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Meneur de jeu

joueur qui met en scène le jeu

Cet article concerne le meneur de jeu dans les jeux de rôles (activité ludique). Pour le meneur de jeu au basket-ball, voir meneur. Pour le meneur de jeu au football, voir meneur de jeu (football).

Dans les jeux de rôle sur table, la responsabilité dans la construction du récit est de fait distribuée entre les participants. Dans certains jeux de rôles, un des participants a une responsabilité particulière, la distribution n'est alors pas « équitable ». Ce participant n'est alors plus un simple joueur mais meneur de jeu. De nombreux termes existent pour désigner la personne qui se dévoue à cette fonction et certains jeux précisent le nom à utiliser. Ainsi, dans Judge Dredd on le nomme contrôleur, dans Donjon et dragons maître du donjon, dans L'Anneau Unique Gardien des Légendes ... Un autre terme très récurrent en français est maître de jeu (en abrégé MJ ou MdJ). Le meneur est le participant qui se dévoue pour gérer seul le bon fonctionnement de la séance en mettant en place et en assurant la cohérence du cadre de jeu. Il est également arbitre et référent en ce qui concerne les règles. S'il est le plus souvent seul à assurer cette fonction, le statut peut être attribué à l'un de ses camarades lors d'une autre séance. Répartir la charge de la fonction permet à tous de partager les avantages et inconvénients associés à cette responsabilité. Il est important de noter que le meneur reste un joueur, même si sa manière de jouer diffère de celle des autres. Par ailleurs, aucun des deux statuts n'est supérieur et il en va des préférences de chacun. Le plaisir découlant de la pratique du jeu de rôle étant variable pour chaque individu.

Dans ce type de jeux de rôles, chaque participant quand il est joueur a la responsabilité d'interpréter un personnage dont la catégorie est nommée par commodité personnage-joueur (PJ). Le meneur de jeu a quant à lui à la responsabilité de gérer et d'interpréter si besoins tous les autres rôles de personnages nécessaires au jeu, dont la catégorie est nommée par commodité personnages non-joueurs (PNJ) et il a en plus des PNJ la charge d'animer, de faire vivre leur environnement (le décor) dans lequel évoluent tous les personnages y compris joueurs ainsi que l'éventuelle flore et faune. Il peut également parfois en cas de nécessité gérer certains PJ en l'absence de leur joueur pour préserver la cohérence du récit et/ou du groupe de PJ.

Durant les 25 premières années, de 1974 au début des années 2000, tous les jeux de rôle publiés étaient des jeux avec meneur de jeu, à l'exception de quelques « aventures solo » qui s'apparentent plutôt à des livres-jeux. La plupart des jeux publiés dans les années 2010, et probablement la plupart des parties jouées, recourent aussi à un meneur de jeu.

Depuis le début des années 2000, dans certains jeux de rôle publiés, les responsabilités et fonctions du meneur de jeu ne sont pas concentrées entre les mains d'un seul participant mais soit sont assumées par chaque joueur à tour de rôle, soit sont partagées entre tous les participants joueurs. Ces jeux ont fait évoluer les pratiques de nombreux meneurs de jeu.

Article détaillé : Jeu narratif.

RĂ´le

Le meneur de jeu est généralement l'organisateur de la partie surtout quand il est fixe.

Il a un triple rôle de conteur, d'arbitre et d'encadrant pour les participants joueurs et leurs personnages, permettant ainsi le bon déroulement de la séance de jeu qui est fondé sur la dualité par nature du jeu de rôle, partagé entre l'aspect ludique (jeu) et l'aspect interprétation du rôle (roleplay), il doit veiller à ce que soient respectés le bon sens, l'univers choisi avec ses lois physiques propres, les règles du jeu choisi, le code de bonne conduite en jeu/contrat social ludique permettant aux joueurs de savoir comment se comporter en jeu.

