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Henry de Groux

Henry de Groux est un artiste peintre, graveur et sculpteur symboliste belge, né le près de Bruxelles et mort le à Marseille.

Henry de Groux
Henry de Groux photographié par Dornac, vers 1925.
signature de Henry de Groux
Signature

Biographie

Le Christ aux outrages
La Chevauchée des Walkyries (ca. 1890)
Portrait de Verlaine

Fils du peintre belge Charles de Groux, défenseur du réalisme social en peinture, Henry de Groux suit une formation à l'Académie de Bruxelles. Il réalise à 22 ans Le Christ aux outrages, tableau qui le rendra célèbre. Membre du groupe L'Essor en 1884, il est accepté en 1886 au groupe des XX mais sera obligé d'en démissionner en 1890 pour avoir refusé d’exposer dans la même salle que van Gogh et avoir injurié celui-ci ainsi que Paul Signac et Toulouse-Lautrec.

Il s’installe ensuite à Paris où il réalise la majeure partie de son œuvre et côtoie d’autres artistes tels que Toulouse-Lautrec, Whistler, Gauguin, Ensor, Rodin et Debussy. Il fréquente également de nombreux écrivains, parmi lesquels son futur gendre Émile Baumann, Mallarmé, Apollinaire, Oscar Wilde, Léon Bloy — avec qui il entretient une amitié fusionnelle — Verlaine, Zola, Heredia, Gide, Milosz, Rémy de Gourmont et Huysmans. Il prend parti dans l’affaire Dreyfus et assure la protection de Zola contre la foule hostile à la sortie du tribunal. Il réalise plusieurs portraits de l'écrivain (lithographie, pastel) et un tableau, conservé à la maison Zola à Medan, retraçant l'épisode de la sortie du palais de justice tel qu'il le raconte dans son journal à la date du : "Zola aux outrages". Cette prise de position en faveur de Dreyfus et de Zola contribue à la dégradation de son amitié avec Léon Bloy et à la rupture retentissante qui intervient entre les deux hommes en . Ils ne se reverront qu'à la fin 1916, quelques mois avant la mort de Bloy.

Circulant à travers toute l’Europe, de Groux expose à Paris, dont chez Le Barc de Boutteville en 1894[1], à Bruxelles, Ostende, Spa, Amsterdam, Londres et Florence. Dans cette dernière ville, où il est arrivé en 1903, espérant relancer sa carrière par la confrontation à un nouveau public, il est accompagné de Germaine Lievens, nièce de son épouse avec laquelle il vit une relation amoureuse passionnée. Côtoyant les milieux artistiques et mondains de la ville, stimulé par la fréquentation du musée des Offices et des autres richesses artistiques de Florence, il produit un nombre considérable d'œuvres et organise une grande exposition de ses œuvres au palais Corsini en 1904. Toujours confronté à de terribles difficultés financières, brutalement assailli par une violente crise de jalousie vis-à-vis de Germaine Lievens, il est interné à l' hôpital psychiatrique de San Salvi, à Florence, en . Après quelques semaines, il s’en évade pour rejoindre Gênes à pied. De là, il embarque pour Marseille, où sa femme Marie vient le chercher et le ramène à Spa, en Belgique.

Il illustre de nombreux ouvrages littéraires. Il participe en tant que lithographe à L'Estampe originale (1893) et L'Épreuve (1895). À partir de la fin 1909, il se consacre également à la sculpture: il réalise des bustes de Wagner, Beethoven, Baudelaire, Edgar Poe, Balzac, Tolstoï, Shakespeare, Byron, Villiers de l'Isle-Adam, Emmanuel Signoret, et de grandes statues en pied : Tolstoï, Ecce Homo. Il est l'auteur de la statue du monument aux morts de La Roque d'Anthéron. Plusieurs de ses grands projets de sculpteur ne se finalisent pas: du grand monument à la mémoire de Claude Debussy, il ne reste que les photos de quelques maquettes et le buste en bronze du compositeur, conservé à Paris au musée de l'Opéra.

Entre 1892 et 1910, il tient un journal, remplissant 18 cahiers manuscrits (des ajouts y ont en outre été portés entre 1926 et 1928). L'ensemble a été déposé par les héritiers du peintre à l'INHA et une édition partielle en a été faite en 2007 par les éditions Kimé.

Il est citĂ© en prĂ©ambule du livre de LĂ©on Bloy La Femme pauvre : « Ă€ l’exception de notre grand peintre Henry de Groux, qui donc est descendu aussi profondĂ©ment que vous et d’aussi bon cĹ“ur dans ma fosse noire ? » (Édition La Part Commune, 1897).

Expositions

  • 1954 : « Henry de Groux : peintre, sculpteur Â», musĂ©e Cantini, Marseille[2]
  • 2013 : « Un visage de la victoire, 1914-1918 Â», du au , atelier de CĂ©zanne[3], Aix-en-Provence.
  • 2015 : « Henry de Groux. Le Front de l'Ă©trange », du au , MusĂ©e Fenaille, Rodez.
  • 2015 : « Un symboliste engagĂ© » du au , Galerie - MusĂ©e La Roque-d'AnthĂ©ron.
  • 2019 : « Henry de Groux (1866-1930). MaĂ®tre de la dĂ©mesure », du au , MusĂ©e FĂ©licien Rops, Namur (Belgique).

Notes et références

  1. Journal des débats politiques et littéraires, 11 juillet 1894.
  2. Catalogue ; biographie par André Bellaïs ; préface de Gaston Castel, avant-propos de Francis Ripert.
  3. Voir sur cezanne-en-provence.com.

Annexes

Biographie

  • Émile Baumann, La Vie terrible d’Henry de Groux, Grasset, 1936.
  • Henry de Groux, Journal, KimĂ©, 2007 (ISBN 978-2-84174-417-6).
  • Henry de Groux (1866-1930) TĂ©moin de guerre (catalogue de l'exposition au musĂ©e In Flanders Flieds, Ypres 2007-2008, avec des contributions de Jan Dewilde et Thomas Schlesser) Ypres, 2007.
  • Figures de guerre, Henry de Groux (catalogue de l'exposition, Avignon, -, avec des contributions de Sylvestre Clap, JĂ©rĂ´me Descamps), Palais du Roure - Fondation Flandreysy-EspĂ©randieu, Avignon, 2014 (ISBN 978-2-9546921-2-8).
  • Henry de Groux, le front de l'Ă©trange (catalogue de l'exposition, avec des contributions de BenoĂ®t Decron, JĂ©rĂ´me Descamps, AurĂ©lien Pierre), Éditions Lienart (Paris) – MusĂ©e Fenaille (Rodez), 2015 (ISBN 978-2-35906-144-4).
  • Henry de Groux (1866-1930), MaĂ®tre de la dĂ©mesure (catalogue de l'exposition, avec des contributions de VĂ©ronique Carpiaux, JĂ©rĂ´me Descamps, Laura Fanti, Denis Laoureux, Louis Millet, Pascal de Sadeleer, Bertrand Tillier), MusĂ©e FĂ©licien Rops, Namur - In Fine Ă©ditions d'art, Paris, 2019 (ISBN 978-2-902302-08-6).

Liens externes

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