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Julio Lagos (militaire)

Julio Alberto Lagos, né en à Buenos Aires et mort le à Martínez (province de Buenos Aires), est un militaire et diplomate argentin.

Julio Alberto Lagos
Julio Lagos (militaire)
Le lieutenant-général Julio Alberto Lagos

Naissance
Buenos Aires (Argentine)
DĂ©cĂšs (Ă  74 ans)
MartĂ­nez (province de Buenos Aires)
Origine Argentine
Allégeance Drapeau de l'Argentine Argentine
Arme Armée de terre (transmissions)
Grade Lieutenant-général
AnnĂ©es de service – 1956
Conflits RĂ©volution de 1943
Coup d’État de septembre 1955
Famille Petit-fils du général Hilario D. Lagos, époux de Clara Terrero Solå, sept enfants

Il fut l’un des fondateurs et chefs de file du Groupe d’officiers unis (en abrĂ©gĂ© GOU) et joua un rĂŽle de premier plan dans le coup d’État de et dans la dictature militaire subsĂ©quente dite RĂ©volution de 1943. AprĂšs avoir servi comme attachĂ© militaire au Chili de 1944 Ă  1945, puis comme commandant de la compagnie motorisĂ©e Patagonia en 1948, et ensuite — ayant entre-temps adhĂ©rĂ© au pĂ©ronisme — comme gouverneur militaire de Comodoro Rivadavia de 1949 Ă  1950, il fut nommĂ© en 1952 commandant de la deuxiĂšme armĂ©e, dite armĂ©e des Andes. Il prit ses distances avec le pĂ©ronisme en 1954, lorsque le gouvernement de Juan PerĂłn affronta l’église catholique et mit en place le culte de la personnalitĂ©. En , dĂ©tenteur du grade de lieutenant-colonel, il fut l’un des chefs militaires qui prirent part au coup d’État de septembre 1955 qui renversa le prĂ©sident constitutionnel Juan PerĂłn, et Ă  la dictature autodĂ©nommĂ©e RĂ©volution libĂ©ratrice qui s’ensuivit. Il occupa le poste de commandant en chef de l’armĂ©e argentine de septembre de la mĂȘme annĂ©e jusqu’à , date Ă  laquelle il sollicita sa mise Ă  la retraite en raison de dĂ©saccords avec le gouvernement d’Aramburu. Il remplit par la suite plusieurs missions diplomatiques Ă  l’étranger.

Ascendance et famille

Issu d’une famille traditionnelle de Buenos Aires, petit-fils du gĂ©nĂ©ral Hilario D. Lagos, Julio Alberto Lagos naquit du mariage de Julio Alberto Lagos de la Fuente avec Amalia Schoo. Il Ă©pousa Clara Terrero SolĂĄ, avec laquelle il eut sept enfants : Clara, Julio Alberto, Fernando, Silvia, MarĂ­a, MartĂ­n et Miguel.

CarriĂšre

En 1930, alors premier-lieutenant, Lagos fut dĂ©signĂ© par le gĂ©nĂ©ral JosĂ© FĂ©lix Uriburu membre de son Ă©tat-major, aux cĂŽtĂ©s du lieutenant-colonel Álvaro Alsogaray et du lieutenant Arturo Ossorio Arana, parmi d’autres[1]. Il devint ensuite professeur en fortifications et en transmissions Ă  l’École supĂ©rieure de guerre Ă  Buenos Aires[2].

Il fut l’un des fondateurs du Groupe d’officiers unis (en abrĂ©gĂ© GOU), dont beaucoup des membres feront partie ensuite du gouvernement militaire issu de la RĂ©volution de 1943, qui mit fin au rĂ©gime de la DĂ©cennie infĂąme et au gouvernement du prĂ©sident RamĂłn Castillo[3]. Lagos prit du service au sein du Renseignement militaire, puis exerça comme directeur national de la Poste[2].

Dans les annĂ©es suivantes, sous les deux gouvernements de Juan PerĂłn (1946-1952, et 1952-1955), Lagos poursuivit sa carriĂšre militaire, atteignant le grade de gĂ©nĂ©ral de division fin 1951. Il fut attachĂ© militaire Ă  l’ambassade d’Argentine au Chili[2], et travailla ensuite d’abord comme commandant du bataillon motorisĂ© Patagonia, puis, de 1949 Ă  1950, comme gouverneur du gouvernorat militaire de Comodoro Rivadavia (ancienne subdivision administrative qui coĂŻncidait avec certaines parties des actuelles province de Santa Cruz et de Chubut).

En , Lagos fut l’un des officiers supĂ©rieurs Ă  l’origine des actions militaires qui aboutiront au renversement de Juan PerĂłn le . Le pronunciamiento du gĂ©nĂ©ral Eduardo Lonardi Ă  CĂłrdoba le donna le coup d’envoi au coup d’État, mais le soulĂšvement militaire n’évolua rĂ©ellement en faveur des rebelles que le , aprĂšs que les troupes de l’armĂ©e des Andes Ă  Cuyo, sous le commandement de Lagos, se furent Ă  leur tour soulevĂ©es[4].