Organisateur

C'est bien souvent le meneur de jeu qui organise la rencontre, la prépare dans tout ou partie de ses aspects, déterminant les éventuels critères de recrutement des participants, le lieu et l'heure de la séance de jeu, il prend parfois en charge la logistique et l'intendance. Mais pour son rôle propre au cours de la partie, le meneur de jeu peut et doit généralement effectuer en amont un travail préparatoire(sauf pour certains jeux précis ou si le meneur est spécialisé en improvisation au dernier moment) afin de se faciliter la tâche. Cette phase est plus ou moins importante selon ses habitudes et le but recherché :

  • prĂ©parer un scĂ©nario : dans de nombreux cas, le meneur prĂ©pare un scĂ©nario afin de proposer une histoire cohĂ©rente et riche ; il peut soit crĂ©er et Ă©crire le scĂ©nario, soit Ă©tudier (pour le connaĂ®tre avant de le faire jouer) un scĂ©nario publiĂ©. Dans d'autres situations, tout ou partie des Ă©lĂ©ments de l'histoire « émergent » en cours de partie, la prĂ©paration du meneur consiste donc Ă  prĂ©parer les improvisations, par exemple en choisissant ou en tirant au hasard des Ă©lĂ©ments narratifs (lieux, Ă©vĂ©nements, personnages).
  • prĂ©parer les personnages non joueurs : afin de mener une partie convaincante, le meneur doit imaginer les personnages non joueurs (PNJ) ; dans le cas d'un scĂ©nario dĂ©jĂ  fait, il devra Ă©galement se familiariser avec les personnages non joueurs afin de les incarner au mieux durant la partie ; de la simple lecture Ă  la rĂ©daction d'une fiche de personnage complète et d'une toile de fond dĂ©taillĂ©e, le travail Ă  faire est encore une fois très variable ;
  • produire des aides de jeu : tirer des plans, faire ou choisir des illustrations, crĂ©er des accessoires liĂ©s au scĂ©nario (par exemple, un courrier reçu par les personnages au cours de la partie), sĂ©lectionner une ambiance sonore (musique de fond, bruitages) ; cette Ă©tape permet d'amĂ©liorer la prĂ©cision et l'immersion des joueurs dans le jeu, mais n'est cependant pas indispensable ;
  • produire des aires de jeu : certains logiciels de table virtuelle nĂ©cessitent la crĂ©ation d'une ou plusieurs aires de jeu sous forme de dĂ©cors ainsi que des pions ; c'est l'Ă©quivalent de la crĂ©ation de plans pour une pratique sur table rĂ©elle.
  • crĂ©er les personnages joueurs : le meneur Ă©tablit avec chaque joueur le choix du personnage qu'il va incarner ;
    selon les règles du jeu et la toile de fond (background, l'univers du jeu, ambiance des parties…), le meneur peut soit proposer des personnages prêts à l'emploi (personnages dits « pré-tirés ») avec ou sans apport de modification selon les souhaits du joueur, soit assister la création du personnage pour chaque joueur puis du groupe de personnages, par exemple : animer la réflexion autour de la création du groupe (ce qui rassemble les personnages, quels liens ils ont lié entre eux avant le début de l'histoire), donner de simples consignes pour laisser les joueurs imaginer leur propre personnage, soit les laisser faire tout à leur guise ; en tant qu'arbitre et garant de la cohérence du jeu, il peut encadrer la création de personnage par les joueurs, afin d'assurer que les profils correspondent au style de jeu ; puis il faut ne pas oublier les outils de préparation typiques sont la réalisation d'un diagramme relationnel (relation map), d'un organigramme des situations (quelle scène peut mener à quelle scène), la création de fiche résumé pour chaque élément important (personnage, lieu, événement) ;

Conteur

Le meneur de jeu raconte avant tout ce qui est nécessaire à la création d'une histoire commune, ou du moins son introduction, puis le jeu suit faisant évoluer cette situation de départ propice à l'aventure. Par la parole, il évoque l'univers dans lequel les personnages vont évoluer ; cela peut être un univers créé par lui-même, ou bien un produit commercial bien défini, ou encore un produit modulaire où le meneur de jeu a assemblé des modules pour créer la combinaison de son choix, comme avec par exemple les gammes GURPS ou Fantasy Craft .

