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Louis Derbré

Louis Derbré né le à Montenay et mort le à Ernée[1] est un sculpteur français.

Louis Derbré
Louis Derbré dans son atelier.
Naissance
Décès
(Ă  85 ans)
Ernée
Pseudonyme
Debre, Louis
Nationalité
Activité
Ĺ’uvres principales

Biographie

Enfance

Louis Fernand Constant Derbré naît en au lieu-dit la Gandonnière, dans la commune de Montenay (Mayenne). Ses parents, Jean-Marie et Marie, née Cousin, sont cultivateurs. Il fréquente l'école jusqu'à l’âge de 12 ans.

Carrière

Il reste sur l'exploitation familiale jusqu'en 1944, puis se marie l’année suivante avec Antoinette Cabrol. Leur fille Mireille naît en . Il s'engage comme manœuvre dans une maison d'édition artistique où il rencontre des étudiants des Beaux-Arts. Il travaille ensuite dans l'atelier du sculpteur Émile Gilioli, où il découvre l'art du polissage.

Sa première œuvre est le portrait d'un jeune peintre hollandais Werschürr, étudiant des Beaux-Arts qui fréquentait la maison d'édition d'art[2]. Il présente cette première œuvre au jury du prix Fénéon en 1951, le prix lui est remis à Paris dans les locaux de la Sorbonne par le poète Louis Aragon. C'est la première marche de son ascension. les critiques écriront que « Derbré a tout compris des Égyptiens ». En 1953, il reçoit le prix national de l'École des beaux-arts de Paris.

Avec les 10 000 francs issus du prix FĂ©nĂ©on, Louis DerbrĂ© amĂ©nage son premier atelier personnel de sculpture, dans la cour de l'immeuble qu'il habite rue Raymond-Losserand Ă  Paris. Il y accueille de nombreux collectionneurs et personnalitĂ©s de la scène artistique de l'Ă©poque, comme Anthony Quinn, Yul Brynner, les Frères Jacques, les Compagnons de la chanson ou Marcel Amont.

Le musée d'Art moderne de Paris acquiert sa sculpture Le Solitaire en 1954.

Devenu l'assistant du sculpteur Émile Gilioli au début des années 1960, il affirme son art personnel. Il est révélé au grand public lors de l'exposition « Rodin, Maillol, Derbré », organisée en 1962 par la galerie Hervé Odermatt, avenue Matignon à Paris. Lors de cette exposition, dont le catalogue est préfacé par son amie Louise Weiss, Derbré présente La Rencontre et Le Fusillé. Il présente Les Vacances à la biennale d'Anvers et participe à une exposition internationale organisée au musée Rodin à Paris.

Il participe au Salon d'automne, au Salon des indépendants et au Salon de la jeune sculpture.

En 1964, il est à la création de la biennale Formes nouvelles, ainsi qu'au Groupe des Neuf, dirigé par Juliette Darle. Il expose à Montréal en 1967. En 1972, il érige La Terre à Tokyo, place Ikebukuro, dont plusieurs répliques sont visibles dans le Vermont aux États-Unis, dans le quartier de La Défense à Paris, et aussi à la brasserie La Coupole à Paris. Il s'inscrit dans la lignée de maîtres qui plongent leurs racines dans l'Antiquité et qui passent par les grands noms de la sculpture figurative dont François Rude, Auguste Rodin, Aristide Maillol et Alberto Giacometti. Louis Derbré réalise plusieurs œuvres en taille directe en marbre de Carrare. Une exposition est organisée à la galerie Artcurial à Paris pour présenter cette série : L'Effraie, La Gorge, L'Aile, Le Chat, Les Adolescents…

En 1986, il est nommé membre du jury de l'Association Florence Blumenthal pour la pensée et l'art français.

