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Louis-Auguste Jouvenel des Ursins d'Harville

Louis Auguste Jouvenel (ou Juvénal) des Ursins, comte d'Harville, né le à Paris, mort le à Lizy-sur-Ourcq Seine-et-Marne, est un général et homme politique français.

Biographie

Il est le fils de Claude-Constant Jouvenel des Ursins d'Harville (1723-1794), marquis de Trainel, et de Marie-Antoinette Goyon de Matignon (1725-1770 ; fille de Thomas Goyon de Matignon, 1684-1766). Il épouse le au château de la Trousse[1], Marie-Henriette-Augustine-Renée d'Alpozzo de La Trousse (1748-, Lizy-sur-Ourcq).

Il entre très jeune dans la gendarmerie où il conquiert tous ses grades : il est nommé premier lieutenant des gendarmes d'Artois, avec rang de colonel, en 1783. Il devient successivement brigadier de cavalerie le et maréchal-de-camp le , à la veille de la Révolution française dont il se montre partisan.

En 1791, il fait parvenir à l'Assemblée son serment de fidélité.

Fait lieutenant-général le , il est envoyé à l'armée du Nord où il se distingue particulièrement à la bataille de Jemappes. Lors de la conquête de la Belgique, il commande l'avant-garde de l'armée française et prend part à la prise de Bruxelles les 6 et , témoignant en ces circonstances de beaucoup de perspicacité et de décision.

Après la défection de Dumouriez, il devient suspect et est arrêté à la demande de Laurent Lecointre. Le il est traduit devant le tribunal révolutionnaire, accusé d'avoir participé à la défection du général en chef. Renvoyé devant le Comité de salut public, le comte d'Harville est accusé par Pierre-François-Joseph Robert, puis défendu par Guillemardet et Camille Desmoulins, qui obtiennent sa liberté.

On le réintègre immédiatement dans son grade à l'armée de Sambre-et-Meuse. Il commande la cavalerie sur le Main en 1795. Il est nommé en 1798 inspecteur général de la cavalerie, puis commandant d'une division de dragons et de grosse cavalerie de l'armée de réserve à Dijon en 1800.

Appelé au Sénat conservateur le , le comte d'Harville est chargé, en l'an XI et en l'an XII, de présider le collège électoral du département de Seine-et-Marne.

Le Sacre de Napoléon, par Jacques-Louis David, sur lequel est représenté le comte d'Harville.

Chevalier de la Légion d'honneur le , il reçoit le titre de grand officier de l'Ordre le , et est décoré du grand-aigle le , pourvu de la sénatorerie de Turin, par disposition consulaire du .

Devenu chevalier d'honneur (premier écuyer) de l'Impératrice Joséphine lors de la formation de sa maison le , il l'accompagne dans ses différents voyages à Aix-la-Chapelle, en Italie et à Munich. Il a, dans cette dernière ville, au mois de , signé le contrat de mariage du prince Eugène de Beauharnais.

Lors de la première Restauration, il applaudit au retour des Bourbons : Louis XVIII le fait pair de France le : mais le comte d'Harville ne siège pas longtemps dans la « chambre héréditaire » :

« Abreuvé d'amertume et de dégoûts, en butte aux poursuites de créanciers inexorables, qui firent saisir ses meubles, vendre ses propriétés, et qui l'auraient fait incarcérer, sans l'inviolabilité attachée à la pairie, le comte d'Harville termina sa carrière vers la fin de 1815, avec la réputation d'un homme plein d'honneur, de franchise et de générosité. »

— Espinasse Ce lien renvoie vers une page d'homonymie, Fastes de la Légion d'honneur

Certains dictionnaires de personnalités le disent mort le à Harville, miné par des revers de fortune et des chagrins domestiques. Si la date est exacte, ce n'est pas à Harville qu'il est mort, mais à Lizy-sur-Ourcq, chez son épouse, qui l'a fait inhumer au cimetière de Doue[2] - [3], son ancienne seigneurie, où l'on peut toujours voir sa tombe aujourd'hui. Sa sépulture a d'ailleurs été dégradée en [4].

Il fut le dernier représentant mâle de sa maison, n'ayant pas eu de postérité de son épouse[5].

