Les Trois-ChĂȘne
Les Trois-ChĂȘne est une rĂ©gion du canton de GenĂšve formĂ©e des communes de ChĂȘne-Bougeries, ChĂȘne-Bourg et ThĂŽnex.
La commune des Trois-ChĂȘne est une ancienne commune de France, de 1798 Ă 1814.
ChĂȘne-ThĂŽnex est une commune savoyarde de 1603 Ă 1798. Elle est briĂšvement baptisĂ©e en 1798 sous le nom de ChĂȘne-Mont-Blanc. ChĂȘne-ThĂŽnex est Ă nouveau savoyarde de 1814 Ă 1816, puis suisse de 1816 Ă 1869, quand ChĂȘne-Bourg se sĂ©pare de ThĂŽnex.
Ătymologie
Au Moyen Ăge ou dĂšs la fin de la pĂ©riode romaine, c'est un chĂȘne situĂ© en bordure de pĂąturages (les « Bougeries ») qui aurait donnĂ© son nom Ă la rĂ©gion. Il aurait servi de point de repĂšre et de rencontre, vu sa taille, sur le chemin menant Ă la ville de GenĂšve distante de quelques kilomĂštres. Ce chĂȘne unique expliquerait l'orthographe « Trois-ChĂȘne » sans « s »[1].
GĂ©ographie
Les Trois-ChĂȘne sont limitĂ©s Ă l'Est par le Foron qui fait frontiĂšre avec la France, au Sud par l'Arve au-delĂ de laquelle se trouve la commune de Veyrier, Ă l'Ouest par GenĂšve, et au Nord par Cologny, Vandoeuvres et Puplinge. La Seymaz sĂ©pare ChĂȘne-Bougeries, Ă l'Ouest, de ChĂȘne-Bourg et ThĂŽnex Ă l'Est.
Le quartier du « Vieux-ChĂȘne » s'Ă©tend sur 400 mĂštres[2]. Il se trouve Ă la fois sur ChĂȘne-Bourg et sur ChĂȘne-Bougeries et est traversĂ© principalement par la rue du Vieux-ChĂȘne, passant sur le pont du Vieux-ChĂȘne.
Historique
Une paroisse recouvre la mĂȘme rĂ©gion au Moyen Ăge, de Grange-Canal Ă Annemasse. Son Ă©glise se trouve Ă ThĂŽnex, dĂ©diĂ©e Ă Saint-Pierre, le premier Ă©difice aurait Ă©tĂ© construit Ă l'Ă©poque prĂ©romane, au cours du Xe siĂšcle[3]. Le curĂ© de ThĂŽnex dessert aussi la maladiĂšre de ChĂȘne. La paroisse appartient au diocĂšse de GenĂšve et la rĂ©gion dĂ©pend du comte de GenĂšve. Ă la fin du Moyen Ăge, ChĂȘne-Bougeries et ChĂȘne-Bourg n'existent encore que sous la forme de quelques rares maisons[1].
En 1401, le Genevois est acquis par le duc de Savoie. De 1536 Ă 1564, la rĂ©gion est occupĂ©e par l'armĂ©e bernoise venue protĂ©ger la RĂ©forme genevoise. Puis elle repasse Ă la Savoie, mais la fin du XVIe siĂšcle est marquĂ© par une guerre qui se terminera seulement aprĂšs l'Escalade avec le traitĂ© de paix de Saint-Julien de 1603. Ce traitĂ© divise la rĂ©gion chĂȘnoise : d'une part « ChĂȘne-ThĂŽnex » reste savoyarde (et catholique), d'autre part ChĂȘne-Bougeries redevient genevoise (et protestante). La Seymaz, petite riviĂšre, fait frontiĂšre entre les deux Ătats.
Au moment de l'occupation de GenĂšve par la France en 1798, ChĂȘne-ThĂŽnex est briĂšvement nommĂ©e « ChĂȘne-Mont-Blanc », puis elle est rĂ©unie Ă ChĂȘne-Bougeries pour former la commune des Trois-ChĂȘne, dont, en 1801, dĂ©jĂ , ChĂȘne-Bougeries est Ă nouveau dĂ©tachĂ©e[1].
