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Karl Haushofer

Karl Haushofer, né le à Munich et mort par suicide le à Pähl (Haute-Bavière), est l'un des plus importants théoriciens de la géopolitique allemande, dont certains travaux (notamment ceux qui abordent la notion d'Espace vital) sont repris et réinterprétés par une partie des penseurs du nazisme, bien que lui-même n'aie jamais été membre du parti nazi.

Karl Haushofer
Fonction
Professeur
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  76 ans)
Pähl
Nationalité
Formation
Activités
Père
Max Haushofer (d)
Enfants
Albrecht Haushofer (en)
Heinz Haushofer (d)

Biographie

Karl Haushofer est issu d'une famille d'artistes et d'universitaires. Il épouse en 1886 Martha Mayer-Doss, dont la famille est munichoise, son père est d'origine juive. Ils auront deux fils : Albrecht, né en 1903, et Heinz, né en 1906.

En 1887, il commence une carrière militaire au sein de l'armée du royaume de Bavière[1].

En 1908 et 1909, il est envoyé par l'état-major bavarois au Japon pour y étudier l'armée japonaise qui vient d'être victorieuse contre la Russie. Le , il est reçu par l'empereur Meiji (Mutsuhito). Très impressionné par ce voyage, Karl Haushofer fait paraître en 1913 son premier grand ouvrage, Dai Nihon (Le Grand Japon), affirmant ainsi son engouement pour ce pays[2].

Une grave infection des poumons, qui le retient une année à Davos ou à Arosa, favorise par son éloignement de l'armée son passage aux sciences. Il participe à la Première Guerre mondiale et termine le conflit avec le grade de Generalmajor[N 1].

À son retour, il entreprend des études de géographie. En 1919, il obtient, avec son doctorat de géographie, un poste à l'université de Munich.

Pensée

Zeitschrift fĂĽr Geopolitik

Influencé par les travaux de Friedrich Ratzel, Rudolf Kjellén et Halford John Mackinder, Haushofer développe ses théories géopolitiques et fonde en 1924 la revue Zeitschrift für Geopolitik (La Revue de Géopolitique)[3].

Ouverte aux chercheurs en géographie de nombreux pays, notamment l'Union soviétique[4], celle-ci obtient rapidement une audience internationale. S'adressant à un large public, la revue ne présente cependant que la position de la géopolitique allemande[5], les membres du comité de rédaction se montrant tous favorables à la révision des clauses territoriales des traités mettant un terme à la Première Guerre mondiale[4]. Durant ces années, Haushofer souhaite faire de son approche « une science appliquée et opérationnelle »[3].

Ses thèses sur l'aire pacifique sont influencées par sa rencontre en Inde avec Lord Kitchener, qui prédit que tout affrontement entre le Royaume-Uni et l'Allemagne coûtera aux deux puissances leur influence dans le Pacifique, au profit de la puissance montante des États-Unis et du Japon[6].

Partisan d'une alliance avec l'Union soviétique, Haushofer la défend dans les colonnes de son journal; il réserve un accueil chaleureux au pacte germano-soviétique. Cohérent, il condamne ensuite le déclenchement de la guerre à l'Est, ce qui entraîne l'arrêt de la publication de son journal en 1941[7].

Influence sur ses contemporains

L'écrivain Stefan Zweig fait mention de Haushofer comme étant une de ses rencontres les plus marquantes en Inde et comme un homme « qui a exercé sur l'histoire de notre époque une influence immense, même si elle ne s'est pas manifestée au grand jour »[8]. Il écrit que la culture de cet attaché militaire allemand « était universelle »[8].

