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Loire 46

Le Loire 46 était un avion de chasse français de l'entre-deux-guerres. Appareil de transition, il ne fit qu'une courte carriÚre dans l'Armée de l'Air. Il fut utilisé par l'aviation républicaine espagnole au début de la Guerre d'Espagne.

Loire 46
Vue de l'avion.
Vue de l'avion.

Constructeur Loire Aviation
RĂŽle Avion de chasse
Premier vol
Mise en service
Date de retrait
Nombre construits 61
Équipage
1 pilote
Motorisation
Moteur Gnome et RhĂŽne 14Kfs
Nombre 1
Type 14 cylindres en Ă©toile refroidi par air
Puissance unitaire 930 ch
Dimensions
Envergure 11,80 m
Longueur 7,88 m
Hauteur 4,18 m
Surface alaire 19,50 m2
Masses
À vide 1 450 kg
Maximale 1 985 kg
Performances
Vitesse maximale 370 km/h (Ă  4 000 m)
Plafond utile : 4 000 m
maximum : 10 500 m
Rayon d'action 750 km
Rapport poids/puissance 2,13 kg/ch
Armement
Interne 4 mitrailleuses MAC 34 de 7,5 mm (300 coups chacune)

Le programme des chasseurs monoplaces de 1930

Le programme des chasseurs monoplaces de 1928 n’ayant pas donnĂ© satisfaction, il fut rĂ©actualisĂ© en 1930. Cette nouvelle Ă©dition donna naissance Ă  10 prototypes : Bernard 260, BlĂ©riot-SPAD S.510, Dewoitine D.500, Gourdou-Leseurre GL-482, Lorraine-Hanriot-Biche, Morane-Saulnier MS.325 (en), Mureaux 170, Nieuport 122, Wibault 313 (en) et Loire 43. En fait Loire Aviation avait proposĂ© dĂšs 1929 au STAĂ© un chasseur lĂ©ger pouvant recevoir diffĂ©rents moteurs[1]: Gnome et RhĂŽne Titan II de 300 ch (Loire 40), Hispano-Suiza 12Mc de 500 ch (Loire 41) ou Gnome et RhĂŽne 9 Abs Jupiter II de 420 ch (Loire 42). Le Loire 43 constituait simplement une Ă©volution des prĂ©cĂ©dents, Ă©quipĂ© comme tous ses concurrents du moteur imposĂ© par le programme, un groupe 12 cylindres en ligne refroidi Ă  eau et compressĂ© Hispano-Suiza 12 Xbrs de 660 ch. Si le Dewoitine D.500 remporta largement la compĂ©tition, la dĂ©fiance envers les monoplans incita le MinistĂšre de l'Air Ă  passer Ă©galement commande du S.510. AprĂšs quatre annĂ©es de mise au point, le monoplace Loire fit Ă©galement l’objet d’une petite commande de sĂ©rie.

Loire 43

Monoplan Ă  aile haute de construction entiĂšrement mĂ©tallique Ă  revĂȘtement travaillant et train d'atterrissage classique fixe, cet appareil se caractĂ©risait par une aile rectangulaire Ă  saumons arrondis venant s’appuyer sur la partie supĂ©rieure du fuselage entre le cockpit et le moteur et recevant 2 mitrailleuses Darne de 7,5 mm. Le prototype dĂ©colla pour la premiĂšre fois de la plage de La Baule le [2]. Le , alors que les essais officiels n’ont pas commencĂ©, l’appareil part en vrille Ă  9 000 m et s’écrase, tuant le pilote qui semble avoir perdu connaissance en raison de l’altitude atteinte.

Loire 45

Au moment oĂč le Loire 43 Ă©tait dĂ©truit accidentellement s’achevait Ă  Saint-Nazaire la construction d’un second prototype, Ă©quipĂ© Ă  titre comparatif d’un moteur 14 cylindres en double Ă©toile Gnome et RhĂŽne 14 Kds de 740 ch. À l’exception du moteur, il ne se distinguait de son prĂ©dĂ©cesseur que par des mats plus Ă©pais soutenant l’atterrisseur et le porte Ă  faux de l’aile. Cet appareil, qui prit l’air le [2], remplaça donc le Loire 43 pour les essais officiels, qui se dĂ©roulĂšrent en juin Ă  Villacoublay. Si ce monoplace armĂ© de 2 canons Oerlikon de 20 mm de voilure atteignait 370 km/h, il souffrait aussi d’un rĂ©el manque de visibilitĂ© pour le pilote que l’on tenta vainement d’amĂ©liorer en modifiant Ă  plusieurs reprises l’emplanture de l’aile. RemotorisĂ© avec un Gnome-RhĂŽne 14 Kcs de 880 ch en aoĂ»t 1934 puis dotĂ© d’une dĂ©rive agrandie en octobre, cet appareil reçut finalement un Gnome-RhĂŽne 14 Kfs de 900 ch[1] avec lequel il prit l’air le et terminera sa carriĂšre comme avion d’essais de parachutes sous l'appellation Loire 45 LP1. Cet appareil traversa la Seconde Guerre mondiale et volait encore au dĂ©but des annĂ©es 1950 avec une curieuse immatriculation civile (F-AKHP) et une livrĂ©e militaire[3].

