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Lourdaise (race ovine)

La Lourdaise est une race ovine (mouton) française, originaire de la rĂ©gion de Lourdes dans les PyrĂ©nĂ©es et apparentĂ©e aux autres races ovines de ce massif. C'est une brebis Ă  la toison et la peau blanche, reconnaissable Ă  son chanfrein très busquĂ©. C'est une race rustique avec de bonnes qualitĂ©s maternelles mais qui est mal conformĂ©e. Elle manque de disparaĂ®tre, sous l'effet du programme de conservation par l'UPRA ovine des PyrĂ©nĂ©es Centrales dont elle fait l'objet, on compte environ 800 animaux Ă  l'heure actuelle. En 1977, le cheptel de race pure avait, après enquĂŞte, Ă©tĂ© estimĂ© Ă  3 500 femelles. En 2007 effectif 1 200 brebis. En 2012 on constate un effectif : 900 brebis dans 21 Ă©levages dont quelques jeunes Ă©leveurs.

Lourdaise
Brebis de race lourdaise.
Brebis de race lourdaise.
Région d’origine
RĂ©gion Lourdes, Drapeau de la France France
Région d'élevage Pyrénées Centrales
Caractéristiques
Taille 80cm / 85cm
Poids 75kg / 95kg
Poil Blanc, parfois tacheté
Cornes Cornes chez les deux sexes, horizontales
Tête Très busquée
Yeux Souvent maquillés
Oreilles Longue, large et tombante
Caractère Sereine, calme
Toison Longue, facile Ă  filer
Prolificité 1,2
Statut FAO (conservation) Race Ă  faible effectif
Autre
Diffusion Locale
Utilisation Viande;

Origine

Brebis lourdaises au pré, photographie prise à Bourréac, près de Lourdes, en 1936

Elle provient de la rĂ©gion montagneuse au-dessus de Lourdes et est issue d'une branche de la race des PyrĂ©nĂ©es centrales, avec la bĂ©arnaise, la basquaise et l'Aure et Campan. Plus prĂ©cisĂ©ment, on pense qu'elle serait issue de croisements entre la race bĂ©arnaise et des mĂ©rinos, venus d'Espagne[1]. Son livre gĂ©nĂ©alogique a Ă©tĂ© ouvert en 1975, dans une section spĂ©cialisĂ©e au sein de l'UPRA des races ovines des PyrĂ©nĂ©es centrales. On compte alors environ 3 500 brebis. Les effectifs connaissent alors une diminution importante, liĂ©e aux manques de dĂ©bouchĂ©s pour les agneaux mal conformĂ©s de cette race, qui causent des difficultĂ©s Ă©conomiques aux Ă©leveurs[2]. Elle reprĂ©sente aujourd'hui environ 800 animaux dont 500 brebis et 30 bĂ©liers inscrits. La conformation de carcasse mal adaptĂ©e au marchĂ© actuel a entrainĂ© des croisements diminuant le nombre d'animaux de pure race. La race est en danger et bĂ©nĂ©ficie d'un programme de sauvegarde initiĂ© par le Conservatoire des ressources gĂ©nĂ©tiques de Midi-PyrĂ©nĂ©es.

Morphologie

Mouton lourdais, photographie prise à Aspin-en-Lavedan, près de Lourdes, lors de la 1re fête de la vache et de la brebis lourdaises en septembre 2015

Elle a une toison unie blanche, mais il existe des animaux brun ou pie (10 %). Elle laisse le dessous du ventre dĂ©couvert, ainsi que la partie infĂ©rieure des membres et la tĂŞte[2]. Elle est formĂ©e de longues mèches, variant entre 10 et 15 cm, et est jarreuse[1]. Une toison pèse entre 1,8 et 2,5 kg. Les muqueuses sont sombres, ainsi que le tour des yeux et les oreilles. Mâles et femelles portent des cornes en spirales. Leur tĂŞte se caractĂ©rise par son chanfrein très busquĂ©, long et Ă©troit, et son front bombĂ©[1]. Elle porte deux oreilles longues et basses. Les membres sont forts, les cĂ´tes allongĂ©es, le bassin large et la poitrine Ă©troite[1].

