Le père Noël est une ordure (pièce de théâtre)
Le père Noël est une ordure est une pièce de théâtre française créée en 1979 par la troupe du Splendid.
Le père Noël est une ordure | |
Le Théâtre du Splendid a vu naître la pièce en 1979. | |
Auteur | La troupe du Splendid : Josiane Balasko, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Christian Clavier, Marie-Anne Chazel et Bruno Moynot |
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Genre | Comédie |
Lieu de parution | France |
Date de création en français | |
Lieu de création en français | Splendid |
Compagnie théâtrale | La troupe du Splendid |
Enregistrement | Vidéo (1985) |
Adaptations | |
Le père Noël est une ordure (1982) |
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Cette pièce est adaptée au cinéma en 1982 avec le film du même nom.
Synopsis
Un soir de Noël, à la permanence téléphonique parisienne de l'association SOS Détresse Amitié, des bénévoles sont perturbés par l'arrivée de personnages marginaux et farfelus, qui provoquent des catastrophes en chaîne.
Au fil de la soirée, Pierre Mortez et Thérèse, les permanents de SOS Détresse Amitié ce soir-là, reçoivent tour à tour la visite de leur voisin yougoslave, M. Preskovitch, qui leur présente des spécialités gastronomiques de son pays — toutes aussi infectes les unes que les autres —, de Katia, un travesti homosexuel désespéré, de Josette (dite « Zézette »), la « petite protégée » de Thérèse, ainsi que de Félix, le fiancé miteux de Josette (violent envers Josette et voleur invétéré) déguisé en père Noël, sans oublier les coups de fil récurrents de l'obsédé au téléphone.
Équipe technique
- Textes : Josiane Balasko, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Christian Clavier, Marie-Anne Chazel et Bruno Moynot.
- Décors : Dominique Durand et Noëlle Galland.
Distribution
- Anémone : Thérèse
- Thierry Lhermitte : Pierre Mortez
- Marie-Anne Chazel : Josette dite Zézette
- Gérard Jugnot : Félix / le suicidé de la cabine téléphonique[alpha 1]
- Christian Clavier : Jean-Jacques alias Katia
- Bruno Moynot : monsieur Preskovitch
- Jacques Delaporte : l'obsédé sexuel au téléphone
- Anémone en 2009 (Thérèse).
- Thierry Lhermitte en 1998 (Pierre).
- Marie-Anne Chazel en 2012 (Josette).
- Gérard Jugnot en 1997 (Félix).
- Christian Clavier en 2003 (Katia).
Personnages
Note : dans l'adaptation filmée de la pièce en 1982, certains personnages sont quelque peu remaniés.
Personnages principaux
- Pierre Mortez, le bénévole maladroit et hypocrite de SOS Détresse Amitié. Il peint pour Thérèse un grand tableau la représentant nue, dansant avec un porc. Il est marié et père de famille. Il emploie souvent l'expression « C'est cela, oui. ».
- Thérèse, la bénévole un peu coincée, titulaire de son diplôme d'assistante sociale. Son hobby est le tricot : elle tricote des gants à trois doigts pour « [ses] petits lépreux de Jakarta » et un affreux gilet, d'abord pris pour une serpillière par Pierre. Thérèse est très sensible. Elle aura une relation avec Félix (dans le film, ce sera avec Pierre Mortez).
- Josette, dite « Zézette », la compagne de Félix. Une femme enceinte, simple d'esprit. Elle se promène avec un caddie rempli de bibelots. Elle est affublée d'un cheveu sur la langue et parle d'une voix suraiguë. Elle est la cousine de Thérèse. Elle vit avec Félix dans une décharge.
- Félix, le compagnon de Josette, déguisé en père Noël. Il est mythomane et violent envers Josette.
- Jean-Jacques, le travesti, qui se fait appeler Katia. Dépressif, il est (dans la pièce) l'ancien mari de Thérèse.
