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Kitigan Zibi

Kitigan Zibi est la réserve algonquine des Kitigan Zibi Anishinabeg située dans La Vallée-de-la-Gatineau en Outaouais au Québec (Canada). Elle est limitrophe de la ville de Maniwaki.

Kitigan Zibi
Kitigan Zibi
Édifice des services communautaires
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
RĂ©gion Outaouais
Subdivision régionale La Vallée-de-la-Gatineau
Statut municipal Réserve des Premières nations
Code postal J9E
Constitution 1851
DĂ©mographie
Population 1 448 hab. (2014)
DensitĂ© 8,6 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 46° 20′ 00″ nord, 75° 58′ 00″ ouest
Superficie 16 917 ha = 169,17 km2
Divers
Code géographique 2483802
Localisation
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Kitigan Zibi
Liens
Site web (en) Site officiel

    GĂ©ographie

    La communautĂ© algonquine de Kitigan Zibi est situĂ©e La VallĂ©e-de-la-Gatineau en Outaouais au QuĂ©bec Ă  environ 130 km au nord des villes de Gatineau et d'Ottawa (route 105, ou route 117 ou route 107 en provenance de MontrĂ©al ou de Val-d'Or)[1].

    Couvrant 184,37 km², le territoire de la Première Nation Kitigan Zibi Anishinabeg est dĂ©limitĂ© au nord par la rivière Ă  l'Aigle et par la rivière DĂ©sert. C'est la plus grande de toutes les communautĂ©s algonquines du Canada.

    Municipalités limitrophes

    Panneau d'arrêt (Anglais-Anishnabe), Kitigan Zibi, Québec
    Musée à Kitigan Zibi, Québec

    DĂ©mographie

    Le recensement de 2006 y dĂ©nombre 1 165 rĂ©sidents, soit 7,8 % de plus qu'en 2001[2], et plus de 3 000 personnes si on considère les personnes qui ne rĂ©sident pas dans la communautĂ©. Le recensement de 2016 dĂ©nombre 1 221 rĂ©sidents, une baisse de 12,8 % depuis 2011[3].

    Évolution démographique
    1996 2001 2006 2011 2016
    9691 0811 1651 4011 221

    Toponymie

    En 1850, la réserve ne portait pas le nom de Kitigan Zibi, elle se faisait appeler Maniwaki. Ce nom avait une signification évocatrice et ce furent les Oblats qui la nommèrent ainsi. Maniwaki est tiré du mot mani, qui est une adaptation du nom de Marie, quant au aki, il désigne la terre, le pays ou la contrée. Les Oblats, venus de France pour propager la foi catholique, voulaient de cette manière honorer leur commandante religieuse (Marie Immaculée) tout en exprimant leur fidélité à la langue algonquine. On peut donc résumer le tout par « pays de Marie » ou « terre de Marie ». Il existe d’autres interprétations qui traduisaient Maniwaki par « rivière croche », mani étant le mot « rivière » dans l’ancien algonquin et waki voulait dire « croche », ou par « terre des esprits », Manito désignant esprits et aki, terre, pays ou contrée.C’est en 1994 que la dénomination Kitigan Zibi vint remplacer le nom Maniwaki. Le conseil de bande choisit à ce moment de nommer la réserve Kitigan Zibi puisque des traces de cette appellation remontent en 1826, alors que le terme Maniwaki apparait vers 1850. Le Conseil de bande faisait ainsi référence à une ancienne dénomination associée à la rivière Désert. Le mot Kitigan qui, en algonquin, se traduit par « désert » pouvait désigner à la fois un désert ou une terre cultivée, ou un endroit défriché par une intervention humaine. Il ne faut pas confondre tout cela avec une clairière naturelle. Le mot zibi signifierait une « rivière », correspondant aux limites territoriales créées par deux rivières : la rivière de l’Aigle et la rivière Désert[6].

    Histoire

    Les premières traces historiques de Kitigan Zibi

    Les premières mentions écrites des Algonquins de Kitigan Zibi remontent au XVIIIe siècle, lorsque les Anishnabeg sont coincés en plein milieu d’une guerre entre les Wendats et les Mohawks à propos du contrôle du commerce des fourrures de la rivière Outaouais. On trouve d’autres mentions au XVIIIe siècle au moment où la population Anishnaabe établie sur la rivière des Outaouais se fait décimer par une épidémie de variole amenée par les Français. Les Algonquins décidèrent donc de quitter la rivière Outaouais pour s’installer à différents endroits, notamment à quelques dizaines de kilomètres en amont près de la rivière Désert.

