AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Lundi de la matraque

Le Lundi de la matraque est le nom donnĂ© Ă  un Ă©vĂ©nement qui s’est dĂ©roulĂ© le Ă  MontrĂ©al, au QuĂ©bec (Canada), lors des festivitĂ©s de la Saint-Jean-Baptiste. Il s’agit Ă©galement de la veille de l’élection fĂ©dĂ©rale oĂč le chef du Parti libĂ©ral du Canada (PLC) et premier ministre intĂ©rimaire du Canada de l’époque, Pierre Elliott Trudeau sera Ă©lu majoritaire. La Saint-Jean-Baptiste est la fĂȘte nationale du QuĂ©bec et la venue de Trudeau, dont sa position centralisatrice est connue, est mal vue par plusieurs QuĂ©bĂ©cois. Elle est alors considĂ©rĂ©e comme un affront[1]. L’expression « Lundi de la matraque » a Ă©tĂ© popularisĂ©e Ă  la suite de la publication d’un livre paru l’annĂ©e suivante aux Ă©ditions Parti pris, qui relate l’évĂ©nement Ă©ponyme[2]. Le titre du livre tient son inspiration du terme du journaliste de Radio-Canada, Jean-Claude Devirieux, qui a parlĂ© de « Lundi de la matraque » en rĂ©fĂ©rence aux Ă©vĂ©nements qui se dĂ©roulaient cette soirĂ©e-lĂ . Il tient lui-mĂȘme son inspiration du Samedi de la matraque de 1964.

Contexte

Mouvement indépendantiste au Québec

Les annĂ©es 60 furent marquĂ©es par une montĂ©e du nationalisme quĂ©bĂ©cois qui s’est traduit par la crĂ©ation de plusieurs groupes dont l'Action socialiste pour l'indĂ©pendance du QuĂ©bec (ASIQ), le   puis le Rassemblement pour l'indĂ©pendance nationale (RIN) le  de la mĂȘme annĂ©e. Le RIN prend de l’importance et trois membres se rĂ©unissent afin de fonder en  le Front de libĂ©ration du QuĂ©bec (FLQ). Ce groupe important se caractĂ©rise par un mouvement souverainiste et habituĂ© Ă  des coups de pression pour l’indĂ©pendance du QuĂ©bec.

En 1964, avec Pierre Bourgault Ă  sa tĂȘte, le RIN devient officiellement un parti politique provincial. Bourgault rassemble sous son parti de grands intellectuels influents comme les sociologues Marcel Rioux et Fernand Dumont ainsi que des Ă©crivains du journal Parti pris tel que Pierre Maheu[3]. Bourgault souhaite se faire entendre par les QuĂ©bĂ©cois. Celui-ci a aussi su user des mĂ©dias pour faire rĂ©sonner ses idĂ©es ainsi que celles du RIN et diminuer celles de ses adversaires[4]. Effectivement, Bourgault fut qualifiĂ© comme Ă©tant un orateur Ă©nergique. Cependant, il y Ă©tait aussi de l’époque ou ces discours bĂ©nĂ©ficiaient d’amplifications sonores dont celui-ci utilisait pour rendre ses discours encore plus thĂ©Ăątraux[5].

