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La Chambre bleue (film)

La Chambre bleue est un film français réalisé par Mathieu Amalric et sorti le . Il s'agit d'une adaptation du roman La Chambre bleue (1964) de Georges Simenon. Le film a été sélectionné au Festival de Cannes 2014 dans la section Un certain regard.

La Chambre bleue

RĂ©alisation Mathieu Amalric
Scénario Mathieu Amalric
Stéphanie Cléau
d'après Georges Simenon
Musique Grégoire Hetzel
Johann Sebastian Bach
Acteurs principaux
Sociétés de production Alfama Films
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Film noir
Drame
Durée 75 minutes
Sortie 2014

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Julien Gahyde, incarcéré et interrogé dans le cadre de l'enquête judiciaire sur la mort suspecte de son épouse Delphine, évoque sa courte relation adultère avec Esther Despierre, une amie d'enfance que la vie a remise sur son chemin, et à laquelle, dans une réponse trop empreinte de légèreté, il a déclaré un « amour » et sa possibilité de « vivre avec elle ».

Fiche technique

Distribution

Projet et réalisation du film

Écriture du scénario

Alors que depuis 2012 Mathieu Amalric travaille à l'écriture d'une nouvelle adaptation cinématographique du roman de Stendhal Le Rouge et le Noir, l'ambition du projet entraîne des délais de préproduction. Le producteur Paulo Branco demande en à Mathieu Amalric de se lancer de manière « simple, rapide, dans l'esprit d'une vraie série B[2] » dans la réalisation d'un autre film, avec l'adaptation d'un autre roman, La Chambre bleue (1964) de Georges Simenon, dont Branco et Amalric ont obtenu les droits[2]. L'adaptation de ce roman noir sentimental — auquel le réalisateur est depuis longtemps attaché et qu'il déclare être l'un de ses romans préférés[3] - [4] - [5] —, initiée depuis février[6], est faite en collaboration avec la metteuse en scène (et alors compagne d'Amalric) Stéphanie Cléau durant la période du festival de Cannes où Mathieu Amalric vient présenter deux films en compétition[7]. Tous deux s'attachent en particulier à transcrire dans le scénario du film les deux temps s'opposant dans le roman, l'interrogatoire judiciaire et la réalité rétrospective des faits, tout en mettant en avant le rapport aux « sensations » qui sont au centre de l'écriture de Simenon, qu'elles soient de nature visuelles, olfactives ou liées aux sons[4] - [6].

Contrairement au roman qui se déroulait dans les années 1960, le scénario du film place l'histoire dans le présent[8] notamment pour simplifier la réalisation du projet et ne pas avoir à travailler sur la recherche d'éléments de décors et matériels nécessaires à une reconstitution historique. De la même manière, les noms des personnages sont changés et adaptés à une période contemporaine. Pour les auteurs, le réalisme des auditions du prévenu par le juge d'instruction ainsi que la dynamique qui existe entre ce dernier et sa greffière ont revêtu une importance majeure. Mathieu Amalric a pour cela obtenu de nombreux conseils du juge du tribunal de Bobigny Philippe Salomon et de sa greffière pour transposer au mieux le déroulement de ces entretiens[9] et a souhaité intégrer au film différents professionnels d'une cour d'assises[6].

Tournage et montage

Au centre Mathieu Amalric et LĂ©a Drucker, lors du tournage aux Sables-d'Olonne en juillet 2013.

Le tournage est entrepris volontairement sans attendre les financements traditionnels (coproduction, aide des commissions de financement, droits tĂ©lĂ©visuels[1]) du cinĂ©ma français avec une Ă©quipe (d'environ quinze personnes[10]) et un budget rĂ©duits (de l'ordre de deux millions d'euros et grâce Ă  la prĂ©vente du projet lors du MarchĂ© du film de Cannes lors de la 66e Ă©dition du festival) ainsi qu'avec Mathieu Amalric dans la distribution[11]. Les producteurs obtiennent Ă©galement une aide de 100 000 euros de la rĂ©gion des Pays de la Loire ainsi qu'un soutien financier du Bureau d'accueil des tournages de la rĂ©gion[6]. S'Ă©tendant, au dĂ©part, sur une durĂ©e prĂ©visionnelle totale de seulement trois Ă  quatre semaines[7] - [12] et pratiquĂ© volontairement avec un fort degrĂ© de spontanĂ©itĂ© afin de chercher « une espèce d'inconscience[4] », les premières scènes sont tournĂ©es les 15 et aux Sables-d'Olonne — dans six ou sept lieux diffĂ©rents de la ville après des repĂ©rages effectuĂ©s en mai[13] : dont l'Ă®le Penotte, la plage, le remblai et le phare, l'hĂ´tel des Roches-Noires oĂą sĂ©journa Simenon durant l'Ă©tĂ© 1944[14] et l'Ă©quipe du film durant le tournage dans la ville[12] - [4] —, puis Ă  La Flèche (figurant le Saint-Justin-du-Loup du roman) et ses environs dans la Sarthe Ă  partir du [15] - [10], ainsi qu'Ă  LuchĂ©-PringĂ©[4].

Le palais de justice de Baugé où fut tournée une partie du film.

