Lundi de la matraque
Le Lundi de la matraque est le nom donnĂ© Ă un Ă©vĂ©nement qui sâest dĂ©roulĂ© le Ă MontrĂ©al, au QuĂ©bec (Canada), lors des festivitĂ©s de la Saint-Jean-Baptiste. Il sâagit Ă©galement de la veille de lâĂ©lection fĂ©dĂ©rale oĂč le chef du Parti libĂ©ral du Canada (PLC) et premier ministre intĂ©rimaire du Canada de lâĂ©poque, Pierre Elliott Trudeau sera Ă©lu majoritaire. La Saint-Jean-Baptiste est la fĂȘte nationale du QuĂ©bec et la venue de Trudeau, dont sa position centralisatrice est connue, est mal vue par plusieurs QuĂ©bĂ©cois. Elle est alors considĂ©rĂ©e comme un affront[1]. Lâexpression «âLundi de la matraqueâ» a Ă©tĂ© popularisĂ©e Ă la suite de la publication dâun livre paru lâannĂ©e suivante aux Ă©ditions Parti pris, qui relate lâĂ©vĂ©nement Ă©ponyme[2]. Le titre du livre tient son inspiration du terme du journaliste de Radio-Canada, Jean-Claude Devirieux, qui a parlĂ© de «âLundi de la matraqueâ» en rĂ©fĂ©rence aux Ă©vĂ©nements qui se dĂ©roulaient cette soirĂ©e-lĂ . Il tient lui-mĂȘme son inspiration du Samedi de la matraque de 1964.
Contexte
Mouvement indépendantiste au Québec
Les annĂ©es 60 furent marquĂ©es par une montĂ©e du nationalisme quĂ©bĂ©cois qui sâest traduit par la crĂ©ation de plusieurs groupes dont l'Action socialiste pour l'indĂ©pendance du QuĂ©bec (ASIQ), le puis le Rassemblement pour l'indĂ©pendance nationale (RIN) le de la mĂȘme annĂ©e. Le RIN prend de lâimportance et trois membres se rĂ©unissent afin de fonder en le Front de libĂ©ration du QuĂ©bec (FLQ). Ce groupe important se caractĂ©rise par un mouvement souverainiste et habituĂ© Ă des coups de pression pour lâindĂ©pendance du QuĂ©bec.
En 1964, avec Pierre Bourgault Ă sa tĂȘte, le RIN devient officiellement un parti politique provincial. Bourgault rassemble sous son parti de grands intellectuels influents comme les sociologues Marcel Rioux et Fernand Dumont ainsi que des Ă©crivains du journal Parti pris tel que Pierre Maheu[3]. Bourgault souhaite se faire entendre par les QuĂ©bĂ©cois. Celui-ci a aussi su user des mĂ©dias pour faire rĂ©sonner ses idĂ©es ainsi que celles du RIN et diminuer celles de ses adversaires[4]. Effectivement, Bourgault fut qualifiĂ© comme Ă©tant un orateur Ă©nergique. Cependant, il y Ă©tait aussi de lâĂ©poque ou ces discours bĂ©nĂ©ficiaient dâamplifications sonores dont celui-ci utilisait pour rendre ses discours encore plus thĂ©Ăątraux[5].