Le , le prĂ©sident de la France Ă  l’époque, Charles de Gaulle prononce Ă  la fin d’un discours public Ă  MontrĂ©al « Vive le QuĂ©bec libre ! »[6]. Cette phrase dĂ©clencha une trĂšs longue ovation et inspira davantage le mouvement souverainiste Ă  se faire entendre. Charles de Gaulle, dans sa premiĂšre visite au Canada, est « dĂ©terminĂ© Ă  soutenir les partisans de l’autodĂ©termination du Canada français » et reconnaĂźt que sa visite au QuĂ©bec est risquĂ©e[7]. De l’autre cĂŽtĂ©, la dĂ©claration mĂ©diatique du prĂ©sident français entraĂźne des rĂ©actions nĂ©gatives au sein du gouvernement fĂ©dĂ©ral, Ă  Ottawa. Claude Ryan, directeur de Le Devoir, qualifie mĂȘme ce discours comme Ă©tant un manque de savoir-vivre[8]. Les indĂ©pendantistes sentent le soutien de De Gaulle Ă  leur cause Ă  travers ce discours. Les relations avec Paris et le gouvernement fĂ©dĂ©ral canadien deviennent donc tendus. De Gaulle quitte le QuĂ©bec aprĂšs son allocution Ă  l’hĂŽtel de ville de MontrĂ©al sans faire de dernier arrĂȘt dans la capitale fĂ©dĂ©rale, ce qui n’est pas bien reçu par le gouvernement fĂ©dĂ©ral[7]. En Ă©mettant son discours, Charles de Gaulle met en comparaison la province de QuĂ©bec avec une France politiquement et Ă©conomiquement forte[9]. Son intervention redonne une bouffĂ©e d’air frais Ă  la cause indĂ©pendantiste. En effet, Ă  la suite de ce discours le , le Rassemblement pour l’indĂ©pendance nationale (RIN) tient une assemblĂ©e de plus de 2 000 personnes dont une centaine de militants n’arrivent mĂȘme pas Ă  rentrer Ă  la salle Saint Stanislas[5]. Plusieurs personnalitĂ©s de la scĂšne mĂ©diatique sont prĂ©sentes telles que Reggie Chartrand et Marcel Chaput du journal Le Devoir ainsi que des rĂ©seaux amĂ©ricains comme NBC[9]. C’est aussi lors de ce rassemblement que Bourgault reprend pour la premiĂšre fois le slogan « Vive le QuĂ©bec libre »[10]. À la suite de ce discours, une vague de promotions et de publicitĂ©s pour recruter de nouveaux indĂ©pendantistes met Bourgault et son parti davantage de l’avant[11]. De 1967 Ă  1968, Bourgault et les autres partis et leaders indĂ©pendantistes rassemblent des milliers de partisans. C’est ainsi que lorsque Bourgault apprend que Pierre-Elliott Trudeau sera prĂ©sent Ă  la Saint-Jean-Baptiste de 1968, il s’empresse de chauffer Ă  bloc les militants pour une manifestation[12]. Pierre-Elliott Trudeau est un opposant au nationalisme quĂ©bĂ©cois et Ă  leurs droits collectifs[13]. Il cherche Ă  promouvoir le bilinguisme et le nationalisme canadiens[14]. Le plan de Bourgault est de s’appuyer sur une stratĂ©gie de manipulation des foules. Il prĂ©voit, durant les premiĂšres minutes, ĂȘtre trĂšs prĂ©sent et ensuite s’éclipser dans la foule[15]. Ainsi, Bourgault est vu comme le principal protagoniste de cette manifestation et la police procĂšde, peu aprĂšs, Ă  l’arrestation de ce dernier. Il est par la suite accusĂ© d’incitation Ă  l’émeute[16].

Finalement en 1968, Pierre Bourgault dissout le parti et invite ses membres Ă  rejoindre RenĂ© LĂ©vesque alors qu’il crĂ©e le Parti quĂ©bĂ©cois le .

La crĂ©ation du Parti quĂ©bĂ©cois (PQ) par RenĂ© LĂ©vesque, un ancien ministre du Parti libĂ©ral du QuĂ©bec (PLQ), amĂšne un nouvel Ă©lan au mouvement souverainiste. Quelques semaines aprĂšs le Lundi de la matraque, les mĂ©dias de masse quĂ©bĂ©cois, comme Le Devoir, commencent Ă  faire usage du concept de souverainisme dans leurs articles[7]. Cette attention mĂ©diatique permet au projet d’indĂ©pendance quĂ©bĂ©coise de gagner en popularitĂ©. Lorsque Pierre Bourgault met fin au Rassemblement pour l’indĂ©pendance nationale (RIN), il estime que RenĂ© LĂ©vesque a suffisamment d’expĂ©rience politique pour mener le projet d’indĂ©pendance du QuĂ©bec[7]. Lors du Lundi de la matraque, le RIN Ă©tait toujours un groupe en vigueur.