Il décrit donc à la fois le contexte, l'environnement, le décor dans lequel les personnages évoluent, les événements qui se produisent indépendamment ou pas des personnages joueurs ainsi que le comportement des personnages non-joueurs. Tout en imposant un cadre, il n'est cependant pas omnipotent ni omniscient, bien qu'il puisse être tenté de le croire, puisque ce sont les personnages-joueurs qui doivent modeler l'histoire pour compléter les efforts du meneur dans le cadre de l'activité ludique qu'ils partagent ; par contre, de par ses descriptions, il est les sens des personnages-joueurs (vue, ouïe, odorat, goût, sensations kinesthétiques…). Les descriptions ont à la fois un rôle ludique, puisque se sont elles qui permettent aux joueurs d'avoir des opportunités de prendre des décisions utiles à la progression du jeu, narratif, puisqu'elles participent au récit, et peuvent permettre l'immersion des joueurs dans le monde fictionnel (voir la notion d'hypotypose)[1]. Sa fonction est de permettre aux personnages-joueurs d'évoluer dans un environnement crédible (une fois accepté les éléments fantastiques du monde fictionnel) et de permettre la création d'une histoire selon les attentes des autres joueurs — et celles-ci sont multiples et variées.

Dans le cas d'une improvisation totale, il veille à bien noter toutes les évolutions de la situation, les éléments introduits pour avoir ses points de repère nouvellement ajoutés et à garder une cohérence pour que la situation reste crédible et jouable.

Si conter est un art, il y a quelques éléments « techniques » qui permettent de créer une ambiance de jeu :

  • discuter avant la partie avec les joueurs pour expliquer l'orientation de la partie, l'ambiance recherchĂ©e, le contrat social intĂ©grant les règles de bonne pratique, de bonne conduite et de discipline ;
  • en dĂ©but de partie, faire un rĂ©capitulatif du contexte, voire de la ou des parties prĂ©cĂ©dentes dans le cas d'une campagne (parties s'enchaĂ®nant, articulĂ©es autour d'une trame dramatique, d'un thème) ; si les personnages ne se sont pas encore rencontrĂ©s, faire jouer la rencontre, afin de permettre aux joueurs que leurs personnages soient dĂ©cris par leurs soins ou celui du meneur de jeu ;
  • penser Ă  placer des Ă©lĂ©ments de contexte, comme la pĂ©riode (la saison, la date), le temps qu'il fait, le lieu ou tout autre Ă©lĂ©ment spatio-temporel utile ;
  • donner du relief aux lieux : lors d'une description, commencer par l'ambiance gĂ©nĂ©rale (odeur, ambiance, bruit, luminositĂ©), puis mettre en place les emplacements globaux (comme si l'on observait l'endroit les yeux plissĂ©s), puis les dĂ©tails ; ou Ă  l'inverse, si un Ă©lĂ©ment captive l'attention, commencer par le dĂ©crire, puis Ă©largir ;
  • donner du relief aux personnages non-joueurs : accent, tic, humeur, vocabulaire, allure, nom, attitude, etc.

Il lui faut également gérer le rythme. Le jeu de rôle est un processus dynamique dans lequel chaque joueur improvise, et de même que les autres joueurs improvisent le comportement de leur personnage, le meneur de jeu s'adapte à la situation et improvise également (improvise une règle plutôt que de la rechercher dans le livre, improvise un détail plutôt que lire le scénario). Il doit équilibrer le temps de parole de chaque joueur, en particulier s'ils forment des sous-groupes qui se séparent. Il doit aussi prévoir des pauses. La gestion du rythme permet de garder l'attention des joueurs, d'éviter les digressions.

La gestion du rythme consiste également à placer des scènes « captivantes » par moment ; cela peut être un combat, ou bien une rencontre tendue, une négociation, un événement inattendu… qui oblige les joueurs à prendre des décisions, à jouer un rôle. Cela peut se prévoir dès l'écriture du scénario, mais le MJ peut également improviser une action de ce type (par exemple une tentative de vol à la tire, une dispute) pour re-capter l'attention.

Le meneur de jeu est tiraillé entre deux problèmes :

  • l'intĂ©rĂŞt de l'histoire, qui implique que les personnages passent par certaines Ă©tapes afin progresser dans l'intrigue ou de pouvoir jouer des scènes hautes en couleur, de garder le rythme face aux difficultĂ©s de la pratique de ce loisir (joueurs pinaillant durablement et bruyamment sur un point de règles ou autres comportements perturbant le rythme de jeu) ;
  • la libertĂ© des joueurs, qui est une des caractĂ©ristiques essentielles du jeu de rĂ´le. (libertĂ© plus ou moins importante selon la forme de jeu de rĂ´le pratiquĂ©e).