    En 1820, des commerçants de la Compagnie de la Baie d’Hudson s’installent dans cette région et bâtissent un poste de traite au croisement des rivières Désert et Gatineau. Il y avait déjà plusieurs Algonquins qui s’étaient installés sur la rive est de la Rivière Désert et, après quelques années, d’autres familles algonquiennes possédant des territoires de chasse dans les environs décidèrent de s’y installer de façon permanente[7].

    Vers les années 1840, les Oblats surgissent pour établir la mission de Notre-Dame-du-Désert pour ensuite, en 1849, demander aux autorités le droit de délimiter un canton en ayant pour but d’y établir une réserve algonquine. En 1850, les limites de ce canton sont dessinées et c’est à ce moment que le nom de Maniwaki fut attribué à la réserve par les Oblats[8]. Parmi les dernières familles arrivées dans les environs, il y avait Luc-Antoine Pakinawatik, un des colons autochtones, qui deviendra, en 1854, le premier chef de la réserve de Kitigan Zibi.

    La réserve Algonquine de Kitigan Zibi

    Avec le déclin de la traite des fourrures qui s’enclenche à compter de 1820, de nouvelles activités économiques bouleversent le mode de vie des Algonquins établis à proximité de la rivière des Outaouais et de ses affluents. La traite des fourrures laisse peu à peu la place à l’exploitation forestière, ce qui modifie considérablement les relations établies avec les Algonquins. De partenaires commerciaux, ceux-ci deviennent peu à peu des obstacles au développement économique du Canada. C'est dans ce contexte que le processus l'assimilation des autochtones commença vers 1850, alors quatre réserves furent créées pour y loger les autochtones, dont la réserve de Maniwaki.

    La communauté au XXe siècle

    Avant les annĂ©es 1970, l’Agent des affaires indiennes administrait la rĂ©serve tout en ayant tous les pouvoirs. Il y avait peu d’emplois Ă  cette Ă©poque sur le territoire de la communautĂ© et beaucoup de personnes quittaient la rĂ©serve pour aller travailler ailleurs au Canada et aux États-Unis, notamment dans les Ă©tats de New York et en Pennsylvanie. Certains rĂ©sidents occupaient des postes non-spĂ©cialisĂ©s comme aides-gĂ©ologues, bĂ»cheron et guides de chasse et pĂŞche. L’exode a Ă©tĂ© tellement prononcĂ© qu’en 1963, il ne restait plus que 150 personnes dans la communautĂ©. En 1976, quelques annĂ©es après que La Loi sur les Indiens ait Ă©tĂ© changĂ©e et que les Algonquins reprenaient peu Ă  peu le contrĂ´le de leurs rĂ©serves, l’élection du chef Jean-Guy Whiteduck apporta un vent de changement et de dynamisme au sein de la communautĂ©[9].

    Prise en charge

    La prise en charge par la communauté a débuté en 1972 mais elle n’a pas eu beaucoup d’effets au début. Cependant, le retour de personnes plus jeunes et mieux éduquées a donné un nouveau souffle à la réserve de Kitigan Zibi qui a commencé à se doter de meilleurs services : la création d’une école primaire et secondaire, de services de santé et la formation d’un corps policier autochtone ont été des étapes importantes dans l’évolution de la communauté. De plus, le conseil de bande a fait construire de nouveaux logements, car certaines familles vivaient entassées dans les maisons insalubres. Graduellement, les problèmes de logement se sont atténués et des projets de maisons pour les familles à faibles revenus ont été développés de même qu’un système de prêt à l’intérieur de la communauté a été instauré[9].

    La réserve au XXIe siècle

    En moins de trente ans, Kitigan Zibi a changé du tout au tout. Cette réserve amérindienne où il ne se passait pas grand-chose et qui sortait à peine du contrôle exercé par les gestionnaires du ministère fédéral des affaires indiennes, est devenue un village dynamique offrant des services de plus en plus élaborés à la population. De plus, aujourd’hui on y retrouve des entreprises, des commerces, des écoles, un centre culturel, des garderies et le conseil de bande a bien d’autres projets pour l’avenir et plusieurs autres commodités sont à la disposition des visiteurs tels que la quincaillerie Pasahigan Home Hardware, un poste d'essence, un lave-auto, un lavoir automatique, des épiceries et des boutiques souvenirs et de cadeaux situés à divers endroits à travers la communauté.

