Libyque
Le libyque est un ensemble de langues autrefois parlées par les populations libyques de Libye antique et desquelles descendent les langues berbères modernes.
Libyque | |
Langues filles | Langues berbères |
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RĂ©gion | Libye antique (Afrique du Nord) |
Écriture | Écriture libyque |
Classification par famille | |
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Codes de langue | |
IETF | nxm
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ISO 639-3 | nxm
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Glottolog | numi1241
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Les mots Libyques liés à l'élevage et à l'agriculture, suggèrent un développement de ce langage dès le Néolithique.
Langue
Le libyque est aussi appelé paléo-berbère. Existent de même les appellations berbère ancien et libyque ancien[1].
Cette langue est attestée au moins jusqu'à la fin de la période romaine, avec par exemple les inscriptions, datant de 201, sur les parois du fort de Bu Njem, au sud-est de la Medjadja, ou les signes gravés sur un vase à Tiddis au IVe siècle.
Cette persistance s'explique sans doute par le fait que les Romains ont eu du mal à comprendre et à parler le libyque. Pline l'Ancien évoque des « noms imprononçables par d'autres bouches que celles des indigènes »[2].
Pour cette période tardive, on parle de néo-libyque afin de marquer l'évolution de la langue, notamment sous l'influence punique.
Parentés
Le libyque fait partie de la famille des langues chamito-sémitiques.
Le professeur Salem Chaker, dans une publication de 2012, le rattache à la culture du Natoufien à l'origine des langues chamito-sémitiques (afro-asiatiques)[3].
Certains l'ont rapproché de la langue basque[4].
Influences
Certains mots libyques seraient passés dans le grec ancien, par exemple le nom de l'habillement des statues d'Athéna ; Hérodote (Melpomène, livre 4, 189) dit[5] :
« Les Grecs ont emprunté des Libyennes l'habillement et l'égide des statues d'Athéna, excepté que l'habit des Libyennes est de peau, et que les franges de leurs égides ne sont pas des serpents, mais des bandes minces de cuir : le reste de l'habillement est le même. Le nom de ce vêtement prouve que l'habit des statues d'Athéna vient de Libye. Les femmes de ce pays portent en effet, par-dessus leurs habits, des peaux de chèvres sans poil, garnies de franges et teintes en rouge. Les Grecs ont pris leurs égides de ces vêtements de peaux de chèvres. »
Écriture
Le libyque utilisait un alphabet consonantique, ancêtre du tifinagh actuel que les Touaregs ont conservé[6] et dont une variante est officiellement utilisée en Algérie et au Maroc.
Les inscriptions libyques qui nous sont parvenues sont principalement funéraires et privées mais il existe quelques inscriptions publiques bilingues punico-libyques (comme à Thugga) et libyco-latines.
On ne connaît aucune trace de littérature ; le libyque était essentiellement basé sur les traditions orales.
Malgré les quelques traces bilingues et les filiations potentielles avec les langues actuelles, les spécialistes n'ont déchiffré cette langue que partiellement, à savoir la forme orientale, probablement influencée par le punique. La forme occidentale, qui comporte treize lettres supplémentaires, serait plus primitive.
Notes et références
Notes
Références
- H. Iglesias, La parenté de la langue berbère et du basque : nouvelle approche, (lire en ligne), page 1, note 2
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle, V, 1.
- Chaker (2012), p. 104-105
- H. Iglesias, La parenté de la langue berbère et du basque : nouvelle approche, (lire en ligne)
- « Hérodote : livre IV : Melpomène (bilingue) », sur remacle.org (consulté le ).
- http://www.mondeberbere.com/, L'Ă©volution de Tifinagh.
Voir aussi
Bibliographie
- 1977 : Lionel Galand, Le berbère et l'onomastique libyque, in L'onomastique latine, Paris, 1977, p. 299-304.
- 2006 : René Rebuffat, Aires sémantiques des principaux mots libyques, in MEFRA 118/1, 2006, p. 267-295.
- 2015 : Dominique Casajus, L'alphabet touareg, Paris, CNRS Éditions, 2015, 223 pages (il contient plusieurs chapitres sur le libyque), (ISBN 2-7177-2023-5).
- Salem Chaker, Berbère et afro-asiatique: réflexions du berbérisant, Folia Orientalia, (lire en ligne )