Trudeau et le mouvement souverainiste

L’arrivĂ©e de Trudeau en politique en 1965 vient d’une invitation du premier ministre fĂ©dĂ©ral de l’époque et chef du Parti libĂ©ral du Canada, Lester B. Pearson Ă  trois rĂ©dacteurs quĂ©bĂ©cois de CitĂ© libre qui seront plus tard nommĂ©s Les trois colombes : Jean Marchand, GĂ©rard Pelletier et Pierre Elliott Trudeau. Trudeau va rapidement devenir ministre de la Justice en 1967 dans le gouvernement Pearson, puis va ĂȘtre Ă©lu premier ministre du Canada en 1968 Ă  la suite du dĂ©part de Lester B. Pearson. Pierre Elliott Trudeau (parfois surnommĂ© PET) voue un antinationalisme viscĂ©ral alors que le mouvement souverainiste prend de l’ampleur au QuĂ©bec dans les annĂ©es 1960[17]. C’est en 1944 qu’il quitte le Canada afin d’aller complĂ©ter une maĂźtrise en Ă©conomie politique Ă  Harvard. C’est lors de cette pĂ©riode de sa vie qu’il est inspirĂ© par des auteurs comme John Henry Williams et Alan Harvey Hansen et arrive Ă  la conclusion que le QuĂ©bec est mieux Ă  l’intĂ©rieur du Canada. C’est pour cette raison que Trudeau a cette politique d’un Canada uni qui inclut le QuĂ©bec. Étant un quĂ©bĂ©cois opposĂ© Ă  l’indĂ©pendance du QuĂ©bec, il est vu comme un traĂźtre par ceux qui militent pour la souverainetĂ© du QuĂ©bec[18].

Chronologie des événements

Arrivée de PET

Sachant que le Parti libĂ©ral du Canada fait campagne pour un Canada uni qui ne comprend qu’une seule nation, l’arrivĂ©e de Pierre Elliott Trudeau, invitĂ© par, la SociĂ©tĂ© Saint-Jean-Baptiste de MontrĂ©al, suscite l’indignation. La St-Jean Baptiste est la fĂȘte de la province de QuĂ©bec, la prĂ©sence de celui-ci parmi les dignitaires est vue comme une provocation par les souverainistes quĂ©bĂ©cois, celui-ci Ă©tant la figure opposĂ©e au mouvement indĂ©pendantiste du QuĂ©bec.

Tensions et manifestation

Pendant les semaines qui prĂ©cĂšdent l’évĂ©nement, le Rassemblement pour l’indĂ©pendance nationale et son prĂ©sident, Pierre Bourgault, dĂ©noncent la prĂ©sence de Trudeau Ă  la Saint-Jean-Baptiste. Les indĂ©pendantistes ont l’intention de s’opposer Ă  sa prĂ©sence. Le Front de libĂ©ration du QuĂ©bec est fondĂ© au cours de l’annĂ©e 1963 par entre autres des individus issus du Rassemblement pour l’indĂ©pendance nationale (RIN) ; le contexte de l’époque place la violence comme une option politique envisageable. Le plan de Pierre Bourgault tombe vite Ă  l’eau le jour de l’évĂ©nement. Lors de son arrivĂ©e sur place, celui-ci est rapidement apprĂ©hendĂ© par la police. En effet, prĂ©venu d’éventuels dĂ©bordements, les forces policiĂšres sont prĂ©sentes durant l’évĂ©nement.

Une foule de personnes est rassemblĂ©e au parc La Fontaine en face de l’estrade pour faire valoir leur mĂ©contentement. Comme il y eut des activitĂ©s au parc durant la journĂ©e, plein de familles y sont dĂ©jĂ  prĂ©sentes en plus des manifestants indĂ©pendantistes qui se mĂȘlent Ă  la foule. L’arrestation hĂątive de Bourgault met en colĂšre le rassemblement de militants qui vient interrompre le dĂ©filĂ©. Ils commencent Ă  lancer des roches aux policiers et ces derniers rĂ©pliquent en chargeant dans la foule, parfois montĂ©s sur des chevaux, ce qui envenime la situation<[19]. L’attitude des policiers envers la foule provoque une rĂ©action nĂ©gative des simples citoyens prĂ©sents Ă  l’évĂ©nement qui, choquĂ©s par le spectacle qui se dĂ©roule devant leurs yeux, vont rejoindre les rangs des manifestants et tenter de dĂ©border les policiers. Les policiers interviennent et procĂšdent Ă  de violentes arrestations. Des projectiles atteignent l’estrade d’honneur. La situation Ă©tant plutĂŽt dangereuse, des assaillants tentent d’atteindre Pierre Elliott Trudeau. Le premier ministre du QuĂ©bec de l’époque, Daniel Johnson et son entourage vont se rĂ©fugier en lieu sĂ»r loin de l’estrade d’honneur. Trudeau dans un geste de dĂ©fi, se lĂšve briĂšvement puis se rassoit, refusant la recommandation de son personnel, demeurant au cĂŽtĂ© du maire Jean Drapeau[20]. Ces images font le tour du Canada et aident Ă  faire de lui l’homme solide pour l’unitĂ© canadienne aux yeux des Canadiens.

