AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Loi log-normale

En théorie des probabilités et statistique, une variable aléatoire X est dite suivre une loi log-normale de paramÚtres et si la variable suit une loi normale d'espérance et de variance .

Loi Log-normale
Image illustrative de l’article Loi log-normale
Densité de probabilité
Ό=0

Image illustrative de l’article Loi log-normale
Fonction de répartition
Ό=0

ParamĂštres
Support
Densité de probabilité
Fonction de répartition
Espérance
MĂ©diane
Mode
Variance
Asymétrie
Kurtosis normalisé
Entropie

Cette loi est parfois appelée loi de Galton. Elle est habituellement notée dans le cas d'une seule variable ou dans un contexte multidimensionnel.

Une variable peut ĂȘtre modĂ©lisĂ©e par une loi log-normale si elle est le rĂ©sultat de la multiplication d'un grand nombre de petits facteurs indĂ©pendants[1].

Caractérisation

Densité

La loi log-normale de paramÚtres et admet pour densité de probabilité

pour . Les paramÚtres et sont l'espérance et l'écart type du logarithme de la variable (puisque par définition, le logarithme de la variable est distribué selon une loi normale d'espérance et d'écart-type ).

Fonction de répartition

Par intégration de la fonction de densité, il vient que la fonction de répartition s'exprime en fonction de la fonction d'erreur erf :

Moments

Tous les moments existent et sont donnés par :

Espérance et écart-type

L'espérance est

et la variance est

Des relations équivalentes permettent d'obtenir et étant données l'espérance et l'écart-type :

Autres relations

oĂč est une variable normale quelconque de variance .

Pour deux variables log-normales, les relations sont indiquées dans le contexte multidimensionnel ci-dessous.

Comportement de la densité

Il suffit de dériver la densité de la loi log-normale pour vérifier les résultats suivants :

  • En x = 0, la singularitĂ© de la densitĂ© n’est qu’apparente car elle satisfait
La fonction peut ainsi ĂȘtre prolongĂ©e en 0 de maniĂšre continue en lui attribuant la valeur 0.
Lorsque la valeur du mode est trĂšs faible ( et comme dans le cartouche ci-dessus), le graphe de la densitĂ© semble diverger en 0, ce qui n’est formellement pas le cas.
  • Comme l’indique son mode, la densitĂ© admet un maximum en oĂč sa valeur atteint

Loi log-normale multidimensionnelle

Un vecteur aléatoire est dit suivre une loi log-normale multidimensionnelle de paramÚtres et si le vecteur (composante par composante) suit une loi normale multidimensionnelle dont le vecteur des espérances est et la matrice de covariance est .

Cette loi est habituellement notée .


La densité de probabilité et la fonction de répartition sont les suivantes :

oĂč est la densitĂ© de .
oĂč est la fonction de rĂ©partition de .


Les espérances et covariances sont données par les relations (valables également dans le cas dégénéré) :


Remarques :

  • Attention : la matrice de terme gĂ©nĂ©rique n’a rien Ă  voir avec l’exponentielle de la matrice
  • peut ĂȘtre singuliĂšre (cas dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©) sans nĂ©cessairement impliquer que le soit. Exemple :
  • À toute matrice semi-dĂ©finie positive, on peut associer un vecteur normal dont elle est la covariance. Par contre, il n’existe pas nĂ©cessairement un vecteur log-normal dont elle soit la covariance. En effet, avec la relation , toute matrice semi-dĂ©finie positive conduit Ă  une matrice semi-dĂ©finie positive, mais l’inverse n’est gĂ©nĂ©ralement pas vrai. Un contre-exemple oĂč est dĂ©finie positive alors que ne l’est pas :

Positivité de la covariance

Les relations caractĂ©risant les espĂ©rances et les covariances pouvant se dĂ©duire de la fonction gĂ©nĂ©ratrice des moments de la loi normale multidimensionnelle, la matrice de covariance doit naturellement ĂȘtre semi-dĂ©finie positive. Ce rĂ©sultat est ici prĂ©sentĂ© de maniĂšre directe.