Loire 46

Le dĂ©collait de l’aĂ©rodrome de La Baule-Escoublac[2] un nouveau prototype, toujours Ă©quipĂ© d’un moteur Gnome et RhĂŽne 14 Kcs. Cet appareil n’avait en fait qu’une vague ressemblance avec les deux prĂ©cĂ©dents. Pour amĂ©liorer le champ de vision du pilote une nouvelle voilure a Ă©tĂ© dessinĂ©e, affectĂ©e d’un bord d’attaque brisĂ© prĂ©sentant une flĂšche dans sa partie externe alors que le bord de fuite prĂ©sentait une forme semi elliptique. L’épaulement sur le fuselage Ă©tait aussi relevĂ©, lui donnant vĂ©ritablement une forme dite aile de mouette. Le fuselage Ă©tait partiellement redessinĂ©, les surfaces d’empennage agrandies. En le prototype retourna en usine pour recevoir un moteur Gnome et RhĂŽne 14 Kfs de 930 ch[1] et deux canons de 20 mm de voilure. L’appareil Ă©tait maniable et grimpait allĂšgrement, justifiant la commande en mai d’une prĂ©sĂ©rie de 5 appareils et de 40 exemplaires de sĂ©rie. En fin d’annĂ©e la commande fut portĂ©e Ă  60 exemplaires (immatriculĂ©s N-088 Ă  N-178), payĂ©s 328 500 francs piĂšce sans moteur ni Ă©quipements[2]. Les appareils de sĂ©rie devaient recevoir un Ă©quipement radio (Thomson-Ducretet Th.53), une nouveautĂ© pour l’ArmĂ©e de l'Air, et 4 mitrailleuses MAC-34 de 7,5 mm en voilure (300 coups par arme).

C’est en , avec plusieurs mois de retard, que le premier appareil de sĂ©rie prit l’air Ă  Villacoublay, la production Ă©tant assurĂ©e par l’usine Nieuport d’Issy-les-Moulineaux Ă  la suite de la fusion de Loire Aviation et de Nieuport le . Les livraisons commencĂšrent en aoĂ»t[1], mais six exemplaires (matricules N-088 Ă  N-093) furent prĂ©levĂ©s en , dĂ©sarmĂ©s Ă  Villacoublay et convoyĂ©s via Toulouse-Francazal jusqu’à Barcelone pour livraison Ă  la RĂ©publique Espagnole[4]. L’ArmĂ©e de l’air ne reçut donc que 22 Loire 46 en 1936, le solde suivant entre janvier et .

En service

  • Drapeau de la France France : DestinĂ© Ă  remplacer les Nieuport-Delage NiD.629 de la 6e Escadre de Chasse, les Loire 46 arrivĂšrent donc en escadrilles Ă  la mi-. La prise en main ne posa pas de problĂšmes majeurs aux pilotes, mĂȘme si le monoplan dĂ©crochait facilement et si le train d’atterrissage se rĂ©vĂ©la fragile. Le moteur posait plus de problĂšmes : Il avait une forte consommation, dĂ©marrait trĂšs mal Ă  froid et surtout vibrait beaucoup, ce qui rendait parfois la circulation d’essence difficile. Il fallut changer les rĂ©servoirs et le circuit d’alimentation[2]. C’était par contre un monoplace qui grimpait facilement au-delĂ  de 9 000 m (Un rĂ©chauffage par air chaud du poste de pilotage est installĂ©), mais c’était aussi le premier chasseur français Ă©quipĂ© d’une radio et d’un Ă©quipement de vol de nuit. Si ses performances Ă©taient dĂ©jĂ  dĂ©passĂ©es, c’était donc un avion moderne.

Le Loire 46 ne fit qu’une courte carriĂšre en premiĂšre ligne, la 6e Escadre Ă©tant rĂ©Ă©quipĂ©e de Morane-Saulnier MS.406 entre et [2]. 4 exemplaires furent alors conservĂ©s par l’École de Tir de Cazaux, les autres stockĂ©s, puis transfĂ©rĂ©s en aux centres d’instruction. En 1940 ils servaient pour l’instruction au tir des pilotes polonais.