    La crĂ©ation d’une entreprise forestière, mitog, qui dĂ©tient une convention d’amĂ©nagement forestier leur permet de couper des arbres sur leurs territoires ancestraux. Ils travaillent aussi en collaboration avec d’autres exploitants forestiers. Ils sont Ă©galement des partenaires importants dans la gestion de la forĂŞt de l’aigle, un territoire situĂ© Ă  l’ouest de Maniwaki, oĂą l’exploitation forestière, les activitĂ©s de plein air et la protection de la faune font bon mĂ©nage. La communautĂ© possède Ă©galement une Ă©rablière de 12 000 entailles dont le potentiel n’est pas encore pleinement exploitĂ© et c'est Ă  Kitigan Zibi qu'est produit le sirop d'Ă©rable pur Awazibi.

    Culture et tourisme

    La communauté offre différents attraits aux visiteurs. Le Centre d'exposition culturelle de Kitigan Zibi présente des expositions, des artefacts, des tableaux et des photographies portant sur la culture et l'histoire algonquine. Le bâtiment rond accueille d’ailleurs l’exposition Kichi Sibi montée par le Musée canadien des civilisations et porte sur l’histoire des Algonquins. Les traditions sont encore bien présentes à Kitigan Zibi. Un constructeur de canots d’écorce de bouleau a pris la relève des anciens comme William Commanda et Basil Smith. Durant l’été, on peut aussi visiter le village Mawandoseg, qui est un musée-nature qui propose un circuit en forêt où l’on recrée la vie des Algonquins d’autrefois plus précisément la vie traditionnel des Anishinabeg. Grâce à tous les progrès qu’elle a connus depuis 25 ans, la réserve algonquine de Kitigan Zibi pourrait servir de modèle à d’autres communautés autochtones qui ont du mal à se sortir du cercle vicieux de la pauvreté et des problèmes sociaux[9].

    L'affiche de bienvenue de Kitigan Zibi

    Liste des chefs

    • Chef Antoine Pakinawatik - 1854-1874
    • Chef Peter Tenasco - 1874-1884, 1890-1896
    • Chef Simon Odjick - 1884-1890
    • Chef Louizon Commanda - 1896-1899
    • Chef John Tenasco - 1899-1911
    • Chef Michael Commanda - 1911-1917
    • Chef John Cayer - 1917-1920
    • Chef John B. Chabot - 1920-1924, 1939-1951
    • Chef Vincent Odjick - 1927-1933
    • Chef Patrick Brascoupe - 1933-1936
    • Chef Abraham McDougall - 1936-1939
    • Chef William Commanda - 1951-1970
    • Chef Ernest McGregor - 1970-1976
    • Chef Jean Guy Whiteduck - 1976-2006
    • Chef Stephen McGregor - 2006-2008
    • Chef Gilbert Whiteduck - 2008 - 2015
    • Chef Jean Guy Whiteduck - 2015 - 2018
    • Chef Dylan Whiteduck -

    Notes et références

    1. Gouvernement du Québec, « Kitigan Zibi », Répertoire des municipalités, sur Ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire
    2. Recensement 2006 : Kitigan Zibi
    3. Gouvernement du Canada, Statistique Canada, « Profil du recensement, Recensement de 2016 - Kitigan Zibi, Réserve indienne [Subdivision de recensement], Québec et Canada [Pays] », sur www12.statcan.gc.ca (consulté le )
    4. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2006 - Kitigan Zibi, IRI » (consulté le )
    5. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2016 - Kitigan Zibi, IRI » (consulté le )
    6. Toponymie : Kitigan Zibi
    7. http://wapikoni.tv/univers/about/les-communautes/kitigan-zibi/
    8. « Fiche descriptive », sur toponymie.gouv.qc.ca (consulté le ).
    9. Thériault, Charles (2005). "Communauté algonquine de Kitigan Zibi: une reprise en main couronnée de succès" Le Droit 17 septembre, p. 22

    Articles connexes

    Liens externes

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