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Keka Aerospace

Keka Aerospace est une entreprise aérospatiale privée congolaise basée à Lubumbashi en République démocratique du Congo aussi appelé Congo-Kinshasa. L'entreprise, crée en 2004 par l'ingénieur Jean-Patrice Keka Ohemba Okase, est à l'origine de la famille de fusées Troposphère dont l'un des modèles (la Troposphère 5) est devenu très populaire sur l'internet francophone. L'entreprise lance des fusées depuis la base de lancement de Menkao.

Keka Aerospace
logo de Keka Aerospace
Logo de Keka Aerospace.

Création 2004
Fondateurs Jean-Patrice Keka Ohemba Okase
Siège social Lubumbashi
Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo
Direction Jean-Patrice Keka (d) (depuis )
Directeurs Jean-Patrice Keka Ohemba Okase, Nestor Wembo
Actionnaires Jean-Patrice Keka (d)
Activité Astronautique
Produits Lanceur, vaisseau spatial, moteur-fusée
Société mère Développement Tous Azimuts (DTA)
Effectif ~200 personnes

Histoire

Keka Aerospace fut fondée en 2004 par Jean-Patrice Keka Ohemba Okese, diplômé de l'institut supérieur des techniques appliquées de Kinshasa avec l'ambition de développer le premier lanceur africain[1]. La création de l'entreprise a été précédée par celle de Développement Tous Azimuts (DTA) qui est la société mère de Keka Aerospace qui fut créé par Jean-Patrice Keka pour faciliter certaines démarches administratives concernant Keka Aerospace[1] - [2].

Les débuts de l'entreprise ont été très difficiles : en effet, n'obtenant aucun soutien du gouvernement, l'entreprise ne possédait que très peu de ressources financières et matérielles et était obligée de concevoir ses premières fusées avec des matériaux de récupération tels que des boites de lait en poudre[3]. Les infrastructures telles que le centre de contrôle de mission et la base de lancement ont également été construits avec des matériaux recyclés[1] - [4].

  • En 2007, l'entreprise dĂ©buta son premier programme spatial, le programme Troposphère, un programme Ă  but expĂ©rimental dont les fusĂ©es n'avaient pas pour but d'aller dans l'espace. Les premières fusĂ©es de ce programme furent la Troposphère 1 et la Troposphère 2. Les deux fusĂ©es auraient dĂ» dĂ©coller le mĂŞme jour mais seule la Troposphère 2 a Ă©tĂ© lancĂ© dans la journĂ©e du 10 juillet 2007 et fut une rĂ©ussite tandis que le lancement de la Troposphère 1 fut annulĂ©e en raison de problèmes techniques[5] - [2]. 3 mois plus tard, le lancement de la Troposphère 3 est annoncĂ© pour le 12 octobre 2007. Ceci fut leur dernier lancement de l'annĂ©e 2007 et a Ă©tĂ© un Ă©chec Ă  cause d'un problème moteur[1] - [2].
  • En 2008, ce fut le tour de la Troposphère 4 d'ĂŞtre lancĂ©e le 10 juillet 2008, soit pile un an après le lancement de la Troposphère 2. La fusĂ©e dont le fuselage Ă©tait constituĂ© de boites de lait en poudre dĂ©colla de la base de lancement de Menkao et atteignit l'altitude de 15 000 mètres en franchissant lors de son ascension la vitesse de 2.7Mach[2] - [6], ce qui fut une rĂ©ussite.
  • En 2009 fut l'annĂ©e oĂą Keka Aerospace aura beaucoup gagnĂ© en popularitĂ© grâce au lancement de la Troposphère 5 le 29 mars 2009. Le lancement en question fut Ă  la fois une rĂ©ussite (grâce aux donnĂ©es collectĂ©es) et un Ă©chec car la fusĂ©e a explosĂ© au dĂ©collage, la faute Ă  un bloc de propergol dĂ©fectueux[7] - [2]. L'accident de la Troposphère 5 fut très mĂ©diatisĂ© et est devenu un mèmes sur l'internet francophone[1].
  • Après 2009, un nouveau projet de lanceur suborbital expĂ©rimental du nom de Troposphère 6 fut annoncĂ© et son lancement Ă©tait initialement prĂ©vu en 2016 mais a Ă©tĂ© reportĂ© par manque de moyens. Ce projet commença par la suite Ă  gĂ©nĂ©rer de l'attention notamment en Suisse oĂą des campagnes de financement participatif furent organisĂ©es, dont une en 2018 et l'autre en 2020 par les suisses Christian Denisart et Daniel Wyss en collaboration avec Jean-Patrice Keka dont les objectifs furent de rĂ©colter 50.000 Francs suisse[4] - [8]. La première campagne de financement ne fut pas très fructueuse et seulement 6 530 francs sur les 50.000 initialement prĂ©vus auront Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©s, la seconde compagne quant Ă  elle a permis de rĂ©colter plus de fond (25 778 francs)[4] - [8]. Bien que l'objectif initial ne fut pas atteint, ces deux campagnes ont permis Ă  la fusĂ©e, après tant de retard et dont le lancement est finalement prĂ©vu en novembre 2022 après que les derniers tests soient rĂ©alisĂ©s[8] - [9], de voir le jour.
  • En 2021, l'association de dĂ©fense des animaux PETA contacte par mail Jean-Patrice afin que ne soit pas envoyĂ© dans l'espace le cochon d'inde Galaxionaute, que Keka comptait utiliser en tant que cobaye Ă  bord du satellite que l'entreprise lancerait grâce Ă  Troposphère 6. Le directeur a rĂ©pondu très favorablement, s'Ă©tant engagĂ© Ă  ne plus conduire d'expĂ©riences animales, spĂ©cifiquement Ă  la suite de la mort du rat embarquĂ© sur Troposphère 5 en 2009[10].

