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Manuel Ier (roi de Portugal)

Manuel Ier (ou Emmanuel Ier), dit « Le Ventureux »[1] - [2] - [3] - [4], le Grand ou le FortunĂ©, 14e roi de Portugal, naĂźt le Ă  Alcochete et meurt le Ă  Lisbonne. Fils de Ferdinand de Portugal, duc de Viseu et de son Ă©pouse BĂ©atrice de Portugal, il est le petit-fils du roi Édouard Ier de Portugal et le neveu du roi Alphonse V de Portugal, il devient l'hĂ©ritier du trĂŽne en 1484 aprĂšs la mort de son pĂšre et de ses deux frĂšres aĂźnĂ©s. Il est le cousin germain du roi Jean II auquel il succĂšde en 1495.

Manuel Ier
Le Grand ou le Fortuné
Illustration.
Manuel Ier orant, détail d'un vitrail du monastÚre de Batalha (vers 1514-1518).
Titre
Roi de Portugal et des Algarves[Note 1]
–
(26 ans, 1 mois et 18 jours)
Prédécesseur Jean II
Successeur Jean III
Biographie
Dynastie Dynastie d'Aviz branche de Beja
Date de naissance
Lieu de naissance Alcochete
Date de décÚs
Lieu de décÚs Lisbonne (Portugal)
PĂšre Ferdinand de Portugal
MĂšre BĂ©atrice de Portugal
Conjoint Isabelle d'Aragon
Marie d'Aragon
ÉlĂ©onore de Habsbourg
Enfants Michel de la Paix
Jean III
Isabelle de Portugal
BĂ©atrice de Portugal
Louis de Portugal
Ferdinand de Portugal
Alphonse de Portugal
Henri Ier
Édouard de Portugal
Charles de Portugal
Marie de Portugal

Manuel Ier (roi de Portugal)
Rois de Portugal

Biographie

Armoiries de Manuel Ier de Portugal, Livro do Armeiro-mor, 1509
Epistola de victoria contra infideles habita, 1507

La peste noire qui touche alors Lisbonne, capitale du royaume, pousse la cour et la noblesse des XIVe et XVe siĂšcles Ă  s'installer Ă  Alcochete ; c'est lĂ  que naĂźt D. Manuel en 1469, fils de D. Ferdinand, duc de Viseu et de BĂ©atrice de Portugal.

Pendant son enfance et sa jeunesse, Manuel assiste Ă  une guerre d’intrigues et de conspirations entre la noblesse portugaise et le roi Jean II, particuliĂšrement jaloux de son autoritĂ©. Certains hommes de son proche entourage sont tuĂ©s ou exilĂ©s : son frĂšre aĂźnĂ©, le duc Diogo de Viseu, en particulier, est assassinĂ© par le roi en personne, en rĂ©ponse Ă  une tentative d'assassinat. En 1493, il reçoit donc avec inquiĂ©tude l'ordre du roi de se prĂ©senter Ă  la cour. Jean II veut en rĂ©alitĂ© le dĂ©signer comme hĂ©ritier de la couronne aprĂšs la mort de son fils Alphonse de Portugal et ses tentatives infructueuses de lĂ©gitimation de son fils bĂątard Georges.

Il monte sur le trÎne le . Digne successeur de Jean II, il appuie les découvertes portugaises et développe les monopoles commerciaux. Durant son rÚgne, Vasco de Gama découvre la route des Indes (1498), Pedro Alvares Cabral découvre le Brésil (1500), Francisco de Almeida devient le premier vice-roi des Indes et l'amiral Afonso de Albuquerque contrÎle les voies commerciales de l'océan Indien et du golfe Persique pour le Portugal. Tout cela contribue à la construction de l'empire colonial portugais qui fait du Portugal un des pays les plus riches et plus puissants du monde.

Manuel utilise la richesse obtenue par le commerce pour construire des édifices royaux en style manuélin (le monastÚre des Hiéronymites de Belem en est un exemple) et pour attirer artistes et hommes de sciences à la cour de Lisbonne. Durant son rÚgne, des liaisons commerciales et diplomatiques sont établies avec la Chine et la Perse et, pour impressionner le pape, il envoie une somptueuse ambassade à Rome.

Sur le plan intĂ©rieur, Manuel suit les traces de Jean II et devient pratiquement un roi absolu. Les Cortes ne sont rĂ©unies que trois fois durant son rĂšgne de vingt-six ans. Manuel s’occupe de modifier les tribunaux et le systĂšme fiscal pour les adapter au progrĂšs Ă©conomique du Portugal.

Homme fort religieux, il consacre une bonne partie de la fortune du pays Ă  la construction d’églises et de monastĂšres, ainsi que dans l'Ă©vangĂ©lisation des nouvelles colonies par des missionnaires catholiques.

AprĂšs un dĂ©but de rĂšgne favorable aux Juifs (suppression d'une taxe et libĂ©ration des esclaves), le roi doit rapidement inflĂ©chir sa politique pour plaire aux Rois catholiques et appliquer une des clauses de son contrat de mariage avec Isabelle d'Aragon, devenue l'hĂ©ritiĂšre du trĂŽne d’Espagne aprĂšs la mort de son frĂšre Jean. Selon cette clause, tous les habitants du Portugal doivent obligatoirement ĂȘtre chrĂ©tiens. Le dĂ©cret d'expulsion des Juifs et des Musulmans du Portugal est promulguĂ© le . Ne souhaitant aucunement le dĂ©part des Juifs, le roi les contraint Ă  la conversion. Ces nouveaux chrĂ©tiens reçoivent la garantie (limitĂ©e dans le temps) qu'aucune enquĂȘte ne serait menĂ©e au sujet de leur vie privĂ©e et ont interdiction de quitter le territoire. Durant tout le rĂšgne de Manuel Ier, ceux qui le souhaitent peuvent ainsi continuer Ă  pratiquer leur ancien culte clandestinement sans risque d'ĂȘtre inquiĂ©tĂ©s par les autoritĂ©s.

