Karel ÄŚurda
Karel ÄŚurda, nĂ© le Ă Stará HlĂna (cs) (Autriche-Hongrie) et mort le Ă Prague (TchĂ©coslovaquie) est un militaire tchĂ©coslovaque, membre du groupe Out Distance (en) et informateur de la Gestapo.
Naissance | Stará HlĂna (d) |
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Décès |
(Ă 35 ans) Prague |
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Armée tchécoslovaque en exil (d) (à partir de ) |
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Condamné pour |
Ayant dénoncé les assassins du dirigeant nazi Reinhard Heydrich, il est exécuté après la fin de la Seconde Guerre mondiale pour haute trahison.
Biographie
Pendant sa période d'entraînement, ses camarades le jugent peu fiable (il aurait eu des propos élogieux pour le Troisième Reich sous l'emprise de la boisson) et s'en ouvrent au responsable de l'espionnage tchécoslovaque qui n'en tient pas compte.
Il est parachuté dans le protectorat de Bohême-Moravie le en tant que membre du commando Out Distance (en)[1] - [alpha 1] - [2]. Il serait un des deux seuls parachutés à avoir déclaré être volontaire par goût de l'aventure et non par patriotisme.
Karel ÄŚurda trahit les membres du commando ayant menĂ© l'opĂ©ration Anthropoid (Jozef GabÄŤĂk, Jan Kubiš et Josef ValÄŤĂk), qui a abouti Ă la mort du dirigeant nazi Reinhard Heydrich[alpha 2]. Ses camarades Ă©taient dissimulĂ©s dans la crypte de l'Ă©glise Saints-Cyrille-et-MĂ©thode dans le centre de Prague. On ignore encore si la rĂ©compense et l'amnistie assortie sont les seules raisons qui ont poussĂ© ÄŚurda Ă la trahison[3]. En effet, il dĂ©clare Ă la Gestapo qu'il agit pour faire cesser les massacres d'innocents par les SS. Aussi, pour les services de renseignements britanniques, il Ă©tait possible qu'il soit un agent double, travaillant pour les Allemands. Il est aussi possible qu'il ait agi en partie pour protĂ©ger sa mère, chez qui il se cachait depuis les attentats[2]. Il reçoit comme rĂ©compense de sa trahison dix millions de couronnes et une nouvelle identitĂ©, « Karl Jerhot ». Sous ce nom, il Ă©pouse une Allemande et devient espion Ă la solde de la Gestapo.
Après la guerre, ÄŚurda est recherchĂ© et arrĂŞtĂ© Ă ManÄ›tĂn le alors qu'il tentait de fuir le pays. Lors de son procès, questionnĂ© sur les raisons pour lesquelles il avait trahi ses camarades, il rĂ©pond « Je crois que vous en feriez autant pour un million de marks »[4]. Cette somme (ou dix millions de couronnes tchĂ©coslovaques) Ă©tait effectivement le montant de la rĂ©compense offerte pour toute information permettant d'arrĂŞter les membres du commando qui avait tuĂ© Heydrich[3] - [5].
Reconnu coupable de trahison, Karel Čurda est pendu à la prison de Pankrác le , en compagnie d’un autre traître, Viliam Gerik (cs)[6].
Notes et références
Notes
- Le groupe Out Distance est composĂ© de trois parachutistes, le first lieutenant Adolf Opálka, le warrant officer Karel ÄŚurda, et le corporal cadet Ivan KolaĹ™Ăk (en). C'est Opálka, en tant qu'officier, qui supervise Jan Kubiš et Jozef GabÄŤĂk dans le choix et la prĂ©paration de la mĂ©thode d’attaque de Reinhard Heydrich : il leur adjoint ainsi les services de Josef ValÄŤĂk du groupe Silver A.
- Heydrich, avec le grade de SS-Obergruppenführer und General der Polizei, était l'un des dignitaires nazis les plus influents ; en tant qu’adjoint direct du Reichsführer-SS Heinrich Himmler, il avait les attributions suivantes au moment de sa mort : 1o chef du RSHA, l'office central de sécurité du Reich qui regroupait la Gestapo, la Kripo (équivalent de la police judiciaire), le SD et de facto les Einsatzgruppen (les exterminateurs à l'Est) ; 2o vice-gouverneur du protectorat de Bohême-Moravie, mais gouverneur de fait ; 3o président d’Interpol.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Karel Čurda » (voir la liste des auteurs).
- Burian et al. 2002, p. 54.
- Binet 2010.
- Alon 2004.
- MacDonald 1998, p. 206.
- Waller 1996, p. 231.
- The Free Lance-Star.
Voir aussi
Bibliographie
- Ouvrages d’historiens
- (en) Alan Burgess, Seven Men At Daybreak, Bantam Books, (ISBN 978-0-553-23508-1).
- (en) Michal Burian, Aleš KnĂĹľek, Jiřà Rajlich et Eduard StehlĂk, Assassination—Operation Arthropoid, 1941–1942, Prague, Ministry of Defence of the Czech Republic, , 96 p. (lire en ligne).
- (en) Ray R. Cowdery et Peter Vodenka, Reinhard Heydrich : Assassination, Lakeville, MN, USA, Victory WW2 Publishing Ltd, , 120 p. (ISBN 978-0-910667-42-5).
- (en) Callum MacDonald, The Killing of Reinhard Heydrich : The SS « Butcher of Prague », New York, Da Capo Press, (1re éd. 1989), 239 p. (ISBN 978-0-306-80860-9, lire en ligne).
- (en) Max Williams, Reinhard Heydrich : The Biography, Volume 2—Enigma, Church Stretton, Ulric Publishing, , 272 p. (ISBN 978-0-9537577-6-3).
- Roman
- Laurent Binet, HHhH, .
- Ouvrages divers
- (en) John H. Waller, The Unseen War in Europe : Espionage and Conspiracy in the Second World War, I.B.Tauris, (lire en ligne).
Articles connexes
Liens externes
- David Alon, « Les martyrs de l'église Saint-Cyrille et Méthode », sur www.radio.cz, (consulté le ).
- (en) « Czech Traitors Hanged Today », The Free Lance-Star,‎ (lire en ligne).