Le meneur de jeu doit peut avoir être dirigiste, par exemple si la partie doit se terminer impérativement avant une heure donnée. En dehors d'une contrainte extérieure forte, s'il veut simplement promouvoir une situation qu'il estime riche en plaisir de jeu, il peut tenter d'« attirer » les joueurs vers certaines situations soit en jouant sur les ressorts comportementaux du personnage (appâter le personnage), soit sur ceux du joueur ou du joueur (éveiller sa curiosité), ou bien par le biais de personnages non-joueurs qui peuvent donner des informations ou faire des suggestions. La limite à cette méthode est l'impression que les joueurs peuvent avoir d'être sur des rails (railroad). Cela a donné naissance au paradoxe communément appelé « le truc impossible avant le petit-déj' » :

« Si une personne a le contrôle total des personnages principaux de l’histoire, comment quelqu’un d’autre peut-il contrôler l’histoire ? On pourrait croire que l’histoire doit tourner autour des actes des personnages principaux. Si les joueurs possèdent le contrôle complet des actions de leur personnage, alors le meneur de jeu ne peut pas avoir le contrôle de l’histoire ; inversement, si le meneur a le contrôle complet de l’histoire, alors les joueurs n’ont pas vraiment le contrôle des actions de leurs personnages. »

— Joseph Young , Le Truc impossible avant le petit-déj’[2]

Article connexe : Partage narratif.

Arbitre

Les personnages, que ce soient ceux des joueurs (PJ) ou bien les personnages non-joueurs (PNJ), sont parfois — voire fréquemment — en opposition. Le meneur de jeu est là pour arbitrer et décider de l'issue du différend, du conflit. Mais les actions des personnages (PJ et PNJ) subissent également les « lois de la nature » : si un personnage essaie d'escalader un obstacle, cela peut se traduire par une chute en cas d'échec. L'arbitrage consiste également à décider du résultats de telles actions incertaines.

Un des intérêts du jeu de rôles est la possibilité pour les joueurs d'infléchir l'histoire. À ce titre, un meneur de jeu qui déciderait de tous les effets de manière arbitraire décevrait probablement les autres joueurs dans la majorité des formes de ce loisir. Les jeux prévoient donc des règles pour garantir une certaine neutralité dans la résolution des actions. Ainsi le résultat d'une action d'un joueur ou d'un personnage non-joueur est alors déterminés de manière aléatoire (plus ce que prévois la règle du jeu pour ce qui est de se reporter à la fiche de personnage) et donc neutre. Cela permet d'une part aux joueurs de croire leurs personnages libres, et d'autre part, le caractère aléatoire introduit de l'ambiance, du suspense.

En tant qu'arbitre, le meneur de jeu doit donc chercher à appliquer les règles de manière équitable. Il peut également, si une situation non-prévue se produit, inventer directement une règle ou en altérer une temporairement pour servir au mieux le récit, le plaisir de jouer car lui seul détermine quels sont les règles en vigueur.

Le meneur doit concilier cette fonction avec celle de conteur. Certains meneurs de jeu n'hésitent donc pas le cas échéant, à " tricher " pour que les résultats des actions soient plus conformes à la trame du scénario. Ainsi, si le résultat d'un dé indique qu'un personnage va mourir bêtement à la 5e minute de la partie, le meneur peut ignorer ce résultat pour l'intérêt de la partie. Gary Gygax déclarait d'ailleurs

« les dés servent à faire du bruit derrière le paravent. » (paravent = écran du meneur de jeu)

Toutefois, ceci devrait se faire de manière discrète pour que les joueurs gardent l'illusion d'être libres, et s'utiliser avec parcimonie afin que les joueurs aient conscience des risques des actions des personnages.

