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Khaled el-Hassani ben el-Hachemi

Khaled El-Hassani Ben El-Hachemi Ibn Hadj Abdelkader, dit Ă©mir Khaled, est le petit-fils de l'Ă©mir Abd El-Kader et le fils de l'Ă©mir El Hachemi. Il est nĂ© Ă  Damas le et mort le Ă  Damas. Il fut l'instigateur d'un mouvement politique appelĂ© khalĂ©disme[1] qui, entre 1919 et 1923, donna de l'espoir Ă  un grand nombre d'AlgĂ©riens qui vit dans ce mouvement une premiĂšre formulation du nationalisme[2]. Il fut prĂ©sident d'honneur de l'association de l'Étoile nord-africaine (ENA), Ă  la demande de Messali Hadj.

Khaled el-Hassani ben el-Hachemi
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  61 ans)
Damas
Nationalité
Formation
Activités
ParentĂšle
Abd el-Kader (grand-pĂšre)

Biographie

NĂ© le Ă  Damas, l'Ă©mir Khaled y passe toute son enfance. Et ce n'est qu'en 1892 que sa famille part s'installer en AlgĂ©rie, il a alors 17 ans. Il est envoyĂ© en France au lycĂ©e Louis-Le-Grand, puis Ă  l'Ă©cole militaire de Saint-Cyr en 1893. Mais il quitte l'École avant de terminer ses Ă©tudes, et se rend Ă  Alger, pour rejoindre son pĂšre malade. Toute la famille sera alors installĂ©e en rĂ©sidence forcĂ©e Ă  Bou-Saada.

En 1896 l'Ă©mir Khaled reprend ses Ă©tudes Ă  Saint-Cyr y obtient son grade de sous-lieutenant en 1897. Il refuse de se naturaliser français et reste officier Ă  titre indigĂšne. En 1897, il est envoyĂ© comme sous-lieutenant au rĂ©giment des spahis de MĂ©dĂ©a puis au 5e Chasseurs d'Afrique Ă  Mustapha (Alger) oĂč il reste sept ans.

Une note de 1900 des affaires indigĂšnes qui le surveillaient de prĂšs indique qu’il avait demandĂ© Ă  ĂȘtre nommĂ© agha et avait essuyĂ© un refus[3].

En 1904, Ă  sa demande, il intĂšgre le rĂ©giment des spahis et il est envoyĂ© en 1907 au Maroc oĂč il participe Ă  la campagne de pacification contre des rebelles marocains. Il est alors promu capitaine en 1908, pour sa brillante conduite. une pension annuelle de 2800 F lui fut accordĂ©e sur le Ă  laquelle s’ajoutait Ă  la pension qu’il recevait comme tous les autres descendants d’Abd el-Kader.

Il démissionne de l'armée en 1910, à la suite de nombreux conflits avec les autorités françaises et ses interventions politiques au Maroc dans le conflit entre le sultan Abdelaziz et le prétendant Moulay Abdelhafid. Puis il revient sur sa démission en 1911.

Il est fait Chevalier de la LĂ©gion d'Honneur le 10 avril 1913, avec traitement annuel de 250 francs, puis promu Officier le 20 janvier 1915[4].

Pendant la PremiÚre Guerre mondiale, il sert comme capitaine dans le Régiment de spahis auxiliaires algériens, commandé par le colonel du Jonchay.

CarriĂšre politique

Il se rapproche du mouvement des Jeunes-AlgĂ©riens[2]. Il se rend Ă  Paris pour une tournĂ©e de confĂ©rences sur la condition politique et sociale des musulmans algĂ©riens. Il y dĂ©fend le programme des Jeunes-AlgĂ©riens (suppression de l'indigĂ©nat, reprĂ©sentation politique des indigĂšnes, l’emploi de la main-d’Ɠuvre indigĂšne en France et sa protection): « Nous sommes les fils d’une race qui a eu son passĂ©, sa grandeur et qui n’est pas une race infĂ©rieure. Elle prouverait cependant une grande incapacitĂ© de jugement en refusant de s’engager dans les voies d’avenir que vous lui ouvrez. Mais elle ne refuse pas de le faire ». Et, citant son grand-pĂšre Abd el-Kader, il disait: « Quand nous pouvions croire notre histoire terminĂ©e, elle recommençait avec vous Français, comme la vĂŽtre au temps de vos ancĂȘtres Gaulois recommença avec Rome».