Description

Keka Aerospace, bien que disposant de moyens et de ressources modestes, possède des objectifs ambitieux, en particulier celui d'envoyer une fusĂ©e en vol suborbital puis orbital et ensuite un galaxionaute (terme congolais pour astronaute). Certains pourraient ne pas prendre ce projet au sĂ©rieux, d'autant plus que la compagnie ne bĂ©nĂ©ficie d'aucune aide gouvernementale et qu'elle exerce dans l'un des pays les plus pauvres au monde, instable politiquement et socialement, oĂą 73% de la population vivrait sous le seuil des 1,90 $ par jour en 2018 et 86% des enfants de dix ans seraient analphabètes[11]. NĂ©anmoins, elle ne se soucie nullement des contraintes techniques se prĂ©sentant Ă  elle et parvient Ă  susciter un grand intĂ©rĂŞt, autant chez des jeunes congolais se rendant compte des perspectives qu'induit de telles aspirations qu'au sein de la communautĂ© spatiale internationale. Keka sait faire usage d'un savoir-faire unique lui Ă©tant propre, se manifestant par l'utilisation de matĂ©riaux de rĂ©cupĂ©ration, parfois trouvĂ©es dans des dĂ©charges afin de construire ses produits.

L'entreprise possède trois sites : son quartier général situé à Lubumbashi au sud de la RDC, son site de production localisé à Kinshasa et enfin son site de lancement non loin de là à Menkao, aux abords du fleuve Congo. Elle emploierait quelques centaines de personnes, parmi lesquelles figureraient une trentaine d'ingénieurs[12].

Programmes

Le premier programme de Keka Aerospace fut le programme "Troposphère" : il commença avec la Troposphère 1 et s'acheva avec la Troposphère 5. Le programme Troposphère laissa place au programme "Galaxie" dont la première fusée fut la Troposphère 6[1] - [2].

Programme Troposphère

Le programme "Troposphère" était un programme d'essais et d'expérimentations à basse altitude de Keka Aerospace[2]. Le programme "Troposphère" avait pour but de tester la faisabilité de l'aérospatiale en RD Congo avec les moyens matériels et le très faible financement de l'entreprise ainsi que de tester des dispositifs et des technologies devant servir à l'avenir avec des lancements de fusées à basse altitude[2]. Le programme fut un succès.

Ce fut le programme qui a donné son nom aux fusées Troposphères, nom qui, même après la fin du programme, continua d'être attribué. La première fusée du programme fut la Troposphère 1 et la dernière fut la Troposphère 5[2] - [3].

Programme Galaxie

Le programme "Galaxie" est le nouveau et actuel programme de Keka Aerospace dont le premier objectif est d'envoyer la première fusée de l'entreprise dans l'espace (la Troposphère 6) avec l'expérience acquise lors du programme "Troposphère"[3]. Ce sera aussi le programme sous lequel l'entreprise souhaiterait développer un premier lanceur orbital et d'autres plans à long terme[1] - [3].

Galaxionautes

Tout comme les européens ont leurs spationautes, les américains leurs astronautes, les russes leurs cosmonautes ou les Chinois leurs taïkonautes, Keka Aerospace veut ses galaxionautes. Galaxionaute est un terme inventé par Jean-Patrice Keka afin de désigner les gens que l'entreprise compte envoyer dans l'espace[1].

Cause de l'échec de la Troposphère 5

La Troposphère 5 Ă©tait une fusĂ©e Ă  deux Ă©tages utilisant du propergol solide, dont l'objectif Ă©tait d'atteindre les 36 km d'altitude avec un rat nommĂ© Kavira Ă  l'intĂ©rieur. Le deuxième Ă©tage Ă©tait une Troposphère 4 et le premier Ă©tage Ă©tait composĂ© de 7 chambres de combustion comprenant chacune un bloc de propergol solide et une tuyère[3]. La Troposphère 5 a Ă©tĂ© construite dans la ville de Lubumbashi et a dĂ» ĂŞtre dĂ©placĂ©e dans la ville Kinshasa puis dans la localitĂ© de Menkao pour le lancement. Lors du dĂ©placement de Kinshasa vers Menkao, l'un des blocs de propergol n'ayant pas bien Ă©tĂ© solidifiĂ©, celui-ci s'est retrouvĂ© fissurĂ© et dĂ©formĂ©. Au dĂ©but de l'allumage des moteurs, la combustion de ce bloc ne s'est pas passĂ©e tel que prĂ©vu Ă  cause de toutes ces dĂ©formations, ce qui provoqua une forte augmentation de la pression qui entraĂ®na l'explosion de la chambre de combustion du bloc en question et provoqua la dĂ©viation de trajectoire de la fusĂ©e au dĂ©collage[7] - [3].

Objectifs de la fusée Troposphère 6

La fusée Troposphère 6 est une fusée à 3 étages de 15 mètres de haut et de 10 tonnes qui comportera plusieurs objectifs à accomplir[1] - [6] - [13]. Ceux-ci sont :

  • D'atteindre l'altitude de 200 km dans le cadre d'un vol suborbital;
  • Larguer une expĂ©rience suisse sur les origines de la vie sur Terre;
  • Larguer Ă  45 km d'altitude une capsule expĂ©rimentale;
  • Larguer le satellite Njiwa Ă©quipĂ© d'un appareil photo avec transmission en direct


Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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