  • Espagne : Cinq Loire 46 non armĂ©s arrivĂšrent en vol Ă  Barcelone entre les 3 et , le no 3 (N-090) ayant Ă©tĂ© accidentĂ© Ă  l’atterrissage Ă  Toulouse[5]. AprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă©quipĂ©s de deux mitrailleuses Vickers de 7,7 mm et numĂ©rotĂ©s 2 Ă  6, ils furent affectĂ©s au groupe de chasse international stationnĂ© Ă  Getafe et assurant la dĂ©fense de Madrid, oĂč ils allĂšrent se retrouver opposĂ©s aux Fiat CR.32 italiens fraichement arrivĂ©s sur place. Le no 6 fut attribuĂ© Ă  l’escadrille Espana d’AndrĂ© Malraux, les autres mis Ă  la disposition des pilotes disponibles en fonction des besoins. Le premier engagement a lieu le dans le secteur de TolĂšde. Victime de pannes de moteur, deux appareils furent perdus, dont un, posĂ© en campagne prĂšs de la ligne de front, fut dĂ©truit par l’artillerie nationaliste[5]. Le Locatelli, pilote italien engagĂ© dans l’Escadrille Internationale abattit au-dessus de TolĂšde le premier Ju 53/3m victime de la chasse rĂ©publicaine[6]. Le les appareils rĂ©publicains qui tentent de ralentir une colonne s’apprĂȘtant Ă  investir le village de Mojeron, prĂšs de Madrid, furent surpris par des CR.32 et Garcia Morato abattit prĂšs lIllesca un Loire 46 pilotĂ© par un yougoslave, Giuseppe Krizal. Le le pilote italien Brunetto di Montegnacco, qui avait revendiquĂ© la destruction du Loire dĂ©truit par l’artillerie, fut crĂ©ditĂ© d’une seconde victoire dans le secteur de Bargas[7]. En rĂ©alitĂ©, bien que son rĂ©servoir ait Ă©tĂ© atteint, le pilote britannique du Loire parvient Ă  rejoindre sa base et fit un cheval de bois Ă  l’atterrissage[8]. Remis en Ă©tat, cet appareil fut finalement abattu le au-dessus de Getafe. Enfin le Loire no 6, endommagĂ© par un bombardement fin octobre, fut envoyĂ© aprĂšs rĂ©paration en Andalousie, oĂč l'on en perd la trace. Un des Loire 46 fut utilisĂ© avec succĂšs par le pilote de chasse de l'Ă©chelon prĂ©curseur soviĂ©tique arrivĂ© mi-septembre en Espagne, Anton Kovalevski. Avant l'arrivĂ©e des I-15 il effectua plusieurs dizaines de sorties devant Madrid et abattit selon certaines sources 3 avions italiens sur cet engin, sur un total de 5 victoires, ce qui milite en faveur des qualitĂ©s de l'avion français. Ce dernier, bĂ©nĂ©ficiant Ă  la fois d'une charge alaire modĂ©rĂ©e couplĂ©e Ă  une forte puissance spĂ©cifique ainsi que des avantages aĂ©rodynamiques liĂ©es Ă  sa formule de monoplan, avait contrairement Ă  certaines spĂ©culations, toutes les raisons valables de se monter supĂ©rieur au Fiat CR.32 italien.

Références

Notes

  1. Green/Swanborough
  2. Prudhomme
  3. Jacques Moulin p. 13
  4. C. Shores p. 7
  5. José Fernandez p. 18
  6. C. Shores p. 9
  7. Alas Rojas sobre Espana p. 16
  8. José Fernandez p. 19

Bibliographie

  • (fr) Jacques Moulin (avec JosĂ© Fernandez), Loire 43, 45 & 46. Avia Éditions (2004). (ISBN 2-915030-07-3)
  • William Green, Le grand livre des chasseurs : l'encyclopĂ©die illustrĂ©e de tous les avions de chasse et tous les dĂ©tails de leur fabrication, Paris, CELIV, (ISBN 978-2-86535-302-6).
  • (fr) Arnaud Prudhomme, Les Ailes françaises 1939-1945 vol 1 p. 94. Éditions TMA, Paris.
  • (es) Miguel Sanchis, Alas rojas sobre Espana, Madrid, Publicaciones Espanolas, (lire en ligne).
  • (en) Christopher Shores, Spanish Civil War air forces, Londres, Osprey Publishing, , 48 p. (ISBN 978-0-85045-135-1).
  • (en) Alfredo Logoluso et Richard Caruana (Illustrations), Fiat CR.32 aces of the Spanish Civil War, Oxford Long Island City, NY, Osprey Pub, coll. « Aircraft of the Aces », , 96 p. (ISBN 978-1-84603-983-6).
  • (ru) ĐĐœĐŽŃ€Đ”Đč ĐšŃ€ŃƒĐŒĐșач. Đ˜ŃŃ‚Ń€Đ”Đ±ĐžŃ‚Đ”Đ»ŃŒ Loire Lo.46
  • Fana 1971 : anonyme, Les chasseurs Loire 40/46, (1), Le Fanatique de l'aviation, no 27, , p. 2
  • Fana 1971 : anonyme, Les chasseurs Loire 40/46, (2), Le Fanatique de l'aviation, no 28, , p. 2
  • Lecarme 1972 : Jacques Lecarme, j'ai pilotĂ© le Loire 45, Le Fanatique de l'aviation, no 30, , p. 8
  • BĂ©nichou et Ducrey 1997 : Michel BĂ©nichou et Thibaud Ducrey, Toulouse, , Le Fanatique de l'aviation, no 327, , p. 56
  • Facon 2007 : Patrick Facon, Le Front populaire recule, La guerre d'Espagne, en 1936, Le Fanatique de l'aviation, no 446, , p. 42

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