La Cousine Bette
La Cousine Bette est un roman d'Honoré de Balzac publié en 1846-1847, se déroulant dans le Paris du XIXe siÚcle. Le livre fait partie des ScÚnes de la vie parisienne de La Comédie humaine.
La Cousine Bette | |
Illustration tirée de l'édition de 1897, Georges Cain. | |
Auteur | Honoré de Balzac |
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Pays | France |
Genre | Ătude de mĆurs |
Ăditeur | Boniface |
Collection | La Comédie humaine |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | 1846-1847 |
Illustrateur | Charles Huard pour lâĂ©dition 1910 |
Chronologie | |
SĂ©rie | ScĂšnes de la vie parisienne, Les Parents pauvres |
Lisbeth Fischer, surnommée « la cousine Bette », est une vieille fille s'appliquant à détruire systématiquement son entourage, avec la collaboration de Valérie Marneffe, une femme mal mariée, qui séduit et tourmente une série d'hommes. L'un d'eux est Hector Hulot, mari d'Adeline Hulot, la cousine de Lisbeth. Il sacrifie presque toute la fortune de sa famille dans le but de plaire à Valérie, qui finalement le quitte pour un commerçant nommé Célestin Crevel.
Dans les annĂ©es 1840, le roman-feuilleton, trĂšs populaire en France, est surtout reprĂ©sentĂ© par EugĂšne Sue avec ses Ă©critures socialistes. Balzac souhaite surpasser Sue et montrer qu'il est le meilleur auteur de romans-feuilletons de France. Ăcrivant rapidement avec une concentration intense, Balzac a produit La Cousine Bette, un de ses romans les plus longs, en seulement deux mois. Il a Ă©tĂ© publiĂ© en feuilleton dans Le Constitutionnel, Ă la fin de l'annĂ©e 1846, et constitue, avec Le Cousin Pons, publiĂ© l'annĂ©e suivante, le diptyque Les Parents pauvres.
Les personnages du roman représentent plusieurs points de vue de la morale : la vengeresse cousine Bette et l'insincÚre Mme Marneffe d'un cÎté, et de l'autre, Adeline Hulot miséricordieuse et Hortense, sa fille malade. Le patriarche de la famille Hulot, quant à lui, est consumé par son propre désir sexuel. Le mari d'Hortense, l'exilé polonais Wenceslas Steinbock, représente le génie artistique, bien qu'il succombe à l'incertitude et au manque de motivation. Balzac s'est inspiré de sa propre mÚre ainsi que des travaux de la poétesse Marceline Desbordes-Valmore pour forger le caractÚre de Bette. On sait également qu'au moins une scÚne impliquant le baron Hulot était inspiré d'un événement dans la vie de l'ami de Balzac, Victor Hugo.
La Cousine Bette est considĂ©rĂ©e comme la derniĂšre grande Ćuvre de Balzac. Son utilisation du rĂ©alisme dĂ©taillĂ© se combine avec un panorama des personnages qui reviennent de prĂ©cĂ©dents romans. Plusieurs critiques ont qualifiĂ© le livre de « tournant » dans la carriĂšre de Balzac ; il a Ă©tĂ© comparĂ© Ă Othello de William Shakespeare, ainsi qu'Ă Guerre et Paix de LĂ©on TolstoĂŻ. Le roman explore les thĂšmes du vice et de la vertu, ainsi que l'influence de l'argent sur la sociĂ©tĂ© française de l'Ă©poque. La relation entre Bette et ValĂ©rie est Ă©galement considĂ©rĂ©e comme une exploration importante des thĂšmes homoĂ©rotiques.
Résumé
Lisbeth Fischer, surnommĂ©e « la cousine Bette », est appelĂ©e Ă Paris par Adeline Hulot, sa cousine, femme admirable qui supporte les infidĂ©litĂ©s de son vieux mari, le baron Hulot, libertin Ă©perdu. Aigrie, laide, sĂšche, maladivement jalouse dâAdeline et de sa beautĂ©, Lisbeth sâacharnera au malheur de la baronne Hulot et de sa fille Hortense. Celle-ci a Ă©pousĂ© le comte Wenceslas Steinbock, un rĂ©fugiĂ© livonien (polonais), orfĂšvre de mĂ©tier, dont la cousine Bette prĂ©tendait quâil Ă©tait son « amoureux » car elle lui avait portĂ© secours. Dans sa rage, elle pousse une de ses voisines dâimmeuble, ValĂ©rie Marneffe, une courtisane, dans les bras du baron Hulot d'Ervy, puis dans ceux du comte Wenceslas. La famille Hulot sâen trouve presque dĂ©truite, mais, alors que les manigances de Lisbeth Fischer semblent aboutir et quâelle est sur le point dâĂ©pouser le marĂ©chal Hulot, frĂšre du baron Hulot, le scandale des frauduleuses opĂ©rations financiĂšres menĂ©es par le baron pour couvrir ses immenses dĂ©penses Ă©clate. Le vieux marĂ©chal Hulot, sâestimant dĂ©shonorĂ©, en meurt ; quant au baron Hulot, il disparaĂźt. AprĂšs la disparition du baron, câest sur CĂ©lestin Crevel, pĂšre de CĂ©lestine et beau-pĂšre de Victorin Hulot d'Ervy, frĂšre dâHortense, que sâexercent les menĂ©es du duo infernal Lisbeth Fischer-ValĂ©rie Marneffe. Alors que cette derniĂšre vient dâĂ©pouser CĂ©lestin Crevel, spoliant CĂ©lestine et Victorin de lâimmense fortune paternelle, une intervention de madame de Saint-EstĂšve (lâempoisonneuse dĂ©jĂ rencontrĂ©e dans Illusions perdues et Splendeurs et misĂšres des courtisanes) fait pĂ©rir dâun mal mystĂ©rieux la perverse ValĂ©rie Marneffe. Adeline Hulot rĂ©cupĂšre enfin son mari et, devant le bonheur retrouvĂ© de la famille, la cousine Bette meurt de rage. Cependant, le baron Hulot nâest en rien amendĂ© et ses nouvelles infidĂ©litĂ©s provoquent la mort dâAdeline.
Adaptations Ă l'Ă©cran
Un certain nombre de films se sont appliquĂ©s Ă adapter le roman, comme la mini-sĂ©rie Ă©ponyme diffusĂ©e par la BBC en 1971 ou encore un long mĂ©trage du mĂȘme nom produit en 1998 et avec Jessica Lange dans le rĂŽle principal.
- 1927 : La Cousine Bette. France. RĂ©alisation : Max de Rieu. Avec Alice Tissot.
- 1964 : La Cousine Bette. France. TV. Réalisation Yves-André Hubert. Avec Alice Sapritch (Lisbeth Fischer), Jean Sobieski (comte Wenceslas Steinbock).
- En 1996, le roman est adapté au cinéma par la Fox, sous la direction de Des McAnuff, avec, dans les rÎles principaux, Jessica Lange (Lisbeth Fischer), Elisabeth Shue (Jenny Cadine), Bob Hoskins (Célestin Crevel), Hugh Laurie (baron Hulot d'Ervy), Aden Young (comte Wenceslas Steinbock). Le film est sorti sur les écrans américains et canadiens en 1998 mais jamais en France.
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