Károlos Papoúlias
Károlos Papoúlias (en grec : Κάρολος Παπούλιας, /ˈkarolos paˈpuʎas/), né le à Ioannina et mort le à Athènes[1], est un homme d'État grec. Membre du Mouvement socialiste panhellénique (PASOK), il est président de la République hellénique de à .
Après s'être engagé dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale puis durant la Dictature des colonels, il participe à la fondation du PASOK aux côtés d'Andréas Papandréou.
À deux reprises, il est ministre des Affaires étrangères dans les gouvernements dirigés par Papandréou.
Il est élu président de la République en , puis réélu en . Sa présidence est notamment marquée par la crise de la dette publique grecque et les répercussions politiques et sociales de celle-ci.
Biographie
Origines familiales, études et mariage
Épirote d'origine, Károlos Papoúlias naît le à Ioannina. Il est le fils du général-major Gregorios Papoúlias.
Diplômé en droit de l'université d'Athènes, il est également diplômé en droit international public de l'université de Milan et diplômé en droit international privé de l'université de Cologne, dont il sort avec un doctorat. En plus du grec, qui est sa langue maternelle, il parle français, italien et allemand.
C'est au cours de ses études en Allemagne qu'il épouse May Panou, née en 1938 à Athènes, également étudiante à l'université de Cologne. De ce mariage naissent trois filles prénommées Fanny, Vicky et Anna.
Jeune résistant
Károlos Papoúlias, encore jeune adolescent, prend part à la Résistance pendant l'occupation de la Grèce par l'armée allemande au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Exilé pendant la dictature des colonels (1967-1974), il collabore régulièrement à l'émission en langue grecque de la Deutsche Welle, dénonçant les crimes de la junte.
Député et ministre des Affaires étrangères
Il participe à la fondation du Mouvement socialiste panhellénique (PASOK) et siège au Comité central du parti. Élu député (représentant l'arrondissement de Ioannina) en 1977 sous les couleurs du PASOK, il conserve ce poste jusqu'en 2004 et devient ministre des Affaires étrangères du au puis une seconde fois du au .
En tant que ministre des Affaires étrangères, il participe à la résolution de plusieurs crises diplomatiques, en particulier au Proche-Orient.
Károlos Papoúlias joue également un rôle important dans le processus d'intégration de la République de Chypre à l'Union européenne en 2004.
Premier mandat
Proposé comme candidat à la présidence de la République par le Premier ministre conservateur Kóstas Karamanlís et soutenu par le PASOK, Károlos Papoúlias est élu chef de l'État sans surprise à l'issue du premier tour du scrutin du ; il a recueilli 279 voix sur 296 grands électeurs, sans qu'il n'y ait eu, face à lui, un autre candidat.
Le , Papoúlias est investi président de la République hellénique à l'issue d'une cérémonie religieuse tenue au siège du Parlement. Âgé de 75 ans, il succède au conservateur Konstantínos Stephanópoulos, qui ne pouvait solliciter un troisième mandat consécutif. Après son investiture, le nouveau chef de l'État ne renouvelle pas son appartenance au PASOK comme le veut la tradition qui suppose que le président de la République soit au-dessus de la mêlée.
Le , le président de la République accepte de dissoudre le Parlement comme le proposait le gouvernement de Karamanlís, qui voulait être reconduit avec « un mandat fort » comme l'a précisé le Premier ministre, et ce malgré l'opposition initiale des socialistes[2]. Les élections législatives anticipées du 13 septembre suivant sont finalement remportées par les conservateurs dont le chef, Kóstas Karamanlís, est reconduit au poste de Premier ministre par le président Papoúlias.
Il doit dissoudre, pour la deuxième fois de son mandat, le Parlement à la demande du Premier ministre après une rencontre avec celui-ci, le [3]. Ces élections anticipées, convoquées pour le 4 octobre suivant dans un contexte de grave crise économique, sont remportées par l'opposition socialiste emmenée par Giórgos Papandréou, le fils du défunt fondateur du PASOK, que Papoúlias charge de la formation du nouvel exécutif. Celui-ci prête serment le .
C'est alors la première fois que le PASOK est représenté, au plus haut sommet de l'État, par le président de la République, le Premier ministre et la plupart des membres du gouvernement.
Sa popularité s'effondre du fait de son soutien à l’austérité dictée par l’UE et le FMI lors de la crise économique. Il décide alors de renoncer à son salaire en solidarité « aux sacrifices du peuple »[4].
Second mandat
Après avoir envisagé de quitter la présidence à l'issue de son mandat, Károlos Papoúlias accepte finalement d'être reconduit pour un second mandat de cinq ans par les forces qui le souhaiteraient[5]. Le , le chef de l'État sortant est largement réélu par 266 voix sur 298 grands électeurs[6] - [7]. Sa candidature a été soutenue par le PASOK du Premier ministre Papandréou, la Nouvelle démocratie et le parti nationaliste LAOS. Son second quinquennat débute le .
C'est à partir de ce second mandat que Károlos Papoúlias va jouer un rôle institutionnel et politique de plus en plus important quand il s'agira de dénouer les crises.
Sous la pression des dirigeants européens qui contestent avec véhémence la politique mise en œuvre par le gouvernement Papandréou et qui s'alarment de l'énorme déficit économique et commercial du pays, le chef du gouvernement démissionne. Avec l'accord des partis représentés au Parlement[8], le président de la République nomme un Premier ministre « technicien », c'est-à-dire indépendant de tout parti, pour gérer les affaires courantes jusqu'à la convocation de prochaines élections anticipées. C'est l'économiste Loukás Papadímos qui est désigné chef du gouvernement[9] ; il prête serment le devant le chef de l'État.
Décorations
- Grande étoile de l'ordre du mérite (2007)[10] Autriche
- Chevalier grand-croix du grand ordre du roi Tomislav () Croatie
- Chevalier de l'ordre de l'Elephant ()[11] Danemark
- Chevalier grand-croix avec collier de l'ordre du mérite () Italie
- Chevalier de l'ordre du Séraphin () Suède
- Chevalier de l'ordre de l'aigle blanc () Pologne
- Ordre de la République () Serbie
Notes et références
- Marina Rafenberg, « Karolos Papoulias, l’ancien président hellénique, témoin des tragédies de la Grèce contemporaine, est mort », Le Monde, (lire en ligne).
- (fr) « Vers des élections législatives anticipées à Athènes », Le Figaro,
- (fr) « Grèce : le premier ministre convoque des élections anticipées », Le Monde,
- « Mort de Karolos Papoulias, ancien président grec », Le Monde.fr, (lire en ligne)
- (fr) « Le chef de l'Etat M. Papoulias prêt pour un deuxième mandat à la présidence de la République », info-grece.com,
- (fr) « En Grèce, Carolos Papoulias est réélu Président de la République », Fondation Robert-Schuman,
- (fr) « Grèce: Carolos Papoulias reconduit à la présidence », Le Parisien,
- (fr) « Grèce: accord pour une coalition », Le Figaro,
- (fr) « Grèce: Lucas Papademos nommé Premier ministre », L'Express,
- (de) « Reply to a parliamentary question about the Decoration of Honour » (consulté le ), p. 1923
- (da) « Modtagere af danske dekorationer », sur kongehuset.dk, (consulté le )