Zweig considère que Haushofer est un des pionniers dans l'acquisition d'une pensée cohérente capable de donner à l'Allemagne « une position de force »[8]. En effet, la paternité du terme d'« espace vital » (en allemand, der Lebensraum) lui est prêtée. Ce faisant, Haushofer aurait livré à l'idéologie du national-socialisme ce concept, lui fournissant par là même une assise décisive et prétendument morale dans ses développements futurs : « Hitler, en lui-même peu accessible aux idées d'autrui, possédait cependant dès le principe cet instinct de s'approprier tout ce qui pouvait servir ses buts personnels ; c'est pourquoi cette « géopolitique » aboutit chez lui et se réduisit à une politique nationale-socialiste, et il lui demanda tous les services qu'elle pouvait rendre à ses desseins. La technique du national-socialisme a toujours été de donner à ses instincts de puissance exclusivement égoïstes un fondement idéologique et pseudo-moral, et cette notion d'« espace vital » fournissait à sa volonté d'agression toute nue un petit manteau philosophique, un slogan qui paraissait inoffensif par le vague de sa définition et qui, en cas de succès, pouvait légitimer toute annexion, même la plus arbitraire, en la représentant comme une nécessité éthique et ethnologique. »[8]

Le récit de Zweig concernant Haushofer, qu'il estime pour lui avoir fait connaître l'esprit de l'Orient, va jusqu'à évoquer son influence dans les termes suivants: « Ainsi, c'est bien mon vieux compagnon de voyage qui fut responsable, sans que je sache si c'était à dessein, du déplacement fondamental, et fatal pour le monde, de la stratégie de Hitler. » [8]

Zweig conclut sur la nature d'une telle extension donnée par la réalité à la pensée d'Haushofer « qu'il ne fait aucun doute que ce furent ses théories, plutôt que les conseillers les plus enragés de Hitler, qui poussèrent la politique agressive du national-socialisme, inconsciemment ou consciemment, à quitter le nationalisme étroit pour l'universel. Seule la postérité, avec une documentation meilleure que celle dont nous disposons, nous les contemporains, permettra de situer ce personnage à la place qui doit lui revenir dans l'histoire »[8].

Haushofer et le nazisme

La pensée géographique de Karl Haushofer, ainsi que la proximité avec Rudolf Hess, ont pu inciter à exagérer la proximité entre Karl Haushofer et ses idées d'une part, et le nazisme de l'autre.

Haushofer et les membres du NSDAP

Parmi les étudiants de Haushofer à l'université de Munich, se trouve notamment le jeune Rudolf Hess, futur dignitaire du régime nazi, avec qui il se lie d'amitié et qui le met en relation avec les premiers membres du NSDAP[4]. C'est ainsi que, à plusieurs reprises, Haushofer rencontre Hitler et l'intéresse à sa théorie de Lebensraum. En dépit de ces quelques rencontres, les rapports entre les deux hommes demeurent lointains et distants, notamment en raison de la femme demi- juive de Haushofer[9].

L'influence de Haushofer sur le corpus idéologique nazi mis en place par Hitler à partir de 1920 se manifeste essentiellement par l'apport de l'idée de Lebensraum, que Hitler intègre dans son Mein Kampf en la déformant quelque peu. Cependant, cet apport n'est pas perceptible immédiatement : Hitler a assimilé les idées de Haushofer après sa libération à la fin de l'année 1924 mais ce n'est qu'à partir de 1928 qu'il intègre davantage la notion d'espace vital dans la définition de ce que doit être, selon lui, une politique étrangère national-socialiste[10].

Rudolf Hess protège, jusqu'en 1941, date de son départ en Grande-Bretagne, Haushofer et son épouse[11], descendante par son père d'une vieille lignée sépharade, et ses fils, considérés comme « quart-juifs » après la promulgation des lois de Nuremberg.

Une influence réduite

Haushofer en compagnie de Rudolf Hess, vers 1920.

Dès 1938, l'influence de Haushofer faiblit considérablement. Cependant, jusqu'en 1943, ses travaux constituent une source d'inspiration pour les dirigeants de la politique étrangère du Reich, alors en expansion[12].

En 1938, Karl Haushofer dirige l'Institut de Géopolitique de Munich qui emploie un millier de collaborateurs. Cet organe dépend du régime nazi qu'il conseille. Life Magazine lui consacre alors un long article dans son édition de novembre.

Après le départ de Hess pour l'Angleterre, le , sa famille et lui-même deviennent suspects. Son fils Albrecht (par ailleurs homosexuel), professeur à l'université de Berlin et collaborateur du cabinet du ministre des affaires étrangères, Joachim von Ribbentrop, est brièvement arrêté. Karl Haushofer est, lui également, convoqué par la Gestapo.