La deuxième période de tournage est menée en novembre[10] avec la réalisation des scènes d'enquête et de procès filmées pour partie au Tribunal de grande instance de Bobigny du 9 au 12 et dans la gendarmerie de la ville[9], dans une maison de la Croix Bâton aux Lucs-sur-Boulogne du 18 au 21[8], à nouveau à La Flèche du 22 au 24[16], puis au palais de justice de Baugé-en-Anjou du 28 au [17]. Cette dernière partie de tournage à Baugé s'est faite avec des figurants de la région invités à participer aux scènes de procès mais surtout avec une réelle cour d'assise (avocats à la Cour, avocat général, président et huissier dans leurs propres rôles) ainsi que de vrais journalistes locaux chargés de traquer les inculpés[5] - [6]. Le choix du palais de justice de Baugé revêt également un aspect symbolique, qui s'est imposé à Mathieu Amalric au moment des repérages, avec la présence dans la salle d'audience d'une tapisserie bleue parsemée d'abeilles, évoquant tout à la fois une autre interprétation du titre de l'œuvre et la chambre adultère des amants dans laquelle une abeille — dans le roman il s'agit d'une mouche[18] — se pose sur le ventre de la femme[6].

Au total le tournage, effectué en deux périodes distinctes pour figurer les deux saisons du film, dure vingt-neuf jours[8] et se termine le [5].

Présentations festivalières et sorties nationales

La Chambre bleue est sĂ©lectionnĂ© au festival de Cannes dans la section Un certain regard[19] oĂą il est prĂ©sentĂ© le . Le film fait sa sortie gĂ©nĂ©ralisĂ©e en France et en Suisse le jour de sa prĂ©sentation Ă  Cannes. L'exploitation en salles du film a rĂ©alisĂ© 153 732 entrĂ©es en France[20] faisant de celui-ci le dixième film français le plus rentable en salles de l'annĂ©e 2014[21]. Le film totalise Ă©galement 7 658 entrĂ©es en Belgique et 10 436 entrĂ©es en Suisse[22] ainsi qu'environ 30 000 entrĂ©es aux États-Unis[23].

Le film, rediffusé en première partie de soirée sur Arte le , réalise l'une des meilleures audiences cinématographiques de la chaîne culturelle avec deux millions de téléspectateurs[24].

Distinctions

SĂ©lections

Nomination

Notes et références

  1. Le comitĂ© de sĂ©lection des projets d'Arte France CinĂ©ma ne se prononcera que le 19 septembre 2013, soit deux mois après le dĂ©but du tournage, pour l'attribution d'un budget de coproduction au film ; voir « ARTE France CinĂ©ma coproduit les films de Lucie Borleteau, Mathieu Amalric, Bertrand Bonello et Louis Garrel Â» par Olivier Père pour Arte, le 20 septembre 2013.
  2. « Mathieu Amalric adapte La Chambre bleue de Simenon », Les Inrockuptibles, 29 avril 2013.
  3. Mathieu Amalric parle de Tournée (à 30 min 45 s), entretien avec Philippe Piazzo en octobre 2010 pour Univers-ciné.
  4. Inès Tayeb, « Amalric adapte Simenon comme il Ă©crivait : vite Â», Ouest-France, 21 juillet 2013.
  5. « Mathieu Amalric termine La Chambre Bleue », Fédération des radios associatives en Pays de Loire, 10 décembre 2013.
  6. « Mathieu Amalric choisit les Pays de la Loire pour adapter Simenon Â», Conseil rĂ©gional des Pays de la Loire, 16 dĂ©cembre 2013.
  7. [vidĂ©o] Laurent Rigoulet et Jean-Baptiste Roch, « Mathieu Amalric fait sa psychanalyse face camĂ©ra Â», TĂ©lĂ©rama, 19 mai 2013.
  8. Marc Lambrechts, « Amalric tourne La chambre bleue aux Lucs Â», Ouest-France du 18 novembre 2013.
  9. « L’acteur Mathieu Amalric au tribunal Â», Le Parisien, 13 novembre 2013.
  10. « Mathieu Amalric adapte Georges Simenon Â», Le Maine libre, 21 juillet 2013.
  11. Fabien Lemercier, « La chambre bleue de Mathieu Amalric pour Alfama Films Â», Cineuropa, 29 avril 2013.
  12. « Mathieu Amalric tourne en immersion aux Sables Â», Ouest-France, 16 juillet 2013.
  13. « Mathieu Amalric va tourner un Simenon aux Sables-d’Olonne Â», Ouest-France, 9 juillet 2013.
  14. Chronologie du volume Pedigree et autres romans, Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, 2009, (ISBN 978-2-07-011798-7), p. XXXI.
  15. « Mathieu Amalric va tourner son prochain film Ă  La Flèche Â», Le Maine libre, 11 juillet 2013.
  16. « Mathieu Amalric de retour Ă  La Flèche Â», Ouest-France, 22 novembre 2013.
  17. « Mathieu Amalric recherche des figurants Â», Ouest-France, 22 octobre 2013.
  18. La Chambre bleue, Georges Simenon, éditions Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, volume Pedigree et autres romans, 2009 (ISBN 978-2-07-011798-7), p. 1335.
  19. Fiche de La Chambre bleue sur le site officiel du Festival de Cannes.
  20. La Chambre bleue sur le site jpbox.com, consulté le 12 avril 2015.
  21. Laure Croiset, « Ces films français ont Ă©tĂ© les plus rentables en 2014 Â», Challenges, 19 janvier 2015.
  22. La Chambre bleue sur la base de données Lumière.
  23. La Chambre bleue, jpbox.com, consulté le 17 juillet 2015.
  24. Carine Didier, « Arte, la tĂ©lĂ© «dĂ©-chaĂ®nĂ©e» qui gagne toujours plus de tĂ©lĂ©spectateurs Â», Le Parisien, 26 avril 2020.

Annexes

Article connexe

Liens externes

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