En 1991, Louis Derbré quitte son atelier d'Arcueil pour Ernée, où il préside durant de nombreuses années l'Exposition d'art régionale d'Ernée. Une fonderie d'art est installée dans cette commune, ainsi qu'un lieu de création et d'exposition, l'Espace culturel Louis-Derbré. Il agrémente son jardin de sculptures monumentales, de près de sept hectares, d'un théâtre de plein air, qu'il baptise L'Agora, situé face à un étang. Il y crée notamment un ensemble de six sculptures monumentales en bronze, le Mémorial pour la Paix, pour le parc-cimetière d'Oasa, près d'Hiroshima au Japon[3].

En 1992, la brasserie La Coupole fête ses 70 ans et organise une exposition à cette occasion en présentant les sculptures de Louis Derbré devant la brasserie et à l'intérieur.

Louis Derbré veut rendre l'art accessible à tous et développe l'un des concepts majeurs qui accompagnent sa création : l'art dans la ville. Il répond à de nombreuses commandes qu'il reçoit de la part de communes, en particulier dans le cadre du 1 % artistique pour les établissements publics. C'est à Ernée qu'il concrétise de la façon la plus représentative son projet. Outre l'espace culturel qui porte son nom, il installe L’Épi sur le square des combattants, La Joie sur l'esplanade René-Ballayer, La Maternité place Fernand-Vadis, La Roche esplanade Gérard-Heude et l'espace Agora où figurent, respectivement, La Construction devant le siège de la communauté de communes de l'Ernée, L'Hommage aux Pompiers devant la caserne, Clair de Lune devant l'espace éponyme, Le Baptistère et L'Homme nouveau dans l'église Notre-Dame de L'Assomption, le bas-relief de La Médecine dans le hall de l'hôpital et La Mer pour la corderie Lancelin.

En 2000, Louis Derbré, choisit par le Comité Vendôme, réunit une trentaine d’œuvres monumentales pour une exposition place Vendôme à Paris. Henri Salvador, qui habitait sur la place, rencontre Louis Derbré qui modèle son portrait en public.

Louis Derbré meurt le . Ses obsèques sont célébrées à l'église d'Ernée. Il est inhumé non loin de la maison où il vécut, dans le cimetière de la chapelle Notre-Dame de Charné.

Postérité

Depuis le décès de Louis Derbré, le Fonds de dotation Espace culturel Louis Derbré est doté, à la suite du don fait par Mireille Derbré, d'un ensemble composé du terrain, des bâtiments (atelier et salle d'exposition) et du théâtre l'Agora. Cet ensemble est mis en vente en 2019. Les œuvres sont abritées à la suite d'actes de vandalisme et remises en état par les anciens collaborateurs de Louis Derbré. Selon le souhait de l'artiste, elles doivent profiter au plus grand nombre. Pour répondre à cet objectif, plusieurs projets permettent de répondre à des mises en place successives en différents lieux en France, prêts à accueillir l'œuvre de Louis Derbré.

