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Librairie L'Androgyne

La Librairie L'Androgyne était une librairie orientée LGBT à Montréal, Québec, Canada, active de 1973 à 2002[1].

Librarie l'Androgyne
illustration de Librairie L'Androgyne

Création 1973
Siège social Montréal
Drapeau du Canada Canada
Activité Librairie LGBTQ; Librairie féministe
Produits romans, livres jeunesse, science-fiction, essais féministes, LGBTQ,Littérature érotique

Histoire

La Librairie l'Androgyne est la première librairie gaie et lesbienne à Montréal[2]. Elle a été fondée en octobre 1973[3] sur la rue Crescent par des membres du Gay McGill[4] : Will Aiken, Bruce Garside, et John Southin (l'un des premiers professeurs ouvertement gais et militants)[5]. Le magasin se spécialise dans la littérature LGBTQ, la littérature féministe et les livres non-sexistes pour enfants, proposant des titres en anglais et en français.

Fonctionnement

Étant l'un des rares endroits en dehors des bars où les homosexuels pouvaient se rassembler, L'Androgyne est devenu un centre d'activité culturelle et politique. On pouvait y afficher des affiches pour des événements, y vendre des billets pour des concerts et y organiser des réunions.

En 1976, le magasin était entièrement exploité par un groupe de bénévoles dont aucun n'en était propriétaire ou ne recevait de compensation. Alors que la composition du groupe était en constante évolution, un noyau d'individus s'occupait de maintenir la librairie ouverte, surtout Mark Wilson. Pendant la majeure partie de son histoire, elle a été l'une des quatre seules librairies LGBT au Canada, aux côtés de Glad Day Bookshop à Toronto, Little Sisters à Vancouver et After Stonewall à Ottawa[6].

Déménagement

Après quelques années sur la rue Crescent, la librairie déménage 1982 au deuxième étage d'un local situé au 3636 boulevard Saint-Laurent[7]. Le magasin a été acquis l'année suivante par deux des bénévoles, Philip Rappaport et Lawrence Boyle. En 1985, Boyle pris possession exclusive du magasin, le déplaçant dans un plus grand rez-de-chaussée où il est devenu le plus connu[8]. Dans les années 1980, la librairie, au même titre que la Glad Day et le Little Sister's, ont rencontrés des problèmes avec les douanes canadiennes qui retardaient ou bloquaient fréquemment les expéditions de livres au magasin[9].

Boyle a vendu le magasin à France Désilets en 1995[7]; Désilets, à son tour, a vendu le magasin à Bernard Rousseau, le propriétaire de la chaîne Priape, en 2001, bien qu'elle soit restée gérante du magasin[10]. La même année, le magasin a déménagé à son emplacement définitif, sur la rue Amherst (maintenant nommée rue Atateken) dans le village gai relocalisé[10].

Fermeture

Cependant, en raison du déclin au début du XXIe siècle des librairies indépendantes orientées LGBT à travers l'Amérique du Nord, le magasin ferme en 2002[1]; contrairement à la Glad Day, qui a survécu à cette époque en ajoutant des marchandises liées au sexe, comme de la pornographie gaie et lesbienne, à son catalogue, Rousseau choisi de ne pas le faire, car il aurait cannibalisé ses propres ventes chez Priape[1].

Les archives du collectif de l’Androgyne sont conservées aux Archives gaies du Québec (AGQ-F0005)[2].

À Montréal, la librairie L'Euguélionne fondée en 2016 s'inscrit dans cette lignée. Celle-ci a pour objectif de rendre visible les textes marginalisés et de faire place aux écrits féministes[11].

Notes et références

  1. "L'Androgyne closing: Move to Gay Village wasn't enough to save bookstore specializing in materials now sold online or at Indigo". Montreal Gazette, July 20, 2002.
  2. « AGQ-F0005 », sur Archives gaies du Québec (consulté le )
  3. « L'Androgyne : a gay place to be », sur Lettres québécoises (consulté le )
  4. Andrea Zanin, « L'androgyne : bien plus que la p'tite librairie du coin », Treize (revue),‎ , p. 14.
  5. Bill Ryan et Shari Brotman, « Queer McGill », Service social, vol. 66, no 1,‎ , p. 27–35 (ISSN 1708-1734, DOI 10.7202/1068917ar, lire en ligne, consulté le )
  6. "B.C. gay books case challenges censorship custom". Toronto Star, December 6, 1994.
  7. "L’Androgyne ferme ses portes". Fugues, July 25, 2002.
  8. "Customs agents make bad critics". Montreal Gazette, August 19, 1989.
  9. "Acting as censor; Canada Customs puts squeeze on bookshop". Montreal Gazette, April 20, 1990.
  10. "L'Androgyne settles in: Bookstore moves to Gay Village after 16 years on the Main". Montreal Gazette, August 3, 2001.
  11. Zone Arts- ICI.Radio-Canada.ca, « Une librairie féministe ouvre ses portes à Montréal », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
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