Antónis Samarás
Antónis Samarás (en grec moderne : Αντώνης Σαμαράς), né le à Athènes, est un homme politique grec, président de la Nouvelle Démocratie de 2009 à 2015 et Premier ministre de 2012 à 2015.
Antónis Samarás Αντώνης Σαμαράς | |
Antónis Samarás en 2014. | |
Fonctions | |
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Premier ministre de Grèce | |
– (2 ans, 7 mois et 6 jours) |
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Président | Károlos Papoúlias |
Gouvernement | Samarás |
Législature | XVe |
Coalition | ND-PASOK-DIMAR (2012-2013) ND-PASOK (2013-2014) ND-PASOK-SNE (el) (2014-2015) |
Prédécesseur | Panagiótis Pikramménos |
Successeur | Aléxis Tsípras |
Président de la Nouvelle Démocratie | |
– (5 ans, 7 mois et 5 jours) |
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Élection | |
Prédécesseur | Kóstas Karamanlís |
Successeur | Evángelos Meïmarákis (intérim) Kyriákos Mitsotákis |
Ministre de la Culture | |
– (8 mois et 28 jours) |
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Premier ministre | Kóstas Karamanlís |
Gouvernement | Karamanlís II |
Prédécesseur | Michális Liápis |
Successeur | Pávlos Geroulános |
Député européen | |
– (3 ans, 2 mois et 5 jours) |
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Élection | 13 juin 2004 |
Législature | 6e |
Groupe politique | PPE |
Ministre des Affaires étrangères | |
– (2 ans et 3 jours) |
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Premier ministre | Konstantínos Mitsotákis |
Gouvernement | Mitsotákis |
Prédécesseur | Geórgios Papoúlias (el) |
Successeur | Konstantínos Mitsotákis |
– (2 mois et 24 jours) |
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Premier ministre | Xenophón Zolótas |
Gouvernement | Zolótas |
Prédécesseur | Geórgios Papoúlias (el) |
Successeur | Geórgios Papoúlias (el) |
Ministre des Finances | |
– (3 mois et 10 jours) |
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Premier ministre | Tzannís Tzannetákis |
Gouvernement | Tzannetákis |
Prédécesseur | Dimitrís Tsovolás |
Successeur | Geórgios Agapitos |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Athènes (Grèce) |
Nationalité | Grecque |
Parti politique | Nouvelle Démocratie |
Conjoint | Georgia Kretikos |
Diplômé de | Amherst College Université Harvard |
Profession | Économiste |
Religion | Église orthodoxe grecque |
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Premiers ministres de Grèce | |
Arrière-petit-fils de l'auteure Pénélope Delta, il obtient une licence d'économie au Amherst College puis un doctorat à l'université Harvard, avant d'adhérer à la Nouvelle Démocratie, le parti conservateur historique de la Grèce dont est membre son oncle, lui-même député du Parlement hellénique.
Élu député de la circonscription de la Messénie à l'issue des élections législatives de 1977, il est nommé ministre des Finances, puis des Affaires étrangères en 1989, bien qu'il n'exerce ces fonctions que quelques mois. Il redevient chef de la diplomatie jusqu'en 1992, avant qu'il ne fonde, un an plus tard, le Printemps politique, un mouvement nationaliste et conservateur dissout en 2004 après la réintégration de Samarás au sein de la Nouvelle démocratie.
Désigné président de la Nouvelle démocratie après la démission de Kóstas Karamanlís, défait lors des élections législatives de 2009, il dirige l'opposition de droite au gouvernement socialiste de Giórgos Papandréou jusqu'en 2011, avant de soutenir le gouvernement d'union nationale dirigé par l'économiste Loukás Papadímos.
Après la victoire de son parti aux élections législatives de juin 2012, Antónis Samarás est nommé Premier ministre par le président Károlos Papoúlias. Dans la continuité de ses prédécesseurs à ce poste, il mène alors une intense politique de rigueur, soutenue par les socialistes, qui conduit notamment à la fermeture controversée de l'ERT, le groupe audiovisuel public grec.
N'ayant pu faire élire un successeur au président Papoúlias, il doit convoquer des élections législatives anticipées finalement remportées par la gauche radicale conduite par Aléxis Tsípras, auquel il doit céder le poste de Premier ministre.
