La Chasse à la licorne
La Chasse à la licorne est une série de sept tapisseries réalisées entre 1495 et 1505, période qui marque l'arrivée de la Renaissance en France. Sept scènes de vénerie représentent par étapes les piqueurs d'un écuyer poursuivant puis capturant une licorne, pour la conduire à la cour de son seigneur et sa dame. Elles sont aujourd'hui visibles au Cloisters Museum, à New York (Manhattan).
Artiste |
inconnu. |
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Date | |
Type |
composition de sept tapisseries. |
Technique |
Tapisserie (d) |
Localisation |
Histoire
Les pièces ont été tissées par les ateliers de Bruxelles[1] ou bien par ceux de Liège[2].
Elles ont été vraisemblablement commandées par la reine de France Anne de Bretagne[3] pour son troisième mariage, en 1499, avec Louis XII[4], soit peu d'années avant que les six tapisseries de La Dame à la licorne ne soient confectionnées. À la cour d'Amboise, l'arrivée sept ans plus tôt de la fille du duc François II, élevée dans le raffinement le plus moderne, avait été d'une façon générale un choc culturel du point vue des arts et des usages, et cette commande, illustrant une thématique à la fois christique et courtoise élaborée autour d'un animal dont la magie et le symbolisme fascinent dès le XIIIe siècle[5], est un des témoignages du caractère durable des habitudes acquises.
L'ensemble se trouve en possession de la famille de La Rochefoucauld à une date indéterminée mais probablement très antérieure à l'inventaire de 1728 qui en fait la première mention. À cette date, cinq pièces étaient accrochées dans une des chambres à coucher du château de Verteuil, en Angoumois, et deux l'étaient dans le hall conduisant à la chapelle.
À la Révolution, les tapisseries sont saisies comme biens nationaux et utilisées pour recouvrir des pommes de terre. Elles sont récupérées par les La Rochefoucauld un peu avant 1890 et accrochées de nouveau à Verteuil. Une des sept pièces se présente alors en deux morceaux, qui servent de rideaux de lit[6].
En 1922, le magnat du pétrole américain John Davison Rockefeller junior en fait l'acquisition en France pour environ un million de dollars. Celui-ci en fait don au Metropolitan Museum of Art en 1937.
Elles sont aujourd'hui exposées à New York au Musée des cloîtres, lequel rassemble les collections médiévales du Metropolitan Museum of Art. Elles ont été nettoyées et restaurées en 1998. Le montage des photographies de très haute résolution prises à l'occasion, vingt-quatre pour la plus grande pièce, a nécessité de faire appel aux compétences des mathématiciens David et Gregory Chudnovsky.
Description
Il s'agit d'un millefleurs. À la différence de La Dame à la licorne, qui représente des scènes de jardin, La Chasse à la licorne illustre, à travers des scènes de chasse et de cour, une thématique purement aristocratique.
- Les chasseurs entrent dans le bois.
- Le piège mystique de la licorne.
- Le piège mystique de la licorne.
- La licorne est débusquée.
- La licorne est assaillie.
- La licorne se défend.
- La licorne est servie et conduite au château.
- La licorne est retenue en captivité et n'est plus morte.
Analyse technique
Le tissage est de laine, fil métallique et soie.
Les couleurs sont restées étonnamment vives. Elles sont tirées exclusivement de plantes, la gaude pour le jaune, la garance pour le rouge, le pastel pour le bleu[7].
Notes et références
- Attribution aux ateliers bruxellois par le Metropolitan Museum
- The New Yorker, Capturing the Unicorn sur newyorker.com (consulté le 19 juillet 2009)
- [PDF] "The Unicorn Tapestries were made for Anne of Brittany", The Metropolitan Museum of Art, New York.
- "Tapestry in the Renaissance: Art and Magnificence.", The Metropolitan Museum of Art, New York.
- J. de Meung, Le Roman de la rose, v. 14068.
- Margaret Freeman, "A New Room for the Unicorn Tapestries", in Metropolitan Museum of Art Bulletin, v. XXXII , no 1, p. 241, New York, 1973.
- "How the tapestries came to the Met", The Metropolitan Museum of Art, New York.
Annexes
Bibliographie
- (en) E. J. Alexander & C. H. Woodward, "Flora of the Unicorn Tapestries", in Journal of the New York Botanical Garden, New York, .
- (en) M. Freeman, The Unicorn Tapestries, Metropolitan Museum of Art, New York, 1983 (ISBN 0-525-22643-5).
- (fr)Chefs-d'œuvre de la tapisserie du XIVe au XVIe siècle, exposition au Grand Palais, -, Éditions des musées nationaux, Paris, 1973, p. 76-86
- (es)Núñez de la Fuente, Sara: "La leyenda del unicornio en La puerta de los pájaros de Gustavo MartÃn Garzo" en Elos. Revista de Literatura Infantil e Xuvenil, n.º 3, 2016; pp. 167-202.