Le , la Savoie cĂšde ChĂȘne-ThĂŽnex Ă la Suisse par le traitĂ© de Turin. ChĂȘne-Bourg et ThĂŽnex forment alors une seule commune jusqu'en 1869, oĂč Ă la suite de dissensions, ChĂȘne-Bourg se sĂ©pare de ThĂŽnex. AndrĂ© Klopmann dĂ©crit ainsi le prĂ©texte Ă cette division : « ChĂȘne, le bourg, voulait des rĂ©verbĂšres, mais pas ThĂŽnex, la rurale. Ils Ă©taient pourtant offerts par un habitant. ExcĂ©dĂ©, le bourg a demandĂ© au Conseil dâĂtat le droit de prendre le large et l'a obtenu »[4].
Culture
« Trois-ChĂȘne »
Le nom « Trois-ChĂȘne » est restĂ© dans l'usage. Il dĂ©signe par exemple : l'hĂŽpital des Trois-ChĂȘne[5], une crĂšche[6], un centre d'action sociale[7], un centre pour l'emploi[8], les Samaritains[9], un centre sportif et une patinoire, le club de hockey[10], le club des patineurs[11], le club de tennis[12], le club de judo[13], un orchestre[14], une chorale et diverses autres sociĂ©tĂ©s et commerces.
La fĂȘte nationale du 1er aoĂ»t ou « FĂȘte nationale des Trois-ChĂȘne » a lieu dans les trois communes Ă tour de rĂŽle.
Lâassociation « 3 ChĂȘne Culture » promeut la culture locale (Ă©crits, peinture, thĂ©Ăątre, concerts, sculpture). Elle fait suite au ComitĂ© de coordination culturel chĂȘnois (CCCC). Son comitĂ© est formĂ© de neuf membres : un conseiller administratif et deux conseillers municipaux de chaque commune[15].
En 2018, le Conseil dâĂtat attribue le nom « Esplanade des Trois-ChĂȘne » Ă lâespace situĂ© entre les deux Ă©mergences de la gare de ChĂȘne-Bourg, reconstruite dans le cadre du projet CEVA. Ce nom Ă©voque la centralitĂ© du lieu pour la rĂ©gion et la fonction intercommunale de la gare du LĂ©man Express[16].
« ChĂȘnois »
Le qualificatif de « chĂȘnois » s'applique Ă d'autres aspects que les trois communes ont en commun.
FondĂ© en 1915, Le ChĂȘnois est l'organe d'information officiel des communes de ChĂȘne-Bougeries, ChĂȘne-Bourg et ThĂŽnex depuis fĂ©vrier 1926. En 2021, le journal est tirĂ© Ă plus de 16 000 exemplaires et paraĂźt sept fois par an[17].
Dans le domaine du sport, on trouve le Club sportif chĂȘnois (football) et ChĂȘnois GenĂšve (volley-ball).
Lâassociation des Ăditions ChĂȘnoises a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1984, elle a pour but de « dĂ©velopper la connaissance des Trois-ChĂȘne en encourageant la crĂ©ation d'Ćuvres littĂ©raires »[18] - [19].
« Vieux-ChĂȘne »
L'association des artisans du Vieux-ChĂȘne regroupe des commerçants du Vieux-Bourg, qui sont au total une cinquantaine[2].
Prix littéraire
Depuis 2008, lâassociation « 3 ChĂȘne Culture » et les Ăditions ChĂȘnoises dĂ©cernent un « Prix littĂ©raire chĂȘnois » dotĂ© de 5 000 francs, Ă des premiers romans publiĂ©s Ă compte dâĂ©diteur[15].