À la veille de la premiĂšre guerre mondiale, le dĂ©cret du [5], Ă©tablit le service militaire obligatoire par tirage au sort d'un certain nombre d’IndigĂšnes algĂ©riens. La presse indigĂšne s'empare alors du sujet pour rĂ©clamer en contrepartie la citoyennetĂ© pour l’indigĂšne algĂ©rien. L'Ă©mir Khaled dĂ©clarait alors «trĂšs raisonnablement des droits pour ceux qui ont acceptĂ© tous les devoirs y compris l’impĂŽt du sang», et concluait: « Instruisez-nous, assistez-nous comme vous pouvez le faire en temps de paix. Associez-nous Ă  votre prospĂ©ritĂ© et Ă  votre justice. Nous serons avec vous aux heures du danger ».

Khaled devient un adversaire des Ă©lus administratifs musulmans (les Beni-oui-oui) : «Nos soi-disant reprĂ©sentants sont en rĂ©alitĂ© faits pour contrecarrer nos revendications lĂ©gitimes et servir leurs intĂ©rĂȘts personnels, tandis que les Jeunes-AlgĂ©riens indĂ©pendants et dĂ©sintĂ©ressĂ©s reprĂ©sentent bel et bien l’opinion publique indigĂšne».

L'Ă©mir Khaled sera mobilisĂ© en 1914 et participe Ă  la PremiĂšre Guerre mondiale aux cĂŽtĂ©s des Français[6]. AprĂšs dix-huit mois de front, il est Ă©vacuĂ© fin 1916 Ă  Alger pour tuberculose pulmonaire, oĂč Il reprend ses activitĂ©s politiques avec les Jeunes-AlgĂ©riens.

En 1917, il Ă©pouse sa seconde femme, la petite-fille du Bachagha de Mascara Ould Cadi, et se rend Ă  Paris au CongrĂšs de la Ligue des Droits de l’Homme. Le CongrĂšs de avait proclamĂ© que le futur traitĂ© de paix devrait consacrer « le droit des peuples Ă  disposer d’eux-mĂȘmes » et ce thĂšme Ă©tait dĂ©jĂ  utilisĂ© par les premiers nationalistes tunisiens. Le CongrĂšs de 1917, examina alors la question algĂ©rienne, et se prononça pour la naturalisation dans le statut personnel musulman des anciens militaires algĂ©riens, pour leur participation Ă  l’élection des dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs et le droit d’ĂȘtre eux-mĂȘmes Ă©lus, et enfin pour l’instruction obligatoire des deux sexes. Au cours de ce CongrĂšs, Jean MĂ©lia (chef de cabinet du gouverneur gĂ©nĂ©ral de l'AlgĂ©rie) fit applaudir «le labeur inlassable du Docteur Benthami» et « l’action glorieuse du capitaine Émir Khaled », «trĂšs nobles et trĂšs purs hĂ©ros», les deux tĂȘtes de file des Jeunes-AlgĂ©riens. Jean MĂ©lia proposa Ă©galement au CongrĂšs un projet favorable Ă  l’institution d’un rĂ©gime de droit commun pour les musulmans, mais opposĂ© Ă  toute naturalisation qui maintiendrait le statut personnel musulman. Ce projet n’eut pas une seule voix et J. MĂ©lia devant l’hostilitĂ© des congressistes dut renoncer Ă  terminer son discours. Ce CongrĂšs exerça une forte influence sur Khaled, le persuadant que le monde politique français Ă©tait prĂȘt Ă  accepter l’octroi d’une reprĂ©sentation parlementaire aux musulmans, sans leur demander de renoncer Ă  leur statut personnel musulman.

Khaled prend sa retraite en 1919. Il est alors considĂ©rĂ© comme le chef du mouvement des Jeunes AlgĂ©riens, et un dangereux porte-parole du nationalisme musulman naissant. Il adresse une motion au prĂ©sident amĂ©ricain Woodrow Wilson pour faire pression sur la France en janvier de la mĂȘme annĂ©e, mettant en avant le thĂšme du « droit des peuples Ă  disposer d’eux-mĂȘmes ».