« Celui qui assuma la prĂ©sidence du gouvernement provisoire Ă©tait le gĂ©nĂ©ral Lonardi, de qui il a Ă©tĂ© dit qu’il fut l’auteur de la RĂ©volution, mais il ne fut pas pour autant le chef de la RĂ©volution. C’était, Ă  tout moment, aux ordres du gĂ©nĂ©ral Julio A. Lagos, en sa qualitĂ© de commandant en chef, que le corps des officiers supĂ©rieurs de l’armĂ©e se subordonna, et Ă  partir du 23 septembre, l’armĂ©e fut commandĂ©e par les trois gĂ©nĂ©raux qui avaient dirigĂ© la conspiration contre PerĂłn : le gĂ©nĂ©ral Bengoa, ministre de la Guerre, le gĂ©nĂ©ral Lagos, commandant en chef de l’armĂ©e, et le gĂ©nĂ©ral Aramburu, chef d’état-major[5]. »

Pendant le coup d’État de 1955, deux des premiĂšres mesures prises par Lagos seront la mise en dĂ©tention des dirigeants de l’ancien pouvoir en place au niveau rĂ©gional et des militants des unitĂ©s justicialistes de base, et l’incendie puis la dĂ©molition du local de la CGT de la province de Mendoza. AprĂšs qu’il se fut rendu maĂźtre par la force de la ville homonyme, Lagos ordonna d’occuper la base aĂ©rienne d’El Plumerillo, oĂč il mit la main sur douze avions bombardiers Calquin de fabrication nationale argentine, lesquels devaient ensuite, au cas oĂč le prĂ©sident constitutionnel ne dĂ©missionnerait pas de ses fonctions, ĂȘtre employĂ©s Ă  bombarder la population civile de Buenos Aires et les raffineries de pĂ©trole de l’YPF Ă  La Plata[6].

Le gĂ©nĂ©ral Julio A. Lagos, en uniforme Ă  droite, lors d’une rĂ©union dans les locaux de l’YPF en 1949. Au micro, l’ingĂ©nieur Teodoro Platz.

Dans la nuit du 18 au , Lagos et son haut commandement Ă©laborĂšrent un plan propre Ă  dĂ©mĂȘler la difficile situation oĂč se trouvait le gĂ©nĂ©ral Eduardo Lonardi, chef du camp putschiste et futur dictateur aprĂšs la victoire du coup d’État, mais pour l’heure enlisĂ© Ă  CĂłrdoba. Il dĂ©cida notamment de mener une attaque aĂ©rienne Ă  partir de Villa Reynolds contre l’aĂ©rodrome de Las Higueras, siĂšge de la cinquiĂšme brigade aĂ©rienne, opĂ©ration lors de laquelle pĂ©rirent cinq soldats conscrits[7].

Sous la dictature autodĂ©nommĂ©e RĂ©volution libĂ©ratrice, Lagos apuya le prĂ©sident de facto Eduardo Lonardi, personnalitĂ© de la faction nationaliste-catholique, mais il ne fut jamais acceptĂ© par le secteur le plus antipĂ©roniste et libĂ©ral de l’armĂ©e, secteur dirigĂ© par le successeur de Leonardi, le dictateur Pedro Eugenio Aramburu. Il renonça Ă  son poste de commandant en chef et, en dĂ©saccord avec la politique militaire d’Aramburu, notamment avec l’exĂ©cution des militaires pĂ©ronistes insurgĂ©s de 1956 emmenĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Juan JosĂ© Valle, demanda sa mise Ă  la retraite dĂ©but .

RetirĂ© de l’armĂ©e, il remplit des fonctions diplomatiques aux États-Unis, au titre de chef de la dĂ©lĂ©gation argentine auprĂšs de l’Organisation interamĂ©ricaine de dĂ©fense, entre 1956 et 1958, et en Espagne, en qualitĂ© d’ambassadeur, de 1962 Ă  1964.

Il rĂ©digea plus tard trois ouvrages : Patagonia, Tierra de BendiciĂłn (littĂ©r. Patagonie, terre de bĂ©nĂ©diction), Historia de las Comunicaciones en el EjĂ©rcito Argentino (littĂ©r. Histoire des transmissions dans l’armĂ©e argentine), et Gral. Hilario D. Lagos (sur son aĂŻeul).

Julio Lagos meurt le Ă  son domicile de MartĂ­nez, dans le partido de San Isidro (grande banlieue nord-ouest de Buenos Aires). Depuis , l’École de transmissions de l’armĂ©e se nomme en son honneur « Tte. Gral. Julio Alberto Lagos »[8].

Bibliographie

  • Roberto A. Ferrero, Del fraude a la soberanĂ­a popular, Buenos Aires, La Bastilla,
  • Robert A. Potash, El ejĂ©rcito y la polĂ­tica en la Argentina; 1928-1945, Buenos Aires, Sudamericana, (traduction de Army & Politics in Argentina, Stanford University Press, 1969-1996)
  • Oscar A. Troncoso, Historia integral argentina; El peronismo en el poder, Buenos Aires, Centro Editor de AmĂ©rica Latina, , « La revoluciĂłn del 4 de junio de 1943 »

Notes et références

  1. Leopoldo Allub, El colapso de la democracia liberal y los orígenes del fascismo colonial en Argentina, dans Revista Mexicana de Sociología, vol. 42, n°3 (juillet - septembre 1980), p. 1105-1144.
  2. Quién es quién en la Argentina: biografías contemporåneas, Kraft, , p. 353
  3. Troncoso, p. 13.
  4. ÂżEl paĂ­s se hizo peronista?, lettre de Cosme Beccar Varela Ă  Jorge GĂłmez Andrade, 14 mars 2007.
  5. Horacio GarcĂ­a Belsunce, Homenaje a la RevoluciĂłn Libertadora de 1955 en su Cincuentenario, ComisiĂłn de AfirmaciĂłn de la RevoluciĂłn Libertadora, 2005.
  6. CrĂłnica Interna de la RevoluciĂłn Libertadora”, Bonifacio del Carril, EmecĂ© Editores, Buenos Aires 1959, p. 101.
  7. Crónica Interna de la Revolución Libertadora”, Bonifacio del Carril, p. 103.
  8. Site officiel de l’armĂ©e argentine, Escuela de Communicaciones « Teniente General Julio Alberto Lagos ».
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