- M. Preskovitch, voisin bulgare, généreux, doté d'un fort accent et d'un sourcils épais. Il offre avec attention à Thérèse et Pierre ses spécialités culinaires immangeables : les spotsi d'Osieck (des sortes de truffes au chocolat), puis de la schlovetni, une liqueur des montagnes à base d'échalote et dont la bouteille contient un crapaud. Très envahissant, il n'est pas très apprécié par Thérèse et Pierre. Dépressif lui aussi, il finit (dans la pièce) par faire sauter l'immeuble au gaz après s'être fait rembarrer par Pierre, lui téléphonant à SOS Détresse Amitié pour le lui dire.
Personnages secondaires
- Le suicidé de la cabine téléphonique, le pistolet sur la tempe et Thérèse au bout du fil ; celle-ci ne l'entend pas bien et lui dit : « Appuyez sur le bouton ! ». Il appuie sur la détente.
- L'obsédé du téléphone, qu'on ne voit jamais, mais il passe son temps à insulter les répondantes au téléphone (Thérèse ou Zézette).
- La femme de Pierre : elle téléphone à son mari en cachant son identité et finit par lui faire comprendre qu'elle est au courant de ses escapades extraconjugales.
Genèse
En 1979, après la sortie au cinéma des Bronzés, la troupe du Splendid s’attelle à l'écriture d'une nouvelle pièce.
Mais l'osmose des débuts n'est plus au rendez-vous. Michel Blanc décide en effet de quitter la troupe, et la pièce va finir de s'écrire entre Gérard Jugnot et Thierry Lhermitte. C'est par ailleurs ce dernier qui a eu l'idée de la pièce, mais avec des personnages très bons, très humains. Josiane Balasko confesse que le film Affreux, sales et méchants (1976) d'Ettore Scola fut une révélation, et qu'il était désormais possible de se moquer des pauvres[1]. Josiane Balasko a finalement eu l'idée de situer l'action à Noël, car c'est à cette époque de l'année que les gens sont censés être le plus heureux. C'est également elle qui a pensé à une association contre la détresse. La troupe s'est renseignée auprès d'une véritable association, afin de s'informer de son action et de ses méthodes.
La première idée de titre était Le Père Noël s'est tiré une balle dans le cul[2]. Le titre ne sera finalement pas retenu.
L'écriture de la pièce a duré trois mois. Thierry Lhermitte déclarera : « On s'est appliqué à ce qu'il n'y ait pas de phrases normales[3]. » Un nouveau problème se pose : concilier les emplois du temps de chacun. Finalement, la pièce se montera sans Josiane Balasko et sans Michel Blanc.
La première représentation de la pièce a lieu le [4], un mois avant la sortie au cinéma des Bronzés font du ski. Malgré les inquiétudes de la troupe, qui jugeait l'humour « trop spécial », le grand public a été immédiatement séduit. Le succès est tel que le Splendid doit déménager dans une salle plus grande, la Gaité-Montparnasse où ses membres enchaîneront près de 200 représentations, avant de partir en tournée dans toute la France.
Création des personnages
Comme elle l'a fait pour Les Bronzés, la troupe du Splendid offre une galerie de personnages différents, entiers, tendres et touchants. « On créait nos personnages sans méchanceté. Aujourd'hui, l'humour est plus méchant, on ne laisse pas de porte de sortie aux personnages »[5].
Le rôle de Thérèse est écrit au départ pour Josiane Balasko. Mais l'actrice étant peu disponible au moment de monter la pièce, le personnage est incarné finalement par Anémone. Cette dernière, jusqu'à sa mort en 2019, était restée en froid avec la bande du Splendid, estimant avoir été mise à l'écart pour les droits sur les DVD.