Il triomphe aux Ă©lections municipales indigĂšnes d'Alger du . Il est accusĂ© par les colons d'avoir portĂ© sa propagande sur "un terrain religieux et national"[7]. L'Ă©mir Khaled avait une influence considĂ©rable sur les musulmans. Son succĂšs retentissant a "frappĂ© les imaginations lui donnant une notoriĂ©tĂ© considĂ©rable dans les trois dĂ©partements. On a Ă©voquĂ© a cette occasion les exploits du grand-pĂšre l'Ă©mir Abdelkader" selon le rapport du gouvernement gĂ©nĂ©ral. Il est Ă©lu aux Ă©lections du Conseil GĂ©nĂ©ral du et aux Ă©lections de la DĂ©lĂ©gation financiĂšre du . Il demande entre autres que les musulmans aient leurs reprĂ©sentants Ă  la Chambre et au SĂ©nat. L'Ă©mir Khaled est vite accusĂ© d'agitation politique dĂ©magogique[2] et d'ĂȘtre le « chef du fanatisme religieux ». Il prenait des allures de chef religieux, il dirigeait des priĂšres publiques, rĂ©conciliait des familles notables opposĂ©es et au village d’Abbo (Sidi-Daoud), Ă  la fĂȘte annuelle de Sidi Amar ChĂ©rif, il prĂȘcha l’union et la concorde devant plus de 8000 pĂšlerins.

En , Khaled dĂ©finissait dans le journal l’Ikdam « les vƓux des indigĂšnes »: « suppression des lois d’exception -code de l'indigĂ©nat-, des communes mixtes et des territoires militaires, rattachement pur et simple des trois dĂ©partements algĂ©riens Ă  la mĂ©tropole»; il revendiquait en leur nom une reprĂ©sentation dans les Chambres françaises, l’accession des indigĂšnes Ă  la qualitĂ© de citoyens français pour une catĂ©gorie Ă  dĂ©terminer, mais dans le respect du statut personnel musulman. Khaled rejetait l’assimilation absolue : Ă  son ami Jean MĂ©lia qui faisait campagne pour une assimilation totale des indigĂšnes algĂ©riens et un nouveau dĂ©cret CrĂ©mieux pour eux, Khaled rĂ©pondait que c’était une utopie: « La masse n’en veut pas. L’indigĂšne n’acceptera pas la qualitĂ© de citoyen français dans un statut autre que le sien pour une raison d’ordre essentiellement religieux. La France ne dĂ©crĂ©tera jamais cette naturalisation en masse dans la crainte, injustifiĂ©e, de voir l’élĂ©ment europĂ©en submergĂ© par 5 millions d’indigĂšnes»[8].

Le général Lyautey suspectait Khaled depuis 1908. Il écrivait le : « Je connais trop Khaled pour ne pas savoir quel péril il représente personnellement», et le : « Je me méfie de ce lapin-là comme du feu »[9].

En 1920, l'Ă©mir Khaled comprend qu'il n'obtiendra rien Ă  partir d'Alger et dĂ©cide de se rendre Ă  Paris oĂč il demande aux sĂ©nateurs de ne pas voter la loi sur l'indigĂ©nat. Mais sa requĂȘte est vaine.

Logo du journal L'Ikdam

L'Ă©mir Khaled Ă©crit Ă©galement dans l’édition arabe du journal L'Ikdam: organe de dĂ©fense des intĂ©rĂȘts politiques et Ă©conomiques des Musulmans de l'Afrique du Nord (de Ă  une Ă©dition en arabe a paru en p. 3 et 4 sous le titre de : "Iqdām (Al-). ÇŠarÄ«dat al-ittiងād al-frānsāwÄ« al-'arabÄ«") dans lequel il luttera contre l'administration et la presse coloniale[2].

En 1922, il prononce un discours[10], qui eut un grand retentissement, devant le président de la République française Alexandre Millerand en visite à Alger, dans lequel il demanda des représentants directs des musulmans au Parlement à la suite de leur engagement aux cÎtés des français à la PremiÚre Guerre mondiale. Ce discours pourtant modéré sera déclaré "anti-français", bolchevique et une preuve de l'agitation nationaliste musulmane.

En 1921 et 1922, l'Emir Khaled et ses amis démissionnent de leur postes d'élus, affirmant l'impossibilité des musulmans à faire entendre leurs voix légalement[2].

La condition premiĂšre du succĂšs pour l'Emir Khaled Ă©tait l'union et l'unitĂ©, et c'est pourquoi il se rendit dans de nombreuses villes Ă  l'intĂ©rieur du pays oĂč il fit des meetings rassemblant des milliers de personnes, ce qui Ă©tait une nouveautĂ© pour l'Ă©poque. Il se rendit en Kabylie en , oĂč il prit la parole devant plus de 8 000 personnes[2]. À Biskra, oĂč aprĂšs un discours de l'Emir, la population musulmane rassemblĂ©e au nombre de 3000 Ă  la mairie vota une motion demandant incessamment aux pouvoirs publics la reprĂ©sentation des indigĂšnes AlgĂ©riens au Parlement[11].

