Madeleine Zillhardt
Madeleine Zillhardt née le à Saint-Quentin (Aisne) et morte le à Neuilly-sur-Seine (Seine) est une écrivaine, décoratrice et peintre française.
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(Ă 86 ans) Neuilly-sur-Seine |
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Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 11489, 1 pièce, -)[1] La Contemporaine Fondation Le Corbusier |
Sa vie et son parcours sont liés à une autre artiste, la peintre germano-suisse Louise Breslau (1856-1927), dont elle fut la compagne, la muse et l'inspiratrice. Elles vécurent ensemble plus de quarante ans, une vie tournée vers l'art.
Elle est la sœur de la peintre Jenny Zillhardt (1857-1939).
Biographie
Formation
Madeleine Zillhardt est élève de l'Académie Julian, seule institution d'enseignement de l'art alors ouverte aux femmes à Paris. Sa sœur, Jenny Zillhardt[2], y étudie également à la même époque. Robert-Fleury y est son professeur[3]. Madeleine Zillhardt y rencontre de jeunes artistes comme elle : Julie Delance-Feurgard, Maria Feller, Anna Klumpke, Hermine David, Agnes Goodsir, Sarah Henrietta Purser, Sophie Schaeppi, Marie Bashkirtseff, et surtout la rivale de celle-ci, Louise Breslau, en 1884.
Rencontre avec Louise Breslau
Madeleine Zillhardt demande à Louise Breslau de faire son portrait. Elles ne se quitteront plus et emménagent définitivement ensemble en 1886[4] à Neuilly-sur-Seine[5].
En 1887, Louise Breslau exécute Contre-jour, l'une de ses œuvres maîtresses, représentant le couple qu'elle forme avec Zillhardt dans leur intimité, acheté par la Suisse en 1896.
Carrière artistique
Madeleine Zillhardt devient l'une des plus originales décoratrices de son temps et Louise Breslau connaît un immense succès dans le monde de la peinture. Les deux femmes deviennent un couple incontournable du milieu artistique parisien et reçoivent leurs amis artistes : Henri Fantin-Latour, Auguste Rodin, Edgar Degas dont elle rédige une biographie[6]. Elles s'éloignent de ce dernier lorsqu'il affiche des positions anti-dreyfusardes[7].
- Cafetiere La Marne (1914), localisation inconnue.
- Assiette en faĂŻence avec mention Bravo Tigre (1918), La contemporaine, Nanterre.
- Assiette en faïence avec mention Fluctuat nec mergitur, 1918, Musée de l'Air et de l'Espace, Le Bourget.
Durant la Première Guerre mondiale, Madeleine Zillhardt s'illustre dans les arts décoratifs pour ses faïences patriotiques, dont Bravo Tigre ! en soutien à Clemenceau et surtout Fluctuat nec mergitur, Paris bombardé, Jurons de ne pas oublier qui dénonce les bombardements de civils durant la Grande Guerre[8]. Elle se remet également à la peinture avec Louise Breslau. Elles peignent les portraits des soldats, infirmières et médecins en route vers le front afin de les offrir à leur famille avant leur départ.
Poursuite de l'Ĺ“uvre de Louise Breslau
Après la guerre, la santé de Louise Breslau décline jusqu'à son décès le à Paris. Madeleine Zillhardt, meurtrie, passe le reste de sa vie à vouloir perpétuer l'œuvre de sa compagne, faisant don à divers musées de 66 œuvres au musée des Beaux-Arts de Dijon[9] - [10] ou des tableaux comme Portrait de Henry Davison, qu'elle lègue au musée du Jeu de Paume, œuvre majeure aujourd'hui conservée au musée d'Orsay à Paris[11]. Madeleine Zillhardt permet ainsi à l'œuvre de sa compagne de ne pas être trop dispersé et de figurer aujourd'hui dans les collections nationales et internationales[12]. Elle évoque les années passées dans une interview donnée à la journaliste Blanche Vogt dans la maison de Neuilly-sur-Seine[13].
Ses objets d'arts décoratifs connaissent un regain d'intérêt depuis les célébrations du centenaire de la Grande Guerre[14].
Mécénat
En 1928, Madeleine Zillhardt achète à Paris la péniche de béton Liège afin de la mettre à disposition de l'Armée du Salut. Avec le soutien de la mécène américaine Winnaretta Singer, princesse de Polignac et héritière de la compagnie Singer, la péniche est réhabilitée par Le Corbusier en 1929, avec l'architecte japonais Kunio Maekawa qui était alors son étudiant. Elle prend le nom de Louise-Catherine en hommage à Breslau[15]. Selon la volonté de Madeleine Zillhardt, le bateau devient un refuge pour les sans-abri l'hiver et une colonie de vacances pour les enfants l'été, amarré à Paris sur les berges de la Seine, au pont des Arts puis au pont d'Austerlitz. La péniche Louise-Catherine est gérée par l'Armée du Salut jusqu'en 1995[16].
