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Loire Princesse

Le Loire Princesse est un navire de croisière fluviale à roues à aubes français, construit en 2014 par STX France et Neopolia pour la société CroisiEurope, destiné à effectuer des croisières sur la Loire.

Loire Princesse
Le Loire Princesse devant la base sous-marine de Saint-Nazaire
Le Loire Princesse Ă  Saint-Nazaire

Type Navire de croisière
Fonction croisière fluviale
Histoire
Commanditaire CroisiEurope
Architecte Stirling Design International
Constructeur STX France / Neopolia
Chantier naval Chantiers de l'Atlantique
Fabrication Acier (coque), aluminium.
Quille posée Mai 2014
Lancement
Mise en service
Statut En service
Équipage
Équipage 26
Caractéristiques techniques
Longueur 88,8 m
MaĂ®tre-bau 15,3 m
Tirant d'eau 0,8 m
Tirant d'air 7,50 m (rĂ©ductible Ă  5,30 m)
Propulsion 2x Diesel Volvo de 600 ch, roues Ă  aubes. 2x Diesel Volvo de 500 ch, hydrojet.
Vitesse 15 kilomètres par heure (8,1 kt)
Caractéristiques commerciales
Cabines 48
Passagers 96
Carrière
Pavillon Pavillon national français France
Port d'attache Nantes
Indicatif FM6242
ENI 01840389

Historique

Conception

Le Loire Princesse, destinĂ© Ă  la navigation sur la Loire entre Saint-Nazaire et Angers, est commandĂ© par son futur armateur CroisiEurope au groupement de PME ligĂ©riennes Neopolia. Conçu par le cabinet d’architecture navale nantais Stirling Design International, il est prĂ©vu pour pouvoir s’adapter aux conditions particulières de navigation sur ce fleuve, oĂą la profondeur peut ĂŞtre très faible. Des Ă©tudes prĂ©alables sont rĂ©alisĂ©es en lien avec les Voies navigables de France, notamment sur la pĂ©riode d’étiage (en Ă©tĂ©, oĂą la demande touristique sera la plus forte), et sur la hauteur des diffĂ©rents ponts, afin de dĂ©terminer les caractĂ©ristiques du navire. Elles aboutissent Ă  la conception d’un bateau au très faible tirant d'eau de 80 cm, Ă  la coque en acier et aux superstructures en aluminium, d’un tirant d'air de 7,5 m, pouvant ĂŞtre rĂ©duit Ă  5,3 m en rabattant la cheminĂ©e, les mâts et les zones bâchĂ©es, et dotĂ© d’une particularitĂ© : la propulsion par roues Ă  aubes. Cette technique, rare depuis la gĂ©nĂ©ralisation de l’hĂ©lice, est jugĂ©e plus adaptĂ©e Ă  la faible profondeur, et notamment au risque de talonnage sur un banc de sable. La conception des deux roues latĂ©rales nĂ©cessite une Ă©tude particulière pour pallier le faible rendement de ce type de propulseur, et s’inspire Ă©galement des travaux menĂ©s sur le Vevey[1].

Construction

La construction du Loire Princesse est effectuée sous forme de blocs séparés par l’entreprise nantaise Mécasoud, qui sont ensuite assemblés par STX France dans la forme B des chantiers de l'Atlantique de Saint-Nazaire, où se trouve au même moment le porte-hélicoptères de classe Mistral Sebastopol. La mise sur cale, constituée par l’assemblage des deux blocs principaux de la coque, a lieu le . La motorisation est installée le même mois, puis les superstructures en aluminium et les roues à aubes sont ajoutées en octobre[2].

La mise à l’eau est effectuée le à 1 h, en même temps que celle du Sebastopol, sans qu’aucune communication préalable n’ait été faite, à cause de l’affaire des Mistral alors en cours[3]. La construction se poursuit ensuite à flot, marquée notamment par la mise sous tension de l’installation électrique le , permettant de démarrer les premiers essais à quai[4]. Les premiers essais des moteurs et tests de stabilité ont lieu le [5]. Les essais de navigation, effectués jusqu’à la fin mars, emmènent le bateau de Saint-Nazaire à Nantes puis Ancenis, où ils permettent de tester l’accostage et l’amarrage sur les nouveaux pontons spécialement construits pour accueillir le bateau[6].

