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Karl Ludwig von Phull

Karl Ludwig von Phull (ou Pfuel) ( – ) fut un gĂ©nĂ©ral allemand au service du Royaume de Prusse puis de l'Empire russe. Il a officiĂ© en tant que Chef de l'Ă©tat-major GĂ©nĂ©ral du Roi FrĂ©dĂ©ric-Guillaume III de Prusse lors de la Bataille d'IĂ©na-Auerstedt. Alors au service de la Russie, il fut un partisan de la politique de la terre brĂ»lĂ©e lors de l'invasion napolĂ©onienne de Russie.

Karl Ludwig von Phull
Fonction
Ambassadeur de l'Empire russe (d)
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  68 ans)
Stuttgart
Nationalité
Allégeance
Activité

Vie familiale

Phull est nĂ© Ă  Ludwigsburg et provient de la branche Wurtemberg  de la famille Pfuel, dans le Brandebourg. Il Ă©tait le fils du gĂ©nĂ©rale souabe Carl Ludwig Wilhelm August von Phull (1723-1793) et de Auguste-Wilhelmine von KeĂźlau (1734-1768).

Le premier mariage de Phull a eu lieu Ă  Potsdam le , avec Henriette Luise Charlotte von Beguelin (1763-1810), avec qui il a divorcĂ© en 1800. Ils ont eu une fille, Émilie Hernriette (1792-1864). Phull s'est ensuite remariĂ©e le avec Charlotte Poths (1766-1808), ce second mariage a pris fin en 1803. Phull et Poths ont eu un fils, Eugen (1801-1857). Finalement, Phull s'est mariĂ© une troisième fois Ă  Berlin le avec Sabine Henriette von Wedel (ca. 1773-1840), mais ils se sont Ă©galement sĂ©parĂ©s.

Carrière

Conseil d'Alexandre Ier au camp de Drissa le 1er (13) , toile d'Aleksandrs Apsītis, 1912.

Phull entre dans l' armĂ©e prussienne en 1777, sous le règne de FrĂ©dĂ©ric II et devient un membre de l'Ă©tat-major GĂ©nĂ©ral en 1781. En 1793, lors de la guerre de la Première Coalition, il participe Ă  la campagne du Rhin et est promu Ă  colonel en 1798. En 1805, il devient major-gĂ©nĂ©ral. En tant que chef de dĂ©partement de l'Ă©tat-major GĂ©nĂ©ral depuis 1804, il est le chef d'Ă©tat major du roi de Prusse FrĂ©dĂ©ric-Guillaume III lors de la Bataille d'IĂ©na-Auerstedt en 1806[1].

Après la défaite de la Quatrième Coalition en 1807, Frédéric-Guillaume envoie Phull servir le tsar Alexandre Ier de Russie. Phull gagne la confiance d'Alexandre qui lui confère le grade de lieutenant général dans l' armée russe. Il est cependant détesté par des officiers russes comme Alexandre Ostermann-Tolstoï et Michel Barclay de Tolly qui lui reprochent de ne pas parler le russe, qu'il considère comme une « langue barbare », et de vivre dans des théories abstraites. Phull persuade le tsar de concentrer son armée dans un grand camp retranché, sur le modèle de celui de Frédéric II à Bunzelwitz pendant la guerre de Sept Ans, pour repousser l'attaque française[2]. Cependant, lorsque le camp est établi à Drissa sur la Daugava, les généraux d'Alexandre lui démontrent que la position est indéfendable et serait un piège fatal pour l'armée russe. Filippo Paulucci, général italien au service du tsar, déclare à Phull : « Ce camp est conçu par un traître ou par un ignorant, choisissez, mon général ». Le tsar quitte alors l'armée en confiant le commandement au général Barclay de Tolly qui ordonne un repli vers Vitebsk[3] - [4].

Le degrĂ© d'implication de Phull dans la dĂ©cision d'appliquer la politique de la terre brĂ»lĂ©e contre NapolĂ©on Bonaparte lors de l'invasion de la Russie est contestĂ©. Après la prise de Moscou par NapolĂ©on le , Phull, victime de l'hostilitĂ© des gĂ©nĂ©raux russes, est contraint de fuir vers la Suède et l'l'Angleterre. Dans une lettre Ă  Phull Ă©crite le , Alexandre lui Ă©crit cependant : « C'est vous qui avez conçu le plan qui, avec l'aide de la providence, a eu pour suite le salut de la Russie et celui de l’Europe »[1].

En 1813, Phull est chargĂ© de l'instruction du prince FrĂ©dĂ©ric d'Orange-Nassau, futur roi des Pays-Bas. Après la chute de NapolĂ©on en 1814, Phull est nommĂ© ambassadeur de Russie aux Pays-Bas (Ă  La Haye et Ă  Bruxelles) ; sa troisième femme, Sabine Henriette von Wedel, tient un salon très apprĂ©ciĂ© Ă  Bruxelles. Après qu'elle soit devenue Ă©motionnellement instable, Phull prend sa retraite Ă  Stuttgart, en 1821, oĂą il meurt cinq ans plus tard.

La participation de Phull Ă  la campagne de Russie de 1812 est Ă©voquĂ©e dans le roman Guerre et Paix de LĂ©on TolstoĂŻ, dans laquelle le gĂ©nĂ©ral est nommĂ© Pfuel: TolstoĂŻ reprend les reproches des officiers russes envers les stratèges allemands.

Notes

  1. ADB, page 93
  2. Curtis Cate, La Campagne de Russie - 1812, Tallandier, 2006, p. 125-126.
  3. Jean Tulard (dir.), L'Europe de Napoléon, Horvath, 1989, p. 457.
  4. Curtis Cate, La Campagne de Russie - 1812, Tallandier, 2006, p. 172-174.

Bibliographie

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