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L'Ymagier

L'Ymagier est une revue littéraire illustrée et une structure éditoriale française fondées par Remy de Gourmont et Alfred Jarry en octobre 1894.

L'Ymagier
Image illustrative de l’article L'Ymagier
Couverture du premier tome (octobre 1894).

Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité Trimestrielle
Format 27 x 29 cm
Genre Art et littérature
Prix au numéro 3,50 francs
Diffusion 500 ex. (1894)
Fondateur Remy de Gourmont, Alfred Jarry
Date de fondation
Date du dernier numéro
Ville d’édition Paris

ISSN 1149-8374

Histoire du support

Gourmont et Jarry sont tous deux des proches de la revue littéraire le Mercure de France où paraît dans le numéro d', un bulletin de souscription annonçant la naissance de L'Ymagier. Ce n'est pas seulement une revue, laquelle s'appelle d'ailleurs « fascicule » : à côté de la parution promise d'un premier tome, le prospectus annonce également des « albums de l'Ymagier » contenant des gravures (bois, lithographies, eaux fortes), signées Charles Filiger, Émile Bernard, Louis Roy, Henri Rousseau, Georges d'Espagnat, mais aussi un catalogue autour de l'œuvre du sculpteur Auguste Clésinger. Enfin, galerie Laffitte, au 20 rue Laffitte, se tient une exposition autour de cette revue et de ses productions[1].

Organisée comme une petite coopérative, le siège social de L'Ymagier est situé à Paris, au 9 de la rue de Varenne, soit au domicile de Gourmont où il possède une presse à bras ; cette structure possède un programme éditorial : « images, miniatures, estampes anciennes et nouvelles, réimpressions de livrets populaires, œuvres originales illustrées de dessins, bois, lithographies, eaux-fortes »[2]. Au niveau du financement, Jarry, dispose d'une partie de l'héritage familiale, sa mère, Caroline Jarry née Quernest en 1842, étant morte l'année précédente.

Le premier tome-fascicule sort donc en au prix de 3,50 francs et tirĂ© Ă  500 exemplaires. Les responsables promettent de nombreux tirages de luxe Ă  leurs souscripteurs et abonnĂ©s (plusieurs sĂ©ries, sur diffĂ©rents papiers, avec des primes prenant la forme de gravures, etc.). L'ensemble reprĂ©sente dix cahiers de huit pages, texte imprimĂ© en noir avec inclusion en bichromie, sans compter des hors-tĂŞtes en couleurs. Fait remarquable, la prĂ©sence d'une page prĂ©supposant une sorte de « partenariat confraternel » avec d'autres revues : outre bien sĂ»r le Mercure de France, l'on trouve les noms de L'Art littĂ©raire de Louis Lormel (oĂą Jarry a publiĂ©), The Yellow Book (Londres), Tweemaandelijks Tijdschrift (Amsterdam) fondĂ©e par Lodewijk van Deyssel et Albert Verwey, Pan (Berlin) et La SociĂ©tĂ© nouvelle (Bruxelles), liste Ă  laquelle l'on pourrait ajouter L'Épreuve Album d'art fondĂ©e par Maurice Dumont en , qui Ă©tait en lien avec Pan[3].

Le premier sommaire laisse apparaître des textes essentiellement rédigés par Gourmont et Jarry ; quant aux images, elles sont de trois types : des gravures signées « AJ », deux gravures signées respectivement Filiger et Émile Bernard, et enfin des images et vignettes anciennes tirées d'originaux d'Albrecht Dürer, de Christoffel van Sichem, des imagiers troyens, et de l'imagerie d'Épinal, dont des compositions reprises de François Georgin (1801-1863). Une note en page de sommaire indique que L'Ymagier propose à la vente des œuvres, non seulement des artistes précités, mais aussi d'Henry de Groux, Paul Gauguin, Maurice Denis, Armand Seguin, du Britannique Eric Forbes-Robertson (en), etc. Ce sont là pour la plupart des artistes proches de l'école de Pont-Aven, auxquels il faut ajouter Jossot, Maurice Delcourt, et Whistler qui participent aux numéros suivants, sans oublier Gourmont et Jarry — signant A.J. pour « Alain Jans » —, qui, eux aussi, se mettent à la gravure. Toujours dans le premier numéro, dans l'article intitulé « L'Y », les auteurs posent la question : « Pourquoi un y à ce mot, quand les dictionnaires disent imagier ? » et répondre parce qu’ « aujourd'hui comme jadis », on peut réclamer « un peu de liberté dans l'orthographe, pour un peu plus de beauté ».

Gourmont et Jarry se brouillent après le quatrième numéro, daté , à l'enseigne de saint Nicolas. Jarry s'en va fonder une nouvelle revue, Perhinderion, dans une maquette assez proche.

Gourmont poursuit seul l'aventure jusqu'en , clôturant la série de fascicules avec 8 livraisons en tout. Il produit enfin un Almanach de l'Ymagier (1897)[4] avec Georges d'Espagnat, qu'il avait connu par la galerie Le Barc de Boutteville.

Notes et références

  1. « L'Ymagier », in Les Amis de Remy de Gourmont, en ligne.
  2. « Collection de l'Ymagier », in Gallica, vue 13, en ligne.
  3. Anne et Arsène Bonafous-Murat, Jean-Pierre Seguin, in Maurice Dumont 1869-1899, Paris, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, 1991, page 18-19.
  4. Notice du catalogue de la BnF, en ligne.

Voir aussi

Bibliographie

  • Claude Roger-Marx, La Gravure originale au XIXe siècle, Paris, Aimery Somogy, 1962 — rĂ©Ă©d. 1973.
  • Emmanuel Pernoud, « De l'image Ă  l'ymage. Les revues d'Alfred Jarry et Remy de Gourmont », in Revue de l'art, no 115, 1997.

Liens externes

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