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Louis Robach

Louis Robach est un montagnard, voyageur, photographe, conférencier français, né à Besançon dans le Doubs le , mort à Montréjeau en Haute-Garonne le .

Louis Robach
Louis Robach
Biographie
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(Ă  87 ans)
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Biographie

Son grand-père paternel, Adolf Robachowy, est un aristocrate polonais exilĂ© en France après l'Ă©crasement de son pays par les Russes. Le jeune Louis, aĂ®nĂ© de trois enfants, fait montre dès son plus jeune âge de dispositions Ă©tonnantes : une grande mĂ©moire, et un goĂ»t pour les chiffres qui ne le quittera jamais, et qui le conduit Ă  tout compter, depuis les cerises ou les grains de raisin qu'il mange, jusqu'aux kilomètres qu'il parcourt et les dents qu'il extrait dans l'exercice de son mĂ©tier de chirurgien-dentiste (25 574 au total). Ă€ neuf ans, il dĂ©cide de compter jusqu'Ă  un million, notant Ă  chaque interruption le nombre auquel il est arrivĂ© : l'entreprise lui prendra deux ans. Adolescent il se convertit au vĂ©gĂ©tarisme et ne boit que de l'eau. Toute sa vie, il ne transigera jamais sur ces principes, se faisant dĂ©finitivement une rĂ©putation d'original et l'assumant pleinement. Il se montre d'une grande curiositĂ© dans tous les domaines. Après un engagement dans l'armĂ©e, il entreprend des Ă©tudes Ă  l'Ă©cole dentaire Ă  Paris, et travaille comme prothĂ©siste pour payer ses Ă©tudes. Il sort premier de sa promotion, et trouve un travail Ă  Marseille. Il s'inscrit Ă  la sociĂ©tĂ© des Excursionnistes marseillais et fait de nombreuses randonnĂ©es et ascensions dans la rĂ©gion. En 1898, pour rejoindre sa fiancĂ©e, il s'installe Ă  Condom, dans le Gers. Il travaille Ă©normĂ©ment, et tous les dimanches il n'hĂ©site pas Ă  aller, Ă  bicyclette, randonner et ascensionner dans les PyrĂ©nĂ©es.

Pendant la guerre de 1914-1918, ses origines étrangères, ses fréquents déplacements, la lunette astronomique installée sur sa terrasse, l'antenne d'un poste de TSF, le font suspecter d'espionnage au profit des Allemands par la population. Il est mobilisé en tant que dentiste à Agen, puis en Comminges, à Barbazan, et à Gourdan-Polignan. Il est démobilisé en .

Fin 1920, il se retrouve veuf, avec deux garçons et une fille. Il décide alors de quitter Condom pour s'installer à Montréjeau. Il s'y remarie avec Marie Lasbats. Ils auront trois enfants, qu'il décide de baptiser de noms d'étoiles : Antarès, Véga et Bellatrix. Le baptême est célébré à Gavarnie, par l'abbé Pragnères, une personnalité du pyrénéisme.

Louis Robach s'éteint à Montréjeau, le . Il a été un des grands acteurs, et un des grands témoins du pyrénéisme.

L'alpiniste et l'andiniste

Louis Robach entreprend très jeune de grands voyages : il parcourt tous les pays d'Europe, toujours avec son extrême frugalité et des comptes scrupuleux : un voyage en Égypte, en 1913, lui coûte 250 oranges, dix mètres de canne à sucre et quelques concombres. Il voyage en Afrique, en Russie, en Amérique du Sud… En 1955, à 84 ans, il visite le Grand Canyon du Colorado et les chutes du Niagara.

Il a gravi six fois le Mont Blanc. La première fois, en 1902, il part seul, armé d'un bambou long de plusieurs mètres qui, attaché par le milieu à sa taille, doit le prémunir d'une chute dans une crevasse. Il renoncera toutefois à l'utiliser. Il monte au Cervin, au Mont Rose, au Pelvoux, au Breithorn, à la Barre des écrins, au Weisshorn.

Dans les Andes, il tente d'arriver aux 6 000 mètres, il atteint 5 800 m sur l'Aconcagua, en 1929. En 1950, Ă  79 ans, il monte au sommet du Chacaltaya (5 100 m), et au Pico Meys (5 326 m).

Le pyrénéiste

Ses ascensions pyrénéennes sont innombrables (bien que parfaitement dénombrées par leur auteur). Elles commencent en 1899. À partir de 1903, il fait des ascensions hivernales. Il est l'un des premiers à utiliser les skis dans les Pyrénées. En 1903, ayant reçu ses premières planches[1], commandées à la Manufacture de Saint-Étienne, il monte au lac de Gaube avec deux compagnons. En 1904, il fait partie du groupe (Falisse, Aubry, Heïd, Dr Basset, Robach) qui va tenter — et réussir — la première ascension de l'Aneto à skis. La descente commencée, Robach chute et se fait une entorse grave à la cheville. Il se traîne comme il peut, descendant jusqu'à l'Esera, remontant jusqu'au port de Vénasque, redescendant jusqu'à l'hospice de France. L'année suivante, il tente des ascensions à skis sur les grands sommets.

Dans toutes ses excursions, il emmène avec lui un imposant matĂ©riel photographique, qu'il utilise de jour comme de nuit (il est l'auteur de remarquables photographies de ciels Ă©toilĂ©s dans des sites de haute montagne). En 1906, il rĂ©alise la première ascension de la Frondella occidentale (3 006 m). L'arĂŞte ouest de ce sommet porte depuis le nom d'arĂŞte Robach. Une plaque Ă  son nom a Ă©tĂ© posĂ©e Ă  la brèche de Tuquerouye, près du refuge du mĂŞme nom, qu'il a beaucoup frĂ©quentĂ© lors de ses 43 ascensions du mont Perdu.

Notes

  1. Visibles au Musée pyrénéen de Lourdes, décorées par ses soins.

Bibliographie

  • Michel Weidner, Un pyrĂ©nĂ©iste mĂ©connu… Louis Robach, Pau, Librairie des PyrĂ©nĂ©es, 1989
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