Le Loire Princesse est baptisé le , en présence de la famille Schmitter, propriétaire de l’armateur CroisiEurope, de représentants des entreprises du groupement Neopolia, ayant assuré la construction du bateau, et de plusieurs élus locaux, dont Charlotte Britz, bourgmestre de Sarrebruck, l’une des deux villes marraines, et Johanna Rolland, maire de Nantes, l’autre ville marraine[7].

Exploitation

Le Loire princesse amarré lors d’une escale à Ancenis.

Le Loire Princesse est exploitĂ© au dĂ©part de Nantes, d'oĂą il part pour des croisières d’une longueur de 290 km sur six ou huit jours, l’emmenant d’abord vers l’aval et l’embouchure du fleuve Ă  Saint-Nazaire, puis vers l’amont, avec escale Ă  Ancenis, jusqu’à Bouchemaine, Ă  l’entrĂ©e d’Angers, oĂą l’escale dure, selon le format de la croisière, une ou trois nuits. Il s’agit du premier bateau assurant une navigation commerciale sur la Loire depuis un siècle et l’arrĂŞt de celle-ci Ă  lors de la Première Guerre mondiale[8].

Toutefois, la première annĂ©e d’exploitation se solde par plusieurs incidents. Ă€ plusieurs reprises, le bateau doit s’arrĂŞter de remonter la Loire au niveau de Saint-Florent-le-Vieil, oĂą il ne parvient pas Ă  contrer le fort courant. Le , le bateau s’échoue ; mais alors que l’armateur a dĂ©pĂŞchĂ© un pousseur pour l’aider, celui-ci fait naufrage[9]. Le , il doit Ă©galement renoncer Ă  effectuer la totalitĂ© du trajet prĂ©vu, s’étant encore Ă©chouĂ© Ă  BĂ©huard[10] - [11] - [12]. Ces incidents suscitent des moqueries de la presse locale, Ouest-France s’interrogeant : « Le Loire Princesse est-il vraiment fait pour la Loire ? »[13]. Pour pallier les problèmes dus aux variations de vitesse des courants, les roues Ă  aubes et leurs capots sont modifiĂ©s afin de mieux limiter les pertes de rendement ; les nouvelles pièces, rĂ©alisĂ©es par Mecasoud, sont installĂ©es entre deux croisières, les 3 et [14]. MalgrĂ© ces incidents, liĂ©s Ă  l’hydrologie exceptionnelle de l’annĂ©e 2015, annĂ©e de sĂ©cheresse, aucune croisière n’a Ă©tĂ© annulĂ©e, mais certaines sont raccourcies. Pour les complĂ©ter, des autocars sont utilisĂ©s pour complĂ©ter les trajets et atteindre par la route les châteaux de la Loire en amont de Saumur. MalgrĂ© tout, avec plus de 3 200 passagers transportĂ©s, le taux de remplissage du navire a atteint les 84 %[15]. Près de la moitiĂ© des passagers Ă©taient de nationalitĂ© autre que française et, malgrĂ© les incidents, les croisières prĂ©vues pour 2016 Ă©taient complètes Ă  la fin de la saison 2015[16].

Si aucun incident ne vient ternir la saison 2016, l’étiage bas de la Loire en 2017 provoque de nouveaux incidents, conduisant Ă  une limitation de la navigation Ă  Ancenis de la croisière du 12 au [17]. Dans la nuit du , le bateau talonne un Ă©pi puis s’échoue Ă  Saint-Florent-le-Vieil, Ă  cause du bas niveau du fleuve, mais peut repartir dès le matin[18]. Avec un taux de remplissage de 84 % et 3 800 passagers annuels, dont une majoritĂ© d’étrangers, et bien qu’il reconnaisse que le manque d’eau peut conduire Ă  des difficultĂ©s ponctuelles, l’armateur s’estime satisfait[19].

Le , le Loire Princesse casse le mat supportant son radar en tentant de passer sous le pont Général-Audibert de Nantes, le niveau du fleuve étant élevé à la suite des grandes marées[20].