Le , le prĂ©sident de la France Ă lâĂ©poque, Charles de Gaulle prononce Ă la fin dâun discours public Ă MontrĂ©al «âVive le QuĂ©bec libre !â»[6]. Cette phrase dĂ©clencha une trĂšs longue ovation et inspira davantage le mouvement souverainiste Ă se faire entendre. Charles de Gaulle, dans sa premiĂšre visite au Canada, est « dĂ©terminĂ© Ă soutenir les partisans de lâautodĂ©termination du Canada français » et reconnaĂźt que sa visite au QuĂ©bec est risquĂ©e[7]. De lâautre cĂŽtĂ©, la dĂ©claration mĂ©diatique du prĂ©sident français entraĂźne des rĂ©actions nĂ©gatives au sein du gouvernement fĂ©dĂ©ral, Ă Ottawa. Claude Ryan, directeur de Le Devoir, qualifie mĂȘme ce discours comme Ă©tant un manque de savoir-vivre[8]. Les indĂ©pendantistes sentent le soutien de De Gaulle Ă leur cause Ă travers ce discours. Les relations avec Paris et le gouvernement fĂ©dĂ©ral canadien deviennent donc tendus. De Gaulle quitte le QuĂ©bec aprĂšs son allocution Ă lâhĂŽtel de ville de MontrĂ©al sans faire de dernier arrĂȘt dans la capitale fĂ©dĂ©rale, ce qui nâest pas bien reçu par le gouvernement fĂ©dĂ©ral[7]. En Ă©mettant son discours, Charles de Gaulle met en comparaison la province de QuĂ©bec avec une France politiquement et Ă©conomiquement forte[9]. Son intervention redonne une bouffĂ©e dâair frais Ă la cause indĂ©pendantiste. En effet, Ă la suite de ce discours le , le Rassemblement pour lâindĂ©pendance nationale (RIN) tient une assemblĂ©e de plus de 2 000 personnes dont une centaine de militants nâarrivent mĂȘme pas Ă rentrer Ă la salle Saint Stanislas[5]. Plusieurs personnalitĂ©s de la scĂšne mĂ©diatique sont prĂ©sentes telles que Reggie Chartrand et Marcel Chaput du journal Le Devoir ainsi que des rĂ©seaux amĂ©ricains comme NBC[9]. Câest aussi lors de ce rassemblement que Bourgault reprend pour la premiĂšre fois le slogan « Vive le QuĂ©bec libre »[10]. Ă la suite de ce discours, une vague de promotions et de publicitĂ©s pour recruter de nouveaux indĂ©pendantistes met Bourgault et son parti davantage de lâavant[11]. De 1967 Ă 1968, Bourgault et les autres partis et leaders indĂ©pendantistes rassemblent des milliers de partisans. Câest ainsi que lorsque Bourgault apprend que Pierre-Elliott Trudeau sera prĂ©sent Ă la Saint-Jean-Baptiste de 1968, il sâempresse de chauffer Ă bloc les militants pour une manifestation[12]. Pierre-Elliott Trudeau est un opposant au nationalisme quĂ©bĂ©cois et Ă leurs droits collectifs[13]. Il cherche Ă promouvoir le bilinguisme et le nationalisme canadiens[14]. Le plan de Bourgault est de sâappuyer sur une stratĂ©gie de manipulation des foules. Il prĂ©voit, durant les premiĂšres minutes, ĂȘtre trĂšs prĂ©sent et ensuite sâĂ©clipser dans la foule[15]. Ainsi, Bourgault est vu comme le principal protagoniste de cette manifestation et la police procĂšde, peu aprĂšs, Ă lâarrestation de ce dernier. Il est par la suite accusĂ© dâincitation Ă lâĂ©meute[16].
Finalement en 1968, Pierre Bourgault dissout le parti et invite ses membres Ă rejoindre RenĂ© LĂ©vesque alors quâil crĂ©e le Parti quĂ©bĂ©cois le .
La crĂ©ation du Parti quĂ©bĂ©cois (PQ) par RenĂ© LĂ©vesque, un ancien ministre du Parti libĂ©ral du QuĂ©bec (PLQ), amĂšne un nouvel Ă©lan au mouvement souverainiste. Quelques semaines aprĂšs le Lundi de la matraque, les mĂ©dias de masse quĂ©bĂ©cois, comme Le Devoir, commencent Ă faire usage du concept de souverainisme dans leurs articles[7]. Cette attention mĂ©diatique permet au projet dâindĂ©pendance quĂ©bĂ©coise de gagner en popularitĂ©. Lorsque Pierre Bourgault met fin au Rassemblement pour lâindĂ©pendance nationale (RIN), il estime que RenĂ© LĂ©vesque a suffisamment dâexpĂ©rience politique pour mener le projet dâindĂ©pendance du QuĂ©bec[7]. Lors du Lundi de la matraque, le RIN Ă©tait toujours un groupe en vigueur.