C'est Thierry Lhermitte qui a inventé le personnage de Josette[2], en s'inspirant d'une SDF qui vivait dans son quartier et qui amassait des bouteilles vides dans un caddie pour les revendre à un marchand de vin. C'est cependant Marie-Anne Chazel qui a eu l'idée du chuintement de son personnage : « J'ai eu l'idée des dents parce que je n'arrivais pas à la faire parler comme je voulais, car je voulais qu'elle ait un phrasé très rapide et un peu bizarre. Je suis allée voir mon dentiste et je lui ai demandé de trouver un moyen de chuinter. Et à partir du moment où j'ai mis cet appareil, pendant les répétitions, le personnage est arrivé ! Parce que j'étais comme protégée par un masque, ça n'était pas vraiment moi. » Son manteau orange a été trouvé dans une poubelle. L'idée de la cagoule, reprise dans le film, a été apportée par Josiane Balasko lorsqu'elle a incarné le personnage au théâtre pendant un mois. Sur scène, Marie-Anne Chazel a été remplacée quelque temps par Tonie Marshall et Josiane Balasko[6].
Le travesti Katia devait à l'origine être joué par Gérard Jugnot, mais le comédien ne voulait pas se raser la moustache. C'est Roland Giraud qui a été le premier à endosser le rôle, finalement repris et immortalisé par Christian Clavier. D'après Marie-Anne Chazel, « avec [Roland Giraud], il y avait un côté purement burlesque, farce, alors qu'avec Christian, c'était plus tragique »[7].
Félix, le « père Noël » qui donne son nom à la pièce, est interprété par Gérard Jugnot. Cependant, il a été remplacé par Michel Blanc sur scène pendant quinze jours. Ce dernier n'en garde pas un bon souvenir : « Quand il entrait sur scène avec son revolver à la main, Gérard faisait pleurer de rire. Moi, je glaçais la salle… »[8].
Autour de la pièce
« C'est cela, oui »
Le terme « C'est cela, oui », gimmick de Pierre Mortez, était la phrase fétiche du premier agent du Splendid, Georges Lambert. Thierry Lhermitte se souvient :
« On ne pouvait pas savoir ce que ça voulait dire, parce que c'est une réponse qu'il faisait également à des questions très précises, du genre : "– Est-ce que je tourne demain ? – C'est cela, oui !" »
Les pâtisseries de Monsieur Preskovic
Les fameuses pâtisseries immangeables de Monsieur Preskovic (Bruno Moynot), utilisées tant dans la pièce que le film Le père Noël est une ordure, sont une création de Josiane Balasko qui avait voyagé à Osijek en Croatie, ville de naissance de son père. Pendant son séjour, l’actrice a pu se régaler de spécialités locales, ce qui lui a donné l'inspiration des « spotsis d'Osijek » de la pièce et des « doubitchous de Sofia » du film, ainsi que le « kloug aux marrons »[9] - [10].
Le tableau utilisé pour la pièce
Le tableau illustrant Thérèse avec un porc utilisé dans la pièce est différent de celui utilisé pour le film. Deux artistes différents ont peint les tableaux : Bernard de Desnoyers et Christoff Debusschere[11] - [12].
Aujourd'hui le tableau utilisé pour la pièce (peint par Bernard Desnoyers) a été vendu, désormais possédé par l'acteur Jean-Claude Dreyfus[10] - [13].
Le tableau vu dans le film, quant à lui, est conservé par son auteur Christoff Debusschere[10] - [13].
Publication
Une version de la pièce a été publiée en 2012 aux éditions Pocket. Le livre poche de 101 pages donne une version presque fidèle de la pièce originale. En effet, certaines modifications au niveau des textes sont par contre ajoutées. Le livre est également illustré par Nathalie Jomard ce qui donne un caractère particulier à l'ensemble de la publication[14].
Exposition
En 2016, Le père Noël est une ordure fait son entrée au musée Grévin. En effet, l'institution présente désormais une scène en cire de la pièce. Ainsi, les visiteurs peuvent observer une scène où on redécouvre le bureau de détresse amitié et les différents personnages de la pièce[15] - [16].