La distinction entre les Anciens et les Nouveaux ChrĂ©tiens (les convertis) occasionne des tensions entre les deux communautĂ©s. Les choses dĂ©gĂ©nĂ©rĂšrent Ă  Lisbonne, en 1506, lors d'une Ă©pidĂ©mie de peste. Profitant de l'absence du roi et de ses troupes, deux moines dominicains incitent la foule Ă  s'en prendre aux convertis. Au dĂ©but, seuls ces derniers sont brĂ»lĂ©s mais trĂšs vite, la folie meurtriĂšre se gĂ©nĂ©ralise et, lors du pillage aveugle des maisons, les habitants sont tuĂ©s ou violĂ©s sans distinction entre Anciens ou Nouveaux chrĂ©tiens. Ces Ă©meutes provoquent 2 300 morts. Le roi rĂ©agit fermement, fait exĂ©cuter plusieurs dizaines de coupables et ferme le couvent des dominicains. Le , Manuel Ă©limine les diffĂ©rences juridiques entre les Anciens et les Nouveaux ChrĂ©tiens, qui obtiennent ainsi le droit de quitter le pays, ce qu'ils font en masse.

Son rÚgne est riche en réalisations car il sait s'entourer de gens brillants. Citons les réalisations suivantes :

  • la rĂ©vision des chartes
  • la dĂ©couverte de la route des Indes
  • la dĂ©couverte du BrĂ©sil
  • la conquĂȘte de l’Orient
  • le code de lois OrdenaçÔes Manuelines
  • la rĂ©organisation judiciaire
  • un essor des lettres et de la culture
Le royaume du Portugal de 1479 Ă  1516

Descendance

Afin d'assurer sa descendance et ses relations avec l'Espagne voisine, le roi se marie Ă  trois reprises avec des infantes Espagnoles.

Il Ă©pouse en 1495 Isabelle d'Aragon, veuve d'Alphonse de Portugal, fils de Jean II de Portugal. HĂ©ritiĂšre de la Castille Ă  la mort de son frĂšre, elle meurt en 1498, mettant au monde un fils, Michel de Portugal,

La mort de l'infant met fin au vieux rĂȘve de Jean II de rĂ©unir les couronnes ibĂ©riques entre les mains portugaises.

Sans héritier, Manuel Ier épouse en secondes noces en 1500 Marie d'Aragon, troisiÚme fille des Rois catholiques et d'abord promise au roi Jacques IV d'Ecosse. Le couple a dix enfants :

  • Ferdinand de Portugal (nĂ© le - † ), duc de Guarda et de Trancoso, Ă©poux en 1529 de Guyomar Coutinho, comtesse de LoulĂ© (morte en 1534)

Veuf pour la seconde fois, il Ă©pouse en 1519 ÉlĂ©onore d'Autriche, infante d'Espagne, fille aĂźnĂ©e de Jeanne la Folle et niĂšce de ses deux prĂ©cĂ©dentes Ă©pouses dont il a un fils qui meurt au berceau puis une fille :


Manuel meurt de la peste le et est enterré au MonastÚre des Hiéronymites à Lisbonne. Enfant issu du mariage () de Manuel Ier de Portugal et d'Isabelle d'Aragon:

Titre complet

Roi de Portugal et des Algarves, de chaque cĂŽtĂ© de la mer en Afrique, duc de GuinĂ©e et de la conquĂȘte, de la navigation et du commerce d'Éthiopie, d'Arabie, de Perse et d'Inde par la grĂące de Dieu.

Ascendance

Notes et références

  1. Roi de Portugal et des Algarves de chaque cĂŽtĂ© de la mer en Afrique, duc de GuinĂ©e et de la conquĂȘte, de la navigation et du commerce d'Éthiopie, d'Arabie, de Perse et d'Inde.
  1. « Ventureux », néologisme tiré du portugais Venturoso, signifiant à la fois « fortuné » et « aventureux », utilisé de façon récurrente en français par les historiens travaillant sur l'histoire de l'expansion portugaise en Asie : Sanjay Subrahmanyam, Dejanirah Couto, Jean Aubin, etc.
  2. D. Couto, « RĂ©actions antiportugaises », D'un Orient l'autre: actes des troisiĂšmes journĂ©es de l'Orient, Bordeaux, Jean-Louis BacquĂ©-Grammont, Angel Pino, Samaha Khoury Peeters Publishers,‎ , p. 134 (lire en ligne)
  3. Dejanirah Silva-Couto, « MĂ©thodes en histoire du monde portugais », Annuaire de l'École pratique des hautes Ă©tudes (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques [En ligne],‎ (lire en ligne)
  4. Jean Aubin, Le latin et l’astrolabe. Recherches sur le Portugal de la Renaissance, son expansion en Asie et les relations internationales, Paris, Fondation Calouste Gulbenkian, , 448 p. (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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