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Karel Jan Bossart

Karel Jan « Charlie Â» Bossart (, Anvers-, San Diego, Californie) Ă©tait un ingĂ©nieur aĂ©rospatial amĂ©ricain d'origine belge, pionnier dans le dĂ©veloppement des fusĂ©es. Il crĂ©e le premier missile balistique intercontinental amĂ©ricain, le missile balistique Atlas, aux caractĂ©ristiques particulièrement innovantes ainsi que le lanceur Atlas qui en dĂ©rive directement. Ce dernier jouera un rĂ´le clĂ© dans le programme spatial amĂ©ricain jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 2000.

Karel Jan Bossart
Karel Bossart.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  71 ans)
San Diego
Nationalité
Formation
Université Libre de Bruxelles
Université libre de Bruxelles (en)
Activité
Missile Atlas opérationnel.
Lancement d'un missile Atlas.
Lancement de la sonde spatiale lunaire Surveyor 1 par une fusée Atlas-Centaur.

Études et premier emploi

Après avoir dĂ©crochĂ© son diplĂ´me d'ingĂ©nieur des mines Ă  l'École polytechnique de l'UniversitĂ© libre de Bruxelles en 1925, il obtient en 1930 une bourse d'Ă©tudes de la Belgian American Educational Foundation pour poursuivre ses Ă©tudes Ă  l'institut amĂ©ricain M.I.T. qui porte sur les structures des aĂ©ronefs. Il reste aux États-Unis et travaille pour plusieurs sociĂ©tĂ©s aĂ©ronautiques. Il travaille chez Edward Budd Manufacturing Company oĂą il apprend Ă  utiliser l'acier inoxydable. En 1945 il devient directeur du dĂ©partement structures du constructeur aĂ©ronautique Convair et propose Ă  l'ArmĂ©e de l'Air amĂ©ricaine le dĂ©veloppement d'un missile balistique intercontinental d'une portĂ©e de 8 000 km . L'ArmĂ©e de l'Air considère Ă  l'Ă©poque que seuls les bombardiers stratĂ©giques permettent de frapper Ă  grande distance et qu'aucun engin basĂ© sur le missile V2 de Werner von Braun est capable d'atteindre une telle portĂ©e. Bossart parvient nĂ©anmoins Ă  obtenir en 1945 un contrat de dĂ©veloppement pour un projet de missile destinĂ© Ă  tester les capacitĂ©s d'un tel engin. 10 missiles de type MX-774 sont commandĂ©s[1].

Caractéristiques du missile Atlas

L'innovation majeure de Bossart réside dans le recours à une structure monocoque (la paroi des réservoirs est dépourvue de renforts structuraux et joue également le rôle de structure externe du missile) dont la rigidité est obtenue par la mise sous pression des réservoirs. La paroi est tellement mince que, si les réservoirs ne sont pas maintenus sous pression, ils s'effondrent sous leur propre poids. Cette technique de construction délicate à maîtriser et relativement coûteuse permet d'obtenir une masse particulièrement faible. Pour le missile l'ingénieur met en œuvre d'autres techniques innovantes qui seront repris par la suite par les constructeurs de fusées : paroi commune aux deux réservoirs (oxygène et kérosène), moteurs orientables, tête du missile détachable. Le missile comporte un étage et demi : deux moteurs-fusées (sur trois) utilisés au lancement sont largués en vol. Cette solution permet un allègement partiel du missile au cours du vol tout en permettant la mise à feu de tous les moteurs avant le lancement. Cette technique constituait une parade contre le défaut d'allumage des étages supérieurs des fusées souvent constatés avec la technique de l'époque[1].

DĂ©veloppement et mise en Ĺ“uvre du missile et du lanceur

Après une série de trois tests effectués en 1947, l'Armée de l'Air américaine confrontée à des restrictions budgétaires décide d'annuler ce projet auquel elle ne croit pas. Bien que les essais effectués n'aient pas été complètement satisfaisants, ils ont permis de démontrer que les concepts retenus par Bossart fonctionnent. En 1949 la guerre froide relance la course aux armements et Bossart tente de susciter l'intérêt des militaires. Ses efforts sont couronnés de succès en 1951 lorsque l'Armée de l'Air américaine décide de financer le projet MX-159. À partir de 1954 Bossart reçoit suffisamment de fonds pour pouvoir mener jusqu'au bout le développement du missile qu'il a baptisé Atlas. Malgré les investissements importants réalisés par Convair, le projet est transféré sans compensation financière à la société TRW responsable du programme de missiles de l'Armée de l'Air. Cette société transfère à son tour le projet aux sociétés Douglas et Martin pour se concentrer sur les missiles Thor et Titan. En 1955, le gouvernement américain est informé par la CIA de l'avance prise par les Soviétiques dans le développement de leurs programmes de missiles balistiques intercontinentaux (à l'origine des premiers succès spatiaux soviétiques). Le gouvernement réagit en accordant au projet Atlas une priorité nationale. Bossart profite des ressources financières qui affluent pour faire progresser les recherches dans l'utilisation des ergols cryogéniques à haute impulsion spécifique (oxygène et hydrogène liquide). Ces travaux déboucheront sur le développement de l'étage supérieur Centaur[1].

En 1955, Bossart est nommé responsable du programme Atlas et en 1957 il est promu directeur technique du département aéronautique de General Dynamics. Le , après onze ans de travail acharné, son travail est couronné par le lancement réussi du premier missile Atlas. Le missile Atlas effectue une carrière opérationnelle relativement courte entre 1959 et 1965 car le recours à des ergols liquides n'est pas adapté aux besoins de réactivité attendu d'un missile balistique opérationnel. Par contre le lanceur Atlas directement dérivé du missile aura une très longue carrière qui ne s'achèvera qu'en 2004. Parmi les missions remarquables figurent :

Fin de carrière et postérité

En 1958 Bossart reçoit l'Exceptional Civilian Award de l'Armée de l'Air américaine pour son rôle essentiel dans le développement du premier missile balistique américain. Bossart quitte Convair en 1967 pour prendre sa retraite et il décède 8 ans plus tard. Bien que les choix audacieux de Bossart aient été couronnés de succès aucun autre constructeur de missile ne les reprendra. Les contraintes imposées par la faible puissance des moteurs-fusées est progressivement levée dans les années 1960 ce qui rend moins attractif la solution imaginée par Bossart.

Bossart était réputé pour sa capacité à saisir rapidement les implications d'un cahier des charges et à concevoir des solutions techniques répondant de manière optimale aux besoins critiques. Même lorsqu'il fut placé à des postes de responsabilité, il pouvait mener des discussions techniques poussées avec les représentants du constructeur du système propulsif de son lanceur.

Références

  1. (en) mark Wade, « Bossart, Karel Jan 'Charlie' », sur Astronautix.com (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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