La couverture de l’évĂ©nement

L’évĂ©nement est diffusĂ© en direct sur les ondes de Radio-Canada. À la tĂ©lĂ©vision, la camĂ©ra ainsi que les commentateurs ne se concentrent que sur le dĂ©filĂ© dans une tentative de rapporter l’évĂ©nement dans l’objectif qui Ă©tait prĂ©vu. Toutefois, des journalistes de la radio de Radio-Canada dĂ©crivent en direct les Ă©vĂ©nements qui ont lieu en marge de la fĂȘte alors que les affrontements entre policiers et manifestants s’enveniment de plus en plus. Bien que la couverture de l’évĂ©nement doit ĂȘtre dĂ©diĂ©e au dĂ©filĂ© de la Saint-Jean_Baptiste et Ă  la prĂ©sence du premier ministre, les journalistes de Radio-Canada ne peuvent pas faire abstraction des tensions[20]. Les animateurs affectĂ©s Ă  la couverture, Henri Bergeron et Gabi Drouin, dĂ©crivent que des incidents se sont produits et que le dĂ©filĂ© est interrompu en raison des manifestations. Le journaliste sur le terrain, Claude Jean Devirieux, couvre les Ă©vĂ©nements de maniĂšre plus directe, puisqu’il est au cƓur de l’action, sur la rue Sherbrooke. Il n’hĂ©site pas Ă  critiquer le travail des policiers du SPVM, notamment en mentionnant en ondes le numĂ©ro de matricule d’un policier qui l’a malmenĂ©[20]. Ses commentaires, jugĂ©s « non crĂ©dibles », lui ont empĂȘchĂ© de couvrir la soirĂ©e Ă©lectorale du et d’exercer ses fonctions de journaliste adĂ©quatement. Un feu clandestin Ă  l’aide de bancs de parc est crĂ©Ă© par les manifestants qui s’approprient ainsi le feu de la fĂȘte de la Saint-Jean pour marquer leur mĂ©contentement[19].

Conséquences

Violence : Bilan de l'Ă©meute

Le lendemain, le bilan de l’émeute est de 292 arrestations, dont celles de 81 mineurs, 123 blessĂ©s, dont 42 policiers, auxquels il faut ajouter 12 auto-patrouilles brĂ»lĂ©es et six chevaux blessĂ©s. Parmi les manifestants arrĂȘtĂ©s se trouvent Paul Rose et Francis Simard qui se rencontrent dans un fourgon de la police. Cette rencontre s’avĂ©rera importante puisqu’ils deviendront membres de la cellule ChĂ©nier du Front de libĂ©ration du QuĂ©bec (FLQ) et seront des acteurs importants des Ă©vĂ©nements de la crise d'Octobre.

Appropriation de la fĂȘte nationale

La manifestation du RIN contre Pierre Elliott Trudeau est un moyen pour le mouvement souverainiste de manifester son mĂ©contentement envers le premier ministre, pour lui signifier qu’il s’agit de la fĂȘte des QuĂ©bĂ©cois et qu’il n'est donc pas le bienvenu. La venue de PET est une raillerie envers le peuple quĂ©bĂ©cois selon Pierre Bourgault, sa position dans l’estrade d’honneur au-dessus du dĂ©filĂ© en est une symbolique. En manifestant, Bourgault souhaite que le QuĂ©bec s’approprie sa fĂȘte nationale :

« D’ailleurs, c’est une des meilleures manifestations du RIN. Notre intervention a changĂ© cette fĂȘte Ă  jamais. Trudeau n’est jamais revenu cĂ©lĂ©brer la fĂȘte des QuĂ©bĂ©cois. La Saint-Jean qui Ă©tait une fĂȘte folklorique est vĂ©ritablement devenue notre fĂȘte nationale Ă  partir du 24 juin 1968 »[1].