États de service

  • Sous-lieutenant aux carabiniers () ;
  • Capitaine au rĂ©giment de Champagne-Cavalerie () ;
  • Guidon des gendarmes d'OrlĂ©ans () puis des gendarmes Ă©cossais () ;
  • Premier lieutenant des gendarmes anglais () puis des gendarmes Ă©cossais () ;
  • Brigadier de cavalerie () ;
  • Capitaine-lieutenant des gendarmes de la Reine () ;
  • Major de la gendarmerie () ;
  • MarĂ©chal de camp () ;
  • Lieutenant gĂ©nĂ©ral () ;
  • AffectĂ© Ă  l'armĂ©e du Nord ( - ) ;
  • Commandant Ă  Valenciennes ( - ) ;
  • AffectĂ© Ă  l'armĂ©e du Centre ( - ) ;
  • AffectĂ© Ă  l'armĂ©e du Nord ( - ) ;
  • Suspendu ( - ) ;
    • En prison ( - 1794) ;
    • Non compris dans l'organisation () ;
  • AffectĂ© Ă  l'armĂ©e du Nord ( - ) ;
  • Commandant de la 5e division de l'armĂ©e du Nord ( - ) ;
  • Commandant de la cavalerie de l'armĂ©e de Sambre-et-Meuse ( (effectif le ) - ) ;
  • Commandant de la 2e division de l'armĂ©e du Nord ( - ) ;
  • Inspecteur gĂ©nĂ©ral de la cavalerie des armĂ©es du Nord et de Sambre-et-Meuse ( - ) ;
  • Inspecteur gĂ©nĂ©ral de la cavalerie ( - ) ;
  • Inspecteur gĂ©nĂ©ral de la cavalerie de l'aile gauche de l'armĂ©e du Rhin ( - ) ;
  • Inspecteur gĂ©nĂ©ral de la cavalerie de l'armĂ©e de rĂ©serve ( - ) ;
  • Commandant d'une division de dragons et de grosse cavalerie de l'armĂ©e de rĂ©serve ( - ) ;
  • Admis en retraite () ;
  • Chevalier d'honneur (premier Ă©cuyer) de l'impĂ©ratrice JosĂ©phine () ;
  • Gouverneur des Tuileries et du Louvre (1808).

Titres

Distinctions

Drapeau du Royaume de Wurtemberg Royaume de Wurtemberg

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes de la famille d'Harville des Ursins de Trainel

De gueules, à la croix d'argent chargée de cinq coquilles de sable, dont celle du milieu est cachée (qui est Harville) ; sur le centre de la croix, un écusson bandé d'argent et de gueules ; au chef d'argent, chargé d'une rose de gueules, soutenue d'une divise d'or, chargée d'une bisse (anguille) d'azur, ondée et posée en fasce (qui est Jouvenel des Ursins)[8] - [9] - [10].

Armes du comte Juvénal Harville et de l'Empire

De gueules, à la croix d'argent chargée de cinq coquilles de sable, une trois et une (qui est Harville) ; quartier des comtes-sénateurs.[11]

Armes du comte d'Harville, pair de France

De gueules, à la croix d'argent chargée de cinq coquilles de sable.[12]

Annexes

Bibliographie

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Notes et références

  1. Aujourd'hui en Seine-et-Marne
  2. « Louis Auguste Jouvenel de Harville des Ursins », sur roglo.eu (consulté le )
  3. « Sépultures communales individuelles de militaires de toutes époques et de morts pour la France », (hors nécropoles nationales, cimetières et carrés militaires), sur seynaeve.pagesperso-orange.fr (consulté le )
  4. « Doue. La tombe d'un général profanée. », sur La République de Seine et Marne, (consulté le )
  5. Révérend (vicomte Albert), Armorial du Premier Empire (1895), 2-297, et Titres, anoblissements et Pairies de la Restauration, 3-301 (avec généalogie depuis son grand-père).
  6. « Cote LH/770/6 », base Léonore, ministère français de la Culture
  7. Almanach impérial de 1810.
  8. « FranceGenWeb-Héraldique », Harville des Ursins (de), sur www.francegenweb.org (consulté le )
  9. Source
  10. « L'armorial des As », Blason de la famille de Harville des Ursins de Trainel, sur dechav.free.fr (consulté le )
  11. « BB/29/974 page 75. », Titre de comte accordé à Louis, Auguste, Juvénal Harville. Bayonne ()., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le )
  12. Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. 7, (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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