Trudeau et le mouvement souverainiste
LâarrivĂ©e de Trudeau en politique en 1965 vient dâune invitation du premier ministre fĂ©dĂ©ral de lâĂ©poque et chef du Parti libĂ©ral du Canada, Lester B. Pearson Ă trois rĂ©dacteurs quĂ©bĂ©cois de CitĂ© libre qui seront plus tard nommĂ©s Les trois colombes : Jean Marchand, GĂ©rard Pelletier et Pierre Elliott Trudeau. Trudeau va rapidement devenir ministre de la Justice en 1967 dans le gouvernement Pearson, puis va ĂȘtre Ă©lu premier ministre du Canada en 1968 Ă la suite du dĂ©part de Lester B. Pearson. Pierre Elliott Trudeau (parfois surnommĂ© PET) voue un antinationalisme viscĂ©ral alors que le mouvement souverainiste prend de lâampleur au QuĂ©bec dans les annĂ©es 1960[17]. Câest en 1944 quâil quitte le Canada afin dâaller complĂ©ter une maĂźtrise en Ă©conomie politique Ă Harvard. Câest lors de cette pĂ©riode de sa vie quâil est inspirĂ© par des auteurs comme John Henry Williams et Alan Harvey Hansen et arrive Ă la conclusion que le QuĂ©bec est mieux Ă lâintĂ©rieur du Canada. Câest pour cette raison que Trudeau a cette politique dâun Canada uni qui inclut le QuĂ©bec. Ătant un quĂ©bĂ©cois opposĂ© Ă lâindĂ©pendance du QuĂ©bec, il est vu comme un traĂźtre par ceux qui militent pour la souverainetĂ© du QuĂ©bec[18].
Chronologie des événements
Arrivée de PET
Sachant que le Parti libĂ©ral du Canada fait campagne pour un Canada uni qui ne comprend quâune seule nation, lâarrivĂ©e de Pierre Elliott Trudeau, invitĂ© par, la SociĂ©tĂ© Saint-Jean-Baptiste de MontrĂ©al, suscite lâindignation. La St-Jean Baptiste est la fĂȘte de la province de QuĂ©bec, la prĂ©sence de celui-ci parmi les dignitaires est vue comme une provocation par les souverainistes quĂ©bĂ©cois, celui-ci Ă©tant la figure opposĂ©e au mouvement indĂ©pendantiste du QuĂ©bec.
Tensions et manifestation
Pendant les semaines qui prĂ©cĂšdent lâĂ©vĂ©nement, le Rassemblement pour lâindĂ©pendance nationale et son prĂ©sident, Pierre Bourgault, dĂ©noncent la prĂ©sence de Trudeau Ă la Saint-Jean-Baptiste. Les indĂ©pendantistes ont lâintention de sâopposer Ă sa prĂ©sence. Le Front de libĂ©ration du QuĂ©bec est fondĂ© au cours de lâannĂ©e 1963 par entre autres des individus issus du Rassemblement pour lâindĂ©pendance nationale (RIN)â; le contexte de lâĂ©poque place la violence comme une option politique envisageable. Le plan de Pierre Bourgault tombe vite Ă lâeau le jour de lâĂ©vĂ©nement. Lors de son arrivĂ©e sur place, celui-ci est rapidement apprĂ©hendĂ© par la police. En effet, prĂ©venu dâĂ©ventuels dĂ©bordements, les forces policiĂšres sont prĂ©sentes durant lâĂ©vĂ©nement.
Une foule de personnes est rassemblĂ©e au parc La Fontaine en face de lâestrade pour faire valoir leur mĂ©contentement. Comme il y eut des activitĂ©s au parc durant la journĂ©e, plein de familles y sont dĂ©jĂ prĂ©sentes en plus des manifestants indĂ©pendantistes qui se mĂȘlent Ă la foule. Lâarrestation hĂątive de Bourgault met en colĂšre le rassemblement de militants qui vient interrompre le dĂ©filĂ©. Ils commencent Ă lancer des roches aux policiers et ces derniers rĂ©pliquent en chargeant dans la foule, parfois montĂ©s sur des chevaux, ce qui envenime la situation<[19]. Lâattitude des policiers envers la foule provoque une rĂ©action nĂ©gative des simples citoyens prĂ©sents Ă lâĂ©vĂ©nement qui, choquĂ©s par le spectacle qui se dĂ©roule devant leurs yeux, vont rejoindre les rangs des manifestants et tenter de dĂ©border les policiers. Les policiers interviennent et procĂšdent Ă de violentes arrestations. Des projectiles atteignent lâestrade dâhonneur. La situation Ă©tant plutĂŽt dangereuse, des assaillants tentent dâatteindre Pierre Elliott Trudeau. Le premier ministre du QuĂ©bec de lâĂ©poque, Daniel Johnson et son entourage vont se rĂ©fugier en lieu sĂ»r loin de lâestrade dâhonneur. Trudeau dans un geste de dĂ©fi, se lĂšve briĂšvement puis se rassoit, refusant la recommandation de son personnel, demeurant au cĂŽtĂ© du maire Jean Drapeau[20]. Ces images font le tour du Canada et aident Ă faire de lui lâhomme solide pour lâunitĂ© canadienne aux yeux des Canadiens.