Il y a aussi une intention de dĂ©mocratiser la fĂȘte de la Saint-Jean-Baptiste pour qu’elle ne soit plus rĂ©servĂ©e Ă  un groupe d’élite, mais bien Ă  tous les QuĂ©bĂ©cois dĂ©sireux de la cĂ©lĂ©brer. Cette manifestation sert Ă  la fois de mĂ©contentement envers la prĂ©sence de Trudeau Ă  la soirĂ©e, mais aussi Ă  sa position dans l’estrade d’honneur avec d’autres politiciens importants de l’époque[19].  AprĂšs la formation du Parti quĂ©bĂ©cois en 1968, les tendances radicales et violentes du groupe souverainistes RIN feront en sorte qu’il sera Ă©cartĂ© de l’unification des indĂ©pendantistes au sein d’un mĂȘme parti par RenĂ© LĂ©vesque. L’indĂ©fectibilitĂ© du RIN sur l’unilinguisme français d’un QuĂ©bec souverain, ses positions socialistes en matiĂšre Ă©conomique et la manifestation violente du dĂ©filĂ© de la Saint-Jean-Baptiste Ă  MontrĂ©al en 1968 excluent pour LĂ©vesque toute possibilitĂ© de fusion avec le RIN. Il accepte cependant que les militants rinistes s’inscrivent Ă  titre individuel au nouveau parti politique, ce qui Ă©tait dĂ©jĂ  le cas.

Mise sur pied d’une escouade antiĂ©meute

Les policiers prĂ©sents lors de l’évĂ©nement Ă©taient pour l’immense majoritĂ© des patrouilleurs. Ils n’étaient d’aucune façon entraĂźnĂ©s ou expĂ©rimentĂ©s pour ce type de manifestation. Des policiers Ă  cheval renversent et piĂ©tinent des manifestants et donnent des coups de matraque. Les erreurs commises durant l’émeute et le traitement des dĂ©tenus au poste de police furent fortement critiquĂ©es. Le manque de coordinations des policiers Ă©tait en partie responsable de la tournure violente de l’évĂ©nement. Le « Lundi de la matraque » devient l’évĂ©nement prĂ©curseur de la fondation de l’escouade antiĂ©meute au QuĂ©bec.

Création de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (aprÚs 1 an)

La FĂ©dĂ©ration professionnelle des journalistes du QuĂ©bec (FPJQ) a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en , soit prĂšs d’un an aprĂšs les Ă©vĂ©nements du Lundi de la matraque. Elle est prĂ©sidĂ©e par Gilles GariĂ©py de 1969 Ă  1971 et regroupe au dĂ©part 23 associations de journalistes. Elle remplace l’Alliance des journalistes de langue française qui reprĂ©sentait les journalistes canadiens-français Ă  l’échelle du pays. La FPJQ a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e pour les journalistes quĂ©bĂ©cois. À la suite des Ă©vĂ©nements qui se sont dĂ©roulĂ©s aprĂšs que le journaliste de Radio-Canada Claude-Jean Devirieux a fait part de son indignation en onde de la brutalitĂ© policiĂšre qui se dĂ©roulait le soir du Lundi de la matraque[21]. Cet avis aura valu la suspension de Devirieux ainsi que son exclusion Ă  la soirĂ©e Ă©lectorale qui se dĂ©roulait le lendemain soir. La police devenait de plus en plus hostile envers les journalistes, n’hĂ©sitant pas Ă  fracasser des camĂ©ras et saisir film et pellicules de presse. À la suite de cet Ă©vĂ©nement, une centaine de journalistes de tous les milieux se rĂ©unirent et Ă©lurent sept journalistes qui se sont consultĂ©s. Les journalistes ont conclu qu’une fĂ©dĂ©ration professionnelle quĂ©bĂ©coise Ă©tait nĂ©cessaire pour les protĂ©ger et les soutenir. Plusieurs collĂšgues journalistes se sont portĂ©s Ă  la dĂ©fense de Devirieux et c’est Ă  la suite de ces Ă©vĂ©nements qu’est crĂ©Ă©e la FPJQ[22].

