Louis Kuehn (policier)
Louis Kuehn, né le à Ammerschwihr et mort le à Paris, est un policier français, chef du service de la Sûreté de 1884 à 1885.
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(Ă 51 ans) 1er arrondissement de Paris |
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Biographie
Né le 24 août 1834 à Ammerschwihr, un village du vignoble alsacien proche de Colmar, Louis-Aloyse Kuehn est le fils de Marie-Agathe Kuehn, née Bressler, et de François-Joseph Kuehn, tonnelier[1].
Le 1er février 1855, Louis Kuehn s'engage volontairement au 28e régiment de ligne à Colmar. Il prend part à la guerre de Crimée et, plus particulièrement, au siège de Sébastopol. Gravement blessé par un éclat d'obus lors de l'attaque du grand cimetière de Sébastopol, en mars 1855[2], il doit être amputé de son avant-bras gauche. Soigné pendant plusieurs mois dans un hôpital militaire de Constantinople[3], il sera doté d'une prothèse en bois articulée[4]. La médaille militaire lui sera décernée en 1863[5].
Kuehn est employé de l'octroi à Paris au moment de son mariage avec Marie-Joséphine Weber, le 28 avril 1860[6]. Il exerce toujours cette profession l'année suivante, lors de la naissance de son fils Louis-Marie-Théodore[7].
Parmi les emplois réservés aux anciens militaires, Kuehn obtient celui d'inspecteur de commissariat à la préfecture de police le 15 juillet 1862. En 1869, il devient secrétaire de commissariat de 2e classe en banlieue parisienne[5].
Secrétaire de première classe des commissariats de Paris depuis 1870[5], il est employé au poste des Arts-et-Métiers jusqu'en décembre 1874, date à laquelle il est nommé commissaire de police de 2e classe du département de la Seine et affecté au poste de Gentilly[8]. En décembre 1878, il est promu à la première classe[9].
Devenu commissaire de police de la ville de Paris le 7 juin 1880[10], il est affecté tout d'abord au poste du quartier de Grenelle[11] puis, le 12 décembre 1881, à celui du quartier Saint-Germain-l'Auxerrois[12], et enfin, en novembre 1883, aux Délégations judiciaires[13].
En février 1884, alors que Kuehn est pressenti pour succéder à Gustave Macé à la tête du service de la police de sûreté, un article du journaliste Mermeix sème quelque trouble en affirmant que, dans l'affaire d'un vol commis en avril 1882 à l'administration des Postes, Kuehn avait été empêché par ses supérieurs d'arrêter le coupable, ce dernier étant « un des plus hauts fonctionnaires du ministère des Postes »[4]. Malgré cette polémique sans lendemain et malgré les intrigues du chef de la police municipale, Caubet, le préfet de police Ernest Camescasse nomme Kuehn chef de la Sûreté le 2 avril 1884[14].
Le 28 novembre 1885, Kuehn est retrouvé mort à son bureau du 36, quai des Orfèvres[15]. Les médecins attribuent le décès à une congestion pulmonaire ou à une embolie cérébrale[16]. Il est inhumé le surlendemain au cimetière du Montparnasse.
Louis Kuehn est le père de Marie-Aloysa (1865-1926)[17] - [18], épouse du négociant Ernest-Edgard Hiard entre 1885 et 1896[19]. Professeure de musique, Marie Hiard-Kuehn est connue au début du XXe siècle pour ses talents de pianiste.
Notes et références
- Archives départementales du Haut-Rhin, état civil d'Ammerschwihr, registre des naissances de 1834, acte no 38 (vue 285 sur 727).
- La Loi, 4 avril 1884, p. 323.
- Le Clairon, 26 décembre 1881, p. 3.
- Mermeix, « Le Chef de la Sûreté », Le Gaulois, 20 février 1884, p. 2.
- Notice biographique sur le site de la Société française d'histoire de la police (consultée le 24 septembre 2022).
- Archives de Paris, Ă©tat civil du 8e arrondissement, registre des mariages de 1860, acte no 214 (vue 20 sur 31).
- Archives de Paris, Ă©tat civil du 17e arrondissement, registre des naissances de 1861, acte no 767 (vue 14 sur 16).
- Le Petit Journal, 10 décembre 1874, p. 3.
- Le Gaulois, 21 décembre 1878, p. 2.
- Journal des commissaires de police, 1880, p. 172.
- Le Figaro, 16 juin 1880, p. 5.
- Le Constitutionnel, 15 décembre 1881, p. 2.
- Le Clairon, 2 novembre 1883, p. 3.
- Macé, p. 348.
- Archives de Paris, état civil du 1er arrondissement, registre des décès de 1885, acte no 960 (vue 3 sur 13).
- La Justice, 29 novembre 1885, p. 3.
- Archives de Paris, Ă©tat civil du 17e arrondissement, registre des naissances de 1865, acte no 417 (vue 23 sur 31).
- Archives de Paris, état civil du 10e arrondissement, registre des décès de 1926, acte no 4731 (vue 3 sur 20).
- Archives de Paris, Ă©tat civil du 5e arrondissement, registre des mariages de 1885, acte no 341 (vue 7 sur 31).
Voir aussi
Bibliographie
- Gustave Macé, Le Service de la Sûreté, Paris, Charpentier, 1884, p. 348-349 (consultable en ligne sur Gallica).
Liens externes
- Notice biographique sur le site de la Société française d'histoire de la police (consulté le 24 septembre 2022).