Après la tentative d'assassinat de Hitler du 20 juillet 1944, la Gestapo fait interner Karl Haushofer, privé de la protection de Rudolf Hess, à Dachau tandis qu'Albrecht Haushofer, son fils, lié aux conspirateurs, disparaît dans la clandestinité[11]. Ce dernier est toutefois arrêté quatre mois plus tard. Deux semaines avant la fin du conflit, un commando SS l'exécute, de nuit en pleine rue. On retrouve sur lui le recueil de poèmes Les sonnets de Moabit — du nom de la prison berlinoise où il a été incarcéré — qui est considéré comme un témoignage important de la littérature résistante allemande.

La chute

Après l'effondrement du Troisième Reich, Haushofer est interrogé par des officiers américains. Il fut considéré comme l'un des inspirateurs du nazisme, mais comme il n'avait pas été directement impliqué dans les crimes du régime, le père jésuite Edmund A. Walsh, directeur de l'École des affaires étrangères de l'Université de Georgetown, donne un avis négatif à sa mise en accusation[7] au procès de Nuremberg ; en revanche, Haushofer est contraint de témoigner au procès de Rudolf Hess.

Déchu de son titre de professeur honoraire, privé de sa pension, il se suicide le en compagnie de son épouse Martha, dans leur propriété du Hartschimmel, près de Munich[2].

Le mythe Haushofer

Karl Haushofer, en raison de sa proximité avec Rudolf Hess, a fait l'objet de spéculations relatives au rôle véritable qu'il aurait joué dans l'élaboration de l'idéologie nazie, puis à son rôle d'inspirateur de Hitler. De plus, la volonté du NSDAP de gommer ses liens avec les groupes völkisch radicaux proches du DAP à ses débuts a contribué à la mise en place d'une légende tenace, celui de la proximité entre Haushofer et le mouvement nazi à ses débuts[13].

Occultisme

Ainsi, portée par le succès du roman de Louis Pauwels et Jacques Bergier, Le Matin des magiciens, la rumeur fait de Karl Haushofer un membre important de la Société Thulé et de la société du Vril[N 2] - [11]. Cependant, cette appartenance à la société Thulé fait partie des légendes qui courent sur le personnage[9].

Il aurait été un admirateur de la théosophe et occultiste Helena Blavatsky[14].

Haushofer et l'Asie

Karl Haushofer ne s'est jamais rendu au Tibet, contrairement à ce qu'écrit Louis Pauwels dans Le Matin des magiciens[15]. Dans ce même ouvrage, Louis Pauwels attribue à Haushofer une influence ésotérique sur l'idéologie nazie ; utilisation du svastika, création du corps des SS, membre de sociétés secrètes ésotériques telles que l'ordre de Thulé et la société du Vril, ou encore contact avec l'ordre hermétique de l'Aube dorée. Ces assertions ont été réfutées par les travaux de Hans-Adolf Jacobsen (de), repris en France par le sociologue Stéphane François[2].

Ĺ’uvres

  • Dai Nihon, 1913
  • Das japanische Reich in seiner geographischen Entwicklung, Wien, Seidel, 1921
  • English Translation and Analysis of Major General Karl Ernst Haushofer's Geopolitics of the Pacific Ocean: Studies on the Relationship between Geography and History, (ISBN 0-7734-7122-7)
  • Geopolitik des Pazifischen Ozeans, 1925
  • Bausteine zur Geopolitik, 1928
  • Weltpolitik von heute, 1934
  • Napoleon I., LĂĽbeck : Coleman, 1935
  • Kitchener, LĂĽbeck : Coleman, 1935
  • Foch, LĂĽbeck : Coleman, 1935
  • Weltmeere und Weltmächte, Berlin : "Zeitgeschichte" Verl., 1937
  • Deutsche Kulturpolitik im indopazifischen Raum, Hamburg : Hoffmann u. Campe, 1939
  • Grenzen in ihrer geographischen und politischen Bedeutung, Heidelberg ; Berlin ; Magdeburg : Vowinckel, 1939
  • Wehr-Geopolitik : Geogr. Grundlagen e. Wehrkunde, Berlin : Junker u. DĂĽnnhaupt, 1941
  • Japan baut sein Reich, Berlin : Zeitgeschichte-Verl, 1941
  • Das Werden des deutschen Volkes : Von d. Vielfalt d. Stämme zur Einheit d. Nation, Berlin : Propyläen-Verl., 1941
  • Der Kontinentalblock : Mitteleuropa, Eurasien, Japan, Berlin : Eher, 1941
  • Das Reich : GroĂźdeutsches Werder im Abendland, Berlin : Habel, 1943
  • Geopolitische Grundlagen, Verleger Berlin ; Wien : Industrieverl. Spaeth & Linde, 1939

