Kunio Maekawa
Kunio Maekawa (ćć· ćç·, Maekawa Kunio), nĂ© le Ă Niigata, dĂ©cĂ©dĂ© le Ă Tokyo, est un architecte japonais.
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Museum fĂŒr Ostasiatische Kunst (d), Louise-Catherine, musĂ©e d'Art mĂ©tropolitain de Tokyo, musĂ©e des Beaux-Arts Hayashibara, Bunka Kaikan de Tokyo |
Biographie
NĂ© Ă Niigata (nord) en 1905, Maekawa Ă©tudie lâarchitecture Ă lâUniversitĂ© de Tokyo. EnthousiasmĂ© par les idĂ©es novatrices exposĂ©es par Le Corbusier au milieu des annĂ©es 1920, il part en 1928 pour Paris â ou plus prĂ©cisĂ©ment pour la rue de SĂšvres - oĂč il travaille pendant deux ans sous la direction de ce dernier, notamment sur la rĂ©novation de la pĂ©niche Louise-Catherine de Madeleine Zillhardt et de l'ArmĂ©e du Salut en 1929[1].
Cinq ans aprĂšs son retour au Japon, Maekawa crĂ©e son propre atelier dâarchitecture Ă Tokyo en 1935. MalgrĂ© la crise Ă©conomique et financiĂšre, il trouve un certain nombre de clients. Sâil participe Ă plusieurs compĂ©titions architecturales organisĂ©es sous un rĂ©gime politique de plus en plus autoritaire en pleine guerre expansionniste, câest surtout pour dĂ©fier les jurys ultraconservateurs, qui ne peuvent que rĂ©prouver ses projets. Ce ne sera donc qu'aprĂšs la seconde guerre mondiale que Maekawa pourra rĂ©aliser ses chefs-dâĆuvre monumentaux.
Pendant les annĂ©es 1950, il se fixe pour objectif dâ«enraciner lâarchitecture moderne authentique » dans son pays : le SiĂšge de la Nippon Sogo Bank (1952, lâactuelle succursale de Gofukubashi de la Mitsui-Sumitomo Bank), la BibliothĂšque et lâAuditorium de la prĂ©fecture de Kanagawa[2] (1954), la PrĂ©fecture dâOkayama (1957), le Pavillon du Japon pour lâExposition universelle de Bruxelles (1958, dĂ©truit).
AprĂšs avoir collaborĂ© Ă la rĂ©alisation du MusĂ©e national de l'art occidental[3] (1959) de Le Corbusier, Maekawa traverse lâ« Ă©poque brutaliste » au dĂ©but des annĂ©es 1960 : la Maison (de la Culture) de Kyoto ou Kyoto Kaikan[4] (1960), la Maison de la Culture de Tokyo ou Bunka Kaikan de Tokyo[5] (1961, situĂ©e en face du MusĂ©e de Le Corbusier et dont la grande salle est surnommĂ©e « Tokyo Festival Hall »), le Centre culturel pour la jeunesse de Kanagawa (1962), la Librairie Kinokuni-ya de Shinjuku (1964), le musĂ©e des beaux-arts Hayashibara (1964). Il reçoit le prix Auguste Perret en 1963, avant dâĂȘtre Ă©lu vice-prĂ©sident de lâUIA [6] (1965 - 1969).
Le Corbusier doit ĂȘtre devenu lui-mĂȘme sceptique Ă lâĂ©gard de la sociĂ©tĂ© industrielle et de la « civilisation machiniste » rĂ©ellement existantes. Son Ă©lĂšve japonais partage le regard critique de lâĂ©cole de Francfort sur la raison instrumentale, et se prĂ©occupe depuis le milieu des annĂ©es 1960 de redonner la dimension humaine (et de donner une bonne direction) Ă lâarchitecture moderne dĂ©tournĂ©e de lâintĂ©rĂȘt public et du bien-ĂȘtre des citoyens : la Maison (de la Culture) de Saitama (1966), lâHĂŽpital municipal dâHirosaki (1972), le Tokyo Marine & Fire Insurance Building (1974), le musĂ©e d'art mĂ©tropolitain de Tokyo (1975), le Museum fĂŒr Ostasiatische Kunst de Cologne[7] (1976), le MusĂ©e prĂ©fectoral d'art de Kumamoto (1977), lâAuditorium de lâ Ă©cole de musique de Kunitachi (1983), le MusĂ©e municipal de Niigata (1985), la Maison (de la Culture) dâIshigaki (1986).
