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Ligne de Marseille-Blancarde Ă  Marseille-Prado

La ligne de Marseille-Blancarde Ă  Marseille-Prado est une ligne de chemin de fer entièrement situĂ©e dans Marseille (Bouches-du-RhĂ´ne). C'est un embranchement de la ligne de Marseille Ă  Vintimille (frontière), rĂ©alisĂ© en 1872, et restĂ© en service sur une portion seulement de son extension. Elle constitue la ligne 937 000 du rĂ©seau ferrĂ© national et son prolongement vers Marseille-Vieux-Port, la ligne 941 000.

Ligne de
Marseille-Blancarde Ă  Marseille-Prado
Image illustrative de l’article Ligne de Marseille-Blancarde à Marseille-Prado
Une rame en provenance de la Capelette transite en gare de la Blancarde.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Marseille
Historique
Mise en service 1872 – 1878
Concessionnaires PLM (1863 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
NumĂ©ro officiel 937 000
Longueur 3,2 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 1500 V continu
Pente maximale 16,5ʉۡ
Nombre de voies Double voie
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF / RDT 13
Trafic Fret (déchets urbains)

Histoire

En 1843, Paulin Talabot, responsable du projet de construction de la première ligne de chemin de fer desservant Marseille, avait obtenu l'accord de la municipalité pour établir la gare terminus sur le plateau Saint-Charles[1]. Ce lieu avait l'avantage d'être proche du centre-ville, mais l'espace disponible y était restreint, et on constata vite qu'il ne permettait pas véritablement d'y accueillir toutes les installations nécessaires au trafic voyageurs, aux marchandises, et à la maintenance du matériel. De leur côté, les financiers et les industriels intéressés à développer les espaces disponibles au sud de la ville réclamaient la construction d'une deuxième gare au voisinage de la place de Rome (aujourd'hui place Castellane). En 1862, la municipalité se déclare favorable à un tel projet. Mais le projet finalement réalisé en 1872 n'était qu'un embranchement latéral à la Blancarde sur la ligne de Toulon, et seulement en direction de Saint-Charles. La gare Saint-Charles gardait ainsi son rôle de gare centrale unique, et la ligne du Prado, limitée au trafic marchandises, ne correspondait aucunement aux desiderata de ses promoteurs. Malgré les mises en garde préfectorales, la société du PLM, désormais toute puissante, refusa de rouvrir le dossier, et obtiendra finalement en 1929 la validation de l'état des choses par le gouvernement[2]

Par contre, le manque de place autour de la gare Saint-Charles incita la compagnie à installer, en 1875, ses nouveaux ateliers sur le site de la gare du Prado. En 1939, près de 1000 ouvriers travaillaient sur le site[3].

Cependant la situation de la gare du Prado dans un quartier dont la vocation se révéla plutôt résidentielle diminua rapidement l'importance de cette ligne au détriment des gares de marchandises situées au nord de la ville (le Canet, Arenc, Mourepiane), et du triage de Miramas. Au milieu du XXe siècle, le tunnel Prado-Carénage puis la gare du Prado furent abandonnés. Seul fut maintenu le Centre de transfert des résidus urbains (CTRU) de la Capelette, légèrement en amont de la gare du Prado, d'où partent les « trains des fleurs » emportant les détritus de la ville.

Le chemin de fer du Vieux-Port et de la banlieue sud de Marseille

Une ligne de la place Castellane à la Madrague-de-Podestat est concédée, à titre définitif, à Messieurs Bowles et compagnie par une convention signée avec le ministre des Travaux Publics le . Cette même convention concède à titre éventuel un embranchement sur Mazargues, et une liaison entre la gare de départ du chemin de fer et le quai de Rive-Neuve du Vieux-Port. Cette convention est approuvée le suivant par un décret impérial qui déclare la ligne d'utilité publique[4].

L'embranchement sur Mazargues, et une liaison entre la gare de départ du chemin de fer et le quai de Rive-Neuve du Vieux-Port sont déclarés d'utilité publique par un décret impérial le , rendant ainsi la concession définitive[5].

Sur l'ensemble de ce réseau, seule la liaison entre la gare du Prado et le Vieux-Port a été achevée.