Biographie
Éducation
Antónis Samarás commence ses études au sein de l’Athens College, un établissement privé d'enseignement supérieur fondé par son arrière-grand-père maternel Stéphanos Deltas (son arrière-grand-mère était donc Pénélope Delta) et le beau-père de celui-ci, Emmanuel Benákis. Il obtient sa licence d'économie au Amherst College en 1974 et son master dans la même matière à Harvard en 1976.
Une lente ascension politique
Élu du parti Néa Dimokratía (Nouvelle Démocratie) au Parlement hellénique pour la Messénie dès 1977, il doit attendre 1989 pour être nommé ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement transitoire de Xenophón Zolótas, fonction dont il démissionne, avec l'ensemble des ministres de centre droit, le .
Il retrouve ce portefeuille deux mois plus tard, le nouveau Premier ministre, Konstantínos Mitsotákis, issu de la Nouvelle Démocratie, l'ayant nommé dans son gouvernement.
Le Printemps politique
En 1992, il est démis de ses fonctions pour avoir proposé une ligne dure dans le débat autour du nom de la Macédoine. Il quitte alors la Néa Dimokratía et fonde son propre parti, le Printemps politique (en grec moderne : Πολιτική Άνοιξη), plus à droite. Au début du mois de , il retire son appui au gouvernement, ce qui — combiné à d'autres défections au sein de la ND — provoque la chute de Mitsotákis et la tenue de nouvelles élections.
Le Printemps politique obtient 4,9 % des voix et dix députés en 1993 puis 8,7 % et deux sièges aux élections européennes de 1994. Avec moins de 3 % en 1996, il n'obtient aucun élu, tout comme aux élections européennes de 1999.
Le mouvement ne participe pas aux élections législatives de 2000 et Samarás se rapproche de la Néa Dimokratía, qu'il finit par rejoindre en 2004, année durant laquelle il est élu au Parlement européen. En , il est désigné ministre de la Culture du gouvernement Karamanlís II. À ce titre, il inaugure le nouveau musée de l'Acropole d'Athènes.
Chef de l'opposition (2009-2012)
Après la défaite électorale de son parti aux élections législatives de 2009 et la démission de Konstantínos Karamanlís, Antónis Samarás s'engage dans la bataille pour s'emparer de la direction de la Nouvelle Démocratie. Il entre en compétition contre Dóra Bakoyánni, ex-ministre des Affaires étrangères, Dimítris Avramópoulos, ex-ministre de la Santé, et le préfet de Thessalonique, Panayiótis Psomiádis (el).
Si Dóra Bakoyánni demeure longtemps favorite, le désistement d'Avramópoulos en faveur de Samarás, le fait définitivement pencher la balance en sa faveur. Le , lors d'élections faisant appel à tous les militants du parti, il est élu à la tête de la Nouvelle Démocratie avec 50,18 % des suffrages (soit 272 250 voix) contre 39,76 % à Dóra Bakoyánni (215 724 voix) et 10,06 % (54 587 voix) à Panayiótis Psomiádis[1].
À la suite de son élection, il annonce sa volonté de procéder à une grande refonte institutionnelle et idéologique du parti afin de revenir au pouvoir.
Un gouvernement d'union nationale
Lors des élections législatives du 17 juin 2012, son parti remporte une majorité relative en obtenant 129 des 300 sièges du Parlement et forme un gouvernement d'union nationale avec le PASOK et la Gauche démocratique. Le 20 juin, Antónis Samarás devient Premier ministre et prête serment devant le président de la République hellénique, Károlos Papoúlias[2] - [3]. Le nouveau gouvernement doit pourtant être remanié une première fois, à la suite de la démission du ministre des Finances, Vassílis Rápanos, celui-ci ayant refusé ses fonctions, officiellement, pour des raisons de santé[4] ; c'est finalement l'économiste Ioánnis Stournáras qui se voit confier le portefeuille des Finances. Le 29 juin suivant, Samarás manifeste son soutien à l'élection d'Evángelos Meïmarákis à la présidence du Parlement grec.
Le , après un discours prononcé par le Premier ministre présentant la politique qu'il compte mettre en œuvre, le gouvernement Samarás obtient la confiance de 179 députés sur 300[5].
