©sident : ma vie quotidienne Ă  l'ÉlysĂ©e, t. 1 (bande dessinĂ©e), Bruxelles/Paris, Jungle !, coll. « Jungle SAS », , 56 p. (ISBN 978-2-8222-0359-3)
  7. Faro (dessinateur) et Marie-Ève Malouines (scénariste), Moi, Président, t. 2 (bande dessinée), Bruxelles/Paris, Jungle !, coll. « Jungle SAS », , 56 p. (ISBN 978-2-8222-0807-9)

Références

  1. ORDRE NATIONAL DE LA LÉGION D’HONNEUR - DĂ©cret du 31 dĂ©cembre 2008 portant promotion et nomination.
  2. « Marie-Ève Malouines », sur le site recopie du registre du commerce (consulté le ).
  3. « Marie-Eve Malouines, en osmose avec la ville », sur le site du journal Ouest-France, (consulté le ).
  4. « LCP : le mail malencontreux d’Haziza », sur le site du journal Politis, (consultĂ© le ).
  5. Paul Garlot, « Marie-Eve Malouines nommée présidente de LCP-AN », sur le site du magazine Stratégies, (consulté le ).
  6. ChloĂ© Woitier, « Marie-Eve Malouines prend la tĂȘte de LCP », Le Figaro,‎ , p. 26
  7. « Décision du Bureau », sur le site de l'Assemblée nationale, (consulté le ).
  8. « LCP : Marie-Eve Malouines nouvelle présidente », sur le site du quotidien Le Figaro, (consulté le ).
  9. « Nomination de Mme Marie-Eve Malouines à la présidence de LCP-AN », sur le site de Claude Bartolone, (consulté le ).
  10. « Marie-Eve Malouines nommée présidente de LCP-Assemblée nationale », sur le site de BFM TV, (consulté le ).
  11. Laurent Mauduit, « Bartolone a biaisé la désignation du prochain PDG de La Chaßne parlementaire », sur le site Mediapart, (consulté le ).
  12. Marc Baudriller, « Fait du prince ? L'étrange course à la présidence de LCP-AN », sur La Vie des Médias, blog associé à Challenges, (consulté le ).
  13. alain Constant, « Marie-Eve Malouines l'exigence dĂ©mocratique », le Monde,‎
  14. David Perrotin, « «Il lui a attrapé la fesse»: le journaliste de LCP Frédéric Haziza accusé d'agression sexuelle », sur le site d'information BuzzFeed, (consulté le ).
  15. « Le présentateur de LCP Frédéric Haziza accusé d'agression sexuelle », sur le site du quotidien Libération, (consulté le ).
  16. « Le journaliste de LCP accusé d'agression sexuelle a eu un rappel à la loi », (consulté le ).
  17. « Frédéric Haziza réagit à la plainte le visant pour agression sexuelle, LCP le suspend », sur le site d'information HuffPost, (consulté le ).
  18. Romain Delacroix, « Le journaliste Frédéric Haziza (LCP) suspendu aprÚs une plainte pour agression sexuelle », sur le site du quotidien Le Figaro, (consulté le ).
  19. François Bougon, « La chaĂźne LCP suspend le journaliste FrĂ©dĂ©ric Haziza, accusĂ© d’agression sexuelle », sur le site du quotidien Le Monde, (consultĂ© le ).
  20. « Motion de dĂ©fiance Ă  LCP contre la rĂ©intĂ©gration de FrĂ©dĂ©ric Haziza, accusĂ© d’agression sexuelle », sur le site du quotidien Le Monde (consultĂ© le ).
  21. « LCP : accusĂ© d’agression sexuelle, FrĂ©dĂ©ric Haziza fait son retour Ă  l’antenne jeudi soir » [vidĂ©o], sur un enregistrement d'une Ă©mission d'Europe I, (consultĂ© le ).
  22. Alain Constant, « Marie-Ève Malouines, l'exigence dĂ©mocratique », le Monde,‎
  23. « Présidence de LCP-AN : retrouvez les auditions des cinq candidats », sur le site de La Chaßne parlementaire, (consulté le ).
  24. « Audiences / LCP consolide sa position de chaßne de référence sur la thématique parlementaire et politique | Salle de presse LCP », sur le site de La Chaßne parlementaire, 27 février 2018-02-27 (consulté le ).
  25. « Les "Questions au gouvernement" dopent les audiences de LCP », sur le site de La Chaßne parlementaire, (consulté le ).
  26. « un proche d'Emmanuel Macron prend la présidence de LCP », sur le site du magazine L'Obs, (consulté le ).
  27. « Marie-Ève Malouines De LCP-AN à la communication », sur le site de l'Observatoire du journalisme, (consulté le ).
  28. AFP, « Les RĂ©publicains : Christian Jacob quitte la tĂȘte du parti », sur le site du magazine Le Point, (consultĂ© le ).
  29. Malouines, Marie Ève, 1961-, Paris de femmes, Paris, Fayard, 303 p. (ISBN 978-2-213-68077-4 et 2213680779, OCLC 873461076, lire en ligne)
  30. « Seul en son palais », sur www.editions-stock.fr (consulté le )
  31. AFP, « Francoise Fressoz et Marie-Ève Malouines refusent la Légion d'honneur », sur le site du journal Libération, (consulté le ).
  32. AFP, « Deux journalistes politiques refusent la Légion d'honneur », sur le site du magazine Le Monde, (consulté le ).
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