En aoĂ»t 1923, il est exilĂ© en Égypte "se voyant pourchassĂ© par ses adversaires, trahi par une partie de l'Ă©lite musulmane". En effet, l'administration Française avait donnĂ© Ă  l'Emir deux choix: "ou l'internement administratif dans un poste de l'extrĂȘme sud ou le dĂ©part volontaire de l'AlgĂ©rie"[11]. Belghoul, ami, confident et porte-parole de l'Emir Khaled, raconte ses conditions de dĂ©part : "Le gouverneur gĂ©nĂ©ral convoqua l'Emir, le somma de renoncer Ă  sa politique d'agitation et de choisir entre une retraite dorĂ©e et des sanctions sĂ©vĂšres. Pour l'influencer, le gouvernement lui montra une pĂ©tition signĂ©e par des notables qui demandaient son arrestation. Khaled affirma son intention d'informer le peuple. Il fut pratiquement mis en Ă©tat d'arrestation; les policiers le raccompagnĂšrent Ă  son domicile. La nuit suivante, il prit avec sa famille le chemin de l'exil. La population apprit avec stupeur son arrivĂ©e Ă  Alexandrie". L'Emir Khaled devint ainsi un hĂ©ros aux yeux de la population. Son dĂ©part plongea par contre ses amis dans un grand dĂ©sespoir et ils en voulurent Ă  l’Émir de les avoir abandonnĂ©s.

En , l’Émir Khaled s'exile un temps Ă  Paris et prononce quelques confĂ©rences. Il se rapprocha du parti communiste, Ă©crivit quelques articles dans L’HumanitĂ©, Il s’affirmait comme seul reprĂ©sentant de l’AlgĂ©rie musulmane: «vouloir me contester la qualitĂ© de mandataire des indigĂšnes algĂ©riens, c’est chercher Ă  intercepter les rayons du soleil au moyen d’un crible!» Cette mĂ©galomanie lui fut politiquement fatale. Il sera condamnĂ© Ă  cinq ans de prison par le tribunal consulaire français d’Alexandrie[12].

Il adressa Ă©galement une lettre en tant que reprĂ©sentant de l'AlgĂ©rie au congrĂšs musulman oĂč il insistait sur la nĂ©cessitĂ© de rĂ©unir le congrĂšs islamique.

En 1926, il s'exile dĂ©finitivement en Syrie oĂč il meurt en 1936 [2].

En 1926, l'Ă©mir Khaled est fait prĂ©sident d'honneur du parti l'Étoile nord-africaine.

Programme revendiqué par le mouvement pour l'égalité ou la réforme

En 1924, le mythe de la gauche est encore grand, alors avec l'arrivĂ©e du nouveau prĂ©sident du conseil Édouard Herriot au pouvoir, l'Emir Khaled lui envoie une correspondance dans laquelle il exprime ce qu'il appelle le "programme de nos revendications fondamentales" :

  • ReprĂ©sentation au Parlement Ă  portion Ă©gale des AlgĂ©riens et des colons
  • Suppression pleine et entiĂšre des lois et mesures d'exception, des tribunaux de rĂ©pression, des cours criminelles et de la surveillance administratives des AlgĂ©riens avec application pure et simple du droit commun
  • MĂȘmes charges et mĂȘmes droits que les Français en ce qui concerne le service militaire
  • Accession pour les AlgĂ©riens Ă  tous les grades civiles et militaires sans autres distinctions que le mĂ©rite et les capacitĂ©s personnelles
  • Application intĂ©grale aux AlgĂ©riens de la loi sur l’instruction obligatoire, avec libertĂ© de l'enseignement
  • libertĂ© de presse et d'association
  • Application au culte musulman de la loi de sĂ©paration des Églises et de l'État
  • Amnistie gĂ©nĂ©rale
  • Application aux AlgĂ©riens des lois sociales et ouvriĂšres
  • LibertĂ© absolue pour les ouvriers AlgĂ©riens de toute catĂ©gorie de se rendre en France[2] - [13] - [14] - [15]

Écrits


Distinction

  • LĂ©gion d'Honneur : Chevalier (1913), Officier (1915)[4]