À l'étranger
La pièce a été adaptée pour le théâtre en Russie en 2006 sous le nom de Дед Мороз — мерзавец, mise en scène par Sergueï Aldonine[17] avec Alexandre Oustiougov dans le rôle de Katia[18], puis du même metteur en scène au théâtre de l'Atelier de Moscou en 2007-2008 avec Maxime Averine, Constantin Bogdanov, etc[19]. Elle a été également jouée à Saint-Pétersbourg en 2007[20] au palais de la Culture de Vyborg.
Captation pour la télévision
Le , une captation de la pièce est réalisée pour la télévision par Philippe Galland au Théâtre de la Gaîté-Montparnasse[21], puis commercialisée en vidéo cassette et en DVD[22]. L'acteur Roland Giraud fait une apparition au début de la pièce, pour présenter l'intrigue[23].
Notes et références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Le père Noël est une ordure » (voir la liste des auteurs).
Notes
- Dans l’adaptation filmée, le suicidé au téléphone est interprété par Michel Bonnet.
Références
- Un film et son époque consacré au Père Noël est une ordure !, 31e minute
- Pleins feux sur Le père Noël est une ordure, Pierre-Jean Lancry, éditions Horizon illimité.
- Alexandre Grenier, Génération Père Noël, éditions Belfond.
- Ingrid Zerbib, « VIDEO. « Le Père Noël est une ordure » a 40 ans : Cinq anecdotes sur la pièce de théâtre », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- Le Point, no 1658, 24 juin 2004.
- Mathias Goudeau, Génération Splendid, City Éditions, 2006, 136 p. (ISBN 2915320713 et 978-2915320718) [présentation en ligne]
- L'Avant-scène Cinéma, no 497, décembre 2000.
- Télérama, no 1958, 22 juillet 1987.
- « Écrans », sur vanityfair.fr (consulté le ).
- Les Copains d'abord, « Le père-noël est une ordure, images des coulisses et secrets de tournage par Nath-Didile », sur lescopainsd-abord.over-blog.com, Les petits dossiers des Copains d'abord, (consulté le ).
- Interview du peintre E. Bardolle, élève de l'école d'Etampes
- Hervé, « Le Père noël est une ordure », sur blog.com, Le fabuleux destin de Jack Pot, (consulté le ).
- Anaïs Orieul, « Le Père Noël est une ordure : 5 choses que vous ne saviez peut-être pas sur le film », sur terrafemina.com, (consulté le ).
- COLLECTIF, Le père Noël est une ordure, Paris, Pocket, , 101 p. (ISBN 978-2-266-17077-2)
- https://www.ouest-france.fr/culture/le-pere-noel-est-une-ordure-va-faire-son-entree-au-musee-grevin-4679827
- « Bienvenue à Grévin : un musée de cire à Paris », sur grevin-paris.com (consulté le ).
- (ru) Saison théâtrale de Moscou
- (ru) Oustiougov dans le rôle de Katia
- (ru) Saison 2007-2008, théâtre de l'Atelier de Moscou
- (ru) Le Père Noël est une ordure à Saint-Pétersbourg
- « Emmenez-moi au théâtre (1982–1996) - Le père Noël est une ordure », 1 h 26 min, sur iMDB.com (consulté le 4 janvier 2018).
- « Le Père Noël est une ordure (inclus le CD audio) (Théâtre) », TF1 Vidéo, 8 juillet 2004, 90 min, fiche du DVD sur Amazon.com (consulté le 4 janvier 2018).
- Le père Noël est une ordure ; production Trinacra Fims - Le Splendid, enregistré au Théâtre de la Gaîté-Montparnasse [voir en ligne] (consulté le 4 janvier 2018).
Voir aussi
Articles connexes
- Le père Noël est une ordure, l’adaptation filmée.
- Le Splendid (troupe)