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Louis Noguères

Biographie

Un avocat de gauche

Fils d'un magistrat, Louis Noguères suit son père de Laval à Angers, puis à Chambéry et au Havre, et fait ses études primaires puis secondaires dans ces villes. Après son baccalauréat, il devient étudiant à la Sorbonne et à la faculté de droit de Paris. Il devient licencié en droit et en lettres, puis titulaire d'un diplôme d'études supérieures d'histoire. Il adhère au Groupe des étudiants collectivistes et devient en 1904 président de l'Association générale des étudiants de Paris. Il rencontre Jean Jaurès et collabore à L'Histoire de la Révolution et de l'Empire (tome 6, sur le Consulat et l'Empire) dirigée par le député de Carmaux. Socialiste, il se rattache aux possibilistes, mais n'adhère pas à la SFIO en 1905.

Pendant la Première Guerre mondiale, il s'engage dans l'infanterie, puis dans l'aviation, bien qu'il ait été dispensé de service militaire. Il reçoit la Légion d'honneur pour son attitude au front.

Inscrit au barreau de la capitale dès 1904, il devient l'avocat de la Confédération générale du travail après la guerre. En 1936, il est envoyé par l'Association juridique internationale (AJI) pour porter assistance à des syndicalistes de la Ruhr, poursuivis par le régime nazi.

Élu local et député

En 1931, il commence sa carrière politique : il est élu maire, puis conseiller d'arrondissement, républicain-socialiste de Thuir, dans les Pyrénées-Orientales. En effet, son père est originaire de ce département et il avait pris l'habitude, dès son enfance, d'y passer ses vacances. En 1934, il consolide son implantation en devenant conseiller général.

En 1935, Louis Noguères est réélu maire de Thuir après avoir adhéré à la SFIO. En 1937, il devient secrétaire de la fédération SFIO des Pyrénées-Orientales. À la fin de l'année, il est élu député lors d'une élection partielle. À la Chambre des députés, Louis Noguères fait partie de la commission des Comptes et des économies, puis de la commission de Législation civile et criminelle.

La Résistance, l'épuration et la consécration politique

Le , il fait partie des quatre-vingts parlementaires qui votent contre les pleins pouvoirs à Philippe Pétain. Surveillé dès lors par la police, il est déchu de ses mandats en , suite à l'interception d'une lettre où il exprimait son hostilité au régime de Vichy, au nazisme et au fascisme italien. Un mois plus tard, il prononce un discours lors de l'enterrement de Georges Pézières, sénateur SFIO des Pyrénées-Orientales qui avait également voté contre les pleins pouvoirs : « Lorsque le territoire sera libéré, et que les libertés seront restaurées, j'irai m'incliner sur la tombe de Pézières ». Ce discours lui vaut d'être mis en résidence surveillée à Argentat, en Corrèze, puis à Florac, en Lozère. Il fait de ses résidences successives un lieu de rassemblement de la Résistance locale. Il est en contact avec Augustin Malroux. À l'automne 1943, la Gestapo décide de l'arrêter. Prévenu par un policier français membre de la Résistance, Louis Noguères échappe de justesse à la police allemande.

Il prend le maquis dans l'Aveyron et contribue à la presse résistante : Le Populaire, Libération, Vaincre.

Redevenu député à la Libération, Louis Noguères devient président de la Haute Cour de justice, chargée des procès d'épuration contre les ministres et hauts fonctionnaires du Régime de Vichy. Il ne se représente pas à la députation en 1951.

Il devient également dès 1945 président du Conseil général des Pyrénées-Orientales et parvient à se maintenir à ce poste jusqu'à sa mort malgré la double opposition du Parti communiste sur sa gauche et du Parti radical sur sa droite.

Il est le père d'Henri Noguères.

Notes et références

    Voir aussi

    Bibliographie

    Articles connexes

    Liens externes

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