Ĺ’uvres

De 1951 Ă  1970

  • Portrait, 1951, localisation inconnue. En 1951, Louis DerbrĂ© est primĂ© pour son buste d'un ami, le prix lui est remis par Louis Aragon et est dotĂ© d'une somme de 10 000 francs qui vont lui permettre d'investir dans son premier atelier de sculpture Ă  Paris dans la cour d'un immeuble du 14e arrondissement.
  • Maimaine, 1950, pierre, 33 cm, localisation inconnue. Ce portrait reprĂ©sente Germaine, voisine des parents de Louis DerbrĂ©, Ă  la Mie Fougères, la maison familiale situĂ©e Ă  CharnĂ©. Les modèles de Louis DerbrĂ© sont ceux de l'AcadĂ©mie de la Grande-Chaumière qu'il dĂ©couvre Ă  Paris.
  • L'Aube, 1959, chĂŞne, 195 cm, États-Unis, collection particulière.
  • Saint Ignace de Loyola, 1960, granit, 33 cm, collection particulière.
  • L'Homme nouveau, 1965, rĂ©sine, 200 cm, ErnĂ©e, Ă©glise Notre-Dame de l'Assomption. Louis DerbrĂ© a aussi crĂ©Ă© pour cette Ă©glise un baptistère en cuivre repoussĂ©.
  • La Rencontre, 1965, bronze, 185 cm. Ces deux personnages symbolisent l'instant prĂ©cieux et fugace d'une première rencontre. Laval , parvis de la bibliothèque municipale. Un autre exemplaire est conservĂ© dans une collection particulière.
  • La Fille Ă  l'orange, 1965, bronze, 43 cm. Première version d'une sculpture que Louis DerbrĂ© reprendra plus tard en l'agrandissant jusqu'Ă  300 cm pour les versions les plus grandes, en retravaillant une morphologie plus filiforme, Ă  la manière d'un Giacometti. Cette sculpture est nĂ©e d'un moment oĂą le sculpteur propose une pause Ă  un jeune modèle, rencontrĂ©e par hasard. Celle-ci a commencĂ© par prendre et Ă©plucher une orange : l'attitude plaĂ®t Ă  l'artiste et le modelage a commencĂ©. Un geste tout simple sublimĂ© par la poĂ©sie du sculpteur. Collection particulière.
  • Mireille, 1967, ciment, 35 cm, collection particulière. Mireille, fille de Louis DerbrĂ©.
  • Christ, bronze, 250 cm, Paris, Ă©glise Saint-Sulpice.

De 1971 Ă  1980

La Terre (1972), bronze, 900 cm, Vermont (États-Unis).
  • La Terre, 1972, bronze, 900 cm. Ĺ’uvre commandĂ©e par le groupe Seibu Railway pour orner la place Ikebukuro Ă  Tokyo. Une rĂ©plique en rĂ©sine de l'Ĺ“uvre est Ă©rigĂ©e Ă  Courbevoie sur la place des Reflets dans le quartier de La DĂ©fense, une autre est conservĂ©e Ă  la brasserie La Coupole Ă  Paris et une troisième est conservĂ©e dans le Vermont aux États-Unis.
  • La Vague, 1974, bronze poli, 54 cm, localisation inconnue. Cette Ĺ“uvre est fixĂ©e sur un axe qui la fait tourner sur elle-mĂŞme.
  • La Gorge, 1976, bronze poli, 60 cm , collection particulière.
  • Portrait de Chebel, 1978, rĂ©alisĂ© en hommage au jeune combattant libanais, collection particulière.

De 1981 Ă  1994

  • L'Aile, 1984, marbre, 305 cm , collection particulière.
  • La MĂ©ditation, 1984, marbre, 47 cm , collection particulière.
  • L'ÉtĂ©, 1985, marbre, 58 cm , collection particulière.
  • Le Rhin ou Le Baiser, 1987, mairie de SablĂ©-sur-Sarthe.
  • L'Ă‚me, 1992, bronze, 160 cm , collection particulière.
  • La Visite, 1992, bronze, 230 cm , collection particulière.

