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Ligne de Guë à Menaucourt

La ligne de Guë à Menaucourt est une ancienne ligne de chemin de fer d'intérêt local à voie normale du département de la Meuse, ayant deux incursions dans le département voisin de la Haute-Marne, desservant une région de la Meuse riche en carrières et en industrie métallurgique.

Ligne d'intérêt local
Guë - Menaucourt
Pays Drapeau de la France France
Historique
Mise en service 18821912
Fermeture 19371970
Concessionnaires CF Naix - Güe (18781893)
CF Guë à Menaucourt (18931930)
Nord-Est (19301970)
Fermée (à partir de 1970)
Caractéristiques techniques
Longueur 45 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Nombre de voies Voie unique

Route de la ligne

Route de de Ligne de Guë à Menaucourt.

La ligne principale commençait à l'extérieur de la Gare de l'Est à Ancerville-Guë et se terminait à Menaucourt, où la compagnie principale avait également sa propre gare. Il existait deux embranchements vers la carrière d'Aulnois et vers la carrière de la Belle Épine, ainsi qu'un embranchement vers Montiers-sur-Saulx[2] - [3].

Mise en service

La ligne a été ouverte par étapes entre 1882 et 1912. Le trafic de passagers a cessé en 1932 et le dernier trafic de marchandises a été traité le . En 1970, la ligne a été complètement fermée[4] - [5].

Chronologie

  • : Concession de la ligne d'Ancerville-Guë à Naix-Menaucourt et de l'embranchement vers les carrières d'Aulnois à la compagnie de Naix-Menaucourt à Guë-Ancerville
  • : Déclaration d'utilité publique de la ligne d'Ancerville-Guë à Naix-Menaucourt et de l'embranchement vers les carrières d'Aulnois
  • : Ouverture du tronçon d'Ancerville-Guë à Savonnières et aux carrières d'Aulnois
  • : Ouverture du tronçon de Savonnières à Dammarie (gare)
  • : Ouverture du tronçon de Dammarie (gare) à Naix-Menaucourt
  • : La compagnie de Naix-Menaucourt à Güe-Ancerville est déclarée en faillite
  • : Agrément de la compagnie de Güe à Menaucourt en substitution de la compagnie de Naix-Menaucourt à Guë-Ancerville
  • : Concession de l'embranchement vers Montiers-sur-Saulx à la compagnie de Guë à Menaucourt
  • : Déclaration d'utilité publique de l'embranchement vers Montiers-sur-Saulx
  • : Ouverture de l'embranchement vers Montiers-sur-Saulx
  • 1930 : Reprise par la compagnie des chemins de fer secondaires du Nord-Est
  • : Fermeture de la ligne au service voyageurs
  • 1937 : Fermeture à tout trafic de l'embranchement vers Montiers-sur-Saulx
  • 1944 : Fermeture à tout trafic du tronçon de Dammarie à Naix-Menaucourt
  • : Fermeture à tout trafic du tronçon d'Ancerville-Guë à Dammarie

Historique

Petite ligne d'intérêt local interdépartementale, concédée à une compagnie, dite « de Naix-Menaucourt à Guë-Ancerville », qui se révélera éphémère, la ligne reliant ces deux gares, situées pour l'une sur l'importante transversale reliant la gare de Blesme - Haussignémont à celle de Chaumont, l'autre sur une transversale davantage stratégique reliant la gare de Nançois-Tronville à celle de Neufchâteau via Gondrecourt-le-Château, a pour objectif essentiel de desservir les industries métallurgiques et les carrières du territoire traversé, comme en témoigne la chronologie des dates d'ouverture de la ligne, qui voit s'ouvrir en premier le tronçon desservant, via un embranchement industriel, les carrières d'Aulnois-en-Perthois.

Si la compagnie initiale honore la concession qui lui a été attribuée en achevant la construction et en mettant en service la ligne dans son intégralité, cela ne se fait pas sans compromettre gravement ses finances, qui ne peuvent supporter les handicaps qui pèsent sur une ligne à la desserte complexe, en raison des multiples embranchements à desservir — y compris ceux des ports de Güe et de Naix —, de la faible valeur ajoutée des marchandises transportées et de la faible longueur de la ligne, enserrée dans le réseau de la toute-puissante Compagnie de l'Est. Aussi la première compagnie est-elle déclarée en faillite dès 1888, et il faut attendre l'agrément d'une compagnie de substitution, dont la raison sociale inverse les deux terminus de la ligne, pour voir un retour à la normale. La nouvelle compagnie, dite « de Güe à Menaucourt », ouvre même un nouvel embranchement, destiné à desservir le chef-lieu de canton qu'est Montiers-sur-Saulx.

Toutefois, comme pour beaucoup de compagnies de chemin de fer d'intérêt local, la Compagnie de Guë à Menaucourt voit ses comptes être compromis par la Première Guerre mondiale, qui va nuire gravement à son exploitation en raison tant de la proximité des combats que de la mobilisation de son personnel, puis par l'entre-deux-guerres et la concurrence routière qui s'affirme. Si l'embranchement de Montiers-sur-Saulx est le premier à disparaître, victime de l'absence d'industrie lourde sur son tracé, la partie est de la ligne bénéficie d'un sursis accordé par l'occupant jusqu'en 1944, qui a besoin de la ligne, et seule la partie ouest survivra à la guerre, exploitée par la Compagnie des chemins de fer secondaires depuis 1930, qui, par le jeu des fusions successives, se retrouvera dans le giron de la CFTA[6] jusqu'à sa fermeture, en 1970.

Compagnie du chemin de fer de Naix-Menaucourt à Guë-Ancerville

Action de 1879.

La compagnie du chemin de fer de Naix-Menaucourt à Guë-Ancerville fut le nom donné à la société rétrocessionnaire de la ligne, dont la concession avait été attribuée le par le département de la Meuse.