Puisque les espĂ©rances sont strictement positives, est semi-dĂ©finie positive si et seulement si l’est : il suffit alors de considĂ©rer uniquement cette derniĂšre matrice. Puisque la positivitĂ© de est la seule propriĂ©tĂ© qui est exploitĂ©e, on notera cette matrice qui ne fait plus rĂ©fĂ©rence Ă  une covariance.

Lemme — Soit une matrice semi-dĂ©finie positive et un entier positif. Alors la matrice dĂ©finie par l’est Ă©galement.

Proposition 1 — Si est semi-dĂ©finie positive, alors l’est Ă©galement.

RĂ©sultats relatifs au spectre de indiquant des bornes pour ses valeurs propres :

Proposition 2 — Soit semi-dĂ©finie positive et notons

  • les valeurs extrĂȘmes des coefficients diagonaux ,
  • les valeurs propres extrĂȘmes de ,
  • les valeurs propres extrĂȘmes de ,
  • les valeurs propres extrĂȘmes de
Alors

Loi de Gibrat

Historiquement nommĂ©e loi de l'effet proportionnel, puis parfois loi log-normale Ă  3 paramĂštres, cette loi est une gĂ©nĂ©ralisation de la loi log-normale obtenue par l’ajout d’une simple translation en posant

.

Elle est notĂ©e et ne concerne que des valeurs Son utilisation devrait se limiter aux situations oĂč cette borne infĂ©rieure possĂšde un sens physique et dont la valeur est connue.

Domaines d'application

Marchés financiers

La loi log-normale est souvent utilisĂ©e en analyse quantitative pour reprĂ©senter les cours des instruments financiers (notamment les actions, cours de change, taux d'intĂ©rĂȘt). Avec la loi multidimensionnelle, il est possible d’envisager des modĂšles susceptibles de considĂ©rer diffĂ©rents titres et leurs corrĂ©lations, ce qui permet ainsi d’apprĂ©hender et de quantifier les risques d'un portefeuille.

Les cours n’étant pas nĂ©gatifs, il est pertinent d'exprimer leurs variations sous forme relative (en pourcentage) et, en premiĂšre approximation, les cours sont dĂ©crits par une loi log-normale.

D’autre part, une raison plus profonde rĂ©side dans l’estimation de la volatilitĂ© du cours d’une action qui peut ĂȘtre dĂ©finie par l’écart-type du rendement :

Si le prix d’une cotation passe de P1 Ă  P2 durant une pĂ©riode d’un jour, le rendement journalier est r = P2 / P1 -1 et, Ă  ce rythme, l’expression continue du rendement R annuel satisfait (T = 365 jours) :

On voit alors apparaßtre le lien entre la volatilité et la variable aléatoire qui affecte le logarithme du cours.

Autres domaines

  • Le nombre de mots dans une phrase peut ĂȘtre modĂ©lisĂ© par une loi log-normale[2].
  • La rĂ©partition des revenus dans la population peut Ă©galement ĂȘtre approchĂ©e par une loi log-normale.
  • En biologie, on peut l'utiliser pour modĂ©liser le poids des organismes vivants.
  • En hydrologie, les dĂ©bits mensuels de petits bassins versants Ă  rĂ©gimes pluviaux.
  • En gĂ©nomique, il a Ă©tĂ© observĂ© que les taux de mutations varient le long des chromosomes et leur distribution peut ĂȘtre approximĂ©e par une loi log-normale.
  • En mĂ©canique des fluides, la loi log-normale donne une bonne approximation de la fonction de distribution en taille de gouttes Ă  la sortie d'un aĂ©rosol ou d'un jet pulvĂ©risĂ©.

Notes et références

  1. Bernard Delmas, Statistique descriptive, Paris, Nathan, 1996, p. 143.
  2. Stéphane Tufféry, Data mining et statistique décisionnelle : l'intelligence des données, p. 347 sur Google Livres.

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.