D'autres meneurs appliquent en revanche les règles au pied de la lettre considérant que la rigueur d'application des règles prime sur la construction narrative de l'histoire en train de se construire. Cette application impartiale permet d'écarter les soupçons de manipulation — le meneur de jeu n'étant pas plus important qu'un autre joueur dans la construction de l'histoire — et que les joueurs gardent en tête le caractère généralement mortel de leurs personnages, ce qui maintient une ambiance et permet de cadrer le style de jeu (éviter les dérives tel le grosbillisme).

En troisième lieu, certains rôlistes mettent l'accent sur la construction commune d'une histoire au point de pouvoir s'affranchir du dé. Le travail du meneur est alors conditionné par la qualité de l'histoire produite autour de la table. Les joueurs poursuivent le même but et ne comprennent le succès ou l'échec de leur personnage qu'en regard avec son intérêt narratif.

On classe en général les décisions du meneur de jeu en trois catégories :

  • les dĂ©cisions automatiques : sauf pouvoir spĂ©cial ou dispositif technique, il est impossible de traverser un mur, on ne survit pas Ă  une chute de 30 mètres, et les actions simples, comme marcher sur un terrain plat pour une personne en bonne santĂ© et non entravĂ©e, ne requièrent pas de règle mais rĂ©ussissent automatiquement ;
  • les dĂ©cisions dramatiques (dans le sens Ă©tymologique dramata, l'action), qui ont pour but de faire progresser l'histoire dans un sens « intĂ©ressant », qui peut ĂŞtre le sens prĂ©vu dans le scĂ©nario (le rĂ©sultat de l'action a Ă©tĂ© prĂ©dĂ©terminĂ© lors de l'Ă©criture du scĂ©nario, ou le rĂ©sultat permet de « coller » Ă  la trame du scĂ©nario), ou bien prĂ©senter un intĂ©rĂŞt ludique (par exemple pousser un personnage Ă  interprĂ©ter son rĂ´le) ;
  • le « jugement des règles » : le meneur de jeu se contente d'appliquer les règles en vigueur.

Animation récurrente en radio

Le terme est employé au féminin dans le domaine de la radiophonie : la « meneuse de jeu » se distingue à l'antenne d'une radio en accompagnant l'animateur d'une émission. Cet accompagnement, ce soutien, se traduit de différentes façons. Dans ses programmes, Europe 1 emploie clairement des meneuses de jeux à l'instar de Julie Leclerc.

Qualités

Le bon déroulement d'une partie dépend donc en grande partie du meneur de jeu. Il doit encadrer les joueurs, être intéressant, impartial, organisé et diplomate. En effet s'il ne réussit pas à maintenir l'attention des joueurs, ceux-ci risquent de divaguer et de s'ennuyer. Le meneur doit donc intéresser les joueurs pour que ceux-ci se sentent impliqués dans la partie et y participent tout en résolvant les imprévus et les difficultés surgissant en cours de séance de jeu sans se laisser dépasser par les événements.

Le maître de jeu doit être organisé pour garantir un jeu cohérent. La partie peut être ralentie à cause d'une méconnaissance des règles ou du scénario de la part du meneur de jeu. Une bonne préparation préalable, une organisation réelle lui est donc nécessaire pour éviter les interruptions intempestives et lassantes durant la partie.

Il doit être attentif et savoir réagir à l'état d'esprit de ses joueurs. Ainsi, si un joueur commence à s'ennuyer, il doit réussir à faire participer son personnage, établir et maintenir un bon rythme de jeu par exemple est une bonne solution, il faut que chaque joueur joue son tour aussi fréquemment que possible surtout pendant les scènes d'action.

Le meneur de jeu va donc développer au fur et à mesure des parties des qualités :

Ces qualités peuvent aussi se développer par la lecture, le théâtre, le visionnage de films… Le maître de jeu acquérant alors des connaissances, une grande culture générale, du vocabulaire et des structures de phrases spécifiques, considérant les œuvres avec du recul : manière de mener l'intrigue, effets rhétoriques…

Selon « GM Panda » (Fr)[3], le meneur de jeu doit impérativement avoir les qualités suivantes : la bonne réputation, l'autorité en jeu, la culture générale étendue, la connaissance de tous les éléments du jeu nécessaire au meneur de jeu et la crédibilité dans ses interprétations:

Selon lui, dans les jeux de rôle « en audioconférence avec logiciel de table virtuelle », le meneur de jeu a pour tâches :

Meneur de jeu en théorie du jeu de rôle

Pour Ron Edwards, le meneur de jeu a en particulier les rôles et tâches suivants[4] :

Pour Robin D. Laws (en)[4], le meneur de jeu n'est pas un conteur : il n'a pas les joueurs pour audience. Il n'est pas non plus un metteur en scène : il ne dirige pas les acteurs, n'impose pas une manière de jouer un script. Le MJ est un « premier parmi ses pairs », dont la responsabilité est d'assurer une progression sans à-coup de la narration.