Bien que rapidement en difficulté financière, elle paracheva toutefois l'exécution de la ligne dont elle était concessionnaire, mais fut déclarée en faillite dès le et dû se voir remplacée par une autre compagnie, dite « de Guë à Menaucourt », qui fut agréée le .

Compagnie du chemin de fer de Güe à Menaucourt

Action de 1893.

La compagnie du chemin de fer de Guë à Menaucourt fut le nom donné à la société qui se substitua à la compagnie du chemin de fer de Naix-Menaucourt à Guë-Ancerville pour la concession de la ligne. Elle fut agréée par décret du .

Cette substitution permit la déclaration d'utilité publique puis l'ouverture, en 1912, d'un embranchement à la ligne initiale permettant la desserte du chef-lieu de canton qu'est Montiers-sur-Saulx. Toutefois, en raison de la Première Guerre mondiale et de la concurrence du transport routier qui s'exacerba durant l'entre-deux-guerres, la compagnie tomba sous la tutelle de la compagnie des chemins de fer secondaires du Nord-Est dans les années 1930, compagnie qui présida, sous différents noms au gré des fusions successives, aux dernières années de la ligne ; celle-ci disparut totalement en 1970.

Gares et haltes

Gares et haltesPhotosNotes
Ancerville
Guë Port
Chamouilley
Cousances-les-Forges
Autres images
Narcy
Savonnières-en-Perthois
Autres images
Embranchement vers les carrières d'Aulnois
Embranchement vers le Carriere de la Belle Epine
Jovilliers
Dammarie-sur-Saulx, gare
Dammarie, halte
Morley
Écurey-en-Barrois
Montiers-sur-Saulx
Villers-le-Sec
Naix-aux-Forges-Menaucourt

Locomotives à vapeur

Deux locomotives étaient suffisantes pour l'exploitation de cette ligne secondaire. Pendant que l'un était en service, l'autre était en réserve[7].

NomTypePhotosRemarques
N° 2030TLa locomotive a été construite en 1883 par la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques de Grafenstaden. Il a été mis hors service le 10 octobre 1962, quatre jours avant la retraite de son mécanicien[7] - [8].
3.062030TLa locomotive a été construite en 1922 à la Société du Hainaut[7].
N° 51La Meuse030TLa locomotive a d'abord travaillé sur la ligne Saint-Quentin-Guise, puis comme remplaçante de la N° 2 déclassée sur la ligne Güe-Ménaucourt jusqu'à sa fermeture le 31 décembre 1969, et enfin sur la ligne Robert-Espagne-Haironville jusqu'au 31 décembre 1971. Il est conservé aujourd'hui au Train Thur Doller Alsace[9].

Voie étroite

Savonnières-en-Perthois – Entrée du Souterrain – Carrière de l’Espérance
Savonnières-en-Perthois - Entrée du Souterrain - Carriere de l'Esperance
Juvigny-en-Perthois (Meuse) - Société Parisienne de Carrière - Raccordement de la « Belle Épine ».

Dans les carrières situées le long de la ligne, il y avait plusieurs voies ferrées avec un écartement de 60 centimètres, par exemple l'entrée de la mine souterraine Carrière de l'Espérance près de Savonnières-en-Perthois et les voies portatif de la Carrière de la Belle Épine près de Juvigny-en-Perthois.

Notes et références

  1. „Carre de la Belle Epine“ le portail IGN de 1950
  2. Malcolm Ravensdale:Facebook - The Secondary Railways of France (Les Chemins de Fer Secondaires Français).
  3. FACS : Compagnie du chemin de fer de Guë à Menaucourt (GM).
  4. André Schontz, Arsène Felten et Marcel Gourlot : Le chemin de fer en Lorraine, éditions Serpenoise, Metz, 1999, (ISBN 2-87692-414-5), pp. 127-129.
  5. Encyclopédie générale des transports - Chemins de fer, éditions de l'Ormet, Valignat, 1992, pp. 52-8, 52-9, 55-8 et 55-9.
  6. La Compagnie des chemins de fer secondaires du Nord-Est (CFS-NE), qui reprend la ligne en 1930, est née en 1922 de la fusion de la Compagnie du chemin de fer de Saint-Quentin à Guise et de la Compagnie des chemins de fer départementaux de l'Aisne. En 1960, la CFS-NE fusionne avec sa filiale la Compagnie des chemins de fer secondaires (CFS), créée en 1927 et issue de la compagnie des chemins de fer de la banlieue de Reims et extensions, puis, quelques jours plus tard, prend la nouvelle dénomination de Compagnie des chemins de fer secondaires et transports automobiles (CFSTA). Cette dernière fusionne en 1966 avec la Société générale de chemins de fer et transports automobiles (CFTA), issue de la Société générale des chemins de fer économiques (SE), et l'ensemble prend le nom de la deuxième société.
  7. Jehan-Hubert Lavie und Jacques-Henri Renaud: Trésors d’archives – Le Guë-Menaucourt, précurseur des opérateurs fret de proximité. Ferrovissime n°63, S. 26–30.
  8. Jehan-Hubert Lavie: Le Guë-Menaucourt dans le prochain ferrovissime. 11 aout 2013.
  9. Locomotive à vapeur Meuse N° 51 ex CFS-NE.

Bibliographie

  • André Schontz, Arsène Felten et Marcel Gourlot, Le chemin de fer en Lorraine, éditions Serpenoise, Metz, 1999 (ISBN 2-87692-414-5), pp. 127 à 129
  • Collectif, Encyclopédie générale des transports — Chemins de fer, éditions de l'Ormet, Valignat, 1992, pp.52-8 et 9 et 55-8 et 9

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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