De 1995 Ă  2011

  • Le Mythe, 1995, bĂ©ton, 17 m. Première sculpture monumentale implantĂ©e Ă  ErnĂ©e Ă  l'Espace culturel Louis-DerbrĂ©. MarquĂ©e par l'influence de l'art de l'Égypte antique, l'Ĺ“uvre de Louis DerbrĂ© est un message d'espoir et de fraternitĂ© adressĂ© aux hommes des cinq continents.
  • La MaternitĂ©, 1996, bronze, 450 cm. RĂ©pondant Ă  un concours lancĂ© en 1995, DerbrĂ© prĂ©sente un modèle en plâtre de 60 cm qui sera retenu. Le bronze est fondu grâce au financement de diffĂ©rents fabricants de lait infantile et est inaugurĂ© en .
  • MĂ©morial pour la paix au Japon , 1997, bronze. CommandĂ© sur concours par la secte Soka Gakkai, ce groupe de six sculptures monumentales — La Construction, La Joie, L'Avenir, La TolĂ©rance, L'Espoir et Le Courage — s'Ă©lève au sein du parc-cimetière d'Oasa, près d'Hiroshima.
  • La DivinitĂ© ou Le Rayonnement de l'imaginaire. Comme une pure vĂ©ritĂ©, rien n'est vrai dans la dimension de l'Ĺ“uvre, mais la symĂ©trie de ses proportions est Ă©vidente et compose sa grâce. Louis DerbrĂ© a rĂ©alisĂ© plusieurs versions de cette sculpture Ă  diffĂ©rentes Ă©chelles en agrandissant rĂ©gulièrement les proportions. Localisation inconnue.
  • Toulouse-Lautrec. Plusieurs versions existent de cette statue du peintre albigeois : l'une est conservĂ©e Ă  Albi, une autre est installĂ©e devant la gare de la ville de Betton en 2005, et deux autres sont dans des collections particulières dans l'Indre et en Indre-et-Loire.
  • Le Prophète, 2008, bronze, 650 cm, localisation inconnue. D'un poids de près de huit tonnes, la rĂ©alisation du modèle en plâtre dĂ©bute en 2005. La sculpture est exposĂ©e au jardin du Luxembourg Ă  Paris pendant un an lors de la 9e Ă©dition d'ArsĂ©nat, et Ă  Alençon. « Elle dispense une propension Ă  la mĂ©ditation, un regard intĂ©rieur proposĂ© Ă  chacun, sur la portĂ©e de l'acte crĂ©ateur et sa pĂ©rennitĂ©[4]. » Louis DerbrĂ© expliquait : « Cette Ĺ“uvre est la rĂ©alisation d'un rĂŞve d'enfant qui me tient Ă  cĹ“ur depuis plus de 55 ans. Elle est unique au monde, de par sa taille, mais aussi par le sens de son nom, qui traduit un dĂ©sir d'annoncer une ère nouvelle. C'est la vision d'une porte toujours ouverte sur l'infini. Mais cet imaginaire n'empĂŞche pas que le Prophète «repose sur des bases, ses bases, son cou […] Il a fallu tout un cheminement depuis le premier portrait en 1947, en passant par diverses expositions aux quatre coins du monde et l'influence des tendances actuelles de l'art, pour revenir Ă  l'essentiel. Pour moi, seule l'Ă©criture de l'enfant et la fraĂ®cheur de leur imaginaire est bien le renouvellement de l'Ă©ternitĂ© ».
  • La Construction, La Joie, L'Avenir, La TolĂ©rance, L'Espoir et Le Courage (1997, dĂ©tail), rĂ©sine, parc-cimetière d'Oasa.
    La Construction, La Joie, L'Avenir, La Tolérance, L'Espoir et Le Courage (1997, détail), résine, parc-cimetière d'Oasa.
  • MĂ©morial pour la paix (1997), rĂ©sine, parc-cimetière d'Oasa.
    Mémorial pour la paix (1997), résine, parc-cimetière d'Oasa.

Publication

  • De terre et de bronze, photographies de Philippe Schaff, Shirine Éditions, 1998, 271 p. (ISBN 978-2913267015).

RĂ©compenses

Distinctions

Louis Derbré est nommé officier de l'ordre des Arts et des Lettres, en 1986, chevalier de l'ordre national du Mérite, en 1992, chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur, en 1998[5].

Notes et références

  1. Alan Nagard, « Louis Derbré. Une vie entière consacrée à son art », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  2. « Louis Derbré, sculpteur autodidacte », sur Laval53000 (consulté le ).
  3. Marie Christine Malsoute, « Rencontre avec Louis Derbré », Brive.mag,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. La Gazette parisienne, .
  5. https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000388295?init=true&page=1&query=Louis+Derbré&searchField=ALL&tab_selection=all

Annexes

Bibliographie

Émission de radio

Liens externes

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