Lauréats :
- 2019 Ne pas laisser le temps Ă la nuit de Sonia Molinari aux Ă©ditions ZoĂ© ; mention spĂ©ciale pour L'anatomie d'une dĂ©cision dâAnna SzĂŒcs
- 2018 Schumacher de Romain Buffat aux Ă©ditions d'Autre Part
- 2017 Balkis de Chloé Falcy
- 2016 Câest quelque chose de Fabienne Radi
- 2014 Le choix des clefs de CĂ©dric Tonoli
- 2011 Jaimie, Petit Homme aux couleurs des eaux de Laura Ătienne
- 2010 Huaynac Chevalier de l'ordre des psocoptÚres d'Annie Corsini-Karagouni, Le voisin du dessus de Fernand Perrot et La femme qui courait derriÚre le vent de Frédérique Leroy
- 2008 Le grand trois de Rick Mar et Ăric Marelli
Armoiries
Les trois communes ont en commun des motifs rappelant le chĂȘne dans leurs armoiries : arbre, feuilles, glands. Les armoiries de la commune de Presinge, proche mais non contiguĂ«, portent trois glands (et une coquille)[20].
- ChĂȘne-Bougeries
- ChĂȘne-Bourg
- ThĂŽnex
Bibliographie
- Isabelle Roland, « LâamĂ©nagement du territoire avant la lettre : quelques exemples genevois (XVIIIe-XIXe siĂšcles) », In Situ - Revue des patrimoines, no 7,â (ISSN 1630-7305, lire en ligne) Section : « ChĂȘne, un ancien village scindĂ© en deux entitĂ©s politiques et confessionnelles et Ă©levĂ© au rang de bourg »
- Jean-Claude Mingard, « La formation des Trois-ChĂȘne », sur www.chene-bourg.ch, (consultĂ© le ) Texte extrait de l'annuaire officiel 2010 Le ChĂȘnois, commune de ThĂŽnex. Repris sur le site de la commune de ChĂȘne-Bourg
Notes et références
- Jean-Claude Mingard, « La formation des Trois-ChĂȘne », (consultĂ© le ). Texte extrait de l'annuaire officiel 2010 Le ChĂȘnois, commune de ThĂŽnex. Repris sur le site de la commune de ChĂȘne-Bourg.
- « Une Ăąme Ă prĂ©server » (le Vieux-Bourg de ChĂȘne), par Vanesa Dacuña Rodriguez, in Nouvelles.ch, .
- « Histoire de la paroisse : Ă©glise Saint-Pierre Ă ThĂŽnex », sur Ăglise catholique-romaine de GenĂšve (consultĂ© le )
- AndrĂ© Klopman, GenĂšve Ă travers la carte postale ancienne, Paris, HervĂ© Chopin, , 157 p. (ISBN 9782357202603), « Les Trois-ChĂȘne » (p.112).
- HĂŽpital des Trois-ChĂȘne.
- CrĂšches, dont CrĂšche des Trois-ChĂȘne.
- Centre d'action sociale des Trois-ChĂȘne
- Action 3 ChĂȘne Pour L'Emploi.
- Samaritains des Trois-ChĂȘne.
- Hockey Club 3 Chene.
- Club des Patineurs Trois-ChĂȘne.
- Tennis Club Trois ChĂȘne.
- Judo3chene.
- Orchestre des Trois-ChĂȘne.
- « 3 ChĂȘne Culture », sur www.3chene-culture.ch (consultĂ© le ).
- « Esplanade des Trois-ChĂȘne », Noms gĂ©ographiques du canton de GenĂšve, sur ge.ch, Canton de GenĂšve, 2018? (consultĂ© le ).
- « Le ChĂȘnois », sur chene-bougeries.ch (consultĂ© le )
- « Sociétés locales diverses », sur www.thonex.ch, Commune de ThÎnex (consulté le ).
- « Editions chĂȘnoises », Associations culturelles subventionnĂ©es, sur https://editionschenoises.ch/prĂ©sentation (consultĂ© le ).
- Xavier Lafargue, « Avec ses trois glands, Presinge rend hommage Ă ses chĂȘnes sĂ©culaires », Tribune de GenĂšve, 13 juillet 2015.