Les Bronzés
Les Bronzés est un film français écrit et interprété par la troupe du Splendid, réalisé par Patrice Leconte, sorti le .
Titre original | Les Bronzés |
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Réalisation | Patrice Leconte |
Scénario |
La troupe du Splendid Patrice Leconte |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Trinacra Films |
Pays de production | France |
Genre | Comédie |
Durée | 98 minutes |
Sortie | 1978 |
Série Les Bronzés
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Le scénario du film est l'adaptation d'une pièce de théâtre, Amours, Coquillages et Crustacés[1], parodie des clubs de vacances du type Club Méditerranée écrite par la troupe du Splendid.
Les Bronzés remporte un succès correct à sa sortie en salles (2,2 millions d'entrées) et devient, au fil du temps, un classique du cinéma populaire français[2].
Synopsis
1978. Gigi, Jérôme, Christiane, Jean-Claude et Bernard arrivent en même temps au club Med d'Assinie en Côte d'Ivoire, avec chacun son caractère bien différent.
C'est un club de vacances, où l'on paie avec des perles que l'on porte en collier et où on bénéficie d'une succession d'animations et des loisirs partagés[3] gérés par des « gentils organisateurs » (G.O.) pour les « gentils membres » (G.M.). Bernard vient retrouver son épouse Nathalie, installée au village depuis déjà une semaine. Popeye, chef des sports, Bobo et Bourseault, animateurs, les accueillent.
Immédiatement, des affinités s'installent dans le petit groupe, où chacun est venu dans l'espoir de faire de nouvelles conquêtes[3]. Bernard et Nathalie décident tous deux de prendre des amants, tandis que Jérôme, médecin, et Jean-Claude se mettent à draguer (avec plus d'échecs que de réussite). Gigi trouve l'amour auprès de Bourseault, tandis que Christiane enchaine les râteaux.
Mais un grave incident marque la fin de séjour, puisque Bourseault, l'amour de Gigi, meurt subitement piqué par une raie. A la suite de cela, Nathalie et Bernard décident d'arrêter de jouer après que Jean-Claude a tenté de la draguer, tandis que Bobo démissionne.
Fiche technique
- Titre original et québécois : Les Bronzés[4]
- Réalisation : Patrice Leconte
- Scénario : La troupe du Splendid et Patrice Leconte, d'après la pièce Amour, Coquillages et Crustacés du Splendid
- Musique : Michel Bernholc
- Décors : Jacques d'Ovidio
- Costumes : Cécile Magnan
- Photographie : Jean-François Robin
- Son : Paul Lainé, Maurice Gilbert, Martine Rousseau
- Montage : Noëlle Boisson
- Production : Yves Rousset-Rouard
- Sociétés de production[5] : Trinacra Films
- Sociétés de distribution : Compagnie Commerciale Française Cinématographique (CCFC)
- Budget : n/a
- Pays d'origine : France
- Langue originale : français
- Format[6] : couleur (Eastmancolor) - 35 mm - 1,66:1 (VistaVision) - son Mono
- Genre : comédie
- Durée : 98 minutes[7]
- Dates de sortie[8] :
- France :
- Classification[9] :
Distribution
- Josiane Balasko : Nathalie Morin, la femme de Bernard
- Michel Blanc : Jean-Claude Dusse
- Marie-Anne Chazel : Gisèle André alias Gigi
- Christian Clavier : le docteur Jérôme Tarayre
- Michel Creton : André Bourseault, un animateur surnommé « bip bip »
- Gérard Jugnot : Bernard Morin, le mari de Nathalie
- Martin Lamotte : Miguel Weissmuller, un animateur
- Dominique Lavanant : Christiane
- Thierry Lhermitte : Robert Lespinasse alias Popeye, le prof de gymnastique
- Bruno Moynot : l'homme au slip noir
- Luis Rego : Georges Pelletier alias Bobo, un animateur
- Guy Laporte : Marcus, le chef du village
- Michel Such : le gros homme
- Yvon Brexel : le cuisinier
- Mirella Rancelot : la fille de la cuisine
- Greta Vlietinck : L'allemande
- John Pepper : l'homme italien
- Doris Thomas : la grande allemande
- Patricia Raux
- Pascale Deneu
- Marion Lanez
- Sylvie Obry
- Suzanne Wahlgren
- Hélène Aubert : Anne-Marie, une animatrice
Personnages
- Bernard Morin (Gérard Jugnot) : vient retrouver sa femme Nathalie (Josiane Balasko) qui est dans ce club depuis une semaine. Chacun des deux trompe son partenaire, mais le fait de manière ouverte, dans une forme de compétition.
- Jean-Claude Dusse (Michel Blanc) : un célibataire maladroit venu davantage dans ce club pour faire des rencontres que pour se reposer. Il est également amateur de solfège et médiocre joueur d'harmonica. Il est ceinture orange de karaté.
- Jérôme (Christian Clavier) : un médecin. Il est sans cesse dérangé mais ne perd jamais une minute pour draguer.
- Gigi (Marie-Anne Chazel) est une jeune femme un peu naïve qui cherche l'amour.
- Christiane (Dominique Lavanant) : une esthéticienne venue de province, qui souhaiterait rencontrer quelqu'un.
- Popeye (Thierry Lhermitte) : de son vrai nom Robert Lespinasse, le seul à ne pas venir au club, puisqu'il y est animateur annuel. Dragueur invétéré, il trompe constamment sa femme mais ne supporte pas que celle-ci ait une liaison, il lui arrive aussi de manquer parfois de confiance en lui.
- André Bourseault (Michel Creton) : un animateur comique qui prend plaisir à faire rire tous les participants. Il est le seul personnage à connaître une fin tragique (il meurt piqué par une raie).
- Bobo (Luis Rego) : un autre animateur, de son vrai nom Georges Pelletier. Il n'apparaîtra pas dans les deux volets suivants.
- Marius (Guy Laporte) : le chef du village.
- Miguel Weissmuller (Martin Lamotte) : un autre animateur qui donne des cours de dessin.
- L'Homme en slip noir (Bruno Moynot) : un vacancier dont les raisons de venue à ce club sont assez mystérieuses. Il ne s'amuse jamais et est toujours en colère.
Production
Préproduction
L'idée de transformer la pièce Amours, coquillages et crustacés en film vient du producteur Yves Rousset-Rouard, l'oncle de Christian Clavier. Les membres de la troupe du Splendid choisissent pour le réaliser avec un de leurs copains, Patrice Leconte, dont ils avaient beaucoup aimé le film Les vécés étaient fermés de l'intérieur[11].
Tournage
Gilbert Trigano, PDG du Club Med, voit d'un mauvais œil la thématique du film reposant sur « la triple obsession de la nourriture, de l'amusement obligatoire et du sexe [qui] gouverne le séjour et fait passer l'inconfort relatif des cases[12] », si bien qu'il refuse que le tournage ait lieu dans un de ses villages. La production s’est alors reportée sur un village ivoirien classique, qui se trouve à quelques centaines de mètres à Assouindé. Ce village avec quelques lieux de restauration et quelques buvettes destinés aux Abidjanais le week-end n'était pas destiné à être un club et n'avait aucun hébergement hôtelier[13]. Une déformation du nom est reprise dans la chanson du film, lorsque les membres entonnent « Bienvenue à Galassouinda »[14]. La végétation a plus tard envahi ce village, fermé en 2005, sur fond de crises politiques successives qui ont pénalisé le tourisme en Côte d'Ivoire[14].
- Lieux de tournage : Assinie, Côte d'Ivoire[15]
Bande originale
Le producteur Yves Rousset-Rouard suggère au réalisateur Patrice Leconte, qui cherche une musique de générique, d'utiliser la chanson Sea, Sex and Sun de Serge Gainsbourg, parue en juin 1978[16]. Bien que, selon Jacky Jakubowicz, attaché de presse de Gainsbourg à l'époque, cela ne soit pas son univers et son humour, l'auteur-compositeur-interprète, amusé, l'a laissé faire[16]. Mais peu sûr de lui, Gainsbourg se rend discrètement à la première du film à l'automne 1978 : Leconte se souvient que le chanteur a « regardé le générique avec sa chanson », ajoutant qu'« il a regardé un peu le début du film, puis il devait avoir quelque chose à faire, il est parti »[16].
La bande originale comprend une reprise de la chanson de Dalida Darla dirladada[17], qui date elle de 1970, dont les paroles ont été modifiées en « Viens nous voir à Galaswinda, darla dirladada / Y a du soleil et des nanas, darla dirladada / On va s'en fourrer jusque-là, darla dirladada / Pousse la banane et mouds l'kawa / Tous les soirs on f'ra la java, darla dirladada / En hurlant "Agadaouba !", darla dirladada (bis) »[18].
Autour du film
Inspiration
Le film reprend la trame, placée cette fois en Afrique, et l'humour plus grinçant de la troupe du café-théâtre le Splendid[19], adapté au nouvel humour de la fin des années 1970[20], qui avait fait le succès vingt ans plus tôt d'une autre comédie mettant en scène des scènes de séduction plus ou moins réussies dans club de vacances décontractées au bord de la mer. C'était Le Village magique, film franco-italien réalisé par Jean-Paul Le Chanois, sorti en 1955, tourné dans un des villages magiques fondés en 1950 pour les lectrices du magazine Elle, qui sont devenues ensuite le Club Med, après avoir fait connaitre les paysages et le potentiel touristique de l'Italie du sud auprès de la clientèle des jeunes touristes français. Patrice Leconte s'inspire aussi du ton de film écrit l'année précédente pour la même bande, par Jean-Marie Poiré, fils d'Alain Poiré, « grand producteur à la firme Gaumont »[19].
Les gags du films s'inspirent de situations parfois vécues, dans les années 70, aux cours desquelles le Club Med est un grand succès sur les plages de l’Afrique et de la Méditerranée[20] et devant les clients duquel se produit régulièrement la troupe du Splendid[20], encore inconnue, mais dont les acteurs ont gardé de précieuses anecdotes[20], que la troupe a dans un premier temps utilisées pour des scènes devenues culte sa pièce de théâtre « Amour, coquillages et crustacés », au succès remarqué[19]. L'acteur Michel Blanc a confié quatre décennies après, dans le documentaire Les Bronzés : les secrets de 40 ans d'amitié et de succès, s’être inspiré de ses propres expériences de rejet sur le plan sentimental, tandis que le rôle de séducteur accompli joué par Thierry Lhermitte s'inspire aussi de son passé[20].
Dès 1959, un article ironique mais approfondi d'Henry Raymond dans la revue Esprit[21], avait analysé le fonctionnement social d'un village de cases du Club Med, « un microcosme vécu de la culture de masse » au sein duquel émergent déjà deux catégories de membres bien différents, les "actifs", sportifs et séducteurs et les autres, plus spectateurs et qui les contemplent[22]. En 1976, le Club Med avait lancé une campagne de publicité appelée « Verbes », qu'il décline autour de « rêver », « contempler », « rire », avec des images exotiques et des gros plan de membres en vacances, sur le thème « sea, sex & sun » alors « populaire à l’époque », notamment via le Sea, Sex and Sun de Gainsbourg, mais cette image donnée à l'entreprise, « très stéréotypée va être largement critiquée », en particulier quand sort le film « Les Bronzés » en 1978[23].
Notes et références
- « Amours, coquillages et crustacés - Spectacle - 1977 », sur data.bnf.fr (consulté le )
- « Les Bronzés », Cinéma, sur La Libre.be,
- "LES BRONZÉS", PHÉNOMÈNE DE SOCIÉTÉ", site de la RTS
- « Les Bronzés », sur cinoche.com (consulté le ).
- (en) « Les Bronzés - Société de Production / Sociétés de distribution » sur l’Internet Movie Database (consulté le ).
- (en) « Les Bronzés - Spécifications techniques » sur l’Internet Movie Database (consulté le ).
- « Les Bronzés » sur Allociné (consulté le ).
- (en) « Les Bronzés - Dates de sortie » sur l’Internet Movie Database (consulté le ).
- (en) « Les Bronzés - Guide Parental » sur l’Internet Movie Database (consulté le ).
- « Visa et Classification - Fiche œuvre Les Bronzés », sur CNC (consulté le ).
- Patrice Leconte, François Vey, Le dictionnaire de ma vie, Kero, (lire en ligne), p. 37.
- Gilles Ferréol et Anne-Marie Mamontoff, Tourisme & sociétés, EME éditions, p. 26.
- Philippe Lombard, Le Petit Livre des Bronzés, éditions First, , p. 31
- "Les Bronzés : Le triste destin du club de vacances du film...", le 28 mai 2020 sur Pure People
- « Sur les traces des Bronzés », Société, sur lalibre.be, La Libre Belgique, (consulté le )
- Barbara Azais, « 25 ans de la mort de Serge Gainsbourg : Sea, Sex and Sun son premier gros succès en France à 50 ans », sur MYTF1 News, (consulté le ).
- « "Les Bronzés" : la B.O rééditée en vinyle à l'occasion de ses 40 ans », sur Melody.tv, (consulté le )
- « Darla dirladada (Les Bronzés) par Le Splendid », sur www.bide-et-musique.com (consulté le )
- "Age tendre et gueule de bois", Le Monde du 7 avril 1996
- "Les Bronzés : 3 choses que vous ignoriez sur ce film culte", par Claire Beguin le 28 MAI 2020 dans Vogue
- « Hommes et dieux à Paliniro (Observations sur une société de loisirs) », par Henry Raymond dans la revue Esprit de juin 1959, cité dans "Une certaine idée de l’Italie. Attitudes et politique françaises 1958-1969" par Stéphane Mourlane, Thèse de doctorat en Histoire en 2015<
- "Sources de la France du XXe siècle: De 1918 à nos jours", par Pierre Milza, Odile Gaultier-Voituriez, et Carole Giry-Gautier, en 1997
- HES Valais . Etude de cas sur le Club Med, en novembre 2012
Voir aussi
Bibliographie
- Philippe Lombard, Le Petit Livre des Bronzés, First, 2016 (ISBN 978-2-7540-8355-3)
- Alexandre Raveleau, Les Bronzés : la véritable histoire, Hors collection, 2019 (ISBN 978-2-7014-0049-5)
Articles connexes
- Les Bronzés (série de films) :
- Les bronzés font du ski (1979)
- Les Bronzés 3 : Amis pour la vie (2006)
- Film culte
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- Cinémathèque québécoise
- Unifrance
- (en) AllMovie
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- (en) LUMIERE
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database