Plutôt que « meneur de jeu », Christopher Kubasik (en)[4] utilise le terme « cinquième emploi »[5], indiquant que le joueur a un rôle au sein de la narration, mais n'incarne pas la narration elle-même.

Selon Jason Morningstar (en), le meneur de jeu a deux qualités : l'autorité et la crédibilité[6] :

Ces deux qualités sont déterminées par le « système », c'est-à-dire « les moyens qui font que le groupe adhère aux événements imaginaires durant le jeu »[8] (les règles du jeu, les conventions implicites autour de la table, l'humeur des joueurs…).

Selon lui, dans les jeux de rôle « traditionnels », le meneur de jeu a pour tâches[9] :

Selon Frédéric Sintes, le rôle du meneur de jeu dérive de l'existence d'un scénario. En effet, à partir du moment où un certain nombre d'événements sont préétablis et que ces événements doivent être inconnus des joueurs, il faut nécessairement qu'un des participants soit chargé de distiller les informations et révéler les événements au cours du jeu[10]. Toujours selon lui, le meneur de jeu incarne une grande partie de la « résistance asymétrique[11] », c'est-à-dire le fait qu'un joueur n'a pas la liberté totale d'influer sur l'histoire mais doit se confronter à une résistance qu'il accepte volontairement (mais cette résistance asymétrique peut être le fait d'autres joueurs). En particulier, le meneur de jeu « possède des informations que les autres n’ont pas et dont le but est de les amener à s’y intéresser, à créer une soif de découverte ou de compréhension. Il distillera les informations en fonction des choix des autres participants. Le but est d’utiliser ces moyens pour intriguer le joueur et le faire aller de l’avant[11]. »

Jeu « sans meneur »

Certains jeux de rôle sont dits « sans meneur de jeu » (GM-less), bien qu'une appellation plus correcte serait « à plusieurs meneurs » (GM-full), ou « à responsabilité distribuée »[12] (ou encore « partagée »). Dans ces jeux, les attributions du meneur de jeu sont assurées par tous les joueurs, soit en permanence de manière partagée, soit à tour de rôle.

Article détaillé : Jeu narratif.

DĂ©nominations

Beaucoup de jeux emploient un terme différent pour appeler le meneur de jeu ainsi que dans d'autres circonstances[13].

Par exemple pour les jeux :

Autres cas :

Notes et références

  1. Sébastien Delfino, « Décrire », dans Mener des parties de jeu de rôle, Lapin Marteau, (ISBN 978-2-9545811-4-9), p. 109–124 .
  2. Young 2005
  3. meneur de jeu spécialisé (semi-pro) en audio conférence avec logiciel de table virtuelle, décors et pions vu de dessus façon Space Hulk
  4. (en) Ron Edwards, « Narrativism: Story Now », sur The Forge,
  5. fifth business, en référence au roman de Robertson Davies Fifth Business (en) (1970) ; à l'opéra, ce terme désigne le rôle du baryton, par rapport aux soprano, ténor, contralto et basse
  6. Morningstar 2015, 3:21–4:55
  7. Jérôme Larré, « Autorité et narration (1/2) », sur Tartofrez
  8. Principe de Baker-Care.
  9. Morningstar 2015, 13:23–14:30
  10. « Podcast JDR : Responsabilité, Positionnement et Machines à Saucisses », sur La Cellule, , 44 min 04–45 min 04
  11. Frédéric Sintès, « La résistance asymétrique », (consulté le )
  12. « Podcast JDR : Responsabilité, Positionnement et Machines à Saucisses », sur La Cellule, 53 min 46–54 min 37
  13. « MJ à travers les jeux », sur le GRoG (consulté le )

Bibliographie