En 2006, le bâtiment est repris en main[17] - [18] par l'architecte Michel Cantal-Dupart qui fonde l'Association Louise-Catherine et la Fondation Le Corbusier[19] mais sombre accidentellement le [20] durant la crue de la Seine à Paris. La péniche Louise-Catherine est toujours située au port d'Austerlitz, dans le 13e arrondissement.
Publications
- Madeleine Zillardt, Monsieur Edgar Degas, Paris, L'Echoppe, réédition 2015 (ISBN 9782840682738).
- Madeleine Zillhardt, Louise-Catherine Breslau et ses amis, Paris, Éditions des Portiques, (lire en ligne)
Ĺ’uvres dans les collections publiques
- Le Bourget, musée de l'Air et de l'Espace : faïences.
- Nanterre, La Contemporaine[21].
- Paris, musée d'Orsay : Portrait de Madeleine Zillhardt[22].
Hommages
- La Ville de Paris a dénommé une place Louise-Catherine-Breslau-et-Madeleine-Zillhardt dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés du 6e arrondissement[23].
- Journée des Droits des Femmes 2018 et Nuit des Musées 2018, voyage artistique en Europe au musée Antoine-Lécuyer[24] - [25].
- « Un instant, une œuvre » au musée Antoine-Lécuyer de Saint-Quentin : Sous la lampe, portrait de Madeleine Zillhardt (vidéo)[26].
- Projet de réhabilitation de la péniche Louise-Catherine par la Fondation Le Corbusier[27].
Notes et références
- « ark:/36937/s005b0588fbe747f », sous le nom ZILLHARDT Madeleine (consulté le )
- « Jenny Zillhardt », sur www.femmespeintres.be (consulté le )
- Salon des artistes français, « Explication des ouvrages de peinture et dessins, sculpture, architecture et gravure des artistes vivants » , sur Gallica, (consulté le )
- « Christine Huguenin.Femmes artistes peintres à travers les siècles. Tome 2 ».
- (en) Delia Gaze, Maja Mihajlovic et Leanda Shrimpton, Dictionary of Women Artists: Introductory surveys ; Artists, A-I, Taylor & Francis, (ISBN 978-1-884964-21-3, lire en ligne)
- « Madeleine Zillhardt (1863-1950) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le ).
- « Madeleine Zillhardt vivir sin Louise (ES) ».
- « Assiette : Fluctuat nec mergitur - Musée de l'Air et de l'Espace », Musée de l'Air et de l'Espace,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Rétrospective Musée des Beaux-Arts de Dijon ».
- (en) Laurence Madeline et Pauline Willis, Women Artists in Paris, 1850-1900, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-22393-4, lire en ligne), p. 244
- « Musée d'Orsay : notice d'œuvre », sur www.musee-orsay.fr (consulté le ).
- « Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne ».
- « ChallengeAZ - Madeleine ZILLHARDT »
- « La Grande Guerre des assiettes en 1917 », PUPS,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
- « La Grande-Motte à la péniche Corbu », Télérama.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Le Moniteur ».
- Le Point, magazine, « La péniche secrète de Le Corbusier », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « "Louise-Catherine" et Le Corbusier sont dans une péniche », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « http://www.fondationlecorbusier.fr/corbuweb/morpheus.aspx?sysId=13&IrisObjectId=9532&sysLanguage=fr-fr&itemPos=2&itemCount=13&sysParentId=44&sysParentName= », sur www.fondationlecorbusier.fr (consulté le ).
- « La péniche « Louise-Catherine », une vieille dame en apnée quai d’Austerlitz », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « BDIC », .
- « Les collections du département des arts graphiques. Portrait de Madeleine Zillhardt. Breslau Louise Catherine », sur arts-graphiques.louvre.fr (consulté le ).
- « Les rues de Paris | place Louise-Catherine-Breslau-et-Madeleine-Zillhardt | 6e arrondissement », sur www.parisrues.com (consulté le ).
- « Programme Musee Lecuyer 2018 », calameo.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (hy) « Voyage artistique en Europe », sur OpenAgenda (consulté le ).
- « Découverte d’une œuvre au musée », MATÉLÉ,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « http://www.fondationlecorbusier.fr/corbuweb/morpheus.aspx?sysId=13&IrisObjectId=4584&sysLanguage=fr-fr&itemPos=3&itemCount=78&sysParentId=64&sysParentName= », sur www.fondationlecorbusier.fr (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- Marie-Jo Bonnet, Les Deux amies : essai sur le couple de femmes dans l'Art, Paris, Éditions Blanche, 2000.
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :