Le Viager
Le Viager est un film français réalisé par Pierre Tchernia, coauteur du scénario avec René Goscinny, sorti en 1972.
RĂ©alisation | Pierre Tchernia |
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Scénario |
Pierre Tchernia René Goscinny |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Les Artistes associés |
Pays de production | France |
Genre | Comédie noire |
Durée | 98 minutes |
Sortie | 1972 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
En 1930 à Paris, Léon Galipeau, médecin généraliste à la compétence discutable, ausculte Louis Martinet, célibataire de 59 ans. Persuadé que son patient, usé, n'a que deux ans tout au plus à vivre, Galipeau convainc son frère Émile d'acquérir en viager la maison de campagne que possède Martinet dans un petit village de pêcheurs alors méconnu : Saint-Tropez. Confiants dans leur affaire, les deux frères acceptent même d'indexer la rente viagère sur le cours d'une valeur, pensent-ils, sans avenir : l'aluminium.
Alors que les années passent, non seulement Martinet garde bon pied bon œil mais encore reprend-il vigueur et entrain sous le soleil provençal.
C'est l'époque de l'essor des aéroplanes : l'aluminium grimpe, la rente viagère augmente sans fin et la famille Galipeau s'impatiente. Lassée d'attendre le trépas de Martinet, elle échafaude des plans pour se débarrasser de l'encombrant crédirentier. Hélas, les événements aidant (Seconde Guerre mondiale, Exode, occupation allemande, puis épuration), les tentatives des Galipeau pour éliminer l'innocent Martinet se retournent invariablement contre eux. Un à un, les Galipeau meurent sous le regard toujours candide du vaillant retraité, centenaire à la fin du film, qui conserve pourtant un excellent souvenir de la famille Galipeau.
Fiche technique
- Titre : Le Viager
- RĂ©alisation : Pierre Tchernia
- Scénario : Pierre Tchernia et René Goscinny
- Musique : GĂ©rard Calvi
- DĂ©cors : Willy Holt
- Costumes : Gladys de Segonzac
- Photographie : Jean Tournier
- Son : Jacques Lebreton
- Montage : Isabel GarcĂa de Herreros, Françoise Javet et Kouka
- Production : René Goscinny et Leon Zuratas
- Sociétés de production : Les Films Dargaud et Les Productions Artistes associés (United Artists)
- Société de distribution : Les Productions Artistes associés
- Pays de production : France
- Format : couleur (Eastmancolor) — 35 mm — 1,66:1 — son mono
- Genre : comédie noire
- Durée : 98 minutes
- Durée : 103 minutes (2 800 métrages)[1]
- Visa d'exploitation : no 38637[1]
- Date de sortie :
Distribution
- Michel Serrault : Louis Martinet / le général nazi déguisé en portier d'hôtel / le général nazi non déguisé / Otto, le parachutiste allemand déguisé en bonne sœur / l'Allemand infiltré dans l'usine d'armement / l'Allemand infiltré en instituteur / l'Allemand infiltré dans l'État-Major français.
- La famille Galipeau
- Michel Galabru : Dr LĂ©on Galipeau
- Odette Laure : Marguerite Galipeau, l'Ă©pouse de LĂ©on
- Jean-Pierre Darras : Émile Galipeau, le frère de Léon
- Rosy Varte : Elvire Galipeau, épouse d'Émile et mère de Noël
- Noël Roquevert : le grand-père (le père d'Elvire)
- Madeleine Clervanne : la grand-mère (la mère d'Elvire)
- Luc Diaz : Noël Galipeau à 10 ans
- Claude Brasseur : Noël Galipeau à 40 ans
- Yves Robert : le capitaine de corvette Bucigny-Dumaine
- Claude Legros : Lucien, le facteur
- Jean Carmet : Maître Vierzon, l'avocat de Noël
- Jean Richard : Jo, petit voyou
- GĂ©rard Depardieu : Victor, complice de Jo
- Bernard Lavalette : le député-maire de Saint-Tropez
- Jean Michaud : le procureur
- Jacques Hilling : le président du tribunal
- Jacques Bodoin : Maître Lagarrigue, le notaire
- Raoul Curet : le projectionniste
- Rudy Lenoir: un Allemand qui fuit à vélo
- René Renot : Jeannot
- Antoinette Moya : Angèle, femme du facteur
- Alain Lionel : le docteur de l'hĂ´pital
- Gabriel Jabbour : M. Levasseur, le patron de Martinet
- Pierre Tchernia : le narrateur (voix) / le réalisateur TV
- Elisabeth Vermeiren-Dulac : la cheftaine des scouts belges
- Paul Préboist : le fromager dans la grande surface
- Henri-Jacques Huet : le chef du maquis
- Edmond Ardisson : le chef de train
- Béatrice Chatelier : la pulpeuse infirmière
- Yves Barsacq : un invité du préfet de police
- Robert Berri : un invité du préfet de police
- Philippe Castelli : un artiste du cabaret
- Roger Lumont : le général Von Schwarzenberg
- André Randel : le trompettiste
- Guy Verda : le photographe du cabaret
- Joëlle Bernard : la prostituée
- Jean Franval : un invité du préfet de police
- René Aranda : un homme à la cérémonie
- Roger Carel : la voix off des actualités
- Claude Dasset : la voix off de la TSF
- Nathalie Serrault : l'enfant qui explique le viager (voix)
- Paul Bisciglia : un maquisard
- Jacques Préboist : le hallebardier
- Jacques Grello : un centenaire (Ă confirmer)
- Michèle Mercier : la jeune femme au bal (caméo)
- Jacques Rouland : un photographe au centenaire
- José Luis de Vilallonga : le général qui décore Martinet
- Nicole Chomo : une bonne des Galipeau
- Nicole Desailly : une bonne des Galipeau
- Gloria France : une passante
- Marius Gaidon : un employé de Levasseur
- Édouard Rousseau : l'employé de Levasseur qui porte la statuette
- Guy Bonnafoux : un homme qui fait la file des provisions
- Robert André : un invité du préfet de police
- Jakub Weizbluth : un invité du préfet de police
- Jacques Wallet : un invité du préfet de police
- Roland Malet : un garde devant le tribunal
- Le chien Kiki : Kiki
- Le chien Douglas MĂ©dor Jr : Kiki jeune
- Images d'archives
La disparition des Galipeau
Grand-père (Noël Roquevert) | Grand-mère (Madeleine Clervanne) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Elvire (Rosy Varte) | Émile Galipeau (Jean-Pierre Darras) | Léon Galipeau (Michel Galabru) | Marguerite (Odette Laure) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Noël Galipeau (Claude Brasseur) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
- 1937 : le père d'Elvire meurt quelques mois après que Léon, le beau-frère de cette dernière, a affirmé qu'il avait une santé de fer, voire « d'aluminium ».
- 1949 : Marguerite Galipeau, l'épouse de Léon, meurt d'un infarctus après que la famille a voulu faire subir ce sort à Martinet en lui faisant découvrir la vie parisienne…
- 1950 : Émile Galipeau, l'époux d'Elvire, meurt noyé après que son pédalo a été tamponné par celui de Bucigny-Dumaine, qui voulait l'embrocher avec sa hallebarde. Avant de mourir, Émile a eu le temps d'abattre son agresseur au révolver. Émile venait pour tuer Martinet et voulait l'entraîner au large pour que la mer Méditerranée ne rende pas le cadavre.
- 1971 :
- la mère d'Elvire meurt de vieillesse.
- Puis, Léon Galipeau scie la rambarde de la fenêtre de Martinet pour lui faire faire une chute mortelle… mais c'est Elvire, sa belle-sœur, qui tombe et se tue. Léon, lui, tombe dans l'escalier qu'Elvire vient de bien cirer en espérant y faire tomber Martinet, mais Léon s'en tire avec de nombreuses fractures.
- Peu après, Léon meurt d'une crise cardiaque le jour où il apprend l'acquittement de son neveu Noël devenu voyou (mort que connaît également l'avocat de Noël, Maître Vierzon, pratiquement au même moment).
- Quelque temps plus tard, Noël Galipeau meurt dans l'explosion de la vieille voiture de Jo, son complice. L'allume-cigare défectueux ayant mis en route les feux d'artifice que Noël voulait activer afin de distraire Martinet, afin de laisser le temps à Jo d'abattre le vieil homme.
Production et réalisation
Une partie de l'écriture du scénario du Viager se déroule lors des voyages en train que font René Goscinny et Pierre Tchernia chaque semaine pendant deux ans vers Bruxelles pour surveiller tous les « stades de la fabrication » du film d'animation Lucky Luke (coréalisé et écrit avec Morris)[3].
Autour du film
- Le cas d'un vendeur en viager ayant survécu à ses acheteurs et devenu centenaire a existé avant la réalisation du film. En 1961, on peut en effet lire dans la presse française :
- « Madame veuve Ygouf, a célébré à Sainte-Honorine-des-Pertes (Calvados) son entrée dans sa 101e année, en présence de diverses personnalités de la région. Madame Ygouf avait vendu sa maison en viager en 1932 à M. et Mme Mallet, qui sont décédés l'un et l'autre. Et c'est maintenant leur fils, maire de la commune, qui continue à loger Madame Ygouf dans sa maison[4]. »
- Après la scène où l'on voit les actualités ciné, le projectionniste demande au facteur où est Martinet. On aperçoit alors l'affiche d'un film intitulé Ah ! Si j'étais restée pucelle. On voit aussi d'autres affiches de films, comme Fabiola, Le Castillan[5] et Monsieur Vincent.
- Tous les chiens successifs de M. Martinet s'appellent Kiki : un numéro d'ordre est ajouté à chaque fois sur la niche.
- Il s'agit du dernier long métrage dans lequel joue Noël Roquevert, mort en 1973.
- Un sujet analogue est abordé dans le film Sacrée Jeunesse, avec également Noël Roquevert.
- Des années plus tard, la fiction se trouve dépassée par la réalité avec la longévité exceptionnelle de Jeanne Calment, qui a elle aussi vendu sa maison en viager (non à son médecin, mais à son notaire, à l'âge de 90 ans, soit 32 ans avant son décès). Comme Martinet, Jeanne Calment a survécu à son débirentier.
- Le film Un éléphant ça trompe énormément (1976) réalisé par Yves Robert, pourrait être perçu comme un clin d'œil à la chanson homonyme chantée par les boy-scouts belges dans Le Viager, au moment où le capitaine Bucigny-Dumaine (incarné justement par Yves Robert) doit arrêter Martinet.
- Le générique précise que la scène de l'explication du viager par des dessins enfantins est signée « du petit Gotlib ». Ce dessinateur la reprendra avec Goscinny dans une planche de sa Rubrique-à -brac, parue dans le journal Pilote.
- La chanson entendue lorsque Louis Martinet boit son huile de foie de morue au début du film est J'ai ma combine de Georges Milton (1930).
- Les drapeaux américains, au , arborent 50 étoiles (alignées en quinconce). Or en 1944 il n'y en avait que 48 (alignées au carré) car les États d'Hawaï et d'Alaska n'ont rejoint l'Union qu'en 1959 — cette erreur historique concernant le nombre d'étoiles du drapeau américain est courante dans de nombreux films.
- Quand on veut montrer que l'officier de marine a commis « une petite erreur », on lui montre un journal avec un navire en train de couler. Il s'agit en réalité de La Bourrasque, coulée lors de la débâcle de Dunkerque.
- Les noms de famille Martinet et Galipeau ne sont pas pris au hasard :
- Pour interpréter le personnage de Martinet, Michel Serrault a demandé à porter un faux-nez.
- Première réalisation au cinéma de Pierre Tchernia, Le Viager rencontre un succès public, attirant 2 191 183 spectateurs.
Notes et références
- « Le Viager / Visas et classification / CNC », sur www.cnc.fr, CNC (consulté le ).
- Le Viager sur Unifrance (consulté le ).
- Philippe Lombard, « Lucky Luke (1971) », Histoires de tournages, sur devildead.com,
- L'Écho républicain de la Beauce et du Perche, décembre 1961.
- Fiche du film Le Castillan (1963) sur www.senscritique.com
- https://www.russki-mat.net/page.php?l=FrFr&a=Galipot
- Note lexicographique.
- Note lexicographique.
Annexes
Bibliographie
- Pierre Tchernia (préf. Olivier Barrot), Magic-Ciné, Hachette, coll. « Le Livre de poche », , 347 p. (ISBN 9782253109105, lire en ligne)
- Michel Serrault et Jean-Louis Remilleux, Le Cri de la carotte, Ramsay, , 235 p. (ISBN 2841141578).
- Michel Serrault, … Vous avez dit Serrault ?, Florent Massot, , 365 p. (ISBN 2845880359).
- Christian Dureau, Michel Serrault : la cage au clown, Didier Carpentier, coll. « Stars de l'écran », , 144 p. (ISBN 9782841678594).
- Philippe Lombard, Goscinnyscope : d'Astérix au Viager, tout le cinéma du maître de la BD, Dunod, , 192 p. (ISBN 2100767313).
- Goscinny et le Cinéma. Astérix, Lucky Luke et cie, Cinémathèque française / RMN, , 224 p. (ISBN 978-2-7118-7054-7 et 2-7118-7054-5).
Liens externes
- Jérémie Imbert, « Hommage à Pierre Tchernia, Monsieur Cinéma », sur CineComedies, .
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- Cinémathèque québécoise
- Unifrance
- (en) AllMovie
- (en) British Film Institute
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- (en) LUMIERE
- (de) OFDb
- (mul) The Movie Database