La couverture de lâĂ©vĂ©nement
LâĂ©vĂ©nement est diffusĂ© en direct sur les ondes de Radio-Canada. Ă la tĂ©lĂ©vision, la camĂ©ra ainsi que les commentateurs ne se concentrent que sur le dĂ©filĂ© dans une tentative de rapporter lâĂ©vĂ©nement dans lâobjectif qui Ă©tait prĂ©vu. Toutefois, des journalistes de la radio de Radio-Canada dĂ©crivent en direct les Ă©vĂ©nements qui ont lieu en marge de la fĂȘte alors que les affrontements entre policiers et manifestants sâenveniment de plus en plus. Bien que la couverture de lâĂ©vĂ©nement doit ĂȘtre dĂ©diĂ©e au dĂ©filĂ© de la Saint-Jean_Baptiste et Ă la prĂ©sence du premier ministre, les journalistes de Radio-Canada ne peuvent pas faire abstraction des tensions[20]. Les animateurs affectĂ©s Ă la couverture, Henri Bergeron et Gabi Drouin, dĂ©crivent que des incidents se sont produits et que le dĂ©filĂ© est interrompu en raison des manifestations. Le journaliste sur le terrain, Claude Jean Devirieux, couvre les Ă©vĂ©nements de maniĂšre plus directe, puisquâil est au cĆur de lâaction, sur la rue Sherbrooke. Il nâhĂ©site pas Ă critiquer le travail des policiers du SPVM, notamment en mentionnant en ondes le numĂ©ro de matricule dâun policier qui lâa malmenĂ©[20]. Ses commentaires, jugĂ©s « non crĂ©dibles », lui ont empĂȘchĂ© de couvrir la soirĂ©e Ă©lectorale du et dâexercer ses fonctions de journaliste adĂ©quatement. Un feu clandestin Ă lâaide de bancs de parc est crĂ©Ă© par les manifestants qui sâapproprient ainsi le feu de la fĂȘte de la Saint-Jean pour marquer leur mĂ©contentement[19].
Conséquences
Violence : Bilan de l'Ă©meute
Le lendemain, le bilan de lâĂ©meute est de 292 arrestations, dont celles de 81 mineurs, 123 blessĂ©s, dont 42 policiers, auxquels il faut ajouter 12 auto-patrouilles brĂ»lĂ©es et six chevaux blessĂ©s. Parmi les manifestants arrĂȘtĂ©s se trouvent Paul Rose et Francis Simard qui se rencontrent dans un fourgon de la police. Cette rencontre sâavĂ©rera importante puisquâils deviendront membres de la cellule ChĂ©nier du Front de libĂ©ration du QuĂ©bec (FLQ) et seront des acteurs importants des Ă©vĂ©nements de la crise d'Octobre.
Appropriation de la fĂȘte nationale
La manifestation du RIN contre Pierre Elliott Trudeau est un moyen pour le mouvement souverainiste de manifester son mĂ©contentement envers le premier ministre, pour lui signifier quâil sâagit de la fĂȘte des QuĂ©bĂ©cois et quâil n'est donc pas le bienvenu. La venue de PET est une raillerie envers le peuple quĂ©bĂ©cois selon Pierre Bourgault, sa position dans lâestrade dâhonneur au-dessus du dĂ©filĂ© en est une symbolique. En manifestant, Bourgault souhaite que le QuĂ©bec sâapproprie sa fĂȘte nationale :
«âDâailleurs, câest une des meilleures manifestations du RIN. Notre intervention a changĂ© cette fĂȘte Ă jamais. Trudeau nâest jamais revenu cĂ©lĂ©brer la fĂȘte des QuĂ©bĂ©cois. La Saint-Jean qui Ă©tait une fĂȘte folklorique est vĂ©ritablement devenue notre fĂȘte nationale Ă partir du 24 juin 1968â»[1].