Traductions françaises

  • De la GĂ©opolitique, prĂ©f. Jean Klein, introd. Hans-Adolf Jacobsen, Paris, Fayard, 271 p., 1986 (ISBN 978-2213017327)
  • L'analogie du dĂ©veloppement politique et culturel en Italie, en Allemagne et au Japon, Nantes, Éditions Ars Magna, 88 p., 2021 (ISBN 978-2383560234)

Notes et références

Notes

  1. Équivalent en français de général de brigade.
  2. La société de Thulé est une petite société raciste pangermanique en Allemagne, ayant connu son essor maximal entre 1919 et 1933 ; la société du Vril est une société occulte imaginaire.

Références

  1. Fontaine 2013, p. 70.
  2. François 2015, p. 62.
  3. Fontaine 2013, p. 72.
  4. Lacoste 2012, p. 19.
  5. Lorot, 1997, p. 22.
  6. EROE, « L’œuvre géopolitique de Karl Haushofer », sur Vouloir - Archives EROE (consulté le )
  7. Lacoste 2012, p. 22.
  8. Stefan Zweig, Le monde d'hier : Souvenirs d'un Européen, Librairie Générale Française, , 506 p. (ISBN 978-2253140405)
  9. Demoule 2015, p. 276.
  10. Baechler 2012, p. 49.
  11. François 2016, p. 106.
  12. Loucas 2005, p. 22.
  13. François 2016, p. 104.
  14. (en) Richard S. Levy, Dean Phillip Bell et William Collins Donahue, Antisemitism : A Historical Encyclopedia of Prejudice and Persecution, ABC-CLIO, , 828 p. (ISBN 978-1-85109-439-4, lire en ligne), p. 73
  15. François 2015, p. 60.