La crise de l'ERT
Un an plus tard, le petit parti de gauche DIMAR, quitte la coalition, de sorte à signifier son désaccord quant à la fermeture de l'audiovisuel public, l'ERT. Les deux ministres de centre-gauche sont remplacés par deux socialistes, dont le président du PASOK, Evángelos Venizélos, nommé vice-Premier ministre, chargé du portefeuille des Affaires étrangères. À l'issue de cette crise interne, le Premier ministre et son gouvernement disposent alors de 153 sièges sur 300.
Un nouveau remaniement
Il procède à un nouveau remaniement le , à la suite des élections européennes du 25 mai qui ont vu le parti de la gauche radicale SYRIZA virer en tête avec une nette avance sur la ND. Ainsi, l'ancien ministre socialiste de l'Emploi Andréas Lovérdos, qui a fondé l'Accord pour une nouvelle Grèce (el) (SNE), revient au gouvernement en tant que ministre de l'Éducation ; Ioánnis Stournáras est remplacé par l'économiste Gikas Hardouvelis ; six autres personnalités sont nommées, tandis que le ministre de l'Ordre public Nikos Dendias devient ministre de l'Économie.
L'élection présidentielle anticipée
Le , après avoir annonce la convocation d'une élection présidentielle anticipée, Antónis Samarás annonce le soutien de la coalition gouvernementale à l'ancien commissaire européen Stávros Dímas[6]. Si au troisième tour de ce scrutin aucun candidat n'est élu, des élections législatives anticipées seront provoquées, d'où l'enjeu d'un tel scrutin. Nombreux sont les analystes qui prétendent qu'en anticipant l'élection du successeur de Károlos Papoúlias, le Premier ministre a voulu gagner, puisque le parti de gauche radicale SYRIZA, résolument opposée à la politique d'austérité, est présenté comme le favori d'un éventuel scrutin parlementaire anticipé.
Le , au premier tour de scrutin, le candidat de la coalition gouvernementale, par ailleurs seul candidat à cette élection présidentielle, n'a recueilli que 160 voix, résultat largement insuffisant pour l'emporter à l'issue de ce premier tour, puisque 200 voix étaient requises pour l'élection[7] - [8]. Le second tour, qui se tient le , n'est pas plus fructueux, puisque avec 168 voix, Dímas n'est pas encore élu chef de l'État.
Le troisième tour du scrutin ne donne toujours pas la majorité à Stavros Dímas. Antónis Samarás provoque alors des élections législatives anticipées.
Dans l'opposition (2015)
Les élections législatives grecques de janvier 2015 voient la victoire de la SYRIZA. Antónis Samarás est élu député sur la liste de la Nouvelle Démocratie dans la circonscription de la Magnésie. Le , Aléxis Tsípras est nommé Premier ministre. Antónis Samarás reste chef de l'opposition parlementaire.
Au soir du , prenant acte de la victoire du non au référendum sur le projet d'accord avec les créanciers de la Grèce, il démissionne de la présidence de son parti[9].
Il est soupçonné d'avoir été l'un des bénéficiaires des pots-de-vin versés par le groupe pharmaceutique Novartis afin d’augmenter les ventes de ses médicaments en Grèce[10].
Vie privée
Marié, il est père de deux enfants[11].
Notes et références
- (el) « Antónis Samarás, nouveau chef de la Nouvelle Démocratie », Kathimeriní, (lire en ligne).
- « Grèce : Antonis Samaras investi Premier ministre », Euronews, (lire en ligne).
- « Le conservateur Antonis Samaras devient Premier ministre en Grèce », Le Monde, (lire en ligne).
- « Grèce : le nouveau gouvernement privé de ministre des Finances », Euronews, (lire en ligne).
- « Grèce : le Parlement accorde sa confiance à Samaras », Euronews, (lire en ligne).
- « Grèce : Stavros Dimas candidat à la présidence », Le Figaro, (lire en ligne).
- « Pas de président en Grèce, Stavros Dimas ne passe pas au premier tour », Euronews, (lire en ligne)
- « Grèce : le Parlement échoue à élire un président de la République », RFI, (lire en ligne).
- « Grèce : démission du chef de l'opposition », Le Figaro, 5 juillet 2015.
- Thomas Lemahieu, « Grèce. Fin en eau de boudin pour les pots-de-vin de Novartis », sur L'Humanité,
- Louise Couvelaire, « Qui est vraiment Antonis Samaras ? », M, le magazine du Monde, semaine du 11 janvier 2014, page 22.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la vie publique :