Caractéristiques

Le Loire Princesse correspond aux dimensions habituelles des bateaux de croisière fluviale du dĂ©but du XXIe siècle, Ă©tant d’une longueur de 90 m pour un maĂ®tre-bau de 15,3 m. Ses particularitĂ©s rĂ©sident dans son tirant d'eau particulièrement faible de 80 cm, rendu nĂ©cessaire par la faible profondeur de la Loire, et dans sa propulsion par roues Ă  aubes. Les deux roues latĂ©rales de 4,5 m de diamètre sont rĂ©alisĂ©es en aluminium, et ont nĂ©cessitĂ© des Ă©tudes particulières pour pallier le faible rendement inhĂ©rent Ă  ce type de propulsion. Pour cette mĂŞme raison, et Ă©galement afin de limiter les nuisances sonores, ces roues sont entraĂ®nĂ©es directement par deux moteurs Diesel Volvo de 600 ch, sans utilisation de moteur hydraulique hydrostatique intermĂ©diaire. Pour aider aux manĹ“uvres, les roues Ă  aubes peuvent ĂŞtre appuyĂ©es par deux pump-jets orientables Ă  360°, situĂ©s Ă  la proue et Ă  la poupe[1] - [7].

Les 96 passagers sont accueillis dans 48 cabines, toutes Ă©quipĂ©es d’une salle de bains et disposant d’une vue sur l’extĂ©rieur. Trente cabines, situĂ©es sur le pont supĂ©rieur, sont munies de balcons et de baies vitrĂ©es, l’une d’entre elles Ă©tant accessible aux personnes Ă  mobilitĂ© rĂ©duite. Les dix-huit autres sont situĂ©es au niveau infĂ©rieur, sur le pont principal. Le bateau comporte Ă©galement un salon-bar, ainsi qu’un restaurant. L’équipage est constituĂ© de 26 personnes[21] - [22].

La vitesse d’exploitation est de 15 km/h lors en descendant la Loire, mais n’excède pas 10 km/h lors de sa remontée[8].

Notes et références

  1. Vincent Groizeleau, « Le futur Loire Princesse », sur Mer et Marine, (consulté le )
  2. Vincent Groizeleau, « Saint-Nazaire : Le Loire Princesse mis sur cale », sur Mer et Marine, (consulté le )
  3. « Le BPC russe "Sébastopol" mis à flot à Saint-Nazaire en catimini », Le Marin,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Vincent Groizeleau, « Loire Princesse : Les travaux avancent », sur Mer et Marine, (consulté le )
  5. « CroisiEurope : premiers tests pour le « Loire Princesse » », Le Marin,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Vincent Groizeleau, « Le Loire Princesse en essais », sur Mer et Marine, (consulté le )
  7. Caroline Britz, « Le Loire Princesse baptisé à Nantes », sur Mer et Marine, (consulté le )
  8. Annie Barbaccia, « La Loire en croisière, une première », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Insolite. Un bateau aide le Loire Princesse enlisé... et coule ! », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Insolite. Le Loire princesse à nouveau enlisé à Behuard », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Bloqué à hauteur de l'île Béhuard. Le Loire Princesse fait l'attraction », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « Ce qui devait arriver au Loire Princesse », sur Association La Sauvegarde de la Loire Angevine (consulté le )
  13. Marianne Deumié, « Le Loire Princesse, ce bateau qui peine en Loire », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « De nouvelles roues à aubes pour le « Loire Princesse » », Le Marin,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Vincent Groizeleau, « Loire Princesse : Une première saison complexe mais satisfaisante », sur Mer et Marine, (consulté le )
  16. Julie Urbach, « «Loire Princesse»: Malgré des ratés, le bateau-hôtel qui navigue sur la Loire complet pour 2016 », 20 Minutes,‎ (lire en ligne)
  17. Édith Geslin, « La croisière de Marie-Line s'est arrêtée à Ancenis », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  18. Marion Fersing, France Bleu Loire Océan, « Le Loire Princesse coincé toute une nuit à Saint-Florent-le-Vieil », sur https://www.francebleu.fr, (consulté le )
  19. Michel Godin, « Tourisme fluvial. CroisiEurope embarque 3800 passagers par an sur la Loire », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  20. « À Nantes, le Loire Princesse ne passe pas sous le pont... », sur BigCityLife, (consulté le )
  21. Julie Urbach, « Nantes: On a visité le «Loire Princesse», le bateau-hôtel prêt à naviguer sur la Loire », 20 Minutes,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. Site CroisiEurope.

Voir aussi

Bibliographie

  • Natasha PĂ©not, Embarquez ! : 30 croisières spectaculaires en France et autour du monde, Vanves, Hachette Tourisme, coll. « Guides bleus », , 256 p. (ISBN 978-2-01-703232-8, EAN 9782017032328)

Articles connexes

Liens externes

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