Annexes

Bibliographie

  • Christian Baechler, Guerre et extermination Ă  l'Est : Hitler et la conquĂŞte de l'espace vital. 1933-1945, Paris, Tallandier, , 524 p. (ISBN 978-2-84734-906-1). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jean-Paul Demoule, Mais oĂą sont passĂ©s les Indo-EuropĂ©ens ? : Le mythe d'origine de l'Occident, Paris, Seuil, coll. « La librairie du XXIe siècle », , 742 p. (ISBN 978-2-02-029691-5). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Christophe Fontaine, « Haushoffer, la Geopolitik et le fait aĂ©rien allemand », StratĂ©gique, vol. 1, no 102,‎ , p. 65-80 (lire en ligne Inscription nĂ©cessaire). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • StĂ©phane François, Les Mystères du nazisme : Au sources d'un fantasme contemporain, Paris, PUF, , 195 p. (ISBN 978-2-13-062457-8). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • StĂ©phane François, ExtrĂŞme-droite et Ă©sotĂ©risme : Retour sur un couple toxique, Paris, coll. « Critica Masonica », , 9-169 p. (ISSN 2271-278X). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (de) Bruno Hipler, Hitlers Lehrmeister – Karl Haushofer als Vater der NS-Ideologie, EOS-Verlag, St. Ottilien 1996, (ISBN 3-88096-298-7)
  • (de) Hans-Adolf Jacobsen, Karl Haushofer (2 vol.), Boppard am Rhein, Harald Boldt Verlag, 1979
  • (de) Hans-Adolf Jacobsen, « Kampf um Lebensraum. Zur Rolle des Geopolitikers Karl Haushofer im Dritten Reich Â», dans German Studies Review, Band 4, Nr. 1, 1981, p. 79–104
  • (de) Hans-Adolf Jacobsen: Auswärtige Kulturpolitik als „Geistige Waffe“. Karl Haushofer und die Deutsche Akademie 1923–1937. In: Kurt DĂĽwell, Werner Link (Hrsg.): Deutsche auswärtige Kulturpolitik seit 1871. Beiträge zur Geschichte der Kulturpolitik Band 1, Köln und Wien 1981, S. 218–256
  • (de) Hans-Adolf Jacobsen: Kampf um Lebensraum. Karl Haushofers Geopolitik und der Nationalsozialismus. In: Aus Politik und Zeitgeschichte. B 34–35, 25. August 1979. S. 17–29
  • (de) Hans-Adolf Jacobsen: Geopolitik im Denken und Handeln deutscher FĂĽhrungseliten. Anmerkungen zu einem umstrittenen Thema. In: WeltTrends. Themenheft: Geopolitik. Ein altes Konzept wird neu befragt. Nr. 4, 1994, S. 39–46
  • Yves Lacoste, « La gĂ©ographie, la gĂ©opolitique et le raisonnement gĂ©ographique », HĂ©rodote, vol. 3, nos 146-147,‎ , p. 14-44 (DOI 10.3917/her.146.0014, lire en ligne Inscription nĂ©cessaire). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (fr) Pascal Lorot, Pierre Thual, La GĂ©opolitique, collection ClĂ©s Politique, Monchrestion, 1997.
  • Loannis Loucas, « La question d'orient et la gĂ©opolitique de l'espace europĂ©en du sud-est », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 1, no 217,‎ , p. 17-28 (DOI 10.3917/gmcc.217.0017, lire en ligne Inscription nĂ©cessaire). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (de) Heike Wolter: Volk ohne Raum: Lebensraumvorstellungen im geopolitischen, literarischen und politischen Diskurs der Weimarer Republik. Eine Untersuchung auf der Basis von Fallstudien zu Leben und Werk Karl Haushofers, Hans Grimms und Adolf Hitlers. MĂĽnster, Hamburg, London: Lit, 2003
  • (de) Christian W. Spang: Karl Haushofer und Japan. Die Rezeption seiner geopolitischen Theorien in der deutschen und japanischen Politik, MĂĽnchen: Iudicium, 2013. (ISBN 978-3-86205-040-6)
  • (de) Christian W. Spang: Karl Haushofer und Japan. Der EinfluĂź der Kontinentalblocktheorie auf die Japanpolitik des Dritten Reiches. In: Hilaria Gössmann, Andreas Muralla (Hrsg.): 11. Deutschsprachiger Japanologentag in Trier 1999 1. Band, MĂĽnster 2001, S. 121–134
  • (de) Christian W. Spang: Karl Haushofer und die Geopolitik in Japan. Zur Bedeutung Haushofers innerhalb der deutsch-japanischen Beziehungen nach dem Ersten Weltkrieg. In: Irene Diekmann et al. (Hrsg.): Geopolitik. Grenzgänge im Zeitgeist. Band 1.2, Potsdam 2000, (ISBN 3-932981-68-5), S. 591–629
  • (en) Donald Howley Norton: Karl Haushofer and the German Academy, 1925–1945. In: Central European History. Band 1, 1968, S. 80–99
  • (en) Donald Howley Norton: Karl Haushofer and His Influence on Nazi ideology and German Foreign Policy 1919–45, Worcester/Mass
  • (de) Erika Mann: Blitze ĂĽberm Ozean – Besuch bei Karl Haushofer. rororo 23107 /Reinbek bei Hamburg November 2001
  • (de) Heinz Haushofer, Adolf Roth: Der Haushof und die Haushofer. LaĂźleben, MĂĽnchen und KallmĂĽnz 1989 (Schriften des Bayerischen Landesvereins fĂĽr Familienkunde e. V., Heft 8)
  • (it) Riccardo Rosati, L’idea imperiale del Giappone per Karl Haushofer, https://www.barbadillo.it/91915-lidea-imperiale-del-giappone-per-karl-haushofer/

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