Il y a aussi une intention de dĂ©mocratiser la fĂȘte de la Saint-Jean-Baptiste pour quâelle ne soit plus rĂ©servĂ©e Ă un groupe dâĂ©lite, mais bien Ă tous les QuĂ©bĂ©cois dĂ©sireux de la cĂ©lĂ©brer. Cette manifestation sert Ă la fois de mĂ©contentement envers la prĂ©sence de Trudeau Ă la soirĂ©e, mais aussi Ă sa position dans lâestrade dâhonneur avec dâautres politiciens importants de lâĂ©poque[19]. AprĂšs la formation du Parti quĂ©bĂ©cois en 1968, les tendances radicales et violentes du groupe souverainistes RIN feront en sorte quâil sera Ă©cartĂ© de lâunification des indĂ©pendantistes au sein dâun mĂȘme parti par RenĂ© LĂ©vesque. LâindĂ©fectibilitĂ© du RIN sur lâunilinguisme français dâun QuĂ©bec souverain, ses positions socialistes en matiĂšre Ă©conomique et la manifestation violente du dĂ©filĂ© de la Saint-Jean-Baptiste Ă MontrĂ©al en 1968 excluent pour LĂ©vesque toute possibilitĂ© de fusion avec le RIN. Il accepte cependant que les militants rinistes sâinscrivent Ă titre individuel au nouveau parti politique, ce qui Ă©tait dĂ©jĂ le cas.
Mise sur pied dâune escouade antiĂ©meute
Les policiers prĂ©sents lors de lâĂ©vĂ©nement Ă©taient pour lâimmense majoritĂ© des patrouilleurs. Ils nâĂ©taient dâaucune façon entraĂźnĂ©s ou expĂ©rimentĂ©s pour ce type de manifestation. Des policiers Ă cheval renversent et piĂ©tinent des manifestants et donnent des coups de matraque. Les erreurs commises durant lâĂ©meute et le traitement des dĂ©tenus au poste de police furent fortement critiquĂ©es. Le manque de coordinations des policiers Ă©tait en partie responsable de la tournure violente de lâĂ©vĂ©nement. Le «âLundi de la matraqueâ» devient lâĂ©vĂ©nement prĂ©curseur de la fondation de lâescouade antiĂ©meute au QuĂ©bec.
Création de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (aprÚs 1 an)
La FĂ©dĂ©ration professionnelle des journalistes du QuĂ©bec (FPJQ) a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en , soit prĂšs dâun an aprĂšs les Ă©vĂ©nements du Lundi de la matraque. Elle est prĂ©sidĂ©e par Gilles GariĂ©py de 1969 Ă 1971 et regroupe au dĂ©part 23 associations de journalistes. Elle remplace lâAlliance des journalistes de langue française qui reprĂ©sentait les journalistes canadiens-français Ă lâĂ©chelle du pays. La FPJQ a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e pour les journalistes quĂ©bĂ©cois. Ă la suite des Ă©vĂ©nements qui se sont dĂ©roulĂ©s aprĂšs que le journaliste de Radio-Canada Claude-Jean Devirieux a fait part de son indignation en onde de la brutalitĂ© policiĂšre qui se dĂ©roulait le soir du Lundi de la matraque[21]. Cet avis aura valu la suspension de Devirieux ainsi que son exclusion Ă la soirĂ©e Ă©lectorale qui se dĂ©roulait le lendemain soir. La police devenait de plus en plus hostile envers les journalistes, nâhĂ©sitant pas Ă fracasser des camĂ©ras et saisir film et pellicules de presse. Ă la suite de cet Ă©vĂ©nement, une centaine de journalistes de tous les milieux se rĂ©unirent et Ă©lurent sept journalistes qui se sont consultĂ©s. Les journalistes ont conclu quâune fĂ©dĂ©ration professionnelle quĂ©bĂ©coise Ă©tait nĂ©cessaire pour les protĂ©ger et les soutenir. Plusieurs collĂšgues journalistes se sont portĂ©s Ă la dĂ©fense de Devirieux et câest Ă la suite de ces Ă©vĂ©nements quâest crĂ©Ă©e la FPJQ[22].