Chaque visiteur peut dĂ©couvrir en parcourant ses derniĂšres Ćuvres rĂ©alisĂ©es, surtout les musĂ©es, un systĂšme de circulation intĂ©rieure organisĂ© autour dâune sĂ©rie de promenades architecturales, mais plus ou moins diffĂ©rent de celui de Le Corbusier. Comme lâaffirme lâarchitecte Yuzuru Tominaga, ce systĂšme de promenade architecturale, que Maekawa semble avoir puisĂ©e dans les arts japonais y compris le jardinage ou la calligraphie[8], constitue «le point dâarrivĂ©e suprĂȘme de lâarchitecture moderne japonaise ».
Si Maekawa et dâautres architectes authentiquement modernes se distinguent de certains architectes convertis au post-modernisme dans les annĂ©es 1980, câest parce que, pour eux, il ne sâagit pas dâemprunter au passĂ© un ou plusieurs styles architecturaux ou artistiques facilement identifiables. Câest prĂ©cisĂ©ment dans ce contexte que les experts japonais expliquent la promenade architecturale de Maekawa par le terme de hitofude-gaki, qui dĂ©signe un simple procĂ©dĂ© pictural permettant de dynamiser la forme de chaque objet en le reprĂ©sentant par un enchaĂźnement calligraphique de traits rapidement tracĂ©s... comme les coquilles ou la main ouverte dessinĂ©es par Le Corbusier !
Dans les annĂ©es 1960 et 1970, Maekawa collabore avec plusieurs grands artistes japonais, dont les sculpteurs Masayuki Nagare, Ryokichi MukaĂŻ, la calligraphe Toko Shinoda, le cinĂ©aste Hiroshi Teshigahara, lâĂ©crivain Kobo Abe et le compositeur Toru Takemitsu.
AprĂšs avoir soutenu le mouvement contestataire des Ă©tudiants en architecture en 1968, Maekawa en recrute lâex-leader en 1970. Ce dernier (Isao Hashimoto) assumera Ă partir de 1994 la direction de lâatelier dâarchitecture fondĂ© par Maekawa : Maekawa Associates, Architects & Engineers[9]. En 1979, la RĂ©publique française le dĂ©core des insignes d'officier de la LĂ©gion dâhonneur [10]. Mais il dĂ©cline toute dĂ©coration proposĂ©e par lâĂtat japonais.
Notes et références
- « La péniche Louise-Catherine rénovée par Le Corbusier menacée par la montée de la Seine », sur Franceinfo,
- BibliothĂšque et lâAuditorium de la prĂ©fecture de Kanagawa
- MusĂ©e national dâart occidental de TĆkyĆ
- KyĆto kaikan
- Maison de la Culture de TĆkyĆ
- UIA
- Museum fĂŒr Ostasiatische Kunst
- (Ă lâinstar de Le Corbusier qui avait inventĂ© le sien non seulement Ă partir des principes de la cinĂ©matographie ou de la peinture cubiste mais aussi en Ă©tudiant ceux de lâarchitecture arabe)
- Maekawa Associates, Architects & Engineers
- Base Léonore : non sourcé - décret de promotion non recherché.
Bibliographie
- Jonathan M. Reynolds, Maekawa Kunio and the Emergence of Japanese Modernist Architecture, University of California Press, 2001 ( (ISBN 0-520-21495-1)).
- Hiroshi Matsukuma (dir.), The Work of Kunio Mayekawa, Bijutsu Shuppan-sha, Tokyo, 2006 ( (ISBN 978-4-568-60036-0)).
- GĂ©rard Monnier et alii, Le Corbusier et le Japon, A. et J. Picard, 2007 ( (ISBN 2-7084-0720-1)).