Notes et références

  1. « L'Ă©meute qui a transformĂ© la Saint-Jean-Baptiste en fĂȘte nationale », sur Le Devoir (consultĂ© le )
  2. Paul Rose et Robert LanctÎt, Le lundi de la matraque, 24 juin 1968., Montréal, Parti pris,
  3. Nadeau 2007, p. 250.
  4. Nadeau 2007, p. 255.
  5. Nadeau 2007, p. 257.
  6. « Archives – De Gaulle: «Vive le QuĂ©bec libre!» », sur Le Devoir (consultĂ© le )
  7. Guénolé 2022.
  8. Nadeau 2007, p. 254.
  9. Nadeau 2007, p. 256.
  10. Nadeau 2007, p. 258.
  11. Nadeau 2007, p. 261.
  12. Nadeau 2007, p. 296.
  13. Paul-Andrée Linteau, Histoire du Canada, (Paris : Presses universitaires de France, 2020), p.26
  14. Paul-Andrée Linteau, Histoire du Canada, (Paris : Presses universitaires de France, 2020), p.27
  15. Nadeau 2007, p. 297.
  16. Nadeau 2007, p. 298 et 301.
  17. Mathieu Bock-CĂŽtĂ©, « Justin Trudeau et le rĂȘve canadien », Conflits no 11,‎ , p. 16 - 19
  18. Mathieu Bock-CÎté, « Pierre Elliott Trudeau, traßtre à son peuple », sur Le Journal de Montréal (consulté le )
  19. Ouimet 2011, p. 100-102.
  20. Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « Le lundi de la matraque vu par Radio-Canada », sur Radio-Canada.ca (consulté le ).
  21. « Il y a 50 ans, l’émeute de la Saint-Jean », sur Le Devoir (consultĂ© le )
  22. « Quelques moments clĂ©s de l’histoire de la FPJQ | L'exemplaire – MĂ©dia-Ă©cole des Ă©tudiants en journalisme », sur www.exemplaire.com.ulaval.ca (consultĂ© le )

Liens externes

L’information prĂ©sentĂ©e dans le texte suivant dresse un portrait vĂ©ritablement complet des Ă©vĂšnements du Lundi de la matraque et provient d’auteurs de sources scientifiques et fiables, en plus d’avoir Ă©tĂ© publiĂ©e par une presse universitaire.

Cairn.Info

Annexes

Bibliographie

  • Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « Le lundi de la matraque vu par Radio-Canada », sur Radio-Canada.ca (consultĂ© le )
  • BORDELEAU, C. (1978). Pierre Elliott Trudeau. MontrĂ©al : Editions Heritage.
  • Jean-Claude Germain, « L’émeute qui a transformĂ© la Saint-Jean-Baptiste en fĂȘte nationale  », Le Devoir,‎ (lire en ligne).
  • (en) John English, «  TRUDEAU, PIERRE ELLIOTT  », dans Dictionnaire biographique du Canada,, vol. 22, UniversitĂ© Laval/University of Toronto, (lire en ligne).
  • Thomas GuĂ©nolĂ©, Le Souverainisme, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », (lire en ligne).
  • LAMBERT, M-E. (2015). Pierre Bourgault. L’encyclopĂ©die canadienne. RĂ©cupĂ©rĂ© le 18 fĂ©vrier 2021 Ă  https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/pierre-bourgault
  • Jean-Francois Nadeau, Bourgault, QuĂ©bec, Lux, , 616 p.
  • Jean-Francois Nadeau, « Il y a 50 ans, l’émeute de la Saint-Jean », Le Devoir,‎ (lire en ligne).
  • M. Ouimet, Le lys en fĂȘte, le lys en feu : la Saint-Jean-Baptiste au QuĂ©bec de 1960 Ă  1990  (mĂ©moire de maitrise), MontrĂ©al, UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al, .
  • ROSE, P., LANCTÔT, R. (1968). Le lundi de la matraque, 24 juin 1968. MontrĂ©al : Parti pris.
  • VALLIÈRES, P. (1986). Les hĂ©ritiers de Papineau : itinĂ©raire politique d’un nĂšgre blanc, 1960-1985. MontrĂ©al : QuĂ©bec/AmĂ©rique.

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.