Références

  1. Ahmed Koulakssis, L'Ă©mir Khaled : premier zaÊŒĂźm? : identitĂ© algĂ©rienne et colonialisme français, L'Harmattan, (ISBN 2-85802-859-1 et 978-2-85802-859-7, OCLC 19274409, lire en ligne)
  2. Mahfoud Kaddache, Histoire du nationalisme algérien (2 tomes), Paris, Paris-Méditerranée, , 981 p. (ISBN 2-84272-169-1)
  3. Charles-Robert Ageron, « EnquĂȘte sur les origines du nationalisme algĂ©rien. L'Ă©mir Khaled, petit-fils d'Abd El-Kader, fut-il le premier nationaliste algĂ©rien ? », Revue des mondes musulmans et de la MĂ©diterranĂ©e,‎ (lire en ligne)
  4. Dossier de la Légion d'Honneur de Khaled el-Hassani ben el-Hachemi, base de données Léonore
  5. « N° 3668 - DÉCRET relatif au recrutement des indigĂšnes algĂ©riens du 3 FĂ©vrier 1912 »
  6. Guy Pervillé (préf. Mohammed Harbi), Les étudiants algériens de l'université française, 1880-1962 : populisme et nationalisme chez les étudiants et intellectuels musulmans algériens de formation française, Alger, Casban, coll. « Histoire de l'Algérie contemporaine », , 346 p. (ISBN 978-9961-64-065-4, OCLC 62108390), (ISBN 9961640659).
  7. La Revue indigĂšne : revue des intĂ©rĂȘts des indigĂšnes aux colonies[1905-1929], Thouars, Imprimerie nouvelle, , 276 p. (lire en ligne), p. 12-13
  8. « L'Ikdam : organe de dĂ©fense des intĂ©rĂȘts politiques et Ă©conomiques des Musulmans de l'Afrique du Nord », sur L'Ikdam, 21-28 juin 1919
  9. Charles Robert Ageron, Politiques coloniales au Maghreb, Presses universitaires de France, , 291 p., p.265
  10. Discours de l'Emir Khaled au PrĂ©sident de la RĂ©publique Française (1922) Monsieur le PrĂ©sident de la RĂ©publique, "Permettez-moi en ma qualitĂ© de reprĂ©sentant Ă©lu de la population musulmane au Conseil municipal, au Conseil gĂ©nĂ©ral et aux DĂ©lĂ©gations financiĂšres, de vous adresser nos souhaites de bienvenue. Dans la longue et attentive visite dont vous voulez bien honorer l'Afrique du Nord, l'AlgĂ©rie ne peut avoir, pour vous recevoir, que des mots de reconnaissance et de joyeux accueil. Soyez le bienvenu pour l'honneur insigne que vous nous faites, pour la marque de haut intĂ©rĂȘt que vous nous tĂ©moignez et pour l'espĂ©rance qu'elle fait naĂźtre dans nos cƓurs. À la veille du centenaire de l'occupation française, cette haute marque de bienveillance peut-elle avoir d'autre but que de proclamer hautement que les habitants de l'AlgĂ©rie sans distinction de confession et de race, sont Ă©galement les enfants de la France et ont un Ă©gal droit Ă  son foyer? Au moment oĂč, d'un bout Ă  l'autre de la terre, le monde, bouleversĂ© par un cataclysme sans prĂ©cĂ©dent, essaye de reprendre son Ă©quilibre normal, les Musulmans algĂ©riens demandent instamment Ă  la France de leur continuer sa tendre sollicitude en dĂ©veloppant les libertĂ©s qu'elle leur a dĂ©jĂ  si gĂ©nĂ©reusement accordĂ©s afin de leur permettre de prendre dĂ©finitivement rang dans la grande famille française. Ce ne sont pas les quelques rĂ©serves ou restrictions nĂ©cessitĂ©es par leur statut personnel qui pourraient mettre obstacle Ă  leur dĂ©finitive adoption et vous faire hĂ©siter. Leur loyalisme n'a connu ni rĂ©serve ni hĂ©sitation lorsque, Ă  l'heure du danger, ils ont combattu pour la dĂ©fense du droit et de la libertĂ© soutenus par la plus grande France. Ce n'est pas le simple fait du hasard que, suivant la noble tradition lĂ©guĂ©e par l’Emir Abdelkader, ils ont, depuis la conquĂȘte, observĂ© religieusement la parole donnĂ©e Ă  la France et le serment prĂȘtĂ©. De tous les peuples, le peuple français, par sa glorieuse histoire et son gĂ©nie, est celui avec lesquels ils peuvent le mieux