En 1878, le percement d'un tunnel depuis la gare du Prado jusqu'au bassin de carénage situé à l'extrémité sud-ouest du Vieux-port, en passant sous la colline de Notre-Dame de la Garde, donna un intérêt supplémentaire à cette desserte, en établissant une possibilité de transbordement direct entre les bateaux du Vieux-port et le chemin de fer, en parallèle à ce qu'effectuait la gare maritime de la Joliette pour les nouveaux grands ports. L'exploitation de ce prolongement fut reprise par le PLM en 1885 selon les termes d'un traité passé entre les deux compagnies. Ce traité est approuvé par une loi le [6] - [7].

État actuel

  • Un train en provenance de la Capelette Ă  l'entrĂ©e de la gare de la Blancarde
    Un train en provenance de la Capelette à l'entrée de la gare de la Blancarde
  • Une rame de dĂ©tritus urbains en partance de la Capelette franchit l'avenue de la Capelette
    Une rame de détritus urbains en partance de la Capelette franchit l'avenue de la Capelette
  • La ligne (Ă  double voie) dans le quartier de la Timone
    La ligne (Ă  double voie) dans le quartier de la Timone
  • L'arrivĂ©e des voies Ă  la gare du Prado, Ă©tat actuel (fĂ©vrier 2009)
    L'arrivée des voies à la gare du Prado, état actuel ()

L'embranchement est en service de la Blancarde jusqu'à la Capelette, où il dessert l'un des deux centres de transfert des résidus urbains (CTRU) de Marseille. La ligne, à deux voies depuis la Blancarde, est électrifiée (en 1500 V continu comme la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles). Cependant, depuis l'entrée en service fin 2010 de l'incinérateur de Fos-sur-Mer, les liaisons s'effectuent en traction thermique, la ligne de l'Estaque à Fos n'étant pas électrifiée.

Le pont donnant anciennement accès à la gare du Prado, porteur de quatre voies, est resté, mais la gare et ses annexes ont complètement disparu. L'espace libéré a été transformé par la municipalité en un vaste parc public : le « Parc du 26e Centenaire », inauguré en 1999 lors du 2600e anniversaire de la fondation de Marseille. On peut encore reconnaître dans certains éléments de constructions restés sur place les quais de déchargement de l'ancienne gare, et, sur le flanc sud du parc, une arche résiduelle de l'entrée du tunnel vers le Carénage.

Le tunnel Prado-Carénage, dont la transformation en ligne de tramway avait été proposée de longue date, a finalement été repris en tunnel routier. Il a fallu pour cela le doubler en abaissant son radier. Ce double tunnel, en prolongement du tunnel sous le Vieux-port, réalise une jonction entre l'autoroute du littoral (A 55) et l'autoroute est (A 50), permettant une traversée sans arrêt de la ville côté mer, récemment doublée côté est par de l'A507, qui relie l'autoroute nord (A 7) à l'autoroute est.

Notes et références

  1. Emmanuel Laugier, La gare Saint-Charles de Marseille, in Revue Marseille n°216, mars 2007 (ISSN 0995-8703), pp. 26 sqq.
  2. Robet Mencherini, Jean Domenichino & al., Cheminots en Provence, Ă©d. La vie du rail, Paris, 2001 (ISBN 2-902808-95-X) pages 16 & 21.
  3. id., p.22.
  4. « N° 13778 - DĂ©cret impĂ©rial qui, 1° dĂ©clare d'utilitĂ© publique l'Ă©tablissement d'un chemins de fer partant de la place Castellane Ă  Marseille, et aboutissant Ă  la Madrague-de-Podestat ; 2° approuve la convention passĂ©e le 1er juillet 1865 pour la concession de ce chemin de fer : 6 aoĂ»t 1865 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie ImpĂ©riale, xI, vol. 26, no 1347,‎ , p. 841 - 859.
  5. « N° 15719 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique, 1° un embranchement sur Mazargues du chemins de fer partant de la place Castellane à Marseille, et aboutissant à la Madrague-de-Podestat ; 2° un prolongement mettant en communication la gare de départ dudit chemin avec le quai Rive-Neuve du Vieux-Port : 3 janvier 1868 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 31, no 1561,‎ , p. 32 - 33 (lire en ligne).
  6. « N° 16412 - Loi qui approuve un traité passé entre la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée et la compagnie concessionnaire des chemins de fer du Vieux-Port et de la banlieue sud de Marseille : 30 janvier 1886 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 32, no 996,‎ , p. 177 - 179 (lire en ligne).
  7. Jean Le Dantec, Une vingtaine de gares urbaines et suburbaines sur la commune de Marseille, in revue Marseille n°216, op. cit., page 43

Voir aussi

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