La brebis mesure 72 cm au garrot pour 65 Ă  80 kg et le bĂ©lier 80 cm pour 80 Ă  100 kg.

Aptitudes

C'est une race bouchère (race Ă  viande). Elle Ă©tait autrefois renommĂ©e pour ses moutons de 20 mois ayant passĂ© deux Ă©tĂ©s en estive. Trop coĂ»teux, ce système a Ă©tĂ© abandonnĂ©, bien qu'il soit viable grâce Ă  l'AOC Barèges-Gavarnie pour la race barĂ©geoise. Elle a la rusticitĂ© des races d'estive : aptitude Ă  la marche et Ă  l'Ă©levage en plein air. Elle entretient bien le domaine skiable en Ă©tĂ©. La lutte se fait au printemps et finit Ă  l'estive. Les agneaux naissent entre octobre et mars (entre 1 et 1,1 agneau par brebis et par agnelage). Les brebis leur assurent une bonne croissance d'environ 290 g par jour entre 10 et 30 jours[1], tĂ©moignant de la production laitière des mères. Ils sont prĂŞts pour la consommation au printemps. Ces agneaux sont mal conformĂ©s, et on pratique donc couramment des croisements avec des races Ă  fortes aptitudes bouchères pour compenser ce dĂ©faut. C'est une race très docile, qui se dĂ©saisonne très facilement[1]. Elle est par contre peu prolifique avec en moyenne 1,2 agneau par mise bas[3]

Élevage

Autrefois, on Ă©levait autrefois la lourdaise pour la production de mouton de 2 Ă  3 ans et 80 Ă  90 kg Ă  la chair très apprĂ©ciĂ©e, mais ce système a disparu faute de rentabilitĂ©. Actuellement, la grande majoritĂ© des agnelages ont lieu de septembre Ă  novembre, au retour de l'estive de haute montagne oĂą les animaux passent de juin Ă  septembre[2]. Avant et après l'estive, les animaux valorisent les moyennes montagnes des PyrĂ©nĂ©es, et ils sont rentrĂ©s en bergerie l'hiver. Au printemps commence la lutte qui se poursuit parfois Ă  l'estive. Les principaux produits de ses systèmes sont des agneaux de lait de moins de 3 mois pour 20 Ă  25 kg et des agneaux de boucherie un peu plus vieux et pesant entre 25 et 30 kg[1].

Sauvegarde

Mouton de la race lourdaise, photographie prise à Aspin-en-Lavedan, près de Lourdes, lors de la 1re fête de la vache et de la brebis lourdaises en septembre 2015

Les premiers efforts pour sauvegarder la race datent de 1989, et le conservatoire du patrimoine biologique rĂ©gional s'y est fortement impliquĂ©. Le programme de conservation comprend notamment la cryoconservation de la semence de 10 bĂ©liers lourdais, pour former une rĂ©serve gĂ©nĂ©tique de la race. Des efforts sont Ă©galement fait pour mieux connaĂ®tre la race. Ainsi, les animaux lourdais sont recensĂ©s, et quelques-uns des 22 Ă©levages recensĂ©s font l'objet d'un suivi technique pour avoir des bases sur la race. 15 de ces Ă©levages sont inscrits Ă  l'UPRA. Parmi eux, huit sont intĂ©grĂ©s au contrĂ´le de performance de la race. On contrĂ´le dès lors la facilitĂ© de dĂ©saisonnement des brebis, leur rythme d'agnelage et leur prolificitĂ©. Deux Ă©levages font l'objet de mesures plus prĂ©cises avec le contrĂ´le de la croissance des agneaux entre 10 et 30 jours, afin de mesurer la valeur laitière des mères[1].

Diffusion

À l'heure actuelle, la race s'étend sur une zone comprenant les cantons d'Aucun, Argelès Gazost, Lourdes, Bagnères-de-Bigorre, Saint-Pé-de-Bigorre dans les Hautes-Pyrénées[1].

Références

  1. « Brebis lourdaise » (consulté le )
  2. « Lourdaise - Race à petits effectifs » (consulté le )
  3. « La lourdaise » (consulté le )

Liens externes

Sources

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