s'entendre et fraterniser. Une occupation quasi-sĂ©culaire, une frĂ©quentation journaliĂšre, la lente et sĂ»re association des intĂ©rĂȘts et des idĂ©es ont crĂ©Ă© des liens puissants, qu'il serait impossible de rompre. Un siĂšcle de vie commune fait que nous ne pouvons plus nous passer de la France, de son gouvernement organisĂ©, de la paix qu'il procure, des possibilitĂ©s de dĂ©veloppement qu'il offre aux facultĂ©s de l'individu, de sa bienveillance naturelle, enfin! Or, si le libre jeu de ses institutions permet Ă  ses propres enfants le plein Ă©panouissement de leurs moyens, nous souhaitons qu'il en soit bientĂŽt de mĂȘme pour ses enfants adoptifs, dont les intentions les meilleures sont, parfois, mal interprĂ©tĂ©es ou incomprises. La tĂąche de collaboration entiĂšre avec vous qui reste Ă  accomplir ne peut ĂȘtre menĂ©e Ă  bien que par des hommes Ă©clairĂ©s et mandatĂ©s par nous. C'est pourquoi avec la dĂ©fĂ©rence et le respect dus Ă  l'hĂŽte illustre que vous ĂȘtes, nous venons solliciter une reprĂ©sentation musulmane au Parlement français. Seule, elle serait capable de porter Ă  la MĂšre patrie l'expression de notre indĂ©fectible attachement et de scelle l'anneau de notre destinĂ©e Ă  la longue tradition de gloire qui place la France, dans le monde, Ă  la tĂȘte de la civilisation et du progrĂšs. Nous avons mĂ©ritĂ© cet honneur et elle considĂ©rera sans doute qu'elle se doit Ă  elle-mĂȘme de nous l'accorder. Dans l'AlgĂ©rie musulmane, il peut se rencontrer des gens arriĂ©rĂ©s, des esprits incultes, il ne se rencontre pas un seul anti-français. C'est pourquoi, loyalement, nos mains et nos cƓurs se tendent vers la France. Nous vous demandons de ne pas les repousser, de mĂȘme que les personnalitĂ©s Ă©minentes qui vous accompagnent, de bien vouloir vous faire les interprĂštes de nos aspirations, et le cas Ă©chĂ©ant, de vous porter garant pour nous. Nous sommes certains de ne vous avoir pas sollicitĂ© en vain. Le souci que nous avons de nous crĂ©er, au sein de la France, une situation digne d'elle et digne de nous, est la meilleure preuve que nous sommes de bons français et que nous n'avons d'autres buts que de resserrer davantage les liens qui nous attachent Ă  la MĂšre Patrie. Vive la France! Vive l'AlgĂ©rie! Vive la RĂ©publique!" Revue IndigĂšne, avril-juin 1922, pp,95-96
  11. Victor Spielmann, L’Emir Khaled, son action politique et sociale en AlgĂ©rie de 1920 Ă  1923, Alger, Trait d'union,
  12. Charles-Robert Ageron, GenÚse de l'Algérie Algérienne, Saint-Deins, Editions Bouchéne, , 686 p. (ISBN 978-2-35676-052-4, lire en ligne), p. 126
  13. Le mouvement de l'Ă©mir Khaled
  14. Liste des dix revendications, d'aprÚs Ben Badis: cf Ali Merad, L'émir Khaled (1875-1936) vu par Ibn Badis (1889-1940)., In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, No 9, 1971. p. 33-34. Lire en ligne.
  15. Ferhat Abbas, La nuit coloniale, Alger, Alger-Livres, , 219 p. (ISBN 978-9947-897-20-1), p. 110-111

Voir aussi

Bibliographie

  • Koulakssis Ahmed, L'Ă©mir Khaled : Premier Za'im : IdentitĂ© algĂ©rienne et colonialisme français, L'Harmattan, 1987.
  • Ali Merad, « L'Ă©mir Khaled (1875-1936) vu par Ibn Badis (1889-1940) », in Revue de l'Occident musulman et de la MĂ©diterranĂ©e, No 9, 1971, p. 21-35 (lire en ligne).
  • Charles-Robert Ageron, « EnquĂȘte sur les origines du nationalisme algĂ©rien. L'Ă©mir Khaled, petit-fils d'Abd El-Kader, fut-il le premier nationaliste algĂ©rien ? », in Revue de l'Occident musulman et de la MĂ©diterranĂ©e, No 2, 1966, p. 9-49 (lire en ligne).

Liens externes

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