Notes et références
- « L'Ă©meute qui a transformĂ© la Saint-Jean-Baptiste en fĂȘte nationale », sur Le Devoir (consultĂ© le )
- Paul Rose et Robert LanctÎt, Le lundi de la matraque, 24 juin 1968., Montréal, Parti pris,
- Nadeau 2007, p. 250.
- Nadeau 2007, p. 255.
- Nadeau 2007, p. 257.
- « Archives â De Gaulle: «Vive le QuĂ©bec libre!» », sur Le Devoir (consultĂ© le )
- Guénolé 2022.
- Nadeau 2007, p. 254.
- Nadeau 2007, p. 256.
- Nadeau 2007, p. 258.
- Nadeau 2007, p. 261.
- Nadeau 2007, p. 296.
- Paul-Andrée Linteau, Histoire du Canada, (Paris : Presses universitaires de France, 2020), p.26
- Paul-Andrée Linteau, Histoire du Canada, (Paris : Presses universitaires de France, 2020), p.27
- Nadeau 2007, p. 297.
- Nadeau 2007, p. 298 et 301.
- Mathieu Bock-CĂŽtĂ©, « Justin Trudeau et le rĂȘve canadien », Conflits no 11,â , p. 16 - 19
- Mathieu Bock-CÎté, « Pierre Elliott Trudeau, traßtre à son peuple », sur Le Journal de Montréal (consulté le )
- Ouimet 2011, p. 100-102.
- Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « Le lundi de la matraque vu par Radio-Canada », sur Radio-Canada.ca (consulté le ).
- « Il y a 50 ans, lâĂ©meute de la Saint-Jean », sur Le Devoir (consultĂ© le )
- « Quelques moments clĂ©s de lâhistoire de la FPJQ | L'exemplaire â MĂ©dia-Ă©cole des Ă©tudiants en journalisme », sur www.exemplaire.com.ulaval.ca (consultĂ© le )
Liens externes
Lâinformation prĂ©sentĂ©e dans le texte suivant dresse un portrait vĂ©ritablement complet des Ă©vĂšnements du Lundi de la matraque et provient dâauteurs de sources scientifiques et fiables, en plus dâavoir Ă©tĂ© publiĂ©e par une presse universitaire.
Annexes
Bibliographie
- Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « Le lundi de la matraque vu par Radio-Canada », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
- BORDELEAU, C. (1978). Pierre Elliott Trudeau. Montréal : Editions Heritage.
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- (en) John English, « âTRUDEAU, PIERRE ELLIOTTâ », dans Dictionnaire biographique du Canada,, vol. 22, UniversitĂ© Laval/University of Toronto, (lire en ligne).
- Thomas Guénolé, Le Souverainisme, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », (lire en ligne).
- LAMBERT, M-E. (2015). Pierre Bourgault. LâencyclopĂ©die canadienne. RĂ©cupĂ©rĂ© le 18 fĂ©vrier 2021 Ă https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/pierre-bourgault
- Jean-Francois Nadeau, Bourgault, Québec, Lux, , 616 p.
- Jean-Francois Nadeau, « Il y a 50 ans, lâĂ©meute de la Saint-Jean », Le Devoir,â (lire en ligne).
- M. Ouimet, Le lys en fĂȘte, le lys en feu : la Saint-Jean-Baptiste au QuĂ©bec de 1960 Ă 1990â (mĂ©moire de maitrise), MontrĂ©al, UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă MontrĂ©al, .
- ROSE, P., LANCTĂT, R. (1968). Le lundi de la matraque, 24 juin 1968. MontrĂ©al : Parti pris.
- VALLIĂRES, P. (1986). Les hĂ©ritiers de Papineau : itinĂ©raire politique dâun nĂšgre blanc, 1960-1985. MontrĂ©al : QuĂ©bec/AmĂ©rique.